Un Anglais a décidé de tout plaquer pour se mettre dans la peau d'une chèvre quelques jours dans les Alpes suisses. Il raconte son expérience.
«Je n’avais pas le moral… j’étais un peu déprimé par les complexités de la vie humaine et tous les efforts pour gagner de l’argent.» Lassé de sa vie d’être humain, Thomas Thwaites, un graphiste londonien de 34 ans a décidé d’aller gambader dans les Alpes suisses en se mettant dans la peau d’une chèvre. Littéralement. Cette drôle d’idée lui est venue en observant le chien d’un ami qui était «joyeux, heureux de vivre» (un chien quoi). «Je me suis dit : ce serait pas formidable d’être un animal pendant quelque temps ? Je veux prendre des vacances de l’humanité.»
Il pense d’abord vivre comme un éléphant avant de réaliser que le pachyderme est trop proche de l'homme, parce qu’ils«peut être déprimé et devenir fou». Ce sera donc la chèvre (pourquoi pas après tout).
Evoquée depuis 2012, l’arrivée des autotests de dépistage du VIH en pharmacie est une réalité depuis une dizaine de jours en France. Si à l’heure de commenter cette étape, nous avons voulu souligner l’adhésion d’un grand nombre d’acteurs à ce dispositif (associations de patients, sociétés savantes, professionnels de santé interrogés sur le JIM), les réactions de certains de nos lecteurs laissent suggérer que l’inquiétude et la circonspection sont plus importantes que ce que laissait croire ce tableau initial. Les questions soulevées par ces autotests sont en effet nombreuses et le sociologue Tim Greacen, chercheur en psychologie sociale, directeur du laboratoire de recherche de l’établissement public de santé Maison Blanche, en charge de conduire une étude sur l’utilisation de ce dispositif auprès de deux groupes à risque, en énumère pour nous un certain nombre. Si ce spécialiste des questions de prévention du VIH reconnaît que ce système ne peut qu’interroger les professionnels de santé, il présente néanmoins différentes données qui semblent conforter l’autorisation de ce dispositif.
Pour l'historien Yuval Noah Harari, l'homme est l'animal qui a inventé le “storytelling”. Ultimes scénarios : l'autodestruction, ou l'avènement d'une élite “augmentée” ?
Quand un jeune historien spécialisé dans la période des croisades et l'histoire militaire se lance dans un projet pharaonique, cela donne Sapiens, une brève histoire de l'humanité et un best-seller surprise de l'édition internationale. Yuval Noah Harari, 39 ans, professeur à l'université hébraïque de Jérusalem, a voulu écrire une histoire de l'humanité non pas du point de vue d'un pays ou d'une religion, mais dans une perspective réellement globale. Il nous raconte Homo sapiens, cet « homme sage » qui l'a emporté sur les nombreuses espèces du genre humain (Homo rudolfensis, Homo ergaster...) et du règne animal. Le résultat ?
Un livre érudit et provocateur où il est autant question d'histoire que de biologie et de philosophie. Comment Sapiens a-t-il conquis le monde ? Nos succès nous ont-ils rendus plus heureux que nos ancêtres ? Pour Harari, l'histoire est un formidable laboratoire philosophique, qui permet de répondre aux questions contemporaines et essentielles. Rencontre.
Homo sapiens, écrivez-vous, fut d'abord un animal insignifiant, sans plus d'impact sur le milieu que le gorille ou la luciole.
Effectivement, jusqu'à ce que, tout d'un coup, le temps d'un battement de cils dans l'histoire de l'évolution, nous soyons devenus l'espèce dominante sur la planète. La domestication du feu a ouvert le premier gouffre significatif entre l'homme et les autres animaux ; l'usage des outils aussi. Mais le facteur déterminant qui nous a propulsés des marges au centre, c'est la fiction.
Vous voulez dire le langage ?
Tous les animaux possèdent une sorte de langage, et beaucoup, notamment les différentes espèces de singes, ont des langages vocaux. Mais le nôtre est singulier : il nous permet de transmettre des informations sur le monde qui nous entoure, mais aussi sur des choses qui n'existent pas. Nous sommes l'animal qui a inventé le « storytelling ». Cette capacité à tisser des mythes nous a permis d'imaginer des choses et de les construire collectivement, en masse et en souplesse.
Les fourmis coopèrent en nombre, comme les abeilles, mais de façon rigide. Les chimpanzés, ou les loups, travaillent plus souplement, mais ils ne le font qu'avec les individus qu'ils connaissent.Sapiens,en revanche, peut coopérer avec d'innombrables individus, grâce à une étonnante flexibilité, qui lui permet de modifier son système social, politique, économique... Pourquoi ? Parce qu'il est capable de tisser des mythes communs. Toutes les grandes réalisations humaines, de la construction des pyramides à la conquête de la Lune, sont nées de coopérations à grande échelle et s'enracinent dans des histoires, des mythologies : Dieu et le paradis, l'argent, la nation ou la justice... Aucune de ces choses n'a d'existence objective. Ni les Nations unies ni les droits de l'homme ne sont des faits biologiques, ils ne sont pas inscrits dans notre ADN. Il s'agit d'« histoires », certes bénéfiques, que nous avons inventées et qui nous permettent de cimenter notre ordre social, tout comme les sorciers « primitifs » le faisaient en croyant aux esprits. De même que les « sorciers » d'aujourd'hui croient sincèrement à la toute-puissance de l'argent et à l'existence des sociétés anonymes à responsabilité limitée.
LE MONDE SCIENCE ET TECHNO | | Par Florence Rosier
En 2005, la romancière américaine Siri Hustvedt fut prise de violents tremblements alors qu’elle lisait en public une allocution en mémoire de son père. « Du menton au sommet du crâne, j’étais moi, telle que je me connaissais. De mon cou à mes pieds, j’étais une inconnue grelottante, racontera-t-elle dans La femme qui tremble (Babel, 2009). Quelque nom qu’on veuille donner à mon affection, mon étrange crise devait comporter une composante émotionnelle en rapport, d’une façon ou d’une autre, avec mon père. »
Comment les professionnels de santé prennent-ils en considération ces liens intimes qui se tissent entre nos émotions et nos actions, nos affects et nos comportements, nos humeurs et nos mouvements ? Comment, lorsque ces liens sont malmenés, distordus, saccagés parfois par la vie, tentent-ils de les ravauder ? Sur quelles bases scientifiques se fondent leurs interventions ? Et quels en sont les bénéfices démontrés ?
Ces questions suscitent un nouvel intérêt médical. C’est ainsi que sont aujourd’hui exploitées (ou explorées) les vertus thérapeutiques d’une série d’approches voguant sur les flots mêlés du corps et de l’esprit. Certaines de ces approches sont classiques, comme la psychomotricité ou l’activité physique : leurs bénéfices sont de plus en plus sollicités pour agir sur le psychique ou la motricité.
D’autres approches sont plus atypiques, tel le qi gong, cette gymnastique traditionnelle chinoise, ou le tai-chi-chuan, un art martial chinois. Quelques études commencent à montrer leur intérêt dans la maladie de Parkinson ou les troubles de l’humeur, par exemple.
L’attention du monde médical pour ces thérapies « corps-esprit » n’était pas gagnée. « Nos sociétés ont poussé très loin le clivage du corps et de l’esprit. La médecine occidentale continue de ranger d’un côté les organes, de l’autre la pensée. Mais le corps a disparu. Dès qu’on ne trouve pas de signes de lésions limitées à un organe, on dit “c’est psy !” », dénonce le professeur Bruno Falissard, psychiatre, expert en santé publique et biostatistiques à l’Inserm.
Ce clivage renvoie à une question fondatrice : quelle est la nature des liens entre le corps et l’« esprit » ? C’est là que tout commence. Et ce « tout » défie notre entendement : comment notre cerveau, cette matière « à la consistance du porridge tiède », selon le mathématicien Alan Turing, peut-il « sécréter » tant de pensées, d’émotions et de comportements enchevêtrés, qui s’expriment à travers le corps ?
Selon une enquête réalisée par l'ARS Rhône-Alpes sur les centres médico-psychologiques (CMP) de la région, le délai moyen pour obtenir un premier rendez-vous hors urgence dépasse 67 jours. Ce travail a notamment mis en évidence une marge d'amélioration "sensible" des liens entre les CMP et l'hospitalisation complète ou d'autres structures.
À l'occasion des 4es journées nationales de l'information médicale et du contrôle de gestion en psychiatrie, l'Agence nationale de l'information sur l'hospitalisation (Atih) a annoncé la reconduction de l'enquête nationale des coûts en psychiatrie sur les données 2015 des établissements de santé.
L'enquête nationale des coûts en psychiatrie, dont une première édition a été lancée en 2015 auprès des établissements de santé publics et privés (lire ci-contre), sera reconduite en 2016, a annoncé Olivier Serre, contrôleur de gestion à l'Agence technique de l'information sur l'hospitalisation (Atih) lors d'une intervention le 18 septembre aux 4es journées nationales de l'information médicale et du contrôle de gestion en psychiatrie. "La mise en place d'une deuxième enquête de coûts, une "V2", sur les données 2015 est actée", a-t-il indiqué, précisant que celle-ci doit permettre de "consolider les données actuelles". Cette reconduction a été décidée lors d'une réunion du sous-groupe "mesure des coûts en psychiatrie" le 10 septembre dernier avec les partenaires de l'Atih, a poursuivi le contrôleur de gestion. Il a également indiqué que le recueil des données se ferait toujours sur la base du retraitement comptable (RTC).
Parler d’un sujet qui fait peur. C’est ce qu’encouragent, ce mercredi et ce jeudi, les journées de prévention du suicide organisées pour la première fois par le groupe hospitalier Carnelle Portes de l’Oise à Beaumont-sur-Oise.
Initié par le service Ecoute Ados et l’association Entr’actes, ce rendez-vous veut sensibiliser le grand public. Et ce grâce à l’exposition BD « Vivre ? » et à la projection débat du film 2 h 37, consacré à l’adolescence. « Le suicide est la deuxième cause de mortalité chez les 15-24 ans après les accidents de la circulation, rappelle Corinne Legrand, pédopsychiatre. Tous âges confondus, on dénombre 700 tentatives de suicide par jouren France ». En 2011, dans le Val-d’Oise, on comptait un suicide pour 59 décès.
À l'occasion de la journée mondiale de la maladie d'Alzheimer ce 21 septembre, Marisol Touraine et Laurence Rossignol ont rappelé, deux initiatives précurseurs à l'appui, toute l'importance de l'innovation et de la recherche pour soulager les malades comme les aidants. Des communications positives, nuancées par les critiques de France Alzheimer.
Neuf cent mille malades en France, des traitements encore peu efficaces et des proches parfois écrasés par le poids de la pathologie… A l’occasion de la Journée mondiale de la maladie d’Alzheimer, lundi 21 septembre, retour sur cette maladie qui toucherait entre 28 et 33 millions de personnes dans le monde, selon les estimations de l’Organisation mondiale pour la santé (OMS).
Qu’est-ce que la maladie d’Alzheimer ?
Décrite en 1906 par le médecin allemand qui lui a donné son nom, la maladie d’Alzheimer est une maladie dégénérative affectant le fonctionnement du cerveau. La perte de neurones qu’elle entraîne atteint progressivement différentes fonctions cognitives comme la mémoire, le langage, l’orientation dans le temps et l’espace ou le raisonnement. Les troubles de la mémoire, surtout les souvenirs récents, sont les premiers à se manifester car l’atteinte des neurones concerne d’abord la région où se trouve situé l’hippocampe, une structure déterminante pour cette fonction. Elle est généralement diagnostiquée à partir de 65 ans mais il existe des formes précoces, représentant environ 5 % des cas.
C'est la mobilisation ce mardi (21 septembre) au service de psychiatrie Maurice Despinoy. Les deux sites de l’hôpital Mangot Vulcin au Lamentin et de Colson à Fort de France sont concernés. Une intersyndicale proteste contre les restrictions budgétaires.
Une intersyndicale Cgtm/Ugtm/Cdmt/Cstm manifeste depuis ce matin sur le site de Colson et à Mango-Vulcin contre les restrictions budgétaires et le manque de moyens dans les deux principaux services psychiatriques de l’île. Un mouvement annoncé illimité selon les dirigeants de l'intersyndicale.
Évaluer les différentes ARS en fonction de la qualité de leurs relations avec les acteurs de santé, c'est la proposition, lancée sous forme de boutade au départ, qui prend forme au sein de la FHP-MCO. Elle vient d'acter ce projet et a d'ores et déjà défini des axes de travail en vue d'un premier indicateur d'évaluation début 2016.
C'était au départ une boutade, lancée spontanément par des directeurs de cliniques au congrès annuel de la FHP-MCO en juin dernier (lire ci-contre). Lors de cette manifestation, le syndicat des cliniques privées lucratives de MCO a enjoint à ses adhérents de multiplier les recours juridiques contre les décisions des ARS octroyant autorisations et financements au secteur public sans motivation en droit. La FHP-MCO avait alors présenté "L'Opération 1 000 recours", mise en place sur trois ans, et indiqué qu'une cinquantaine d'actions contre des actes administratifs émanant des ARS étaient recensés. Plusieurs personnes dans l'auditoire ont notamment souligné que les situations sont extrêmement variées selon les régions et les directions d'ARS. Et de proposer à l'époque, avec une pointe de malice voire d'ironie, de mettre en place et médiatiser un palmarès annuel des "bonnes et mauvaises ARS", respectueuses ou non du droit et de l'équité entre les acteurs sanitaires, ou de publier une sorte de "Guide Michelin des ARS" vertueuses à travers la France. Or visiblement l'idée a fait son chemin, si l'on en croit l'éditorial signé par la présidente de la fédération, Ségolène Benhamou, publié le 14 septembre sur le site de la fédération.
Conscient du rôle que les professionnels de santé ont à jouer dans les politiques de lutte contre la maltraitance, l'Ordre national des médecins a organisé, ce 22 septembre, un débat sur la question. Fiche technique partagée ou intervention dans l'élaboration des mesures de protection... la notion de coordination tient le haut du pavé.
Quelques semaines après la signature de la charte Romain Jacob, le Conseil national de l'ordre des médecins (Cnom) s'est réuni, ce 22 septembre, pour organiser la réflexion en matière de bientraitance de la personne âgée, handicapée, ou atteinte de la maladie d'Alzheimer. L'objectif est clair pour Patrick Bouet, président de l'ordre, "dégager des voies pour tracer le sens que les médecins doivent prendre en direction des personnes vulnérables". Car si le médecin est bien reconnu comme un "maillon de la chaîne" en matière de repérage de la maltraitance, la vice-présidente du Cnom, Irène Kahn-Bensaude, l'admet, "le conseil ne s'était encore jamais saisi de la question".
Le 15 septembre dernier, les autotests VIH, produits
par le fabriquant français AAZ ont débarqué dans les pharmacies. Le prix de
vente conseillé, situé entre 25 et 28 euros, sera un « frein » à son
utilisation, selon des spécialistes de la lutte anti-VIH.
L'INC Day est dédié cette année aux multiples utilisations de la Réalité Virtuelle en Neurosciences, Psychologie et Psychiatrie, et organisé en partenariat avec les Masters Biomedical Engineering – Paris, Psychologie Cognitive Fondamentale et Appliquée et Informatique Paris Descartes.
Ikea, enfer moderne du couple. Une journaliste du mensuel américain The Atlantica tenté de trouver la réponse à une terrible question : pourquoi est-ce que les visites chez le célèbre marchant suédois et/ou les montages de meubles qui s'ensuivent donnent-ils lieu si souvent à des disputes entre des gens qui s'aiment ?
Des professionnels se sont posé la même question. Une étude a même été menée par une psychologue américaine, Ramani Durvasula, frappée par le nombre de couples qui, venant la consulter, mentionnaient le fabricant de meubles à bas coûts dans les raisons de leurs disputes.
L’univers idéalisé de la maison promu par Ikea est “littéralement la carte d’un cauchemar pour une relation”, expliquait-elle en avril au Wall Street Journal, chaque section du magasin renvoyant à des sujets propices aux querelles conjugales : la répartition des taches ménagères, l’éducation des enfants, etc.
Pour Maisie Chou Chaffin, une psychologue londonienne interrogée par The Atlantic, les couples ont aussi “tendance à extrapoler à partir des petits conflits qui surgissent au moment du shopping ou du montage des meubles”, allant jusqu’à se demander s’ils “sont finalement faits pour être ensemble”.
Lutte de pouvoir
Selon Scott Stanley, professeur de psychologie à l’université de Denver (Colorado), l’assemblage des planches peut carrément prendre des tournures de lutte de pouvoir. Toujours dans The Atlantic, il explique :
“Même si vous avez réussi à décider entre vous qui allait mener les opérations, il y a forcément des moments où l’assistant voit ce que le chef fait mal. Et bien que l’on sache qu’on s’améliore quand on nous fait des commentaires constructifs, personne n’aime entendre ce genre de choses.”