La Fédération hospitalière de France remet en cause les 35 heures et veut réduire le nombre de RTT des personnels soignants. À l'hôpital psychiatrique de Villejuif, certains agents sont en grève depuis l'été dernier.
C'est la Fédération hospitalière de France, regroupant tous les hôpitaux publics, qui remet en cause l'accord des 35 heures. Un million d'agents sont concernés.
Par Virginie Bloch-Lainé. réalisation : Marie-Laure Ciboulet. Prise de son : Yann Fressy. Attachée d'émission : Claire Poinsignon. Avec la collaboration d'Annelise Signoret de la Bibliothèque de Radio France.
L’objet transitionnel (le célèbre doudou) ou la mère suffisamment bonne : Donald Winnicott est l’inventeur de ces notions célèbres qui ne sont plus réservées aux seuls psychanalystes. Pédiatre de formation, Winnicott devient psychanalyste pour enfants dans les années 1930, un terrain jusque-là réservé aux dames. Il traverse deux guerres mondiales, vit et travaille à Londres au moment où la scène psychanalytique européenne s’y installe pour échapper au nazisme. Tout le monde est là. Sigmund Freud et sa fille notamment. Sous les bombes, à Londres, il arrive qu’on parle de psychanalyse. Contemporain de Mélanie Klein et d’Anna Freud, Winnicott se distingue de l’une et de l’autre dans sa théorie de la relation entre la mère et l’enfant. Pourquoi d’ailleurs s’intéresse-t-il tellement aux mères ? Le psychanalyste Bernard Golse répond dans ce documentaire en citant quelques vers d’un poème écrit par Winnicott.
Après des études de médecine à Tübingen, Berlin et Wurtzbourg, Aloys Alzheimer, né le 14 juin 1864, à Markbreit, petit village bavarois près de Würzburg, passe sa thèse de doctorat à Francfort-sur-le-Main en 1887. Elle est consacrée aux « glandes cérumineuses » et c'est l'occasion pour Alzheimer de réaliser ses premières plaques histologiques.
L'année suivante, il est nommé médecin assistant à l'hôpital spécialisé des maladies mentales et épileptiques de Francfort et commence à faire des recherches sur la psychose et l'épilepsie, mais, surtout, sur les démences d'origine dégénérative ou vasculaire. Il est bientôt rejoint, en mai 1889, par un autre passionné de neuropathologie, Franz Nissl, qui fait découvrir à Alzheimer les nouvelles techniques histologiques pour l'étude des pathologies nerveuses (coloration à l'aniline et imprégnations argentiques).
Le cas Auguste Deter
Aloïs Alzheimer se marie en 1895 mais sa femme meurt très vite en 1901 en lui laissant trois enfants. Cette même année 1901 Alzheimer examine pour la première fois Auguste Deter, une femme de 51 ans qui souffre de troubles de mémoire, du langage et d’autres troubles (désorientation, hallucinations…).
Le regard des Français sur la prise en charge de la dépendance est intimement lié à leur niveau de vie, révèle le dossier « solidarité et santé » de la Direction de la recherche, des études, de l’évaluation et des statistiques (DREES) de décembre 2014, construit à partir de son baromètre d’opinion*.
Les Français sont 63 % à ne pas envisager vivre eux-mêmes dans un établissement pour personnes âgées. Cette forte réticence au placement en institution se retrouve en cas de proches dépendants : seulement 19 % des Français évoquent l’hypothèse d’un placement en institution dans cette hypothèse. Six Français sur 10 déclarent privilégier le maintien à domicile en cas de proche dépendant (soit par l’accueil chez eux, soit par une aide au domicile de cette personne).
Pour protéger le cœur, une activité physique statique et douce n’est pas une option de second choix. Selon une métaanalyse danoise sur 37 essais randomisés (2 768 sujets) publiée dans « European Journal of Preventive Cardiology », le yoga diminue le risque cardio-vasculaire aussi bien que des exercices traditionnels en aérobie, tels que le cyclisme ou la marche rapide.
Pour les auteurs, ce constat est d’importance, puisque « les sujets qui ne peuvent pas ou ne veulent pas faire de l’exercice traditionnel aérobique peuvent obtenir des bénéfices comparables ». Pour les auteurs, ces effets positifs seraient liés à la réduction du stress, ce qui se traduirait par « un impact positif sur le statut neuro-endocrinien et la fonction métabolique et cardio-vagale ».
La Haute Autorité de santé (HAS) vient de publier ses premières recommandationsde bonnes pratiques pour le repérage, le diagnostic et la stratégie de prise en charge de la dépression de l’adolescent par les médecins du premier recours.
Selon les auteurs, près de 8 % des adolescents entre 12 et 18 ans souffriraient d’une dépression, et constitueraient une cible très difficile à dépister. L’adolescent manifeste en effet sa souffrance différemment des adultes. Sa dépression peut être confondue avec les sentiments de déprime, courants dans cette période de la vie, et les médecins peuvent ainsi être amenés à confondre un épisode dépressif caractérisé (EDC) avec la « crise d’adolescence ».
Des somatisations fluctuantes et trompeuses
Les recommandations insistent donc sur les méthodes de repérage et sur l’évaluation de la souffrance dépressive. Les médecins généralistes sont particulièrement concernés par ces publications car ils constituent la spécialité privilégiée par les adolescents.
Chez l’adolescent, la dépression n’a pas de symptômes très spécifiques et se caractérise par des comportements et des somatisations fluctuantes et trompeuses comme l’irritabilité et l’agressivité. Il est donc recommandé de questionner directement l’adolescent en l’aidant à exprimer ses ressentis.
Les médicaments suspendent les crises psychotiques de la schizophrénie mais ne guérissent jamais de celle-ci. C’est grâce aux prestations sexuelles de jeunes prostituées sexy de 1965 à 1972 que d’une part j’ai abouti ainsi à la guérison de ma névrose obsessionnelle grave à forme essentiellement sexuelle et également à une importante rémission de ma schizophrénie paranoïde, d’autre part que j’ai pu enfin rencontrer ainsi enfin débloqué psychologiquement l’amour et la femme de ma vie. Celle-ci à mon avis de par son amour véritable a toujours été et est toujours actuellement mon “tuteur de résilience” (expression de Boris Cyrulnik). Mais sans le travail, sans le militantisme, sans la philosophie, sans mes écrits à mon ancienne psychiatre psychanalyste et à mon ancienne assistante sociale (2002-2012), sans mon environnement actuel jamais non plus je n’aurais pu guérir à mon avis enfin complètement et définitivement de ma schizophrénie paranoïde.
Des groupes de psychoéducation permettent aux parents de connaître et de mieux supporter cette maladie chez leur enfant.
«Au début, j'ai sombré avec lui, je ne comprenais rien de ce qui se passait.» Cyril Rudant, directeur technique dans une grande entreprise, a encore des tremblements dans la voix quand il relate le début de la maladie de son grand fils, alors âgé de 16 ans. «Nous étions en vacances d'été en Corse et, un jour, Vincent a commencé à regarder souvent derrière son épaule. Avec son petit frère, nous plaisantions en disant qu'il “reluquait trop les filles”, se souvient-il. Mais il s'est mis à dire qu'il était suivi, et alors on a compris qu'il souffrait vraiment de se sentir menacé.»
À la rentrée, la situation empire: Vincent se couche dans le lit de ses parents et, prostré, refuse d'en sortir. Commence alors pour Cyril Rudant une quête désespérée - premières hospitalisations de son fils, attente d'un diagnostic précis. On lui dit d'abord que son garçon est atteint d'une «dépression atypique», des heures à faire du sport et à tenter de dialoguer avec lui, qui lui confie «entendre des voix», six mois qui passent… Puis un jour, à l'hôpital Debré, le verdict médical qui comme un couperet: «Votre fils est schizophrène.» «Vu le peu que je connaissais sur cette maladie, c'est-à-dire le pire, je me suis écroulé, confie Cyril Rudant. Mais j'avais la “hargne” de m'informer, je voulais protéger mon fils et ma famille. Je suis un technicien et je sais que l'on peut combattre ce dont on connaît la mécanique.»
INTERVIEW - Parfois, la maladie se développe à bas bruit, rappelle le Dr Olivier Canceil, psychiatre à l'établissement public de santé Maison Blanche à Paris.
LE FIGARO.- Passages à l'acte, hallucinations… La schizophrénie est-elle toujours à considérer comme une maladie dangereuse?
Dr Olivier CANCEIL. -Même si les représentations qu'on en a ont évolué, les stéréotypes ont la vie dure! En réalité, cette image de dangerosité ne se vérifie pas dans les faits: 10 % seulement des patients schizophrènes manifestent une certaine agressivité, mais comme la plupart des malades mentaux, ils sont d'abord vulnérables et risquent toujours d'être, eux, victimes de violences. Les hallucinations, le délire, symptômes «bruyants», sont de plus aisément contenus grâce aux traitements médicamenteux. La schizophrénie, c'est d'abord un trouble de la communication qui entraîne une désocialisation, parfois même jusqu'à la délinquance, avant même que la maladie ne soit diagnostiquée.
Qu'en sait-on aujourd'hui?
L'imagerie cérébrale a confirmé les premières intuitions sur cette maladie, celles de Bleuler notamment qui décida de ne plus définir la schizophrénie comme de la démence, mais comme une «fragmentation de l'esprit». Et, en effet, ce qu'il voyait comme une «dissociation empêchant le fonctionnement harmonieux de la pensée» est vérifié par de récentes recherches: grâce au pet-scan, on observe par exemple chez les malades des perturbations du fonctionnement de l'amygdale, cette structure cérébrale qui permet de reconnaître les émotions. L'hippocampe, intervenant également dans le traitement de l'information, est aussi impliqué. Nous pouvons désormais «voir» ces troubles cognitifs qui étaient jusque-là observés en examen clinique.
La 5è édition du « dîner de gala de bienfaisance » de l’Amicale des anciens de l’Association des élèves et étudiants musulmans de Côte d’Ivoire (3A), organisée à Abidjan dans la nuit de samedi à dimanche, a été marquée par une « vente aux enchères » pour soulager l’hôpital psychiatrique de Bingerville (banlieue Est d’Abidjan) dont l’état de « délabrement constitue » une « menace pour les malades et le personnel ».
C’est autour du thème, « maladie mentale: ça n’arrive pas qu’aux autres! » que cette édition de la « Nuit de la bienfaisance », consacrée aux malades mentaux et aux personnes en dépression mentale, s’est déroulée avec la vente aux enchères de quatre articles.
Le Togo va bientôt se doter un plan d’action quinquennal de la santé mentale. Ce document est en cours de validation depuis ce vendredi à Lomé où les différents acteurs de la santé au Togo, les partenaires techniques et financiers et les organisations de la société civile prennent part à ces travaux, a appris l’Agence de presse Afreepress.
Quelle est l'opinion des Français sur la maladie mentale ? Dangerosité, spécialiste le mieux adapté, accessibilité des soins... La mutuelle MGEN s'est penchée sur la question via une étude Opinion Way. Un échantillon de plus de 2 500 personnes se sont exprimées sur le sujet.
Tout d'abord, le caractère universel des maladies mentales est reconnu par 96% des gens interrogés. Avec l'idée que cela peut arriver à n'importe qui d'entre nous. Mais la moitié des sondés considèrent que ces maladies sont également dangereuses pour l'entourage des gens qui en souffrent. Le médecin généraliste n'est plus considéré comme le meilleur guérisseur des maladies mentales. Près de 80% des personnes interrogées lui préfèrent un psychiatre. Mais étonnamment, le médecin traitant reste le favori pour soigner la dépression pour 47% des gens.
Au quatrième millénaire avant Jésus-Christ, le Codex haburami était une composition musicale que l’on jouait aux guérisseurs pour les payer de leurs soins. Depuis cette période, manifestement caractérisée par de très mauvaises négociations conventionnelles, musique et médecine ont toujours été intimement liées. En plus de l’effet globalement positif que la musique peut avoir sur la santé, plusieurs études semblent ainsi suggérer que l’utilisation de musiques relaxantes (60 à 80 bpm), réduisait plus efficacement les angoisses des patients avant l’anesthésie que le midazolam.
La fièvre de l’opération du samedi soir
Qu’en est-il de l’effet de la musique sur les chirurgiens qui pratiquent une opération chirurgicale ? Selon le chirurgien David Bosanquet, de l’hôpital universitaire du Pays de Galles, co-auteur avec plusieurs de ses collègues d’un article dans le « BMJ » sur le sujet, plusieurs études semblent démontrer un impact bénéfique de la musique sur l’efficacité de l’équipe chirurgical. Selon des travaux menés en 2009 sur un échantillon de 250 médecins et infirmiers israéliens dans la revue « Injury », 63 % des opérations se font en musique. Dans la plupart des cas, c’étaient le chirurgien qui dirigeait l’opération qui assumait également le rôle de « MC » en choisissant la musique diffusée. De plus, environ 80 % des personnels interrogés estiment que la musique joue un rôle positif sur la communication au sein de l’équipe chirurgicale. La musique a en outre un effet bénéfique sur les capacités de concentration des chirurgiens, surtout chez ceux qui en écoute régulièrement.
Des personnes sont bloquées à Belle-Idée, faute de lieux adéquats pour les accueillir. Et cela au détriment de ceux qui devraient être hospitalisés.
Des personnes sont bloquées à Belle-Idée, faute de lieux adéquats pour les accueillir. Et cela au détriment de ceux qui devraient être hospitalisés. Image: Laurent Guiraud
«On n’a pas assez construit de structures pour les personnes présentant un handicap en général, mental ou psychique en particulier. Alors les institutions débordent», constate Françoise (prénom fictif), une professionnelle du secteur préférant garder l’anonymat. Et les conséquences de ce manque d’anticipation sont lourdes: faute de places dans des lieux adéquats, certains se retrouvent à l’Hôpital psychiatrique de Belle-Idée, alors qu’ils n’ont rien à y faire. Au détriment de ceux qui devraient être hospitalisés. Le professeur Panteleimon Giannakopoulos, chef du Service de psychiatrie générale, confirme: «Actuellement, vingt-cinq personnes, ayant des problèmes psychiques, pourraient sortir de Belle-Idée et être accueillies dans des foyers adaptés. Or, face au manque de ce type de structures, elles doivent rester à l’hôpital. C’est doublement ennuyeux. D’abord pour les patients eux-mêmes; ensuite, ça coûte cher à la population.»
Georges Borgès Da Silva, fondateur du site GGBDS.org, un moteur de recherche sectoriel en santé, explique à ActuSoins le concept. Son prochain projet :une grande base de données sur les travaux en soins infirmier pour les Ifsi.
ActuSoins : D’où vient l’idée du site www.ggbds.org ?
Georges Borgès Da Silva : Pendant les formations que je donne, je me suis rendu compte à quel point il est parfois difficile pour les étudiants, ou pour les professionnels de santé, d’accéder rapidement à une information pertinente sur la santé.
Le travail de tri que cela demande représente un temps important car l’internet déborde de sites qui sont faits par et pour les patients. Or il me semble essentiel, lorsqu’on est professionnel de santé, d’avoir des sources qui nous soient propres, plus efficaces et plus pertinentes que celles des patients...
C’est comme ça que j’ai commencé à référencer « au propre » tous les sites vraiment pertinents que je rencontrais lors des recherches pour mes formations, puis dans un deuxième temps j’ai organisé le site.
Je pense qu’aujourd’hui toutes les professions vont avoir besoin d’un moteur de recherche sectoriel et c’est cette réponse que j’apporte pour les soignants.
Le site permet aussi d’attirer vers la lumière d’autres sites extrêmement intéressants mais qui sans cela seraient noyés dans la masse d’un résultat Google classique. Je pense par exemple au site « atlas de dermatologie » ( http://www.atlas-dermato.org ) qui est un site tunisien extrêmement complet ou bien le site du CRAT (Centre de Référence sur les Agents tératogènes www.lecrat.org) qui est une mine pour les traitements à utiliser chez les femmes enceintes.
« C’est comme chez le médecin, ici », souffle Maxence, bientôt 13 ans, en s’allongeant sur la table d’auscultation du centre médico-scolaire de Louviers (Eure). « Mais tu es chez le médecin », fait remarquer sa mère, un peu gênée. « Chez le médecin scolaire », précise le docteur Raphaëlle Pasquier, qui reçoit le collégien de 5e, ce mardi après-midi de décembre, dans ce qu’elle nomme « son QG ».
Cela fait quatre ans que les parents de Maxence (ils ont préféré conserver l’anonymat), s’accommodent comme ils peuvent du diagnostic de dyslexie posé sur leur fils quand il était en CE2. Quatre ans à l’accompagner de leur mieux, en le faisant suivre « en ville » par une orthophoniste, « à domicile » par un enseignant « de soutien ». Sans jamais passer la porte de cette médecin scolaire dont ils ignoraient tout simplement l’existence, confient-ils.
Cela ne froisse guère Raphaëlle Pasquier, 53 ans, dont vingt sur le terrain à multiplier les déplacements entre les écoles, collèges et lycées de Louviers (18 000 habitants) et des villages environnants.
Cette médecin généraliste de formation, qui a passé sur le tard le concours de l’éducation nationale (« après la naissance de(son) quatrième enfant »), est parfaitement lucide sur les limites de son champ d’action : avec les 8 autres médecins scolaires que compte le département de l’Eure – « moitié moins qu’il y a vingt ans », le docteur Pasquier est censée veiller sur… 12 000 élèves, de la maternelle au lycée.
La ministre de la santé Marisol Touraine a annoncé, mardi 16 décembre sur RTL, qu’elle allait saisir la justice pour faire interdire une cigarette électronique au cannabis, dont la commercialisation avait été annoncée quelques heures plus tôt à Paris.
Lors d’une conférence de presse, Antonin Cohen, le fondateur de la société franco-tchèque Kanavape, avait détaillé les conditions de lancement du « premier vaporisateur aux cannabinoïdes 100% légal », lui attribuant des vertus « relaxantes » grâce à la présence de cannabidiol (CBD) , un composant non psychoactif du chanvre.Il avait assuréque les premiers modèles – déjà disponibles en pré-réservation sur Internet– seraient distribués à partir du mois de janvier.
Le recours à la téléconsultation en psychiatrie suscite de fortes craintes : perte du rapport humain et du contact physique, moindre interaction relationnelle... Une expérimentation menée dans le pôle de psychiatrie adulte « Vallée du Lot » (au nord-est du Lot-et-Garonne), avec l’agrément de l’agence régionale de santé (ARS) et le soutien technique de TéléSanté Aquitaine, se révèle au contraire prometteuse.
Depuis octobre 2013, des téléconsultations ont lieu entre un psychiatre de l’hôpital départemental et un patient suivi au centre médico-psychologique (CMP). Une cinquantaine de kilomètres séparent les deux sites.
Chaque année, le vénérable British Medical Journal (BMJ) publie, à l’occasion des fêtes, une sélection d’articles quelque peu facétieux. Sur la forme, ces publications arborent tout le sérieux et tous les attributs habituellement exigés par la revue de référence. Mais sur le fond, elles s’autorisent un petit pas de côté.
Ces dernières années, le BMJ a ainsi proposé à ses lecteurs de s’intéresser à la transmission « génétique et épigénétique » des capacités de magicien, de comparer l’effet sur l’estomac du vin, du thé noir et du schnaps associés à la fondue savoyarde, ou encore de comprendre pourquoi on ne trouve que des magazines obsolètes dans les salles d’attente de médecins…
Pour lutter contre les addictions aux téléphones mobiles, le site d’information américain Daily Dot propose une solution originale : acheter un NoPhone.
Sommes-nous capables d’oublier notre téléphone portable à la maison sans retourner le chercher ? Pouvons nous aller aux toilettes sans vérifier nos notifications Facebook ? Ou encore, trouvons-nous la force de laisser notre smartphone charger dans une autre pièce que celle où l’on se trouve ?
Face à toutes ces questions, auxquelles la majorité répondrait par la négative, le NoPhone représente une alternative, explique le Daily Dot. Cet objet est en fait un morceau de plastique de la même forme et aux mêmes dimensions qu’un smartphone traditionnel. Il n’a ni écran ni batterie. Il ne peut appeler ni recevoir de notifications. En bref, sa seule fonction semble être le sticker réfléchissant à coller sur sa face, singeant un miroir, et qui permettrait de pallier la nostalgie des selfies. Pourtant, son ambition est bien de remplacer les téléphones mobiles, en permettant aux utilisateurs de se défaire progressivement de l’addiction physique à l’objet.
Les créateurs de cet objet ludique, et un brin inutile, le décrivent comme un «moyen non technologique de garder le contact main-téléphone en restant connecté avec le monde réel». En termes moins pompeux, de garder l’impression d’avoir son téléphone dans sa poche sans ressentir le besoin de vérifier celui-ci. A la manière des fausses cigarettes, le NoPhone joue donc sur l’effet de substitution. Du pur nonsense, aux frontières du sérieux et du canular.
Du «Slide to Unlock» au «zoom in», les gestes qui nous connectent aux objets high-tech font désormais partie du quotidien. Le performer Julien Prévieux les déclinent pour interroger notre rapport au nouveau monde des écrans.
Paris, Grand Palais, cet automne, durant la Foire internationale d’art contemporain (Fiac). Les quatre danseurs sont placés de part et d’autre de la pièce. Chacun, plongé dans son monde, effectue une série de gestes mystérieux, qui semblent pourtant familiers. La jeune fille à gauche bouge ses mains comme si elle faisait face à un clavier qu’elle effleurerait à peine. Puis elle énonce d’une voix claire :«2009».Dans le public, une femme qui filme la chorégraphie avec son iPhone laisse échapper une exclamation. Elle vient sans doute de voir la troublante similitude qui relie les gestes exécutés par les performers à ceux qu’elle fait avec son appareil portable : «slide to unlock», «zoom in» ou «focus».
What Shall We Do Next,performance-vidéo de l’artiste Julien Prévieux, est le fruit d’une résidence en Californie. L’œuvre part de tous ces gestes qui permettent d’activer des fonctions sur tel ou tel objet high-tech. On connaît le fameux slide to unlock (faire glisser pour déverrouiller) à l’origine de la guerre Apple-Samsung. Et il existe des centaines de gestes similaires que l’artiste répertorie minutieusement depuis 2006, en allant sur le site de l’agence américaine de la propriété industrielle, l’USPTO.