Un malade mental de 52 ans de nationalité anglaise s'est échappé jeudi 28 août du centre hospitalier psychiatrique de Novillars, dans le Doubs, où il se trouvait sur décision judiciaire depuis le 3 juillet 2013. John Herbert est considéré comme dangereux, voire très dangereux.
VICTORIA – Un nouveau rapport indique que les policiers ont aujourd’hui davantage d’interactions avec des personnes souffrant de troubles mentaux qu’il y a cinq à sept ans.
L’Association canadienne des chefs de police a souvent répété que les policiers sont de plus en plus régulièrement les premiers répondants pour les gens souffrant de troubles mentaux.
Selon la Commission de la santé mentale du Canada, le manque de ressources pour offrir des services, des traitements et du soutien aux personnes aux prises avec des troubles mentaux et des maladies mentales, de même que les attitudes et les comportements stigmatisants du public, continuent de faire en sorte que l’on s’attend à une intervention policière quand ces personnes sont en crise.
Le plus récent rapport de la commission, rendu public mercredi, souligne que la majorité des organisations policières offrent une formation raisonnable pour permettre aux agents de composer avec de telles situations, mais formule tout de même 16 recommandations.
La comédienne Anne-Marie Saheb interprète le rôle principal de Bess dans le film Sweeping Forward présenté au FFM.
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Résidante de l'Ouest-de-l'Île, Patricia MacDowell souffre d'attaques de panique depuis l'adolescence. Depuis quelques années, elle combat la maladie qui la ronge avec un étonnant cocktail de médicaments, de cinéma et de... curling.
Non, elle ne pratique pas ce sport, d'autant moins qu'elle n'aime pas le froid! Mais elle gère le club de curling de Baie-d'Urfé depuis 10 ans. Ce qui a inspiré la scénariste en elle.
Le résultat? Sweeping Forward, un premier long métrage écrit, réalisé, produit et financé par Mme MacDowell qui le présente au Festival des films du monde.
Le film raconte l'histoire de Bess Lavigne (Anne-Marie Saheb), joueuse de curling dont la carrière est freinée par des problèmes de santé mentale. Le jour où elle est appelée à entraîner quatre résidantes d'un refuge pour femmes, Bess entreprend un long retour vers la lumière.
Après l’émotion provoquée par la disparition d’un sans-abri de 25 ans, qui s’est donné la mort en se tailladant les veines, vendredi 29 août, les élus de la majorité municipale réagissent. “Tout en comprenant l’émoi suscité par ce dramatique événement, ils tiennent à témoigner toute leur solidarité à la police municipale, qui peut être fière de la qualité du travail réalisé quotidiennement par ses agents, en liaison avec la police nationale”, expliquent-ils dans un communiqué.
Ce suicide faisait suite à son interpellation et la confiscation de son chien la veille, en plein centre-ville. “Personne ne peut nier que la présence deSDF avec des chiens dans les rues du centre-ville de Dijon provoque de nombreuses réactions de la part des riverains, des commerçants et des passants”, poursuivent les élus. La ville de Dijon appelle ainsi tous les propriétaires de chien à adopter un comportement responsable en tenant leur animal en laisse, et en le muselant si c’est nécessaire, au centre-ville comme dans tous les quartiers.
C’est l’une des scènes les plus mémorables du Royaume bâti par Emmanuel Carrère. Page 23, il raconte son unique séance avec le psychanalyste François Roustang. Devant lui, l’écrivain évoque l’impasse où il se trouve, ses maux de ventre, ses pensées suicidaires. Puis il demande à Roustang s’il accepterait de le prendre en cure. Celui-ci répond que non. Je le sens bien, dit-il, tout ce qui vous intéresse, c’est de prouver une fois de plus combien vous êtes doué pour tenir en échec vos psychanalystes. Vous devriez passer à autre chose, poursuit Roustang. Oui, à quoi ?« Vous avez parlé du suicide. Il n’a pas bonne presse de nos jours, mais quelquefois c’est une solution. » Après avoir laissé s’installer un silence, le thérapeute conclut : « Sinon, vous pouvez vivre. »Fin de la cure. « Petit à petit, sans que je l’aie jamais revu,constate Carrère, les choses ont commencé à aller mieux. »
C’est à Loches, sur les terres de MarisolTouraine, que la fédération santé de laCGT s’est réunie pour affiner sa stratégie nationale. La rentrée s’annonce musclée : une journée de mobilisation nationale est programmée le 16 octobre à l’appel de l’ensemble de la CGT. Deux sujets inquiètent les militants : le financement de la protection sociale (PLFSS 2015), et la future loi de santé.
« La standing ovation reçue par Manuel Valls au MEDEF confirme un changement de politique de fond, et une véritable rupture, note leDrChristophePrudhomme, urgentiste et porte-parole de la CGT santé.Nous craignons une grande coalition avec le centre, et des reculades sur le projet de loi santé. Il y a de grandes chances que le ministère de l’Économie demande à MarisolTouraine, sous l’argument budgétaire, de lever le pied sur certaines mesures, dont le tiers payant pour tous et la réhabilitation du service public hospitalier. »
Le nouveau ministre de l’Économie Emmanuel Macron a relancé le débat polémique sur les 35 heures, en se déclarant, quelques jours avant sa nomination, favorable à une dérogation possible au sein des entreprises. Patronat, syndicats, politiques : le déluge de réactions ne s’est pas fait attendre, malgré un démenti immédiat de Matignon, assurant que le gouvernement n’a pas l’intention de revenir sur la durée légale du travail.
Désorganisation
À l’hôpital public, où le passage aux 35 heures remonte à 2002, la question reste vive aujourd’hui. Un nombre croissant d’hôpitaux adopte la journée de travail de 7 h 36, ce qui bouleverse les accords conclus il y a quelques années. Cet été, selon SUD santé, 9,5 jours de RTT sont ainsi partis en fumée à l’hôpital Paul-Guiraud, à Villejuif. Le syndicat dénonce une manœuvre de la direction contre le personnel. Il a engagé un référé en suspension auprès du tribunal administratif.
Les chantiers de pratique intensifs impliquent les patients et personnels de l'hôpital dans le processus de création, dans la fabrication d'une forme artistique. Calendrier des chantiers artistiques en 2014:
• Août 2014 : "Nous sommes tous des poètes suédois" d'après "Le Songe" de Strinberg Compagnie Vertical Détour / Anna Schmutz
• Automne 2014 : "La Mécanique des phénomènes" Compagnie One Week / Cécile Saint-Paul
Nous continuons d’affirmer que ceux qui souffrent de graves maladies psychiques ont et auront besoin à des moments de leur existence de recourir à des lieux d’accueil. Lieux où les rencontres nécessaires à tout soin qui se réclame « humain » ne sont pas dictées par des protocoles aliénants. Lieux où les règlements ne sont pas l’unique proposition « contenante », lieux où prendre du temps est possible et reconnu comme nécessaire, avec une écoute de ce que les personnes en souffrance psychique reconnues dans leur singularité ont elles-mêmes à nous apprendre. Lieux où les psychiatres et les équipes soignantes s’engagent dans un accompagnement au long cours.
Or depuis deux ou trois décennies toutes les conditions nécessaires à cet accueil se dégradent progressivement pour atteindre un niveau insupportable. Les moyens diminuent, la formation est scandaleusement pauvre et inadaptée, les théories s’étiolent, se rigidifient, perdent le caractère complexe indispensable à la pratique soignante. Toute une expérience soignante, toute une histoire collective de la psychiatrie française risque de disparaître.
Une pétition demandant l'abrogation de l'Ordre National des Infirmiers (ONI) a récolté plus de 10 000 signatures. Elle a été lancée par Les infirmières en colère le 21 juillet 2014 qui soulignent qu'en cas de litige, les tribunaux du peuple suffisent à rendre la justice. Pas besoin des chambres disciplinaires ordinales [...]. L'ordre infirmier est surendetté [...] et est est devenu l'enjeu de pouvoirs politiques et financiers qui n'ont rien à voir avec les intérêts de la profession infirmière.
Le taux annuel d’overdoses d’opiacés est diminué de 25 % dans les États américains qui ont légalisé la consommation de cannabis thérapeutique, selon une étude américaine parue dans le « JAMAInternal Medicine ». Ces résultats suggèrent que l’introduction du cannabis au côté des opiacés dans l’arsenal de lutte contre les douleurs chroniques liées aux cancers ou à la sclérose en plaques limite bien les risques de mésusaged’antalgiques.
Tous les psychiatres (surtout ceux exerçant en institution médico-éducative)[1] sont couramment confrontés à la gestion des troubles du comportement chez des sujets présentant une déficience intellectuelle. Les éditorialistes du British Journal of Psychiatry rappellent que, « lorsque ce problème (de comportement difficile) ne relève pas d’une maladie mentale sous-jacente » (donc existe indépendamment d’un diagnostic psychiatrique identifié, lié ou non à la déficience cognitive), c’est « souvent hors agrément » (Autorisation de Mise sur le Marché), donc en engageant singulièrement leur responsabilité, que les praticiens sont conduits à utiliser des médicaments psychotropes (notamment des neuroleptiques), car « la preuve de leur efficacité fait alors défaut » dans cette indication particulière, sans parler de l’âge des patients, parfois très jeunes. Symétriquement dans le temps, cette situation présente des « similitudes frappantes » avec l’utilisation fréquente des antipsychotiques en géronto-psychiatrie, pour gérer les difficultés psychologiques et comportementales rencontrées dans les démences.
Le chiffre est saisissant. Selon une étude écossaise publiée dans « The Lancet Psychiatry » chez 21 151 patients suivis en service d’oncologie (sein, poumon, colo-rectal, génito-urinaire, gynécologie) entre mai 2008 et août 2011, près de trois quarts des patients ayant un cancer et une dépression ne recevraient pas de traitement pour leur mauvaise santé mentale. Cet état de fait devrait d’autant plus interpeler qu’une dépression est bien identifiée comme facteur de raccourcissement de l’espérance de vie et qu’une forme majeure est fréquente dans les cancers.
« Je suis un écrivain du XXe siècle, qui connaît l’extension de son nom, et du genre littéraire qu’il a lancé, au XXIe », dit avec douceur, avec étonnement presque, Serge Doubrovsky, en cet après-midi du mois d’août, assis dans un fauteuil, dans son appartement de l’Ouest parisien. Le Monstre, qu’il a écrit entre 1970 et 1977, et qui était demeuré à ce jour inédit, paraît ces jours-ci chez Grasset. Un livre hors norme ( mille sept cents pages), écrit sous l’égide de Freud et de Proust, et où sa plume prend de saisissants accents céliniens. En 1977, l’écrivain en avait tiré Fils, considéré comme le livre fondateur de l’autofiction. Extraits d'une rencontre avec un écrivain qui, à 86 ans, ne revendique rien – ni honneurs ni influence. Rien, si ce n’est « la langue française pour seule patrie ».
L’écrivain et le professeur en vous ont-ils la même définition de l’autofiction ?
L’écrivain l’a inventée, poétiquement, et le professeur et critique, que je suis aussi, lui a donné une définition plus précise. Celle qu’on propose toujours, depuis Fils, c’est : « une fiction d’événements et de faits strictement réels ». Une des formulations à laquelle je me tiens aujourd’hui, c’est « un récit dont la matière est entièrement autobiographique, la manière entièrement fictionnelle ». Il ne s’agit pas de raconter ma vie telle qu’elle s’est déroulée, mais selon la façon dont les idées me viennent. C’est-à-dire de manière non linéaire, et même disloquée. C’est notamment en cela que je me suis éloigné des écrivains du Nouveau Roman, qui ont été des amis personnels – Alain Robbe-Grillet, Claude Simon, Nathalie Sarraute et les autres, que j’aime en tant que personnes et que je respecte en tant qu’écrivains. Avec l’autofiction et le succès qu’a rencontré le genre, on a changé d’époque : on n’est plus dans le Nouveau Roman, mais plutôt avec Derrida, dans l’ère postmoderne – la déconstruction des textes, la brisure, la cassure du récit. Le récit de ma vie, je le disloque, je le déconstruis, pour en faire sortir ce qu’il peut y avoir d’intéressant.
L'auteur de Cendrillon magnifie l'existence d'une lectrice prisonnière d'un enfer conjugal. Et fait de la jeune femme une reine de tragédie.
« Vos livres, c'est quoi, quel genre ? Des romans ? Des romans policiers, des romans d'amour, des nouvelles, des essais philosophiques ? — Uniquement des romans. — D'amour ? — Si vous voulez. Mais pas seulement. — Vous en avez écrit combien ? — Cinq. » Exact ! Depuis son premier roman (Demi-sommeil, 1998), Eric Reinhardt entrecroise la réalité et la fiction, l'autre et le moi. Sans répugner à se mettre en scène — comme dans ce court dialogue de L'Amour et les forêts — il jongle avec fascination entre les histoires économico-politiques d'aujourd'hui et les abîmes intimes romantiques. Et c'est merveille de le voir s'enchâsser avec empathie ou drôlerie dans des destins étrangers. Ainsi ce sixième opus a-t-il surgi d'une authentique correspondance, puis de réelles rencontres, avec deux lectrices. Evidemment retravaillées, ré-inventées... L'art du romancier n'en est que plus troublant. Les héroïnes féminines ont toujours occupé chez lui une place de choix, surtout les fortes, les puissantes. Mais Bénédicte Ombredanne, cette fois, ne semble pas de la race des reines. Apparaissant toujours dans le récit prénom et nom joints, telles les dévastées de Marguerite Duras, ce professeur de lettres au magnifique pseudonyme a donc écrit à l'auteur, en 2008, pour le remercier de lui avoir redonné goût à l'existence, via son dernier livre, Cendrillon.
Sortir l’école de l’âge de pierre. L’idée n’est pas nouvelle et revient en cette rentrée avec l’ouvrage coécrit par l’historien François Durpaire et la sociologue Béatrice Mabilon-Bonfils. Leur regard est original et futuriste. Le vieux schéma de l’instruction républicaine est révolu : niveau général décroissant, méritocratie en berne, absentéisme, qualité déplorable de l’anglais, écart dramatique entre Nord et Sud à l’échelle mondiale.
Pour y remédier, il faut s’adapter à l’ère numérique, suggèrent ces deux universitaires. Aujourd’hui, la connaissance n’est plus l’apanage de l’école. Depuis une vingtaine d’années, une encyclopédie appelée Internet est à portée de clic : Wikipédia, livres audio, jeux interactifs sur tablette sont autant d’outils qui rendent obsolètes les manuels scolaires entassés dans ces cartables trop lourds. L’accès au savoir est libre et illimité.
Une étude des institutions politiques et administratives inclut nécessairement celle de l'institution psychiatrique. La psychiatrie détient en effet une dimension sociale incontestable. Les troubles du comportement autant que la désocialisation peuvent perturber une certaine conception de l’ordre public ; ils sont d'ailleurs au nombre des arguments avancés pour solliciter une nouvelle loi sur la santé mentale. Aujourd'hui coincée entre l'impératif médical et la logique sécuritaire, la psychiatrie publique se déroule dans des planifications reconstruites autour du dogme de la réduction des déficits – ce qui fait craindre « un repli asilaire ». Afin de cerner ce risque, il apparaît nécessaire de comprendre comment ont été bâtis les espaces (asiles, hopitaux, centres) et pour quelle raison comme de quelle manière les malades, les patients, évoluent dans ces lieux.
Dans le film Menteur,
menteur, Jim Carrey incarne un menteur pathologique, évidemment avocat de son
métier (Hollywood ne rate jamais un bon cliché), qui se retrouve dans
l’incapacité de dire autre chose que la vérité, « toute la vérité et rien que
la vérité » pendant une journée entière. On peut rire des situations dans
lesquelles se fourre le mythomane contraint au repentir, mais serions-nous
moins gênés si, 24 heures durant, nous étions à sa place ? Combien de fois
prenons-nous des libertés avec la vérité ? Pensez à vos entretiens d’embauche,
aux discussions de vos rendez-vous galants, et à la réponse que, quelques
heures plus tard, vous faisiez (ou qu’on vous faisait) à la question : « Alors,
heureuse ? »
Alors, combien de
mensonges par jour ? Les chercheurs en psychologie aimeraient bien le savoir
mais, la vraie vie étant différente des films ou de la télévision, il est
difficile de voir quand une personne sert un bobard. Le gène Pinocchio n’a pas
encore été implanté dans l’espèce humaine et les détecteurs de mensonge
s’avèrent d’une fiabilité douteuse. Le plus simple, s’est dit une équipe
américaine en 2002, c’est encore de demander aux menteurs.
Les couples mariés qui fument régulièrement du cannabis ensemble ont moins de chances d’être concernés par les violences conjugales que les autres. L’affirmation est très sérieuse ; elle est donnée par des chercheurs des universités Yale, de Buffalo et Rutgers dans une étude publiée par la revue scientifique Psychology of Addictive Behaviors et reprise par le quotidien britannique The Independentmercredi 27 août.
«Un plaisir délicieux m’avait envahi, isolé, sans la notion de sa cause. [...] D’où avait pu me venir cette puissante joie ?»Lorsqu’il croque dans sa madeleine qui lui rappelle son enfance, Marcel Proust est envahi de souvenirs et d’émotions agréables intimement liés. Notre cerveau, en effet, est bien plus qu’un simple disque dur. Il agrémente chaque souvenir (lieu, date…) de sentiments et de sensations appelées « valences émotionnelles ».
Peut-on intentionnellement modifier ces valences, par exemple pour embellir des souvenirs douloureux ? C’est ce que vient de réaliser une équipe de neurobiologistes du Massachusetts Institute of Technology (MIT), à Boston.
Ils ont pour cela eu recours à une technique récente appelée optogénétique, qui permet de commander des neurones avec simplement de la lumière. En activant certains neurones chez la souris, ces chercheurs ont artificiellement pu leur faire revivre des souvenirs et même altérer les émotions associées.
Les souvenirs sont-ils physiquement constitués par des réseaux de neurones quelque part dans le cerveau ? La question est longtemps demeurée sans réponse. Dans les années 1930, le neurochirurgien canadien Wilder Penfield établit par hasard un premier lien entre la mémoire et son support biologique. Alors qu’il stimule électriquement le cerveau de patients épileptiques, et plus particulièrement une région appelée l’hippocampe, ces derniers se mettaient à revivre certains souvenirs.
Les chercheurs ont par la suite continué à explorer les liens entre hippocampe et mémoire, mais sans jamais parvenir à des démonstrations irréfutables.
ART BRUT L’artiste sicilien, obsédé
par le rouge et les corps, a été révélé en 2007. Apprenti berger devenu l’une
des figures de l’art brut, il est exposé à Lausanne.
Giovanni Bosco (1948-2009) est l’une des sept figures
de «l’Art brut dans le monde», une proposition éblouissante signée Lucienne
Peiry, qui aime à se présenter comme une messagère de cet art notoirement
clandestin. Sur deux étages, cette exposition enseigne, cristallise et déploie
une manière de vivre, ou de survivre, hors les frontières des règles en société.
Tout autant que ses voisins de palier (lire ci-contre), Bosco n’a jamais étudié
le dessin ; par hasard, presque par miracle, il révèle tout à coup son génie.
Car génie il y a, plus que l’on imagine, chez ce Sicilien à l’enfance perdue,
apprenti berger auprès de son père, puis perdant pied à la mort de celui-ci, à
laquelle s’ajoute bientôt, nouvelle cruauté, l’assassinat de ses deux frères.