A ce procès de haute tenue, il fallait un grand réquisitoire. L'exigence a été remplie, mardi 24 juin par l'avocat général Marc Mariée. Puisant à la fois dans le dossier qu'il suit depuis son premier jour, il y a presque trois ans jour pour jour en qualité de procureur de Bayonne, et dans toute la richesse des deux semaines de débats, il a requis une peine de cinq ans d'emprisonnement avec sursis contre l'ancien urgentiste, sans l'assortir d'une interdiction d'exercice de la médecine.
Voici, sous réserve de la prise de notes à l'audience, l'essentiel de son intervention.
"Je voudrais adresser mes premiers mots à Nicolas Bonnemaison. Non, vous n'êtes pas un assassin. non, vous n'êtes pas un empoisonneur au sens commun de ces termes. Je vous le dis ici : mon regard sur vous a changé. Mais pour autant, je maintiens l'intégralité de mes accusations". Après avoir rappelé que Nicolas Bonnemaison comparaît pour avoir "attenté à la vie" de sept de ses patients par "l'emploi ou l'administration de substances de nature à entraîner la mort" avec la circonstance aggravante qu'il s'agissait de "personnes particulièrement vulnérables en raison de leur était physique et mental", Marc Mariée a observé : "Je dis qu'une agonie, certes, c'est une vie finissante, mais c'est une vie quand même."