Le Jura repense totalement sa psychiatrie Le 12h30 /1 min. /Aujourd'hui à 12:36
Un an après la fermeture de l’unité psychiatrique à Delémont, les autorités jurassiennes repensent totalement la psychiatrie et veulent intégrer toutes les prestations au sein de l’Hôpital du Jura.
Le 8 juillet 2014, l’Hôpital du Jura (H-JU) avait fermé avec effet immédiat son Unité Hospitalière Médico-Psychologique, entraînant la disparition de 24 postes de travail et le transfert des patients dans les cantons de Berne et de Neuchâtel. Deux audits avaient fait état à l'époque d'importants dysfonctionnements au sein de l'unité.
Selon une recherche publiée par JAMA Psychiatry, des études ont montré que « la littérature scientifique a surestimé l’efficacité des antidépresseurs dans la dépression », mais sans considérer leurs autres indications, en particulier contre les troubles anxieux. Cette nouvelle étude examine le biais de déclaration (reporting bias) dans des essais en double insu contre placebo relatifs au traitement pharmacologique des troubles anxieux, pour apprécier dans quelle mesure ces biais de déclaration ont pu augmenter les estimations sur l’efficacité des antidépresseurs de seconde génération indiqués contre l’anxiété.
La neuroplasticité correspond à l’aptitude du cerveau à modifier et adapter ses structures (neurones ou/et cellules gliales) aux changements dans son environnement, pour mieux réagir aux contraintes d’une nouvelle situation. Cette modification cérébrale implique notamment la formation ou l’allocation de nouveaux circuits neuronaux, le renforcement ou au contraire l’affaiblissement du nombre de synapses et des prolongements dendritiques.
Des travaux récents confirment « l’altération de la neuroplasticité dans la schizophrénie», explique The American Journal of Psychiatry, dans un éditorial évoquant une étude (sur des prélèvements post-mortem) qui montre une « augmentation de marqueurs protéiques de l’activité synaptique » dans une région particulière de l’hippocampe (aire CA3 de la corne d’Ammon). Alors que des travaux convergents soulignaient déjà des «anomalies du fonctionnement global de l’hippocampe dans la schizophrénie », les techniques utilisées dans cette nouvelle étude permettent d’affiner cette connaissance en analysant des zones plus précises. Et un « élément remarquable » de cette recherche consiste dans la tendance similaire de ses résultats « chez tous les sujets ayant cette maladie. »
Incluse par l’OMS au rang des médicaments essentiels[1], la méthadone constitue depuis une cinquantaine d’années un traitement de substitution aux opiacés. Or si ce traitement de la dépendance aux opiacés est bien éprouvé, la plupart des établissements pénitentiaires aux États-Unis refusent à leurs « usagers » toxicomanes qui recevaient ce médicament avant leur incarcération la poursuite de ce protocole thérapeutique en prison. Cet arrêt est parfois progressif, mais le plus souvent brutal, déplorent les auteurs d’une étude récente publiée par The Lancet. Comme on peut le pressentir, cet arrêt du traitement de substitution peut susciter une résurgence des problèmes de sevrage et rend les intéressés « plus sensibles à une rechute de leur toxicomanie après leur libération. »
L’aventure entrepreneuriale de Kristina Tsvetanova démarre en Bulgarie en septembre 2012, au département d’ingénierie industrielle de l’université de Sofia. Un étudiant malvoyant lui demande de l’aide pour s’inscrire en cours. De retour chez elle, Kristina parcourt le Web et découvre que les instruments électromécaniques pour traduire en braille un texte « coûtent des milliers d’euros et ne permettent qu’une fastidieuse lecture ligne à ligne ». Aidée par deux étudiants (Slavi et Stanislas Slavev, spécialistes, en informatique et chimie pour le premier, en ergonomie pour le second), Mme Tsvetanova cherche une solution économique : « Il nous fallait trouver une technologie de rupture », explique-t-elle.
Comment éviter la contamination annuelle de 500 000 personnes par une des quatre principales infections sexuellement transmissibles – syphilis, chlamydia, gonorrhée, trichomonase ? Trois jeunes entrepreneurs viennent d’imaginer Hoope, une bague « qui permet en quelques secondes de savoir si le porteur est infecté, explique la Russe Irina Rymshina. Nous avons conçu un mini-laboratoire sur une puce qui se porte au pouce. Un signal électrique permet de saturer les récepteurs des cellules nerveuses pour prélever sans douleur la goutte de sang nécessaire ».
François Bourdillon, directeur général de l’Institut de veille sanitaire (InVS) et de l’Institut national de prévention et d’éducation pour la santé (INPES) a remis ce jour à la ministre de la Santé, son rapport de préfiguration de la future agence de santé publique, prévue dans la loi de modernisation du système de santé. « La remise de ce rapport constitue une étape essentielle », a indiqué Marisol Touraine.
La nouvelle instance, intitulée « Agence nationale de santé publique - Santé publique France », devrait regrouper l’InVS, l’INPES et l’Établissement de préparation et de réponse aux urgences sanitaires (Éprus).
"C’est une ressource nouvelle, efficace et attendue", explique Marisol Touraine en ouverture de la conférence de presse de présentation du nouveau portail national d’information pour les personnes âgées. Le ministère de la Santé a présenté jeudi ce nouveau site internet, qui rassemble toutes les informations utiles pour les personnes âgées en perte d’autonomie. Il rassemble aussi des informations sur les aides disponibles et les démarches à effectuer pour les obtenir et pourra permettre de soulager les proches des personnes âgées ou les personnes les aidant. Développé en partenariat avec la CNSA (caisse nationale de solidarité pour l’autonomie), les conseils départementaux ainsi que de nombreuses associations, l’outil se veut "lisible et claire, sobre et accueillant", selon la ministre, qui espère créer ainsi "une première porte d’entrée, un point d’entrée fiable".
Le Monde.fr | | Par Benoît Lewyllie ((SMart) fondateurs de Bigre), Noémie de Grenier (Coopaname) et Anne-Laure Desgris (Oxalis)
Dix pour cent des travailleurs en France, près de 8 millions en Allemagne, échappent à l’alternative classique entre travail indépendant et contrat de travail subordonné à temps plein et de longue durée. Ils sont « polyactifs », « multiactifs », en portage salarial, autoentrepreneurs, intermittents, intérimaires, pigistes, « parasubordonnés », inscrits à la Maison des artistes, etc. Dans certains secteurs comme la formation professionnelle, les nouveaux médias, la culture ou l’animation sportive, ils sont majoritaires. Leur situation est celle d’un nouveau prolétariat actif et plutôt diplômé qui subit une double peine : aussi précaire que les indépendants, aussi inféodé que les salariés.
Face à cette réalité, la gauche traditionnelle semble tiraillée entre deux mauvais partis. Soit, convertie au libéralisme, elle se félicite de ces évolutions et dit rechercher une approche « humaine et moderne » des assouplissements du marché de l’emploi. Soit, campée dans une vision fordiste de la production, elle revendique de réintégrer dans le salariat classique tous ces travailleurs qui n’y sont plus, et de les placer à nouveau sous la double protection du droit du travail et du régime général de la Sécurité sociale.
Un nombre croissant d’études suggèrent que les phénomènes inflammatoires peuvent jouer un rôle dans certaines maladies mentales, notamment dans la dépression et la schizophrénie. Des titres d’articles de la littérature psychiatrique sont explicites dans ce sens, tel celui d’O Köhler et coll. : «Effect of anti-inflammatory treatment on depression, depressives symptoms and adverse effect: a systematic review and meta-analysis of randomized clinical trials» (Effet d’un traitement anti-inflammatoire contre la dépression, les symptômes dépressifs et effets indésirables : revue systématique et méta-analyse des essais cliniques ;JAMA Psychiatry 2014 ; 71(12): 1381–1391.)
Les militants de la CGT se sont invités à l'inauguration./ photos PB M.C.
Les travaux au service d'addictologie Pierre-Fouquet sont terminés. Sa capacité d'accueil augmentée s'accompagne d'un renfort de l'équipe médicale.
C'est une nouvelle étape dans la lutte contre les addictions : le service d'addictologie Pierre-Fouquet et l'équipe médicale qu'il abrite se sont agrandis. «On passe de 4 à 15 lits de soins de suite et réadaptation», précise le chef de service, Olivier Jacquiez - par ailleurs chef de pôle Addimed - qui va désormais gérer une équipe renforcée de 11 équivalents-temps-plein. Résultat, hier, élus et professionnels de la santé se félicitaient des travaux achevés. Après plus d'un an de chantier et 2 250 000 € d'investissement, le service propose désormais «une offre de soin complète».
Le délai d'attente – entre sept et douze mois – pour obtenir une consultation pour un enfant a poussé les praticiens à faire grève ce lundi.
Voilà des enfants qui ont simplement du mal avec la vie, certains décrochent dès la maternelle, d’autres piétinent dans leur contact avec les autres, d’autres encore se replient ou s’agitent trop. Ils sont mis à l’écart, ils souffrent. Des enfants un peu perturbés qui vivent en Seine-Saint-Denis, ce département le plus peuplé et le plus précaire de France, situé au nord de Paris. Ceux qui s’occupent d’eux ont décidé de s’arrêter : «On ne peut plus assurer»,lâche une psychologue.
Dans les beaux quartiers, il y a toujours le secteur privé qui peut prendre le relais. Dans le périmètre qui couvre Saint-Ouen, Saint-Denis et Pierrefitte, il n’y a aucune échappatoire. «Quand une école nous appelle pour nous demander un rendez-vous pour un enfant qui ne va pas bien, c’est au minimum neuf mois d’attente, et plutôt un an», explique Marie Cousein, psychologue. «Qu’est-ce que vous voulez que l’on fasse ? Et en plus, cela empire, des postes sont supprimés.» Hier, lundi, toute la pédopsychiatrie du secteur de Saint-Denis s’est arrêtée. En grève 24 heures «pour interpeller les autorités sur les effets dévastateurs des conditions de travail du secteur de pédopsychiatrie pour ses enfants et leurs familles».
France Télévisions, Radio France et le groupe Egalis ont lancé lundi un site Internet qui recense plus de mille femmes expertes sur deux cents thématiques afin d’inciter les médias à les inviter et promouvoir la place des expertes dans les médias. « L’absence de femmes sur les écrans alimente les stéréotypes et les inégalités », affirme Egalis, qui regroupe des organisations spécialistes de l’égalité.
Entre 2008 et 2012, 440 000 enfants supplémentaires ont plongé, avec leurs familles, dans la pauvreté, avance encore cette étude réalisée sur les moins de 18 ans, intitulée « Chaque enfant compte. Partout, tout le temps » et qui met en lumière les zones d’ombre de l’application de la Convention internationale des droits de l’enfant (CIDE). La France, comme tout Etat l’ayant ratifié, est tenue de rendre compte, tous les cinq ans, de l’effectivité de ses engagements internationaux et des actions entreprises pour la mise en œuvre de la CIDE, rappelle l’Unicef.
Insultes, violences physiques, attaques à connotation sexuelle, sociale, raciste… Selon l’association e-Enfance, « 10 % des écoliers et des collégiens rencontrent des problèmes de harcèlement, et, pour 6 % d’entre eux, on peut le qualifier de sévère à très sévère ». Le phénomène prend plus d’ampleur avec les smartphones et autres tablettes, comme en témoigne la récente affaire de l’application anonyme Gossip, qui inquiète les syndicats lycéens, le monde enseignant et le ministère de l’éducation nationale.
La prévention du harcèlement scolaire, « cyber » ou non, constitue de fait un enjeu de santé public, ainsi que le rappelle une étude publiée mardi 2 juin dans le British Medical Journal (BMJ). Une équipe de chercheurs dirigée par Lucy Bowes (département de psychologie de l’université d’Oxford) a en effet mis en évidence le lien entre harcèlement à l’adolescence et dépression chez le jeune adulte.
Une nouvelle expérimentation afin de détecter des personnes âgées à été lancée dans 4 départements ce Lundi par Laurence Rossignol, la secrétaire d’Etat aux personnes âgées. Après le portail d’aide aux personnes âgées lancé la semaine dernière dernière par Marisol Touraine, le gouvernement multiplie les initiatives en direction du troisième âge.
SOPHIE BOULANGER (CGT) ET ALAIN GAUTIER (CFDT), lanceurs d'alerte
Photo : Laurence MAURIAUCOURT
En vertu de la « loi du marché », la société Vortex Mobilité s’est accaparée le transport public d’enfants handicapés dans plus de 70 départements en spoliant 2 600 salariés. Deux syndicalistes, lanceurs d’alerte, ont collecté les preuves de maltraitance sociale et d’abus comptables. Intouchables, les dirigeants de Vortex ?
Vortex Mobilité, c’est plus de 40 millions d’euros de chiffre d’affaires annuel, 17 agences dans toute la France, plus de 2 000 véhicules, 2 600 salariés, 8 000 enfants et adultes handicapés transportés dans le cadre de délégations de service public pour le compte de 70 départements. Tout a débuté en 1999 à Évry dans l’Essonne. Éric Heudicourt, au volant de sa petite auto, a commencé à transporter des enfants handicapés. Abaissant les « coûts » au minimum, au mépris des conventions collectives et du Code du travail, employant à temps partiel une majorité de retraités et d’actifs en situation de fragilité sociale, Vortex a eu la peau des taxis et de nombreux concurrents. Tant et si bien que la petite entreprise d’Éric Heudicourt, Vortex, est aujourd’hui devenue le premier opérateur français de transport en direction des personnes en situation de handicap. En 2012, des grèves et des scandales ont éclaté localement. Éric Heudicourt s’est effacé des tâches opérationnelles en s’entourant de deux associés, Guilhem Sala et Vincent Dumoulin. Vortex est devenue une holding avec plusieurs sociétés satellites. Son fondateur roule toujours, désormais en Aston Martin et fait le plein de ses voitures de son écurie de course de Formule Ford arborrant le logo Vortex aux petits oiseaux bleus, en siphonnant les budgets publics et en laminant toujours plus les droits des salariés au nom de la compétitivité.
Le cortège défile de Sainte Anne à Bastille. D'un asile mémorable à une forteresse où le comte de Whyte de Malleville, embastillé pour démence à la demande de sa famille, était l'un des derniers occupants. Enfin délivré, on le muta à Charenton, HP notoire de l'époque, avec un autre embastillé, Auguste Tavernier supposé complice d'un attentat contre Louis XV.
Fier d'être fou ? Folle ? Une plaisanterie ?
Je marcherai avec trop de questions en tête, et celles-là aussi. Embrigadée pendant longtemps par l'idéalisme et l'optimisme de Françoise Dolto, j'imaginais une fierté alors d'en être arrivée là. Aussi loin que nous portent nos délires. Inimaginable. Trouble et torpeur. Inquiétudes.
Après la chute de l’Empire romain d’Occident, au Ve siècle, les Angles, les Jules et les Saxons, peuples venus de régions situées sur les territoires actuels de l’Allemagne, de la Norvège et du Danemark, envahissent les îles britanniques et y fondent plusieurs royaumes indépendants. Les Anglo-Saxons ont-ils remplacé les populations déjà installées dans les îles britanniques ou s’y sont-ils mêlés ? Cette controverse qui, depuis des siècles, partage les historiens, vient de connaître un rebondissement inattendu, avec les résultats d’une étude génétique publiée le 18 mars dans la revue Nature.
« Cette étude montre que les habitants du Royaume-Uni partagent un fonds génétique auquel se sont intégrées des variations signant leurs diverses origines, notamment anglo-saxonnes. Notre étude démontre sans ambiguïté que les Anglo-Saxons se sont mêlés aux populations existantes », s’enthousiasme Peter Donnelly du Wellcome Trust Centre for Human Genetics à Oxford, qui l’a conduite. « Elle révèle aussi l’existence d’une vague d’immigration, jusqu’alors inconnue des historiens et des archéologues, de populations venues de l’actuel territoire français avant l’arrivée des Anglo-Saxons. Cela va permettre aux historiens de chercher dans cette direction », poursuit-il avec assurance. « Ce que montre cette étude très raffinée, ce sont les différents événements historiques qui ont fait ce qu’est aujourd’hui le peuple des “Royaume-Uniens” », renchérit Lluis Quintana-Murci, de l’Institut Pasteur, qui étudie la génétique des populations depuis une vingtaine d’années.
LE MONDE SCIENCE ET TECHNO | | Propos recueillis par Catherine Mary (propos recueillis par)
Gisli Palsson est professeur d’anthropologie à l’université d’Islande à Reykjavik et professeur associé à King’s College, à Londres. Il est l’auteur ou le coauteur de plusieurs livres, dont Anthropology and the New Genetics (Cambridge University Press, 2007) et Biosocial Becomings : Integrating Social and Biological Anthropology (Cambridge University Press, 2013), explorant le sens que prennent les notions de biologie ou de génétique dans nos sociétés contemporaines. Il a récemment lancé, avec Barbara Prainsack, professeure de sciences politiques à King’s College, un projet de réflexion sur de nouvelles formes de biogouvernance à la hauteur de ces enjeux.
La nouvelle génétique, expliquez-vous, est venue remanier le paysage des différences entre les êtres humains. Qu’entendez-vous par là ?
La nouvelle génétique, apparue avec la découverte de la double hélice d’ADN, puis qui s’est développée dans les 1990 avec le séquençage du génome humain, est vraiment venue bousculer notre rapport à l’histoire. Il y a cent ans, l’anthropologie physique dominait. Elle consistait à étudier la diversité des groupes sur la base de leurs différences biologiques, comme la couleur de peau ou la forme du crâne, et ces études, recoupées avec les études archéologiques, venaient alimenter les récits sur les origines. Les Islandais avaient leur saga, les juifs leurs écrits, les Français leur littérature médiévale, etc.
Cancers, diabète, troubles mentaux… Pour s’informer sur une maladie chronique, les lecteurs ont désormais le choix entre des ouvrages rédigés par des médecins spécialistes et des témoignages de patients, qui sont, d’une certaine façon, eux aussi des spécialistes de leur pathologie. Bourrés d’optimisme ou dramatiques, les récits de vie et de soins narrés à la première personne deviennent un genre à part entière de la littérature médicale.
Dans cette veine, Eric Balez va plus loin encore, ajoutant au récit de son lourd CV médical (une maladie inflammatoire chronique de l’intestin puis trois cancers) son expérience de « patient expert », passionnément investi dans l’éducation thérapeutique des patients affectés comme lui par des maladies inflammatoires chroniques de l’intestin (MICI).
LE MONDE SCIENCE ET TECHNO | | Par Florence Rosier
« En 2013, j’ai dû accepter sans vraiment d’explications un nouvel appareil qui se connecte à la machine que j’utilise chaque nuit, depuis dix ans, pour traiter mon apnée du sommeil », raconte Georges. Cette maladie entraîne des arrêts involontaires de la respiration quand le patient dort. C’est pourquoi Georges doit porter toutes les nuits un masque facial relié à une machine à « pression positive continue » (PPC), qui propulse de l’air dans le nez.
« Ce nouvel appareil télétransmet chaque jour les données de l’utilisation de ma machine au prestataire qui me la loue. Auparavant, un relevé tous les six mois suffisait,poursuit Georges. De plus, j’ai dû signer sans attendre un papier expliquant qu’en cas d’utilisation insuffisante, l’Assurance-maladie pourrait cesser de rembourser cette machine. De quoi me sentir ipso facto suspect, avec une épée de Damoclès sur la tête ! » D’où venait ce changement ? De deux arrêtés issus des ministères de la santé et du budget, en janvier et octobre 2013. Ils stipulaient que tout malade atteint d’apnée du sommeil devait « utiliser son appareil à PPC sur 28 jours, pendant au moins 84 heures, et avoir une utilisation effective d’au moins 3 heures par 24 heures pendant au moins 20 jours ». Faute de quoi, il ne serait plus remboursé. « J’ai alors compris que ma santé n’était pas vraiment concernée. Il s’agissait surtout de faire des économies sur des critères arbitraires d’utilisation de cette machine, qu’il suffirait de durcir à volonté pour réduire les coûts », confie Georges.