A l'annonce que sa fille est trisomique, le monde de Fabien Toulmé s'écroule. Il va lui falloir traverser une période de rejet et de tristesse pour finalement apprendre à connaître et aimer son enfant. Il raconte dans une BD l'histoire de cette rencontre inattendue. « Ce n'est pas toi que j'attendais »: cette bande dessinée, publiée début octobre 2014 aux éditions Delcourt, retrace cette rencontre émouvante entre un père et sa fille porteuse d'un handicap non dépisté lors de la grossesse. « Mais je suis quand même content que tu sois venue », ajoute l'auteur dès la deuxième de couverture.
LE FIGARO. - La capacité à espérer vous semble-t-elle en difficulté aujourd'hui? Et si oui, pourquoi?
Michel LEJOYEUX. - Il y a, je crois, un conformisme social à être pessimiste. Mais aussi des mécanismes psychologiques: les retombées successives d'informations négatives reprises sans cesse dans les médias, la tendance naturelle à dire plus facilement des choses décourageantes, la plus grande facilité à se remémorer des événements tristes… tout cela finit par éroder nos raisons d'espérer. Et les plus anxieux d'entre nous ont une réelle porosité à ce pessimisme ambiant. Ils s'attendent au pire en permanence, tentant ainsi de le maîtriser, mais, n'amenant aucune solution, ils ne font qu'augmenter leurs hormones du stress, ce qui est toxique. Aujourd'hui, la psychologie moderne montre que seul un mélange de foi, de volonté et d'espérance - des mots qu'employait le général de Gaulle pour motiver les recrues de la France libre - peut réellement changer les choses.