« L’appli de l’infirmier » est destinée aux étudiants en soins infirmiers (ESI) et aux infirmiers diplômés d’État (IDE). En cours, en stage, en ville, en clinique ou à l’hôpital (pré et intrahospitalier), « L’appli de l’infirmier » organisée en 3 rubriques liées (Items A-Z, outils, AFGSU) propose un accès rapide et simple aux informations utiles et indispensables liées aux activités de l’infirmier au quotidien (médicaments, anglais/français, alimentations, scores, échelles, douleurs, réparations aux examens, valeurs biologique, calculs de doses et de débit)…
En plus du mode de consultation traditionnelle, cette nouvelle génération d’application permet la création de fiches automatiquement hiérarchisées et aussi, l’exportation et/ou la réception de fiches vers et/ou venant d’autres utilisateurs.
1. La consultation en 3 rubriques (hors connexion)
La rubrique « Items A-Z » organisée par ordre alphabétique présente 60 fiches enrichies de tableaux et de photos. Liste non exhaustive de la rubrique :
(Michaël Andreani - Alta Frequenza) - Nouvel éclairage sur l’association A Spannata, et plus particulièrement sur l’UADJ, l’Unité d’Accueil de Jour qui porte le même nom. Celle-ci, située dans les locaux de l’ADMR à Ajaccio, reçoit des personnes touchées par la maladie d’Alzheimer et autres maladies apparentées. Cette structure, financée par le Conseil Général et l’Agence Régionale de Santé, dispense à ses bénéficiaires des activités thérapeutiques non médicamenteuses afin de maintenir au mieux les possibilités cognitives de ces derniers. Une unité qui vient également en aide aux aidants et aux familles, qui peuvent trouver ainsi une épaule sur laquelle se reposer.
Après la présidente d’A Spannata, écoutez l’infirmier coordinateur Bernard Di Scala.
Alors que doit démarrer mardi 9 septembre l’examen du projet de loi sur l’autonomie à l’Assemblée nationale, la ministre de la Santé Marisol Touraine a visité ce lundi le foyer-logement pour personnes âgées du Clos Lamotte, au Pré Saint Gervais (Seine-Saint-Denis).
Ce foyer, créé en 1976 initialement pour offrir un cadre de vie proche de Paris aux jeunes retraités, représente aujourd’hui un modèle d’adaptation de la société et de l’habitat au vieillissement : 73 logements disponibles à la location, des possibilités de restauration et d’animation, et des jeunes médecins disponibles 24h/24.
L’adoption la semaine dernière d’un dispositif gouvernemental autorisant la culture du cannabis à des fins thérapeutiques, a brisé un tabou qui pénalisait les patients et plombait les comptes de la sécurité sociale italienne.
« Il ne s’agit pas de libéraliser la marijuana mais de faire preuve d’ouverture d’un point de vue pharmacologique et médical », a toutefois souligné la ministre de la Santé, Beatrice Lorenzin. Selon l’accord peaufiné à la fin de l’été par les ministères de la Défense et de la Santé, seule l’armée pourra cultiver la marijuana et dans des conditions particulières.
L'infirmier Morisot, notre San Antonio en blouse blanche, démarre la rentrée en pleine forme si l'on en croit la nouvelle chronique qu'il nous propose aujourd'hui. Cette nouvelle histoire, désopilante malgré le contexte - et néanmoins vraie - aux allures de veille funèbre à la mode Sister's Band Orchestra devrait stimuler vos zygomatiques... et vos abdominaux... Quoi de mieux pour commencer la semaine !
L’obsolescence programmée est un fléau qui ne touche pas seulement le monde fragile de l’électroménager, il nous concerne tous également. Mais contrairement à un bête réfrigérateur, les homo-sapiens ne sont pas égaux devant la mise au rebut ; il y a en effet différentes manières de dégager la piste et certaines sont plus conviviales que d’autres…
Nous sommes bien d’accord, un couvent n’est pas une école de sumos. Les modes de vie sont d’ailleurs bien différents d’un endroit à l’autre, les habitudes alimentaires monastiques, par exemple, n’incitant pas vraiment à la boulimie. Cela dit, certaines religieuses appliquent parfois les consignes de frugalité avec un zèle un peu excessif. En tout cas, c’est ce que nous constatons aujourd’hui en accueillant une sœur qui débarque aux urgences sans crier gare. La pauvre ne devait en effet pas trop s’exciter sur la fourchette ; grasse comme un vélo, elle paraît minuscule sur le brancard. Mais comme dit le gars qui rentre du boulot (en avance) et découvre son meilleur copain (à poil) dans le placard de la chambre, tout s’explique : avec la sonde de gavage qui dépasse de son nez, elle n’allait sûrement plus au réfectoire depuis belle lurette. Car il y a des lurettes plus ou moins belles, et celle-là est magnifique.
La pauvre ne devait en effet pas trop s’exciter sur la fourchette ; grasse comme un vélo, elle paraît minuscule sur le brancard
Bref, la pauvre femme (en phase terminale de cancer) est dans un triste état. Petite anecdote recueillie en faisant son entrée, j’apprends qu’elle doit fêter ses 50 ans de vie religieuse à l’automne prochain. Comme dirait l’autre, c’est pas gagné… Un demi-siècle en CDI, à notre époque où le marché du travail ressemble à un parcours du combattant tracé sur un champ de mines, je m’incline en silence devant tous ces trimestres de cotisation. Mais pas trop longtemps non plus, car la rupture de contrat paraît imminente. Je suis d’ailleurs étonné que cette échéance se passe chez nous et non pas à la maison. D’habitude, dans son cas, les fins de vie professionnelle se passent à domicile, au monastère. Mais la petite sœur est vraiment trop mal, elle gémit et dérouille à chaque inspiration. Nous faisons donc le nécessaire pour la soulager. En comptant ses narines - et en faisant l’inventaire de celles disponibles - j’en trouve une pour y installer une sonde à oxygène. De son côté, Annie pose la perfusion et les cocktails destinés à arroser sa fin de carrière.
Ses copines, serrées dans un coin de la salle, nous regardent en récitant le chapelet. Choc des cultures. D’abord silencieuse, la prière monte d’un cran et vient bientôt s’échouer dans nos conduits auditifs... Moment de flottement, car cette ambiance particulière nous change de notre fond sonore habituel où les cantiques se font entendre aussi fréquemment que le requiem de Mozart dans un salon de massage thaïlandais.
Un demi-siècle en CDI, à notre époque où le marché du travail ressemble à un parcours du combattant tracé sur un champ de mines, je m’incline en silence devant tous ces trimestres de cotisation
Lorsque nous quittons la pièce, l’assemblée - qui semble gagner en confiance - monte la sono et entonne « Mon âme a soif de toi », titre incontournable lorsqu’on atteint sa date de péremption. Moi qui suis un farouche défenseur d’une laïcité intransigeante, j’esquisse pourtant le début de commencement d’un sourire en me disant que - après tout - ce début de mutation chez Saint-Pierre ressemble finalement à quelque chose.
En attendant, nous apercevons dans le couloir un de nos collègues, Emmanuel, militant syndical depuis sa première communion, date à laquelle le brave garçon a remanié en profondeur sa vision du monde… Manu qui marche tranquillement croise soudain sœur Marie-Thérèse de l’Incarnation qui trottine pour rattraper son retard au concert. Deux mondes se frôlent, dans un silence assourdissant… Nous rejoignons notre petit camarade à l’office, trop content de bouffer du curé. Il se verse un café en rigolant : on en apprend chaque jour ; je savais pas que Batman avait une frangine... Il a également un frère : je vois un homme, habillé tout en noir, à l’accueil. C’est un prêtre, qui se présente avec un grand sourire et une extrême-onction. Bonjour, je viens pour la sœur qui a été amenée chez vous… on m’a demandé de lui apporter le sacrement des malades…
PSFK livre une intéressante discussion avec Maria Bezaitis (@mariabz), chercheuse en expérience utilisateurs au laboratoire d’ethnographie d’Intel, sur l’avenir de l’internet des objets et sur comment ces objets vont créer de nouveaux types d’engagement pour les utilisateurs. Elle esquisse la fusion entre l’internet des capteurs et le nudge, ce “coup de pouce” cher à l’économie comportementale, et explique comment l’internet des capteurs va nous aider à adopter des comportements positifs…
Le design de la rétroaction
Tout le problème, estime la chercheuse, est de trouver le bon équilibre dans la conception de la rétroaction personnalisée que produisent les objets sur le comportement des gens. Les capteurs dans les objets changent leur nature en leur permettant de devenir sociaux, mais “les objets deviennent nôtres seulement quand nous savons comment exercer un contrôle sur eux”. Cela signifie que les “gens attendent de leurs interactions avec ces technologies d’être claires et transparentes. Si un système partage de l’information ou recommande quelque chose, les gens veulent comprendre comment il en est venu à cette conclusion”, explique la chercheuse en soulignant le danger de systèmes trop automatisés.
Les utilisateurs ont besoin de savoir comment les systèmes savent ce qu’ils savent, pourquoi ils proposent ce qu’ils nous proposent, comment ils utilisent nos données pour y parvenir, quelles données les aident à arriver à ces conclusions… “Pensez à la façon dont les gens interagissent avec d’autres personnes”, souligne Bezaitis. “Quand nous acceptons une rétroaction ou des conseils de nos pairs, nous avons une certaine compréhension de ce qui les motive à travailler la direction qu’ils nous donnent. Nous faisons confiance dans ce que nos pairs ont à nous dire, ou pas, en partie parce que nous comprenons comment leurs préjugés, leurs processus de pensée, leur vision du monde les influence.”
Les limites des objets gourous
Des objets pour nous influencer ? Faut-il croire que les objets connectés seront nos nouveaux gourous ? C’est ce que suggère Bossy, un prototype imaginé par le designer Lucas Neumann qui consiste en un dispositif semblable à un presse-papier que l’on pose sur son bureau et qui vous aide à réaliser vos objectifs quotidien en se connectant à vos applications en ligne et en générant des messages ou des rappels pour tenir vos résolutions. Autre exemple avec l’iBag développé par une société de crédit australienne, un sac à main qui se ferme quand vous êtes à proximité de vos magasins préférés et que votre compte bancaire est à découvert.
Bienvenue donc aux objets qui vont surveiller nos comportements. C’est ce qu’Intel et PSFK dans un récent rapport appellent “le web du monde réel”. Reste à prendre garde à ses limites. Pavlokest un bracelet connecté imaginé par un développeur Maneesh Sethi qui délivre un choc électrique si vous ne faites pas ce que vous aviez prévu.
LE MONDE SCIENCE ET TECHNO | Par Pierre Barthélémy
Chez les dauphins, quand il y a de la bagarre non pas dans l’air mais dans l’eau, les groupes qui synchronisent leurs attaques l’emportent. Chez les chimpanzés, on se met à brailler en chœur pour manifester la cohésion de la troupe. Et chez une autre espèce de primates, les meilleurs combattants se recrutent parmi les individus qui marchent au pas cadencé. Un, deux, un, deux, section… halte !
Plusieurs travaux ont montré que la synchronisation des comportements renforçait le lien et la coopération dans le groupe. A l’occasion d’une étude publiée le 27 août par Biology Letters, un duo d’anthropologues américains (parfaitement coordonnés) s’est quant à lui demandé si la synchronisation chez Homo sapiensn’avait pas des effets cachés dans la perception des autres, notamment en cas de conflit. Le raisonnement de Daniel Fessler et Colin Holbrook, de l’université de Californie à Los Angeles (UCLA), est le suivant : si on se sent plus fort en agissant à l’unisson, ne va-t-on pas percevoir l’adversaire comme moins dangereux et moins baraqué qu’il n’est ?
« INTUITION VISUELLE »
Les zones de guerre ne manquent pas de par le monde mais, n’étant pas sûrs de pouvoir contrôler en même temps les conditions expérimentales et l’étanchéité de leur épiderme, MM. Fessler et Holbrook ont préféré mener leur test sur le campus de l’UCLA. Une centaine d’étudiants ont été enrôlés pour une étude qui taisait son but véritable et se présentait comme une évaluation du lien entre exercice physique et, je cite, « intuition visuelle ». Seuls des cobayes mâles ont été choisis car ceux-ci, dit l’article, s’avèrent « particulièrement sensibles à la possibilité d’une action violente de groupe ». Pour le dire autrement, les garçons sont experts ès baston.
Deux par deux, 96 hommes ont parcouru un petit quart de kilomètre. Dans une moitié de la cohorte – le groupe témoin –, les sujets marchaient librement, tandis que, dans l’autre moitié, ils devaient synchroniser leurs pas. Dans la foulée, si l’on peut dire, tous les « cobayes » remplissaient le questionnaire sur l’intuition visuelle.
PALETTE DE SIX SILHOUETTES
Parmi les tests futiles semés ici et là pour brouiller les pistes (combien y a-t-il de couleurs différentes dans cette boîte de bonbons photographiée en noir et blanc ? quel est l’âge maximum que vous donneriez à cette femme ? – oui, pour égarer un mâle, on lui parle de filles et de friandises), il y avait plusieurs questions reliées au portrait d’un supposé criminel, un homme dont seul le visage détouré était visible. L’individu patibulaire fixait l’objectif, sourcils froncés et lèvres pincées, avec l’air de se demander s’il allait vous découper à la scie sauteuse ou à la tronçonneuse.
Les participants devaient évaluer, je cite encore, les « attributs corporels » de ce bougre, c’est-à-dire estimer, sur une palette de six silhouettes, sa taille (de nabot à double mètre) et sa musculature (de gringalet à Rambo). Les hommes qui s’étaient déplacés au pas cadencé ont rapetissé le pseudo-méchant par rapport aux résultats du groupe témoin. Comme si avoir fait corps avec un autre homme (en tout bien tout honneur, voyons…) rendait tout à coup l’ennemi moins menaçant, moins impressionnant, plus « prenable ».
En conclusion, les auteurs en viennent même à se demander si la synchronisation des comportements, en diminuant la perception du risque qu’il y aurait à se battre, ne provoquerait pas une augmentation des attitudes belliqueuses, y compris dans les stades. De la ola au hooligan, n’y aurait-il qu’un pas, celui de l’oie ?
LE MONDE SCIENCE ET TECHNO| ParAbdel Rahmène Azzouzi (professeur, chef du service d’urologie du CHU d’Angers)
Depuis plus de dix ans maintenant, les tenants de la chirurgie robotique assènent sans vergogne des contrevérités sur l’intérêt des robots dans leur domaine chirurgical. Comme l’a souligné Ezekiel J. Emanuel, ancien conseiller à la santé de la Maison Blanche et chroniqueur pour le New York Times, cette pseudo-innovation consiste à augmenter les coûts sans améliorer la qualité des soins (New York Times, 27 mai 2012).
Prenons l’exemple emblématique du cancer de la prostate, pathologie qui a servi de fer de lance à la diffusion des différents robots chirurgicaux. Plusieurs travaux ont clairement montré l’existence d’un surtraitement pour les cancers les moins agressifs. Les conclusions d’une des études les plus abouties provenant de l’agence canadienne du médicament se résument à recommander une augmentation du nombre de patients à opérer afin d’amortir le coût du robot, de sa maintenance, mais aussi des consommables pour chaque intervention (« Technology Report » n° 137, Agence canadienne des médicaments et des technologies de la santé, 2011). Cela revient pour le cancer de la prostate à aggraver le surtraitement qui existe déjà à des fins purement économiques.
INTÉRÊT CONTESTABLE POUR LE PATIENT
Lors de la présentation d’une étude au dernier congrès américain d’urologie de l’American Urological Association (AUA), en mai, il a été mis en évidence une corrélation entre l’augmentation nette d’ablations de la prostate et l’installation de robots dans les centres chirurgicaux. Ainsi, entre 2002 et 2010, le nombre moyen de systèmes de chirurgie robotique par Etat américain est passé de 2 à 26,3. Dans le même temps, le taux de chirurgie a augmenté de 37,5 % à 52,4 %, et ce principalement aux dépens de patients atteints de cancer de la prostate à un stade très localisé (Eggener et al., congrès de l’AUA, 2014). En miroir, en 2013, dans un des grands centres de chirurgie robotique parisien, 60 % des patients ayant eu une ablation de la prostate appartenaient au groupe de plus faible risque de progression de la maladie.
En mai, une étude effectuée sur 6 000 patients et publiée dans le journal de référence de cancérologie, le Journal of Clinical Oncology, n’a montré aucune différence de résultats en termes d’efficacité sur l’ablation complète du cancer et sur ses effets secondaires – incontinence, troubles de l’érection postopératoires (Gandaglia et al., Journal of Clinical Oncology, 10 mai 2014).
La France souffre, et son mal s’est aggravé ces dernières semaines. Les symptômes sont là : finances exsangues, industrie déclinante, tissu social abîmé, moral dans les chaussettes. A tel point que le malade semble paralysé, incapable de lever le petit doigt.
Mais de quel mal souffre notre beau pays qui plaît tant à tous ceux qui n’y habitent pas qu’ils s’y précipitent pour venir le visiter ? Dans une de ses chroniques du New York Times, le « Prix Nobel » d’économie Paul Krugman a trouvé l’explication : le patient souffre d’hypercondrie.
Plongeons dans les manuels de médecine. Il s’agit d’une « douleur morale qui s’exprime en termes de pathologie organique et conduit le patient à l’exercice d’une relation ambiguë avec le médecin, sollicité et rejeté par un malade qui détient seul le secret de son mal et le savoir de son remède. » Bien trouvé. La France a un problème d’ordre psychiatrique. Elle se voit à l’article de la mort dès que sa balance commerciale pique du nez et que sa dette grimpe au plafond. Alors que d’autres seraient plus à plaindre.
Le pays est attractif, et pas seulement pour les touristes, ses citoyens épargnent comme des fourmis et travaillent plus chaque semaine que leurs collègues néerlandais, rarement pris pour des fainéants. Ses grandes entreprises réussissent sur tous les continents et le pays dispose de start-up parmi les plus dynamiques d’Europe.
Ce numéro présente une sélection de formations pour les professionnels de la psychiatrie et du médico-social, ainsi que des articles plus spécifiquement axés sur l'apprentissage, la clinique, la recherche, l'expertise…
Hospitalisé sans son consentement, placé en chambre d’isolement, monsieur C., très délirant et agité, refuse le dialogue… Pas à pas, une jeune infirmière interroge le...
À l’occasion de la rénovation d’un pavillon d’hospitalisation, l’atelier d’art-thérapie du CATTP se voit confier la réalisation d’une fresque. Deux patientes...
Auteur(s) :Christine Dietsch, infirmière, art-thérapeute et Pascale Amiel-Masse, psychologue
Un soir de juin 2008, Patrice Henry se coucha sur son canapé-lit non déplié, sous un drap, en tee-shirt et caleçon. Son appartement était bien rangé, et dans son frigo, il y avait des yaourts et du petit salé. Le programme télé daté du 7 au 13 juin était posé sur une table. C’est alors que cet ancien pilote de l’armée, âgé de 56 ans, est mort. Mais personne ne l’a su - même s’il avait une famille et des voisins. Grâce à l’air frais des Alpes, et à l’absence de lumière, son cadavre se momifia.
C’est dans cet état qu’on le trouva six ans plus tard. Une voisine finit par avertir les pompiers. Selon le Journal du dimanche (JDD) du 24 août, «sa peau était brunie et dure comme le cuir. Ses muscles se sont évaporés. Ses joues se sont creusées et ses yeux ont laissé place à deux cavités béantes […] il pesait une dizaine de kilos». Pendant ces six années de solitude, la momie entendit, à quelques reprises, la sonnette. C’étaient des ouvriers qui devaient faire des travaux sur son balcon, un huissier, son fils. Mais personne n’insista. Patrice Henry devait être ailleurs, se disaient-ils. Et aucun être humain ne fit le moindre effort pour savoir si cet «ailleurs» hypothétique existait. Malgré l’étrangeté de cette histoire, aucun média ne sut comment la traiter. Il n’y avait ni crime, ni coupable, ni immoralité, ni méchanceté. Il n’y avait ni misère, ni maladie, ni détresse, ni absence de compassion. Aucune circonstance qui permet aux journalistes de s’indigner et de pointer du doigt les responsables.
Le personnel de l’hôpital Sud Francilien proteste contre la suppression prochaine de 52 postes.
A l’image de l’hôpital d’Arpajon qui se bat pour garder son service de réanimation, le personnel de l’hôpital Sud-Francilien tente d’empêcher une suppression de 52 postes au sein de l’établissement. Une suppression visant à amoindrir le déficit de l’hôpital, évalué à 30 millions d’euros suite à un partenariat public privé infructueux.
L’hôpital, tel qu’il est. Chaleureux et inquiétant. Aléatoire et solitaire. Avec ces longs couloirs souterrains où déambulent les wagons de déchets. Avec ces bips, ces salles de garde d’un autre temps, et ce drôle de mélange entre jeunes internes, infirmières qui tiennent la boutique, et médecins à diplôme étranger qui la font tourner, sous le regard élégant d’un chef de service qui a bien d’autres soucis. Le filmHippocratede Thomas Lilti est, de ce point de vue, une jolie réussite. Est-ce bon signe ? En tout cas, étudiants en médecine ou professionnels de santé, ils vont tous, ou presque, voir ce film. Et, manifestement, se retrouvent dans les mésaventures d’un jeune interne qui arrive dans un service hospitalier, pour y faire«son premier semestre».
Certes - comme l’avait noté la critique dans Libérationà sa sortie - le film n’est pas un chef-d’œuvre, mais il y a quelque chose qui sonne juste dans la représentation de la situation hospitalière d’aujourd’hui.
Chaque année, 82 % des tentatives de suicides donnant lieu à une hospitalisation en France se font par le biais d’intoxications médicamenteuses. Les moyens plus emblématiques, comme les sections des veines et la pendaison, ne représentent que respectivement 5 % et 1,6 % des hospitalisations pour tentative de suicide. L’intoxication médicamenteuse est d’avantage le fait des femmes, les hommes utilisant plus fréquemment les autres modes opératoires.
Dans un rapport rendu public, mardi 9 septembre, à New York, la Commission globale sur la politique des drogues formule des recommandations afin de réorienter radicalement les stratégies nationales en la matière. Inscrit dans la perspective de la session extraordinaire de l’Assemblée générale des Nations unies (Seagnu) qui, en 2016, sera consacrée à la politique des drogues, le document prône l’abandon des politiques uniquement fondées sur la répression, qualifiées d’échec, en donnant la priorité à la santé publique. Il invite à la régulation par les Etats, en cessant de criminaliser l’usage et la possession de drogues, et pas seulement le cannabis. Concrètement, « réglementer les marchés de la drogue pour donner le contrôle aux gouvernements ».
La Commission rassemble l’ancien secrétaire général des Nations unies Kofi Annan, les ex-présidents du Brésil, du Chili, de la Colombie, du Mexique, de la Pologne, du Portugal et de la Suisse, et des personnalités comme l’écrivain Mario Vargas Llosa ou l’homme d’affaires Richard Branson. Ses membres affirment que la« guerre aux drogues » est perdue. « Après plus d’un siècle d’approche punitive, les faits sont accablants : loin d’avoir atteint ses propres objectifs, [le régime international de contrôle des drogues] a engendré de graves problèmes sociaux et sanitaires », peut-on ainsi lire au début du document intitulé « Prendre le contrôle : sur la voie de politiques efficaces en matière de drogues ».
CATASTROPHES SANITAIRES
« La dernière Seagnu en 1998 fixait l’objectif d’un monde débarrassé des drogues en 2015 grâce à la prohibition. Le monde réalise que cette politique a surajouté aux dommages que créent les drogues des catastrophes sanitaires, comme l’infection par les virus du sida et ceux des hépatites, une violence sociale, en particulier en Amérique latine, et l’apparition de narco-Etats », affirme Michel Kazatchkine, envoyé spécial du secrétaire général des Nations unies pour le VIH-sida en Europe de l’Est et en Asie centrale, et membre de la Commission.
Une mauvaise communication entre un médecin et un spécialiste, un retard dans la prescription d'un médicament, un bilan biologique réalisé avec retard... En langage courant, cela s'appelle un raté. Un dysfonctionnement. Les épidémiologistes, eux, parlent d'un « événement indésirable associé aux soins (EAIS) qui aurait pu entraîner ou a entraîné une atteinte pour un patient, et dont on souhaite qu'il ne se reproduise pas de nouveau ». Une étude, publiée mardi 9 septembre dans le Bulletin épidémiologique hebdomadaire, établit pour la première fois la fréquence de ces événements indésirables chez les médecins de ville.
En mai et juin 2013, 127 médecins généralistes tirés au sort ont accepté de lister — de façon quasi exhaustive — les actes médicaux qu'ils pratiquaient pendant une semaine au sein de leur cabinet. Parmi les 13 438 actes relevés au total (en moyenne 21 par jour et par médecin), 401 EAIS ont été identifiés, dont 344 étaient évitables. Les principales raisons de ces « couacs » : l'organisation du travail au sein du cabinet (42 % des cas), la mauvaise communication entre professionnels et structures de santé (21 % des cas) ou encore des problèmes dûs à une méconnaissance ou à un manque de compétence (20 % des cas).
La plupart du temps, ces dysfonctionnements se sont révélés bénins : 77 % d'entre eux n'ont pas eu de conséquence clinique. Mais dans 21 % des cas, ils ont entraîné une incapacité temporaire du patient. Et quelques-uns d'entre eux ont été « cliniquement graves » : quatre cas ont pu être associés à une « menace vitale », trois à une incapacité physique définitive et un à un décès. Il concernait un patient de 87 ans insuffisant cardiaque hospitalisé en urgence, alors qu'un avis spécialisé chez un médecin de ville n'avait pas pu être obtenu à cause des délais de rendez-vous. « Le délai, précise l'étude, a pu contribuer au décès, mais n'en pas été la cause unique et directe. »
L'ancienne enseignante a démissionné de l'éducation nationale, mais n'a pas renoncé à diffuser les outils de l'école de demain
Ne dites pas d'elle qu'elle est « professeure » : cela efface son sourire, assombrit son humeur. D'abord parce que l'année scolaire qui vient de débuter se fera sans elle : Céline Alvarez n'a pas repris, ce 2 septembre, le chemin de l'école maternelle Jean-Lurçat de Gennevilliers (Hauts-de-Seine) où elle avait entrepris, en 2011, de croiser la pédagogie Montessori avec la recherche en sciences cognitives.
Faute de pouvoir élargir l'expérimentation, elle a pris la lourde décision de donner sa démission. Ensuite parce que ce n'est pas pour « professer », comme elle dit, que cette jolie trentenaire a passé en candidat libre, il y a cinq ans, le concours de l'enseignement. Et elle le justifie sans s'embarrasser de fausse modestie : « C'était pour infiltrer le système et parvenir à le changer, pas pour enseigner. Je me laissais trois ans pour proposer un environnement de classe faisant l'effet d'une bombe pédagogique, explique-t-elle, trouver les bons outils permettant de révéler spontanément tout le potentiel des enfants, et réussir à les diffuser auprès des enseignants. »
Les trois années sont passées, et le « couperet » est tombé juste avant l'été : le projet piloté par Céline Alvarez, d'autant plus inédit qu'il avait vu le jour dans la ville de naissance des premières zones d'éducation prioritaire (ZEP), et non dans les quartiers huppés de la capitale où les écoles Montessori, toutes privées, font le plein d'élèves, ne sera pas étendu.
« Manque de recul », « manque d'évaluation »...
Au rectorat de Versailles, les arguments avancés sont un peu confus :« manque de recul », « manque d'évaluation », « manque de cadre »… On y renvoie la balle, un peu gêné, à « la DGESCO », la Direction générale de l'enseignement scolaire chargée d'appliquer la politique du ministre de l'éducation. Sous la droite, celle-ci s'était enthousiasmée pour cette première classe Montessori ouverte dans le public, qui plus est en banlieue, avec le concours de l'association Agir pour l'école. Une époque semble-t-il révolue.
Et pourtant, c'est bien « l'effet d'une bombe » que l'on a pu ressentir en entrant, ce printemps, dans la classe multiniveau – mêlant petite, moyenne et grande sections – de Céline Alvarez. Pas seulement parce que les enfants savaient lire à 5 ans (parfois avant), maîtrisaient le sens des quatre opérations, comptaient jusqu'à 1 000 et même au-delà…
Pas seulement parce que la salle colorée regorgeait d'un matériel en libre accès (« lettres rugueuses », « cabinet de géographie »…) inconnu de la plupart des écoles, vers lequel les enfants pouvaient se tourner au moment précis où ils en éprouvaient l'envie, « pour ne jamais rater la fenêtre de tir permettant d'entrer dans les savoirs », expliquait la jeune femme lors de notre première rencontre. Non, c'est surtout l'entraide, l'empathie, la joie, la curiosité que manifestaient ces tout-petits qui retenaient l'attention.