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Articles, témoignages, infos sur la psychiatrie, la psychanalyse, la clinique, etc.

jeudi 29 janvier 2015

Michel Serres, l'ordinateur et la tête de Saint Denis


Le Monde.fr | 24.01.2015


Dans cette vidéo de la série Corpus, Michel Serres explique que la légende de Saint Denis – dont on raconte que, décapité, il se promena sa tête à la main – peut servir à décrire l'ordinateur comme une extension de notre cerveau, rassemblant en un seul objet mémoire, images et logique.


Spéculations sur l’Encyclopedia Galactica

Par  le 28/01/15

Oubliez le “manuel de la civilisation” de Stewart Brand : c’est une médiathèque municipale, tout au plus. L’effrayante “Singularité” et le remplacement de l’espèce humaine par des intelligences artificielles ? Un petit événement local sans conséquence, tout juste bon pour la rubrique de chiens écrasés. Parfois il faut savoir prendre un peu de hauteur, pas vrai ?
L’un des thèmes les plus classiques de la SF est celui de l’Encyclopedia Galactica, un document qui serait le compendium de toutes les connaissances des civilisations d’une galaxie (le Guide du voyageur galactique de Douglas Adams en est une version, la plus “fun”, sans doute possible). Les choses deviennent intéressantes si on s’empare de cette idée fictionnelle et qu’on commence à la prendre au sérieux, à en faire objet de philosophie. Cela nous amène à nous demander ce qu’est une civilisation, comment l’intelligence et la connaissance peuvent se développer sur des laps de temps immenses, et quelle est la place de l’humanité au sein de la “grande histoire” comme on l’appelle maintenant (la “Grande histoire” est une expression de l’historien David Christian pour designer un courant historiographique qui intègre l’histoire de l’humanité dans le contexte plus global de l’histoire de la Terre et même de l’univers).
Cette “philosophie fiction”, c’est précisément à cela que s’est livré Nick Nielsen dans le blogCentauri dreams qui se consacre aux spéculations sur le voyage interstellaire.
D’où vient l’idée de l’Encyclopedia Galactica ? Pas d’un roman, semblerait-il, mais plutôt du célèbre Carl Sagan qui imaginait ainsi une telle institution dans sa série Cosmos : “Imaginez un ordinateur galactique énorme, un dépôt plus ou moins mis à jour des informations sur la nature et les activités de toutes les civilisations de la Voie Lactée, une grande bibliothèque de la vie dans le Cosmos.”
Sagan était convaincu que la galaxie devait contenir un grand nombre d’espèces intelligentes. A noter cependant, remarque Nielsen, que l’idée d’une multitude de civilisations spatiales est envisageable même s’il s’avère que nous sommes, au jour d’aujourd’hui, seuls dans l’univers. On peut très bien imaginer que dans un lointain avenir la race humaine essaime un peu partout dans la galaxie, chacune de ses colonies se développant séparément en oubliant ses origines, jusqu’au jour ou elles se rencontrent à nouveau (à noter que ce n’est pas une idée neuve : un épisode de Star Ttrek New Generation évoque justement cette hypothèse pour expliquer le fait que la plupart des races rencontrées par les héros soient humanoïdes, justifiant ainsi le bas prix des effets spéciaux). Mais quelle serait la structure d’une telle encyclopédie ? Commet stocker un savoir universel concernant une multitude d’intelligences ?
Deux modèles sont en fait possibles. L’un est un système unidirectionnel. Une civilisation se contente d’envoyer ses propres connaissances à l’espace infini, dans l’espoir qu’une autre pourra tomber sur ces messages et en faire bon usage : c’est l’idée qui est derrière le projet SETI.

Les urgences de Pompidou font mieux avec du neuf

ERIC FAVEREAU
L'entrée de l'hôpital Georges Pompidou à Paris.
L'entrée de l'hôpital Georges Pompidou à Paris. (Photo Thomas Samson. AFP)
ANALYSE

L’organisation menée par le nouveau chef du service de l’hôpital parisien a amélioré les conditions d’accueil, et donc de soin.


«Cela va mieux, les urgences à l’hôpital européen Georges-Pompidou ne sont plus un scandale», lâche Claire Compagnon, représentante des usagers dans l’établissement parisien. Le changement est de taille : ces dernières années, les patients y attendaient des heures, s’entassaient sur des brancards dans des couloirs, traînaient sans beaucoup de soins. Un comble, dans l’établissement le plus moderne des hôpitaux de Paris. «Aujourd’hui, les délais d’attente sont réduits, poursuit cette militante. Ce qui reste problématique, c’est le lien avec les services de l’hôpital pour trouver un lit.»

«Tu n’as pas laissé de message, mais nous devons déchiffrer ta mort»

Eric FAVEREAU 26 JANVIER 2015

CHRONIQUE «AUX PETITS SOINS»

On en parle peu, ce sont en majorité des hommes, et les causes de leur acte sont, bien sûr, multiples et intimes. On estime que le nombre de suicides de médecins est trois fois supérieur à celui de la population générale. Le 5 janvier, par exemple, selon la Voix du Nord, un gynécologue obstétricien de l’hôpital privé de Villeneuve-d’Ascq (Nord) s’est donné la mort dans son cabinet : âgé de 55 ans, il a été découvert par des collègues dans son bureau, où il s’était enfermé au petit matin. L’homme s’est suicidé en se tirant une balle de fusil de chasse.
Jean Pellet, lui, est vivant. Cardiologue au sein du Groupe hospitalier mutualiste de Grenoble, il a mis en mots le suicide de ses confrères, en se mettant à la place de l’un d’entre eux ; puis en écrivant un très beau monologue, comme une longue lettre qu’on laisse sur le bureau (1) :«Un homme seul, assis, au bord du lit. Il se tient le bras gauche où apparaît un dispositif de perfusion… Sur la table de nuit, une seringue remplie d’un liquide blanc est prête, une boîte de comprimés ouverte. Il y a également des ampoules cassées et plusieurs seringues vides. Sur la table de nuit de l’autre côté du lit, un réveil numérique ; 2 heures. Une bouteille de whisky largement entamée, un verre. Il y a quelques livres ouverts.»

Harcèlement de rue au Pérou : tous sur sa mère

27 JANVIER 2015

Une campagne publicitaire met en scène des hommes qui, après avoir abordé leur mère (sans la reconnaître) dans les rues de Lima, se prennent une volée de bois vert. Drôle et efficace, l'idée pose cependant des problèmes de fond, rapporte Slate.fr.

Les hommes qui invectivent les femmes dans la rue à base de «hey ma jolie» ou de «sale pute» – c’est selon – se le permettraient-ils si ces femmes étaient leur mère ? C’est la question que pose une campagne publicitaire réalisée par une marque new-yorkaise, au Pérou, et qui met en scène des femmes, pomponnées, perruquées et habillées différemment de leur habitude afin de ne pas être reconnues. Elles se baladent devant leur fils, harceleur notoire. A tous les coups, ça ne manque pas : les fils balancent une grossièreté à leur mère, lesquelles retirent leur perruque et leur envoient une volée de bois vert, à base de «ce n’est pas comme ça que je t’ai éduqué».

La frousse aux trousses

VIRGINIE BLOCH-LAINÉ


CRITIQUE

L’anxiété comme ressort comique, un récit d’Andrea Canobbio

Andrea Canobbio, écrivain, éditeur, né à Turin en 1962, est un habitué des crises de panique. Débarquent la tachycardie, «un sentiment de culpabilité virtuelleune crainte générale de tuer et de mourir», le grand classique. 
A l’approche de la quarantaine, entre mars et septembre 2001, il en collectionne les assauts. Ce sont les voyages en train ou en avion qui mettent le feu aux poudres. Or, responsable des romans étrangers pour Einaudi, Canobbio se déplace souvent. La crise qui clôt ce bref récit autobiographique, écrit en 2007, est contemporaine de la chute des Twin Towers de New York. Canobbio séjourne dans la ville à ce moment-là. Que les choses soient claires, il n’y a aucun lien de cause à effet : «J’ai fait croire que le sentiment d’angoisse si intime que j’éprouvais faisait partie de l’angoisse collective ressentie par tous, un sentiment que je n’étais par ailleurs guère disposé à percevoir, concentré sur moi-même comme je l’étais
Amulette. Pressentiment, grâce à sa drôlerie, envoie promener le narcissisme inhérent à une poussée d’angoisse. Par contre, le ridicule, les superstitions, le comique de situation produit par l’anxiété, sont au menu de cette anatomie du mal. Pas de jérémiades chez Canobbio, mais de longues minutes passées dans les toilettes d’un ferry en hurlant qu’on le délivre alors que la porte est ouverte, et un attachement fort à son tranquillisant : «une amulette qui fonctionnait par contact, par contagion». Canobbio l’adore, mais ne l’avale pas à la légère : «Prendre un médicament est comme de coucher avec une femme : c’est excitant, inquiétant et lourd de conséquences.» Il y a bien la valériane, moins engageante, mais Canobbio y renonce :«Quand je repense aujourd’hui à ma réticence à avaler cette inutile valériane, me vient à l’esprit un personnage de Pastorale américaine, une camarade de classe de Zuckerman qui regrette de ne pas lui avoir permis de lui toucher les nichons quand ils avaient quatorze ans et qui lui propose de le faire, à l’occasion de la quarante-cinquième réunion des anciens élèves de l’école.» L’esprit d’escalier est le complément d’objet direct de la crise de panique.

Des mesures pour lutter contre le suicide dans la police


  • 2014 est à marquer d'une pierre noire pour la police qui a enregistré dans ses rangs pas moins de 55 suicides en douze mois, contre une quarantaine en moyenne les trois années précédentes. Lors d'une réunion exceptionnelle, Bernard Cazeneuve a dévoilé mercredi une batterie de mesures.

    2014 est à marquer d'une pierre noire pour la police nationale qui a enregistré dans ses rangs pas moins de 55 suicides en douze mois, contre une quarantaine en moyenne les trois années précédentes. Ce mercredi, une femme de 43 ans, affectée à «L'Évêché», le commissariat central de Marseille, s'est donnée la mort avec son arme de service à son domicile.

    Ce terrible bilan a été révélé à l'occasion d'une réunion «exceptionnelle» organisé par le ministre de l'Intérieur Bernard Cazeneuve avec les représentants des organisations syndicales pour définir les voies et moyens de faire baisser ce chiffre dans la durée. Insistant sur un «triste constat», l'hôte de la place Beauvau a observé que «chaque semaine en 2014, un policier s'est donné volontairement la mort» sachant qu'il faut remonter à 1998 pour trouver un nombre de suicides plus important dans la police nationale (59 suicides).
    Alors que le taux de suicide en France est de 18 pour 100.000, selon rapport de l'Observatoire national remis à Marisol Touraine en décembre 2014, celui qui touche la police nationale a franchi le cap des 38 pour 100.000 l'année dernière. Soit plus du double. Ce chiffre a en outre bondi de 10 points par rapport à 2013, ce qui en fait une des profession les plus exposée au suicide de ses agents.

    Psychologues cliniciens et médecins recrutés

    90 % des suicides dans la police nationale concernent les hommes, avec taux record de 45 cas pour 100.000. Face à ce constat dramatique, le directeur général de la police nationale, Jean-Marc Falcone, avait réuni, le 5 novembre dernier, tous les syndicats pour recueillir de premières observations.

    Insultes, menaces, humiliations : une mère raconte le suicide de sa fille Marion, harcelée à l'école

    28/01/2015


    Le livre "Marion, 13 ans pour toujours" 
    Nora Fraisse a perdu sa fille Marion le 13 février 2013. L’adolescente de 13 ans s’est suicidée après avoir subi de nombreux harcèlements scolaires. Pour tenter de comprendre ce qui s’est réellement passé, cette mère courage a décidé de publier un livre, Marion, 13 ans pour toujours, qui sort ce mercredi en librairie.
    Dans cet ouvrage, Nora Fraisse raconte comment un jour, alors qu’elle rentrait chez elle avec ses deux autres enfants, Clarisse et Baptiste, elle a découvert sa fille Marion pendue avec un foulard. « J'ai crié "Marion, Marion, réveille toi". Je lui ai fait du bouche à bouche. J'ai fait ce que je croyais un massage cardiaque. Une heure après, elle était décédée » confie-t-elle. Ce jour-là, Marion avait affirmé qu’elle était malade. Elle n’était donc pas allée au collège.
    Dans un premier temps, la mère de Marion n’a pas du tout compris ce qui avait poussé sa fille à se donner la mort. Nora n’avait jamais imaginé que sa fille, une brillante élève qui avait même un petit copain, puisse être aussi mal dans sa peau. « Je croyais tout savoir de toi (…) Mais les brimades, les humiliations, les insultes, tu les as passées sous silence comme si tu ne voulais pas nous souiller, comme si ça ne devait prospérer que dans le monde d’Internet » écrit cette mère, qui a découvert la vérité dans une lettre laissée par Marion à l'intention de ses camarades de classe.

    Marisol Touraine garantit à la communauté hospitalière de ne pas « diluer la notion de service public »

    28/01/2015

    La ministre de la Santé a tenté de répondre aux récentes inquiétudes de la communauté hospitalière sur l’évolution du service public dans le projet de loi de santé.
    « Les échanges et la concertation qui ont été engagés sur cette mesure, qui ont permis de lever des malentendus, ne conduiront en aucun cas à diluer la notion de service public, pas plus qu’ils ne provoqueront un démantèlement de celui-ci », affirme Marisol Touraine dans une lettre adressée à la Fédération hospitalière de France (FHF), aux conférences des directeurs de CH et de CHU et à l’ensemble des présidents de CME.
    Ces derniers redoutaient notamment que le service public hospitalier soit« automatiquement attribué à toute clinique commerciale exerçant une activité d’urgence ».

    LIMOUSIN > CREUSE > SAINT-VAURY Près de 14 postes pourraient être créés au CHS de La Valette

    29/01/15

    . Patrick Martin, directeur du CHS, était entouré de nombreuses personnalités. - Roberge Christelle
    Patrick Martin, directeur du CHS, était entouré de nombreuses personnalités. - Roberge Christelle
    Le directeur du CHS La Valette de Saint-Vaury, Patrick Martin, a présenté ses v'ux, à son équipe soignante ainsi qu'aux nombreuses personnalités.
    Il a ensuite rappelé les soucis financiers du CHS : « Après avoir dû réaliser une économie d'exploitation de l'ordre de 400.000 , les dotations de crédits provenant de l'Assurance-maladie ont encore chuté de 518.000  l'an dernier. Au printemps dernier, ce sont 903.000  qui manquaient pour le fonctionnement annuel ».
    Réalité sociologique
    De fait, la manière d'appréhender les calculs économiques ignore totalement la réalité sociologique de la région, de la Creuse en particulier. Ici, la psychiatrie publique, est en situation de quasi-monopole.
    D'autres facteurs, plaident pour le maintien d'une psychiatrie active en Creuse. C'est en effet le département le plus vieillissant de France, le deuxième plus faible en densité métropolitaine. Il y a également une forte ruralité. La Creuse fait aussi partie des dix départements les plus pauvres. Les indicateurs de santé sont synonymes de surmortalité significative, par suicide, conduites addictives prégnantes et un fort niveau de dépendance psychique.
    Face à ce constat et grâce à la pertinence de la réalité sociologique, l'Agence Régionale de Santé, très réceptive à cette situation financière, a été sollicitée ainsi que Philippe Bayol, président du conseil de surveillance, et les parlementaires creusois.

    mercredi 28 janvier 2015

    « Le redoublement s’est développé en même temps que la sélection »

    ENTRETIEN RÉALISÉ PAR SYLVIE DUCATTEAU 27 JANVIER, 2015

    AFP
    Entretien avec l’historien Jérôme Krop alors que se déroule mardi et mercredi une conférence de consensus sur cette pratique de plus en plus dénoncée. 
    Mardi et mercredi, le Conseil national d'évaluation du système scolaire (Cnesco) organise à Paris une conférence de consensus sur le thème du redoublement et de ses alternatives. Une pléiade de spécialiste va se succéder pendant ces deux jours devant un jury tiré au sort par le Cnesco et présidé par André Tricot. A l’issue, ce jury remettra le 4 février ses recommandations qui seront diffusées dans la communauté éducative. Le gouvernement, lui, a déjà fait part de ses préférences et vient de publier un décret qui supprime quasiment le redoublement.
    Auteur de La méritocratie républicaine. Elitisme et scolarisation de masse sous la IIIe République (Presse Universitaire de Rennes 2014), l’historien Jérôme Krop explique que le recours à cette pratique, souvent inefficace et qui touche majoritairement les familles défavorisées, est très lié au projet éducatif de la société.
     
    Le redoublement est devenu une singularité de notre système scolaire, la France étant l’un des pays où les élèves redoublent le plus. Cette pratique a-t-elle toujours existé dans les écoles de l'Hexagone ? Comment s'est-elle imposée ?
    Jérôme Krop. L'usage massif du redoublement à l'école publique se développe au XIXe siècle, avant la IIIe République, parallèlement au développement de la sélection. Au début des années 1850, les écoles publiques laïques étaient encore à Paris des établissements pratiquant l’enseignement mutuel.

    mardi 27 janvier 2015

    Inégalités, harcèlement : comment comprendre le suicide adolescent ?

    Comment vont les adolescents ? En septembre, l’UNICEF France a dressé un tableau très inquiétant et parle d’un « grand malaise ». Plus d’un tiers des 6 / 18 ans est en situation de souffrance psychologique, 28% a déjà pensé au suicide et 1 sur 10 a même déjà essayé de se suicider. Un constat terrible, difficile à comprendre. L’UNICEF avance tout de même des causes à ce mal-être, et parmi elles, la situation de privation matérielle. Il y aurait d’après l’UNICEF un « cumul des inégalités », puisque les inégalités sociales se traduiraient en difficultés d’intégration sur tous les plans. Ce constat résonne avec une autre étude, de l’INSERM cette fois, parue au début de ce mois et qui établit un lien entre le chômage et le suicide : près de 600 suicides en France entre 2008 et 2010 seraient liés au chômage.

    Philippe Jeammet AMÉLIE PERROT © RADIO FRANCE
    Alors comment comprendre ce mal-être des adolescents et des jeunes pour mieux y répondre ? Quels sont les effets de la crise économique sur ce phénomène ? Et internet, dont on a parlé à l’occasion de terribles suicides d’adolescents harcelés sur les réseaux sociaux, peut-il à l’inverse devenir un lieu privilégié de prévention ?
    Avec nous pour tenter d’apporter des réponses à toutes ces questions, Hakima Ait El Cadi, sociologue, anthropologue et spécialiste de l’adolescence, Philippe Jeammet, psychanalyste, professeur de psychiatrie de l'enfant et de l'adolescent à l'université Paris V, et auteur de « Grandir en temps de crise : comment aider nos enfants à croire en l'avenir » paru chez Bayard en mars dernier. Et Patrice Huerre, psychiatre des hôpitaux et psychanalyste spécialiste des adolescents


    Rôle des centres de référence des troubles spécifiques du développement du langage et des apprentissages : dix ans de recul

    S. GONZALEZ-MONGE, 23/01/2015

    Centre de référence des troubles des apprentissages, Hospices civils de Lyon, Hôpitaux Est, Bron
    Les centres de référence des troubles spécifiques du développement du langage et des apprentissages ont été créés suite au rapport Ringard-Veber (février 2000) et au plan interministériel de mars 2001. Il s’agissait alors de faire un état des lieux sur des troubles encore mal connus, la dysphasie et la dyslexie, et d’apporter une réponse hospitalière pour le diagnostic et la prise  en charge de ces enfants. Plus de 10 ans après, quelle place ont pris ces centres au sein d’un dispositif multipartenarial et quel est leur rôle ?

    Mort-nés, l’impensable

     21/01/2015
    La mort fait partie du cours inéluctable de l’existence. Mais contrairement à une apparence trompeuse rappelée par la Marquise du Deffand (« Le fâcheux, c’est d’être né et l’on peut dire de ce malheur-là que le remède est pire que le mal. ») ou par Cioran (« Ne pas naître est sans contredit la meilleure formule qui soit. Elle n’est malheureusement à la portée de personne. »), le déroulement habituel des événements « du berceau à la tombe » est parfois bousculé d’emblée, la mort venant frapper dès la naissance, voire dès la vie intra-utérine. Pédopsychiatre et psychanalyste, le Dr Soubieux nous invite à réfléchir sur « l’indicible, l’impensable », la question du deuil périnatal.

    Rapport du Défenseur des droits : hausse du nombre de demandes en lien avec la santé

    27/01/2015


    Hausse du nombre de dossiers sur la fin de vie, non respect du secret professionnel, accidents médicaux ou discrimination, le nombre de saisines auprès du défenseur des droits a augmenté entre 2013 et 2014, enregistrant plus de 100 000 demandes d’intervention et de conseils, selon le premier rapport d’activité annuel du Défenseur des droits publié aujourd’hui.
    L’année 2014 aura été marquée par un accroissement des réclamations et demandes d’informations relatives aux droits des patients en fin de vie. Le rapport explique que les dispositions de la loi Leonetti sont méconnues, tant par les patients que par les professionnels de santé.« Le recours aux directives anticipées est rare et la personne de confiance, lorsqu’elle est désignée, est trop peu sollicitée », est-il écrit.

    Prévention du suicide : l’hôpital de Boulogne lance un suivi téléphonique des patients

    ROMAIN DOUCHIN 26/01/2015

    
Ce lundi, au centre hospitalier, de gauche à droite, François Ducrocq psychiatre au CHRU de Lille
; Guillaume Vaiva et le Dr Grégory Duncan ont présenté Vigilans.

    D’abord quelques chiffres évocateurs : 20000 tentatives de suicide par an dans le Nord–Pas-de-Calais, 800 décès.
    Statistiquement, les secteurs où l’on compte le plus de suicides sont, dans l’ordre : Saint-Omer, Douai, Cambrai et Montreuil-sur-Mer. À l’hôpital Duchenne, « entre 600 et 800 personnes sont prises en charge chaque année aux urgences pour des tentatives de suicide », indique le Dr Grégory Duncan, chef des urgences. « Six personnes sur 10 ne repasseront pas à l’acte, explique Guillaume Vaiva, professeur de psychiatrie et coordinateur de Vigilans. Mais sur les quatre qui récidiveront, deux le feront pendant la première année et très souvent dans les six premiers mois. » Pour éviter cela, une veille de ces personnes va se mettre en place.

    Quand l'art s'invite en psychiatrie

    Nantes 27-01-15




    L’école des beaux-arts et l’hôpital Saint-Jacques fêtent dix ans de coopération au service des malades à travers un colloque au Lieu unique jeudi et vendredi.

    Chaque semaine, depuis 10 ans, des étudiants de deuxième année de l’école des beaux-arts de Nantes animent des ateliers à l’hôpital Saint-Jacques. Pendant une heure, selon un thème qu’ils ont préparé, ils invitent les patients à créer.

    lundi 26 janvier 2015

    Privilégions le travail social!

    LE MONDE | Par 

    Selon le ministère de la justice, 152 radicaux sont actuellement écroués, pour la plupart en Ile-de-France – ici, la prison de Fresnes.

    Deux terroristes sur trois responsables des attentats de ce début d’année se sont vraisemblablement radicalisés en prison, ce qui a relancé la question du rôle du milieu carcéral dans la radicalisation. Depuis dix ans, le profil type du radicalisé a changé, les individus se sentant étroitement surveillés se font plus discrets. Il est donc très difficile pour les agents pénitentiaires de comprendre ce nouveau phénomène.

    Les radicaux sont quand même très minoritaires en prison, on en dénombre entre 150 et 200 qui sont soit en attente de procès, soit condamnés pour association de malfaiteurs en vue de commettre une action terroriste.


    Qui sont les « radicalisables »?


    Si les radicaux sont peu nombreux, ils ont incontestablement une influence néfaste sur les autres détenus. Puisque toutes les mouvances radicales sont extrêmement surveillées par l’administration pénitentiaire, on peut alors se demander qui sont les « radicalisables » susceptibles d’être attirés par cette idéologie violente ?

    « Notre système d’intégration produit des ségrégations en se pensant égalitaire »

    Le Monde.fr |  | Propos recueillis par 

    Fallait-il parler d’apartheid pour décrire la France comme l’a fait le premier ministre, Manuel Valls, le 20 janvier ? Directeur de recherche à l’Institut national d’études démographiques (INED), le sociodémographe Patrick Simon propose un état des lieux du modèle d’intégration à la française. Fin février, il publiera un travail approfondi dans Les Cahiers français. Il en livre une analyse en avant-première pour Le Monde.

    Le premier ministre a utilisé le terme d’« apartheid ». L’usage de ce mot très fort vous semble-t-il justifié dans la France de 2015 ?

    Il serait intéressant de savoir exactement ce que Manuel Valls met derrière ce mot. Le terme d’apartheid renvoie tout d’abord à un système de séparation ethnoracial, religieux, voire social ou sexué, institutionnalisé. Dans son acception plus imagée, l’apartheid renvoie au « ghetto », à la ségrégation résidentielle.
    A-t-il voulu dénoncer le fait que certains quartiers n’ont pas de mixité ethnique ou sociale et qu’il n’y aurait plus de contacts entre leurs habitants et le reste de la société ? Ou voulait-il alerter sur le fait que nos institutions telles qu’elles fonctionnent aujourd’hui contribuent à une division ethnoraciale de la société ?