On trouverait plus de 100 000 applications de santé, de bien-être ou de sport dans les stores d’Apple et Google, rapporte la sociologue australienne Deborah Lupton (blog, @DALupton). Selon Nielsen, 1/3 des Américains utiliserait l’une d’entre elles sur son smartphone. Le problème est que nombre d’applications de “santé” ne sont rien d’autre que des “applications de loisirs”. L’essentiel n’est homologué par personne. Elles sont seulement classées dans la catégorie santé par les magasins d’applications et rappellent au mieux quelque part dans leurs CGU qu’elles ne sont destinées qu’à “un objectif de loisirs” (for entertainment purposes only). Si on met de côté les questions de respect de vie privée qu’elles posent (et elles sont importantes, même si ce n’est pas l’objet de ce dossier), leur caractère “médical” et la fiabilité de ce qu’elles mesurent posent énormément de questions.
Image : MyHealthApps, un site de recommandation d’applications de santé britannique développé par Patient View.
Est-ce vraiment de santé dont on parle ?
“La question de la fiabilité des données n’a pas le même niveau de “criticité” selon les usages qui sont faits des capteurs”, rappelle Olivier Desbiey de la Commission nationale de l’informatique et des libertés. L’usage par un assureur des données d’un podomètre ou d’un bracelet d’activité pour donner une indication du niveau d’activité d’un assuré n’est pas de même nature que l’usage d’un capteur ou d’une application pour des questions médicales, dans le cadre d’un diagnostic ou du traitement d’une pathologie. Il existe au niveau européen, une législation sur les dispositifs médicaux qui vise expressément à s’assurer de la fiabilité de ces capteurs et applications pour certifier leur intérêt. La balance Withings par exemple dispose d’un marquage CE médical, alors que l’application, elle, n’en dispose pas.