La violence entre jeunes n’est pas un phénomène nouveau mais les technologies modernes (Internet, tablettes, smartphones,etc.) ont aboli les limites spatiales et temporelles et ont ainsi permis le développement d’agressions sans limites. Le médecin a un rôle à jouer auprès des victimes – et des agresseurs – et une place dans la prévention au sein des familles (1).
Le « school bullying » ou harcèlement en milieu scolaire est reconnu depuis quelques années. Caractérisé par des phénomènes d’agressions, il est pratiqué en individuel ou en groupe, sous des formes variées : violences physiques, humiliation, intimidation, racket, exclusion, injures à thème sexiste ou raciste. Ce sont des violences répétées et durables dont la finalité est de blesser physiquement ou moralement.
Une étude récente a mis en lumière le lien qui existe entre le taux de chômage et les tentatives de suicide. À Roubaix, où le chômage touche 37 % de la population, on comptabilise 230 tentatives de suicide pour 100 000 hommes. Un taux élevé bien qu’en dessous de celui du Nord - Pas-de-Calais (284 pour 100 000). Mais c’est pourtant au centre hospitalier de Roubaix qu’une structure inédite a vu le jour en 2010. Cinq ans après, quelles sont les conséquences de la mise en place de cette cellule d’écoute des suicidants? Réponses avec la psychiatre Isabelle Milhavet.
D’où est venu le projet de mettre en place cette cellule de réécoute des suicidants Sisyphe en 2010 à l’hôpital Victor-Provo ?
« En faisant une évaluation auprès des gens qui étaient admis aux Urgences pour une tentative de suicide (TS), on s’est rendu compte qu’un tiers d’entre eux était déjà suivi par un centre médico psychologique (CMP) et un autre tiers nécessitait une hospitalisation. Mais pour le dernier tiers, il n’y avait aucun suivi. On leur remettait un carton pour qu’ils se rendent en CMP mais seulement 20 % d’entre eux consultaient vraiment. Et on sait que lorsqu’on a fait une TS, on a plus de risques de mourir d’un suicide. L’objectif était donc de savoir ce que devenaient les 80 % restant. »
La schizophrénie est un trouble mental grave, chronique et très complexe. Selon un rapport publié récemment par la Fondation Fondamentale et l'Institut Montaigne, la France est en retard en matière de prévention des maladies psychiatriques, dont la schizophrénie.
• Pr Marion Leboyer, professeur de Psychiatrie à l’Université Paris-Est Créteil, responsable du Pôle de psychiatrie des Hôpitaux universitaires Henri Mondor et d’une équipe Inserm «Psychiatrie génétique » et directrice de la Fondation FondaMental
• Pr Raja Labbane, psychiatre, professeur de Psychiatrie à la Faculté de médecine de Tunis, présidente de la société tunisienne de psychiatrie.
Chez les personnes âgées de plus de 65 ans vivant en milieu rural et agricole, laprévalence de la démence aurait significativement diminué, selon les derniers résultats d’une étude épidémiologique, intitulée AMI. « L’ampleur est inédite : sur 20 ans, on enregistre une baisse de la démence de 38 % en milieu rural », explique le directeur de l’étude, le PrDartigues, neurologue et spécialiste en santé publique à l’Université de Bordeaux Segalen.
Lancée en 2007, l’étude AMI – dirigée par le groupe de protection sociale complémentaire AGRICA, en partenariat avec la Mutualité sociale agricole (MSA) et l’Institut de Santé publique, d’épidémiologie et de développement (ISPED) – est un programme de recherche multidisciplinaire sur le vieillissement et la dépendance en milieu rural et agricole, portant sur environ 1 000 personnes de plus de 65 ans vivant en Gironde.
En 2009, les résultats préliminaires de l’étude AMI révélaient que les retraités agricoles étaient plus fréquemment touchés par les maladies neuro dégénératives, mais qu’ils étaient globalement plus heureux que les citadins. En 2012, les résultats montraient que les personnes âgées vivant en milieu rural étaient souvent plus fragiles et plus fréquemment touchés par des affections de longue durée, mais qu’ils étaient pourtant très peu nombreux à résider dans des institutions spécialisées.
La Drees vient de publier l’édition 2015 de son rapport « Etat de santé de la population en France ». Si l’espérance de vie française est toujours l’une des plus élevées d’Europe, il subsiste de multiples facteurs d’inégalité de santé. Ceux- ci sont étroitement liés à la position sociale et au niveau d’études, ainsi qu’à des disparités territoriales.
Le rapport de la Drees sur l’état de santé des Français qui vient de paraître, s’ouvre sur un constat rassurant. L’espérance de vie continue en effet d’augmenter. Celle des femmes à la naissance (85,4 ans) et à 65 ans, ainsi que celle des hommes à 65 ans est en effet l’une des plus élevées en Europe (à la naissance elle est de 79,2 ans).
Deux femmes Tchèques, Sarka Dubska et Alexandra Krejzova ont saisi la Cour européenne des droits de l'Homme (CEDH) pour promouvoir l’accouchement à domicile. Elles demandent à la Cour de Strasbourg de se pronocner sur une loi tchèque qui interdit aux sages-femmes d'assister aux accouchements à domicile. La Cour a tranché une première fois en décembre: les droits des deux mères n'ont pas été violés. "Ce verdict nous a apporté une déception et une surprise", a dit Mme Dubska. Les deux plaignantes placent maintenant leurs espoirs dans la Grande Chambre de la CEDH. "Malheureusement, le paternalisme et la volonté de limiter les choix des patients sont encore très présents dans le système tchèque des soins médicaux", constate Zuzana Candigliota, juriste à la Ligue tchèque des droits de l'Homme. "Les médecins de renom ont également des intérêts financiers: ils obtiennent des sommes importantes de l'assurance maladie et risquent de perdre de l'argent s'il y a une alternative", dit-elle.
Juron très fréquent en Amérique latine, l’expression de «putain» s’est invitée dans une campagne controversée, lancée par des féministes en Equateur où les violences contre le sexe faible restent encore un fléau.
«Si être une putain, c’est être libre et maître de mon corps, alors je suis une putain... Et alors ?». L’inscription figure en grosses lettres sur des panneaux géants installés à Quito, où vivent quelque 2,5 millions d’habitants.
Le slogan «Plus Jamais ça», à côté d’une croix rose et la silhouette d’un visage féminin, complète le message diffusé dans la capitale du pays andin.
«L’idée est simplement de dire : il ne faut pas cataloguer une femme comme putain en raison de sa façon de s’habiller», explique à l’AFP Carla Cevallos, conseillère municipale de Quito, à l’initiative de cette campagne.
Le bilan 2014 des cancers en France vient d’être publié par l’INCa. Il est globalement positif puisqu’on constate un taux d’incidence qui baisse ou tend à se stabiliser depuis 2005. Chez les hommes, cette baisse est de 1,3% par an depuis 2005 et est liée à une diminution d’incidence du cancer de la prostate. Chez les femmes, on assiste à un ralentissement de la progression d’incidence. Elle n’est plus que de +0,2% par an après 2005, au lieu de +1,6% entre 1980 et 2005. En cause : la baisse de l’incidence du cancer du sein. Malgré cette baisse, note le rapport, on assiste à une hausse du nombre de nouveaux cas de cancers, en raison de l’augmentation et du vieillissement de la population (355 000 nouveaux cas par an). Quant aux décès par cancers, ils sont de 148 000 chaque année (85 000 chez l’homme et 63 000 chez la femme).
Une cinquantaine de manifestants voulaient rencontrer la direction pour protester contre d'éventuelles sanctions disciplinaires à l'encontre de trois infirmières
Il y a dix ans, Emma n’avait pas le moral. « J’ai envie de mourir. J’ai envie de disparaître. De devenir invisible, intouchable, inodorante, “invivante”… J’ai envie de devenir “invivante” », disait-elle, assise les genoux en dedans sur un canapé tristounet. C’était l’époque d’Emma sous le divan, son premier grand succès. Aujourd’hui, elle se couche dans un cercueil, et elle va beaucoup mieux. La preuve : dans Emma Mort, même pas peur, son dernier spectacle, c’est elle qui entreprend de rassurer son public, « effrayé avec cette idée inempêchable ». Elle l’a joué une vingtaine de fois en 2014, ici et là, et le reprendra en avril en banlieue parisienne. Mais pour l’heure, Emma est « en jachère ». Emma écrit. A moins que ce ne soit Meriem Menant, sa créatrice. Ou les deux.
Chemise de flic bleu clair à épaulettes fermée d’une cravate sombre, jupe plissée informe, gros nez violacé, bicorne mollasson planté sur le crâne : difficile d’imaginer moins sexy qu’Emma, la clown. Alors, quand Meriem Menant, 46 ans, nous ouvre la porte de son petit appartement parisien donnant sur les toits de Belleville, on se frotte les yeux. Cette grande et belle femme aux boucles libres, au sourire rayonnant, c’est Emma, vraiment ? Disons qu’Emma est son clown. Et que Meriem sans Emma, ce n’est pas tout à fait Meriem. D’ailleurs ce livre qu’elle termine, dans lequel elle raconte, sur de petits cahiers à carreaux, son parcours d’artiste, elle ne pourrait pas le faire seule.
Une clown métaphysique qui fait rire sur des sujets graves
« Emma parle beaucoup plus facilement que moi, c’est donc normal qu’elle écrive elle-même une grande partie de ce texte », explique-t-elle. Car Emma est une clown bavarde. Parler, dans ses one-woman-show, elle ne fait presque que ça. Mais pas de n’importe quoi ! De la vie, de l’amour, de la mort. Du divin, parfois (Dieu est-elle une particule ?, 2009), ou des sciences occultes(Emma voyante extralucide, 2011). Excusez du peu. « Physiquement je suis assez nulle. Je n’ai jamais été très bonne en mime ni en acrobaties. Je mets donc la prouesse dans la parole, dans sa poésie », précise Meriem Menant, qui passe sous silence sa gestuelle précise, ses mimiques hilarantes et les subtiles inflexions de sa voix. Emma est une clown de théâtre, que sa fausse naïveté autorise à transgresser nos logiques de pensée, nos conventions sociales. Une clown métaphysique qui fait rire sur des sujets graves. Une clown poète dont la créatrice fait sienne cette citation de Kafka, pour qui l’œuvre « doit être la hache qui fend la mer gelée en nous ».
À 14 ans, Corinne Berthaud commence à travailler comme serveuse les week-ends dans un restaurant chic. Sa mère récupère le salaire à la fin de la journée. À 19 ans, la jeune fille abandonne ses études. Elle cumule les petits boulots puis décide quelques années plus tard de passer son bac.
Elle l’obtient, enchaîne avec un BTS, reprend sa première entreprise en redressement judiciaire et se retrouve à diriger des équipes.
À 34 ans, elle fait partir des 6 % des femmes à siéger au comité de direction d’une entreprise française cotée au CAC 40. Mais Cette Comédie qu’on appelle le travail n’est pas l’histoire d’une ascension fulgurante. Plutôt un portrait sans concessions du monde du travail dans sa facette la plus sombre : les risques psychosociaux.
Le récit, écrit à la première personne, est très incarné : celle qui s’est désormais spécialisée dans la prévention des risques psychosociaux en entreprise a enduré les ravages d’un management hostile sur sa propre peau. Après une fusion avec une autre société, son supérieur direct peut prétendre à un seul poste : le sien. Cette femme active et mère de famille est alors confrontée à du harcèlement moral, qui sera reconnu après des années de procédure par la Cour de cassation.
« J’ai transformé cet épisode en une chance, une occasion de faire comprendre aux autres salariés ce que j’avais identifié : les risques psychosociaux en entreprise et leurs conséquences, les stress, les violences internes et externes, l’épuisement, la mise en danger et parfois le suicide ». En plus du témoignage poignant de son auteur, le livre est enrichi par les récits de salariés qui rencontrent des difficultés dans leur environnement professionnel et que Mme Berthaud accompagne depuis quelques années.
L’information aurait pu rester purement médicale, mais elle enflamme depuis quelques jours la presse et la blogosphère américaines. Fin janvier, les Centers for Disease Control and Prevention (Centres pour le contrôle et la prévention des maladies, CDC) américains annonçaient un inquiétant retour de la rougeole aux Etats-Unis, avec 102 cas recensés au cours du mois, répartis dans 14 Etats, la plupart issus d’une contamination intervenue en décembre dans un parc d’attraction californien. L’organisme de veille sanitaire annonçait également les chiffres pour l’année 2014 : 644 cas recensés sur le sol américain, un record depuis l’éradication de la maladie aux Etats-Unis en 2000.
Depuis cette date, le nombre de cas – tous importés – n’excédait guère la centaine chaque année. Selon les CDC, la cause principale de ce retour de la rougeole (qui touchait entre trois et quatre millions d’Américains par an dans les années 1960) est principalement dû à une baisse de la couverture vaccinale, légère mais suffisante pour permettre la circulation du virus. Une part croissante de la population est en effet convaincue que le vaccin Rougeole-Oreillons-Rubéoles (ROR) peut induire un développement de l’autisme chez les tout jeunes enfants. Une peur sans fondement scientifique, basée sur une étude publiée en 1998 mais retirée depuis et largement considérée comme erronée.
Une tournure politique
Le sujet a pris une tournure politique lorsque deux candidats potentiels du Parti républicain à l’élection présidentielle de 2016, le sénateur du Kentucky Rand Paul et le gouverneur du New Jersey, Chris Christie, ont indiqué, lundi 2 février, que les parents devaient avoir le « choix » de procéder ou non à la vaccination de leurs enfants. Une posture cohérente pour le sénateur, compte tenu de son ancrage idéologique libertarien, prompt à voir dans toute manifestation de l’Etat fédéral (comme l’obligation de recourir aux vaccins) une limitation des libertés individuelles. Une attitude plus surprenante de la part du gouverneur, qui avait par ailleurs imposé une quarantaine obligatoire pour toute personne ayant été en contact avec le virus Ebola en octobre. M. Christie est d’ailleurs revenu depuis sur ses déclarations, indiquant que ses propres enfants avaient été vaccinés « pour protéger leur santé et la santé de tous ».
Léa, 16 ans, pouvait déjà s’enorgueillir d’être déléguée de sa classe de seconde, au lycée Edouard-Vaillant de Vierzon (Cher). Depuis peu, elle avance un second motif de fierté : la jeune fille est devenue, au terme d’une formation-express proposée par l’éducation nationale, « ambassadrice lycéenne ». Apte à intervenir, à la demande d’enseignants, dans des classes du secondaire mais aussi du primaire pour « parler harcèlement », explique-t-elle.
Cette forme de violence entre élèves semble s’être banalisée sur les réseaux sociaux puisque, selon les chiffres évoqués par la ministre de l’éducation nationale, Najat Vallaud-Belkacem, sur i-Télé vendredi 6 février, si 1 jeune sur 10 est victime de harcèlement, le ratio atteint 1 sur 5 pour le cyberharcèlement.
L'écrivaine et réalisatrice analyse la place des femmes à l'écran et derrière la caméra, en évoquant un «systématisme», et donc une «propagande».
«Qu’est-ce que ça se lave, une femme, au cinéma.» C'est vrai, c'est bizarre, les femmes au cinéma se lavent beaucoup. On peut tous le voir, mais personne ne le voit vraiment. Dans un texte rédigé pour le catalogue des 15esJournées cinématographiques dionysiennes Femmes Femmes, etrepris sur le site Les Nouvelles News, l'écrivaine et réalisatrice Virginie Despentes analyse la place des femmes au cinéma. Leur place à l'écran bien sûr, mais aussi derrière la caméra, et au-dessus de la caméra, dans les bureaux où sont décidés les financements.
Le sociologue Didier Fassin a passé de longs mois, entre 2009 et 2013, dans une maison d'arrêt de la région parisienne. Il en tire un livre passionnant qui refuse de voir la prison comme «un monde à part».
«La vie au dedans est traversée par la vie du dehors. La prison n’est pas séparée du monde social : elle en est l’inquiétante ombre portée», écrit Didier Fassin dans le prologue de son nouvel ouvrage L’ombre du monde, paru le mois dernier (1). L’anthropologue, professeur de sciences sociales à l’Institute for Advanced Study de Princeton, a multiplié les séjours dans une maison d’arrêt de la région parisienne pendant quatre ans. Présent, bloc-notes en main, auprès des surveillants et des détenus, il a parfois réussi à se faire oublier. Son enquête alterne le récit de scènes quotidiennes drôles ou sidérantes, et le décryptage des discriminations judiciaires ou de la tentation sécuritaire du monde carcéral.
En 2011, Didier Fassin avait publié une enquête sur une équipe de policiers de la BAC, qui dressait le constat saisissant d’une police en«guerre» contre les jeunes des quartiers, parfois ouvertement raciste (2). Cette fois, dans son portrait de«l’institution prison», le sociologue parvient à montrer l’humanité – touchante ou désespérée – du lieu et de ses habitants, tout en disséquant la violence institutionnelle.
05 Février 2015 L'organisation Inter LGBT qui lutte contre les discriminations faites aux minorités sexuelles a lancé ce 5 février une campagne choc alertant sur un taux de suicide largement supérieur parmi ces personnes. Les vexations subies en pousseraient certaines à commettre l'irréparable.
A l'occasion de la journée nationale de la prévention du suicide, l'Inter LGBT, organisation luttant contre les discriminations liées à la sexualité, a lancé une campagne choc sur le suicide des homosexuels, bisexuels et transgenres. Selon l'association, le taux de suicide parmi ces personnes est quatre fois supérieur à la moyenne du reste de la population. Le lien entre sexualité et passage à l'acte a également été mis en avant par l'Organisation mondiale de la santé (OMS) et le rapport de l'Observatoire national du suicide remis le 4 décembre dernier à la ministre de la Santé, Marisol Touraine.