Christophe Malinowski est infirmier en psychiatrie. Il anime un blog où il égrène son quotidien dans de savoureuses petites nouvelles que nous vous proposons dans cet espace.
Articles, témoignages, infos sur la psychiatrie, la psychanalyse, la clinique, etc.
jeudi 15 octobre 2015
Marseille : La psychiatre Danièle Canarelli définitivement relaxée
20 Minutes avec AFP 16.10.2015
La Cour de cassation a confirmé le jugement de la cour d’appel d’Aix-en-Provence, qui avait notamment écarté toute faute caractérisée dans le meurtre commis par un patient dont la praticienne avait la charge…
La Cour de cassation a confirmé la relaxe d’une psychiatre, Danièle Canarelli, dont le patient avait tué un parent à coup de hachette, a-t-on appris vendredi de sources concordantes. Initialement poursuivie pour homicide involontaire à la suite du meurtre commis par un patient dont elle avait la charge de 2000 à 2004, le docteur psychiatre Danièle Canarelli avait été relaxée en 2014 en appel.
Le Cefiec propose de créer une formation des tuteurs validée par un certificat obtenu en 25 jours
Six ans après la réforme de la formation infirmière, le tutorat des étudiants pose question. C'est ce qui ressort d'une enquête présentée au Salon infirmier le mercredi 15 octobre*. En septembre dernier, le Comité d'entente des formations infirmières et cadres (Cefiec) a chargé ses délégations régionales de mener une étude auprès des étudiants, référents et tuteurs.
Refus de soin du médecin : quand bascule-t-on dans la non-assistance à personne en danger ?
17/10/2015
Le 7 octobre dernier, le JIM se faisait l’écho du jugement rendu par le Tribunal de Grande Instance d’Orléans condamnant un médecin à dix mois de prison avec sursis pour non-assistance à personne en danger.
Les faits de cette affaire remontent à janvier 2011. Les parents d’une petite fille de cinq ans atteinte d’un cancer en phase terminale avaient obtenu que leur enfant puisse bénéficier d’une hospitalisation à domicile. Le dispositif prévoyait un suivi médical afin d’assurer à la patiente la fin de vie la plus douce possible. Malheureusement, le 30 janvier, les souffrances de l’enfant s’aggravent et la famille n’a pas d’autre choix que d’appeler le médecin d’astreinte.
Le médecin, âgé de 75 ans, a alors refusé de se rendre à son chevet (situé à 25 kilomètres de son domicile) et avait préconisé la prise de paracétamol. Les parents ont alors conduit l’enfant à l’hôpital, qui décèdera au sein de l’établissement (et non à son domicile…) trois jours plus tard.
C’est dans ce contexte que les parents portèrent plainte pour non-assistance à personne en danger.
Au-delà de la question du manque de coordination entre les services de soins palliatifs à domicile, et du problème lié à la permanence des soins dans certaines zones rurales, une question est posée par cette affaire : à partir de quand le refus de soins du médecin devient pénalement répréhensible ?
La présence de représentants des usagers en Ehpad permet de libérer la parole des résidents
À mi-parcours, l'expérimentation menée en Nord-Pas-de-Calais, visant à faire siéger des représentants d'associations d'usagers agréées au sein des conseils de la vie sociale (CVS) d'Ehpad, semble démontrer son utilité. Et notamment en ce qu'elle permet de libérer la parole des résidents, note la conférence régionale de la santé et de l'autonomie (CRSA) dans sonrapport 2014 sur le respect des droits des usagers. Le projet lancé en janvier 2014 pour une durée de deux ans, concerne quatorze représentants qui interviennent au sein de seize CVS d'Ehpad.
mercredi 14 octobre 2015
Maîtrise des dépenses de santé : les petites recettes de onze pays développés
Sophie Martos
| 14.10.2015
Le cabinet de conseil Nexialog a passé au crible onze pays étrangers afin de connaître leurs stratégies pour maîtriser les dépenses croissantes de santé. Au cœur de cette étude, les armes face au vieillissement démographique, aux maladies chroniques et à l’inégalité d’accès aux soins. « Ces trois défis conduisent à une forte augmentation des dépenses de santé qui représentent déjà 6 % du PIB mondial en 2015 et pourraient atteindre 14 % en 2060 », précise Virginie Degroote, directrice associée du cabinet Nexialog.
La psychiatrie, oubliée des Nobels
Le prix Nobel de médecine ou de physiologie, décerné le 5 octobre à William Campbell, Satoshi Omura et Youyou Tu, à l’origine de deux médicaments contre des maladies parasitaires tropicales, a été unanimement salué. D’autant qu’il récompense des découvertes concrètes, qui ont sauvé la vie de millions de personnes. Ce n’est pas toujours le cas. Ce prix couronne souvent des travaux fondamentaux, en génétique, immunologie…
Mais qu’il s’agisse de thérapeutiques ou de percées dans la compréhension des maladies, certaines spécialités n’ont guère la cote auprès du jury suédois.
Ainsi la psychiatrie ne compte que trois Nobel de médecine sur les 106 décernés depuis 1901. Et si l’on excepte le Suédois Arvid Carlsson (corécipiendaire en 2000 pour ses travaux sur la dopamine, neurotransmetteur impliqué dans le Parkinson, la dépression et la schizophrénie), ces lauréats ne reflètent guère les progrès dans la discipline.
L’Autrichien Julius Wagner-Jauregg a reçu le prix en 1927 pour la malariathérapie, consistant à inoculer le paludisme pour déclencher une fièvre et soigner les formes cérébrales de syphilis. Quant au Portugais Egas Moniz, Nobel 1949 pour la leucotomie (section chirurgicale de connexions au niveau des lobes frontaux) dans le traitement des psychoses, c’est l’un des Nobel les plus controversés de l’histoire.
Qu’est-ce qu’un bon psychiatre ?
12/10/2015
Organe officiel de l’Association Psychiatrique Européenne [1], European Psychiatry publie les comptes-rendus du 23ème Congrès européen de psychiatrie qui s’est déroulé à Vienne (Autriche) du 28 au 31 mars 2015 sur le thème de «l’excellence en psychiatrie » avec l’ambition de « mettre en valeur la recherche de pointe et les développements dans la psychiatrie européenne. »
En Sambre-Avesnois, la pédopsychiatrie aussi souffred’un manque de spécialistes
PAR JULIEN CASTELLI
L’espace Gérard-Philipe de Feignies était comble, ce mercredi, à l’occasion de la première Journée pour la psychiatrie. Une affluence qui tranche avec le faible nombre de praticiens et personnels de santé exerçant dans l’arrondissement, notamment en pédopsychiatrie. Premières victimes indirectes : les adolescents.
Les centres médico-psychologiques accueillent gratuitement les personnes en souffrance psychique. Il en existe trois en Sambre-Avesnois (à Maubeuge, Aulnoye et Fourmies) en plus de deux structures de soutien appelées centres d’accueil thérapeutique à temps partiel (CATTP). L’une à destination des enfants âgés de 3 à 12 ans, l’autre dévolue à la petite enfance (0 à 3 ans). Enfin, l’hôpital de jour Le Séquoia dispose de 15 places. Il a ouvert en 2010 à Avesnelles et accueille des enfants porteurs de troubles autistiques ou du développement.
Un protocole de coopération pour les urgences psychiatriques de "Rhône métropole" est signé à Lyon
- HOSPIMEDIA
Les CH du Vinatier, Saint-Jean-de-Dieu et de Saint-Cyr-au-Mont-d'Or ont signé le 8 octobre avec l'ARS Rhône-Alpes un protocole de coopération pour la prise en charge des urgences psychiatriques sur le département du "nouveau Rhône" et la métropole de Lyon. Un service "porte d'accueil" spécifique de ces urgences est notamment créé au Vinatier.
mardi 13 octobre 2015
Assistante sociale ou éducateur spécialisé, des diplômes qui protègent de la crise
Le Monde.fr |
« Les diplômés de formations sociales accèdent rapidement à l’emploi : 85 % ont trouvé un travail trois mois après leur sortie du système éducatif, contre 67 % des autres diplômés de niveau équivalent » : c’est ce que montre une étude de la Direction de la recherche, des études, de l’évaluation et des statistiques (Drees) publiée le 5 octobre, qui porte sur les jeunes diplômés de 2010. En voici les principaux constats.
Une insertion rapide. « Le temps d’accès moyen à un premier emploi est de 1,5 mois pour les formations sociales de niveau III (bac + 2), contre 3,4 mois pour les formations non sociales de même niveau, et de 1,9 mois pour les moniteurs éducateurs, contre 4,6 mois pour les autres diplômés de niveau IV », précise l’étude. Globalement, cette insertion est aussi rapide que celle des diplômés de 2007, alors que les autres secteurs ont connu un décrochage.
Peu de chômage. « Au cours des trois premières années de vie active, le temps passé en emploi est plus élevé chez les sortants de formations sociales que chez les autres diplômés de niveau équivalent. » Il représente 88 % des trois années pour les sortants de niveau III, contre 70 % pour les autres diplômés de même niveau.
Dépression, prurit et pathologies dermatologiques
J. CASTAGNA,
CHRU de Besançon
Les facteurs psychologiques sont bien reconnus dans les pathologies dermatologiques. Dans le manuel « Dermatologie et maladies sexuellement transmissibles » de J.-H. Saurat et coll., une classification des manifestations psycho-cutanées est proposée et décrit plusieurs syndromes :
– premièrement, l’expression cutanée de désordres psychiatriques avec le syndrome des dermatoses sans maladie somatique dont le prurit psychogène ou encore les lésions cutanées auto-induites, par exemple l’aggravation d’une dermatose mineure par le grattage (excoriations névrotiques) ;
– deuxièmement, l’approche psychosomatique. En effet, la prise en charge d’un tiers des patients implique d’emblée la reconnaissance de facteurs affectifs. On peut alors se poser la question de « qui fait la poule et qui fait l’œuf » ?
Dans cette approche, les réactions affectives à des maladies de la peau sont une notion importante avec les notions de stigmates et image corporelle (toute modification de la peau par une maladie est un stigmate qui fait que le patient se sent exclu, qu’il perd confiance en lui, les répercussions affectives et socioprofessionnelles sont démontrées) et d’invalidité qui s’ajoutent à l’impact émotionnel de la dermatose, quantifiée par les index de « perte de qualité de vie ». De plus, le rôle de facteurs affectifs dans les maladies de la peau est décrit avec le concept de somatisation (le patient consulte pour un symptôme physique et en parle plus volontiers que le problème psychologique).
Auto-anticorps : quel rôle dans les dépressions ?
06/10/2015
Pour compléter les données cliniques lors du suivi d’une dépression en gériatrie, il serait intéressant de pouvoir disposer aussi d’un indicateur biologique, idéalement un marqueur sanguin, corrélé à l’évolution de la symptomatologie dépressive. Dans une recherche conduite pendant 5 ans sur une cohorte de 2 049 Australiens âgés de 55 à 85 ans (sélectionnés au hasard des listes électorales) en étudiant plusieurs paramètres cliniques et biologiques (poids, indice de masse corporelle, tension artérielle, cholestérol sanguin...) et en particulier le niveau des auto-anticorps (anti-nucléaire, anti-cytoplasme des polynucléaires neutrophiles, anti-cardiolipine, etc.), une équipe d’Australie examine ainsi la possibilité d’associer des perturbations immunitaires au pronostic évolutif d’une dépression de l’âge mûr.
La dignité, un défi en santé mentale
Le blog de Cécilie Cordier 10 OCTOBRE 2015Ce 10 octobre, la Journée mondiale de la santé mentale est placée sous le signe de la dignité. Patients entravés, isolés du monde ou tout simplement abandonnés par un système de soins qui ne place pas la santé mentale dans ses priorités, le constat est amer pour la santé mentale.
Pas assez de personnel qualifié, des structures inadaptées, vieillissantes, surchargées voire inexistantes, une société qui bannit la maladie psychiatrique au point de retomber dans des travers sécuritaires et asilaires dont nous pensions sortis. Le cocktail détonnant auquel font face les personnes touchées par la maladie mentale les stigmatise toujours plus, les isole et empêche leur insertion dans une société de la performance qui ne tolère aucun écart –surtout lorsqu’il est d’ordre psychique.
Dans les pays les plus pauvres, l’obstacle majeur reste évidemment le manque d’investissement dans la santé mentale. Mais aussi la mise à l’écart de ces patients particuliers. « Peu de pays ont un cadre juridique protégeant suffisamment les droits des personnes souffrant de troubles mentaux », signale l’Organisation mondiale de la santé (OMS).
La nouvelle organisation en cycles de travail au CHU d'Amiens ne passe pas auprès des syndicats
Le CHU Amiens-Picardie envisage une autre organisation du temps de travail avec le dispositif dit des cycles et roulements. Avant toute généralisation, il sera ajusté autant que possible en fonction des remontées du terrain. Ce dispositif ne satisfait pas les syndicats qui dénoncent une mauvaise réponse à la lutte contre l'absentéisme.
Académie de médecine et secours populaire au chevet des exclus La pauvreté, « la première des maladies » qui secoue la médecine
Les inégalités de santé s’aggravent en France, c’est le bilan du colloque « précarité, pauvreté et santé » organisé, le 7 octobre, par le Secours populaire français et l’Académie nationale de médecine, avec le soutien de la fondation GSK.
Les débats sur les inégalités sociales liées à la santé, qui se sont tenus à l'Académie nationale de médecine (ANM), mercredi 7 octobre, ont réuni plus de 200 personnes. Les intervenants ont parlé d’une seule voix pour dire que la précarité s’accroît en France, affectant les classes sociales jusqu’alors épargnées, et pour affirmer la nécessité de repenser un système de santé pour les plus vulnérables. Ils ont également rappelé le rôle fondamental de l’accompagnement des personnes en situation de pauvreté. De nombreux Français, victimes d’exclusion sociale, présentent, en effet « des profils sanitaires préoccupants », ont rapporté plusieurs professionnels de santé. Jean-François Mattéï, professeur émérite d’éthique médicale, membre de l’ANM, a spécifié « que le droit à la santé doit être un droit imprescriptible, qui n’est malheureusement pas toujours respecté, pour des raisons souvent liées à la pauvreté, à la clandestinité et l’exclusion. » Le Professeur Marc Gentilini, membre de l’ANM, qui a dirigé pendant trente ans le service de maladies infectieuses et tropicales à l’hôpital de la Pitié-Salpêtrière, president fondateur de l’Organisation panafricaine de lutte pour la santé (OPALS), a dénoncé « les conditions indignes dans lesquelles vivent les migrants et les réfugiés. La promiscuité nuit gravement à leur santé. Nous avons besoin d’une voix politique forte. »
lundi 12 octobre 2015
Touraine débloque 40 millions pour les soins palliatifs avant l’annonce du plan triennal
12.10.2015
Marisol Touraine, a annoncé samedi une enveloppe de 40 millions d'euros supplémentaires en 2016 pour développer les soins palliatifs. Dans un communiqué publié à la veille de la journée mondiale des soins palliatifs, la ministre explique que cette augmentation, "prévue par le projet de loi de financement de la sécurité sociale (PLFSS) pour l'année 2016, s'inscrit dans le plan triennal pour le développement des soins palliatifs et l'accompagnement en fin de vie" que François Hollande avait annoncé en décembre 2014 et que Marisol Touraine "présentera en détail prochainement".
Migrants : au nom de l’éthique, les médecins australiens se désolidarisent des autorités
12.10.2015
La politique très stricte de l’Australie vis-à-vis des migrants est loin de faire l’unanimité. Le pays est en effet la cible de vives critiques pour sa politique extrêmement restrictive en matière d'immigration, dont un des aspects les plus controversés est la détention des migrants sur des îles du Pacifique et de Papouasie-Nouvelle Guinée. Dans ce contexte polémique, plusieurs organisations de médecins ont fait état lundi de leur malaise face à la détention de mineurs dans les centres de rétention pour migrants.
Une gouvernance inadaptée pour la psychiatrie dans les Centres Hospitaliers Généraux
psychiatrie et politique 12 OCTOBRE 2015 | PAR AGNÈS PIERNIKARCH
L'insertion des services de psychiatrie de secteur dans les Centres Hospitaliers Généraux part de l'idée développée notamment par Lucien Bonnafé qu'il faut construire le contraire de l'asile et disséminer les lieux d'accueil et de soins dans le territoire.
La gouvernance de cet asile était assurée par un médecin-directeur, centre de l'organisation tutélaire. Dans les années 70, le psychiatre a obtenu l'équivalence de son statut avec celui des médecins des Centres Hospitaliers Généraux. Les services de psychiatrie ont pu réduire leur capacité d'accueil en se multipliant. Ainsi, les services de 200 lits ont disparus, car le temps du médecin passé avec chaque patient ne pouvait être que dérisoire. Ils ont été remplacés par des services de soins incluant un dispositif de consultation et d'accueil de jour, répartis par territoire, comprenant arbitrairement 70 000 habitants, pour les services accueillant des patients adultes, et 210 000 habitants pour les services s'occupant des enfants.
Cette organisation de la desserte du territoire quasi-militaire, avait comme objectif de donner à chaque citoyen le droit d'accès à des soins de qualité, tout en garantissant le libre choix de son médecin par le malade.
En 40 ans, cette organisation a connu des avatars, et est actuellement remise en cause.
Paradoxalement, c'est dans les Centres Hospitaliers Généraux que la gouvernance des services de psychiatrie devient intenable, et caricaturale pour les services qui s'occupent des enfants et des adolescents, minoritaire chez les minoritaires.
Progressivement, le corps des Directeurs des Hôpitaux a assuré son emprise sur la politique de santé. L'économie de la santé a pris le pas sur une réflexion humaniste et s'empare de la politique de santé. Les Directeurs des Hôpitaux deviennent des managers de santé, dans la pure logique de l'hôpital-entreprise. Comme dans beaucoup de domaines, la réflexion politique a cédé devant l'emprise du lobbying. Les économistes de la santé sont susceptibles de dicter une organisation qui va seule faire loi, selon l'idéologie la plus communément répandue actuellement. Ainsi, le sacro-saint impératif de budget à l'équilibre justifie que des locaux et les patients qui y sont accueillis soient laissés à l'abandon, sans la moindre couche de peinture pendant quarante ans.
Intelligence artificielle : une machine peut-elle ressentir de l’émotion ?
Le Monde.fr | | Par Morgane Tual
Cet article fait partie d’une série consacrée à l’état des lieux de l’intelligence artificielle.
Certains programmes savent déjà les imiter à la perfection et même influer sur nos propres émotions.
Cet article fait partie d’une série consacrée à l’état des lieux de l’intelligence artificielle.
La science-fiction nous abreuve de robots autonomes, si perfectionnés qu’ils disposent d’une conscience, d’émotions et nous inspirent même de l’empathie, à l’instar des êtres humains. Mais loin de la littérature et d’Hollywood, qu’en est-il aujourd’hui dans les laboratoires du monde entier ?
L’émotion, et la conscience, apparaissent comme des éléments essentiels pour fabriquer une machine à l’image de l’être humain. Mais elles font aussi partie des plus difficiles à conceptualiser.
« La vie intérieure, on ne sait pas ce que c’est »
Et c’est là que réside la plus grande difficulté : comment définir – et donc reproduire – l’émotion et la conscience ? « On ne sait pas ce que c’est que la conscience, on n’en connaît pas les fondements. On n’est donc pas capables de créer une machine consciente », tranche Jean-Gabriel Ganascia, chercheur au laboratoire d’informatique de Paris-VI et auteur de L’Intelligence artificielle (Editions Le Cavalier Bleu, collection Idées reçues, 2007). « Pour cela, il faudrait que la machine perçoive comme nous : la douleur, le plaisir… Et quand bien même, elle ne les percevra pas de la même manière que nous. »
Une analyse partagée par Jean-Michel Besnier, professeur de philosophie à la Sorbonne et spécialiste de l’intelligence artificielle :
« La vie intérieure, on ne sait pas ce que c’est. L’intelligence artificielle a donc fini par dépouiller la notion de conscience de la notion d’intériorité, et l’a définie simplement en termes de comportement : on peut l’imiter chez les machines. »
A défaut d’être capables de ressentir, les machines peuvent néanmoins simuler, en apparence, des émotions et une conscience : c’est sur ce sujet que se concentrent aujourd’hui les chercheurs en intelligence artificielle ; un domaine de recherche intitulé « informatique affective ». Car finalement, « quelle est la différence entre ressentir et donner les signes extérieurs du ressenti ? », interroge Jean-Michel Besnier :
« Ce sont les signaux qui comptent. En toute rigueur, votre intériorité, je ne sais pas si elle existe… Elle se manifeste à moi par des signes extérieurs. Je ne sais pas ce que c’est que de ressentir une émotion chez un autre être humain. Je peux ressentir de l’empathie, mais je peux aussi en ressentir face à un acteur, qui simule. Je ne peux pas savoir si ces signes émanent d’une intériorité ou d’une simulation. C’est pourquoi pour ceux qui fabriquent des machines, si elles sont capables de simuler, ça suffira. »
CRISPR, la technologie qui bouleverse la biotech
Par Rémi Sussan le 12/10/15
[...] Le vertige de la manipulation génétique
Jusqu’à récemment, l’écriture du génome était un travail long, complexe et onéreux. La technique la plus efficace était l’”Ingénierie par nucléases à doigts de zinc“, mais les doigts de zinc en question (en fait, il s’agit d’éléments d’une protéine) coûtaient environ 5000 $ (4400 euros) ou plus. CRISPR est une méthode simple et efficace : le système utilise un fragment d’ARN capable de guider le gène à insérer vers le site de l’ADN cible, et un enzyme nommé Cas9 coupe ce dernier pour y placer le nouveau code. Il suffit de commander à un labo les brins d’ARN correspondants. Prix : 30 $.
Ile Maurice - Brown-Séquard : le manque de psychiatres décrié
«La psychiatrie est le parent pauvre de la médecine», constate le Dr Ramkoosalsing Taroonsingh, psychiatre, lors du colloque Dignity in Mental Health organisé hier, à la mairie de Port-Louis par laNursing Association à l’occasion de la Journée mondiale de la santé mentale. Il cite le chiffre de seulement huit psychiatres pour 600 patients à l’hôpital Brown-Séquard.
Comment apprenons-nous ? Le paradoxe de la créativité
Le Monde Blogs 09 octobre 2015
Comment apprenons-nous ? Les neurosciences, les sciences cognitives, mais aussi le quantified self et bon vieil empirisme nous ont-ils fait progresser dans notre compréhension des mécanismes de l'apprentissage ? Et s'agit-il de pures découvertes théoriques ou sont-elles applicables à la salle de classe ou à chacun d'entre nous ?
Même le plus fameux des MOOCs, Coursera, s'est intéressé à la question et propose maintenant un cursus "Apprendre à apprendre".
A sa tête, on trouve un neuroscientifique connu, Terrence Sejnowski et surtoutBarbara Oakley, auteur d'un excellent livre sur l’apprentissage des sciences, A Mind for Numbers.
Son éducation scientifique, Barbara Oakley l'a effectuée sur le tas. Comme pour beaucoup d'autres, sa scolarité s’accompagna d'une profonde répugnance pour les mathématiques. Son truc c’était les langues, et elle devint à l'âge adulte une spécialiste du Russe au sein de l'armée américaine. Elle réalisa bientôt qu'en dehors de l'armée, il n'existait pas beaucoup d’opportunités pour les spécialistes de cette langue. Elle suivit alors un cours d'ingénierie, et dut absorber les disciplines qu'elle avait négligées plus tôt. Cela lui permit d’expérimenter un certain nombre de stratégies et d'élaborer la méthode qui inspire notamment le cours de Coursera.
Mode "concentré" et mode "diffus"
La créativité occupe une place importante dans le livre d'Oakley. Certains pourraient s'en étonner d'autant qu'elle traite de domaines comme les maths et les sciences, et plus que les humanités. Mais apprendre c'est créer, insiste-t-elle. La solution à la question mathématique implique bien souvent d'appréhender celle-ci sous un nouvel angle.
Un des premiers principes sur lesquels elle s'étend dans son livre c'est ce qu'on pourrait appeler le paradoxe de la créativité. Autrement dit, lorsqu'on cherche à résoudre un problème, la partie du cerveau qui y travaille n'est pas celle qui trouve la solution. Pour Oakley, en effet notre cerveau fonctionne selon deux modes : le "diffus" et le "concentré". Le mode concentré est celui que nous utilisons le plus volontiers lorsque nous effectuons un travail intellectuel. Celui-ci permet à nos pensées de suivre un cheminement logique, en enchaînant les associations d'idées les plus claires et les plus évidentes. Barbara Oakley compare cette approche à un jeu de flipper (on trouvera ici un extrait de son livre développant cette métaphore). La boule représente le train de notre pensée. Dans le mode concentré, elle se déplace sur un terrain où les obstacles sur lesquels elle rebondit se situent très près les uns des autres.
Le mode diffus, au contraire, est celui de l'inconscient. Sur ce plateau de flipper les obstacles sont beaucoup plus rares, ce qui permet à la bille de parcourir de plus grandes distances. Ce qui signifie que notre train de pensées est capable d'associer des idées plus éloignées les unes des autres. C'est précisément ce que nous faisons lorsque nous nous trouvons face à un problème inédit ou difficile. Nous avons besoin d'effectuer de nouvelles connexions entre nos neurones.
C'est arrivé le 11 octobre 1700 Ramazzini, précurseur de la médecine du travail
11.10.2015
Né à Carpi, près de Modène, en 1633, Bernardo Ramazzini introduisit pour la première fois la notion de pathologie professionnelle dans son " Traité des maladies des artisans et de celles qui résultent des diverses professions" paru le 11 octobre 1700, ouvrage qui restera une référence absolue pendant près de deux siècles.
Ramazzini avait obtenu son diplôme de docteur en médecine "cum signi laudis" en 1659 et après avoir complété sa formation à Rome, il exerça près de Viterbe, à Canino et Marta avant de revenir s'installer à Carpi, puis à Modène en 1671. Il restera trente ans dans la ville, occupant durant dix-huit la chaire de médecine à l'université locale, de 1682 à 1700.
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