9 JUIN, 2015
En vertu de la « loi du marché », la société Vortex Mobilité s’est accaparée le transport public d’enfants handicapés dans plus de 70 départements en spoliant 2 600 salariés. Deux syndicalistes, lanceurs d’alerte, ont collecté les preuves de maltraitance sociale et d’abus comptables. Intouchables, les dirigeants de Vortex ?
Vortex Mobilité, c’est plus de 40 millions d’euros de chiffre d’affaires annuel, 17 agences dans toute la France, plus de 2 000 véhicules, 2 600 salariés, 8 000 enfants et adultes handicapés transportés dans le cadre de délégations de service public pour le compte de 70 départements. Tout a débuté en 1999 à Évry dans l’Essonne. Éric Heudicourt, au volant de sa petite auto, a commencé à transporter des enfants handicapés. Abaissant les « coûts » au minimum, au mépris des conventions collectives et du Code du travail, employant à temps partiel une majorité de retraités et d’actifs en situation de fragilité sociale, Vortex a eu la peau des taxis et de nombreux concurrents. Tant et si bien que la petite entreprise d’Éric Heudicourt, Vortex, est aujourd’hui devenue le premier opérateur français de transport en direction des personnes en situation de handicap. En 2012, des grèves et des scandales ont éclaté localement. Éric Heudicourt s’est effacé des tâches opérationnelles en s’entourant de deux associés, Guilhem Sala et Vincent Dumoulin. Vortex est devenue une holding avec plusieurs sociétés satellites. Son fondateur roule toujours, désormais en Aston Martin et fait le plein de ses voitures de son écurie de course de Formule Ford arborrant le logo Vortex aux petits oiseaux bleus, en siphonnant les budgets publics et en laminant toujours plus les droits des salariés au nom de la compétitivité.