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Articles, témoignages, infos sur la psychiatrie, la psychanalyse, la clinique, etc.

jeudi 22 mai 2014

Les maladies mentales affectent l'espérance de vie

Jonathan Herchkovitch - le 23/05/2014

Les maladies psychiatriques réduisent la longévité au moins autant que le tabac, selon une étude de l'université d'Oxford.
L'Organisation mondiale de la santé (OMS) considère que cinq des dix pathologies les plus préoccupantes dans le monde relèvent de la psychiatrie: schizophrénie, troubles bipolaires, addictions, dépression et troubles obsessionnels compulsifs. Dans la revue World Psychiatry, des chercheurs de l'université d'Oxford renforcent la portée de cette mise en garde en rapportant dans une étude financée par le Wellcome Trust, une fondation britannique spécialisée dans la santé, que les maladies mentales sérieuses réduisent l'espérance de vie de dix à vingt ans, soit plus que le tabagisme.

Pressions, harcèlement à l’hôpital : des syndicats de PH dénoncent « une chasse aux sorcières »

23/05/2014

Trois syndicats de praticiens hospitaliers (Avenir hospitalier, la Confédération des praticiens des hôpitaux et l’association des médecins urgentistes de France) et la CGT santé et action sociale s’insurgent contre la « chasse aux sorcières diligentée contre des praticiens par certains directeurs d’établissement ».
Les organismes appuient leur propos sur deux cas récents de « mise au placard » de « praticiens gêneurs », des affaires qui seraient« emblématiques de beaucoup d’autres cas, souvent issus de caprices de mandarinat d’un autre âge ».

L’homme qui n’aimait qu’un seul chanteur





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Est-il possible, du jour au lendemain, de se détourner de ses goûts musicaux et complètement ignorer ses idoles d’hier pour ne plus écouter qu’un chanteur à l’exception de tous les autres ? La réponse est oui. Cela est arrivé à un patient néerlandais atteint de trouble obsessionnel compulsif (TOC) et traité par stimulation cérébrale profonde. Ce cas clinique exceptionnel est rapporté ce mois-ci dans la revue Frontiers in Behavioral Neuroscience.
Agé de 59 ans, Monsieur B. souffre depuis 46 ans d’un trouble obsessionnel compulsif (TOC) extrêmement sévère, résistant au traitement médicamenteux et à la thérapie cognitive et comportementale, quand il est adressé en novembre 2006 au service des troubles de l’anxiété du centre médical de l’Université d’Amsterdam.
Son TOC se manifeste par des obsessions sous la forme d’une crainte incessante des choses incertaines et illogiques ainsi que par des compulsions se traduisant par des rituels précis et une accumulation d’objets. Il est associé, comme c’est souvent le cas, à d’autres affections psychiatriques, en l’occurrence à une dépression  légère et un trouble anxieux modéré. Surtout, il est responsable d’un handicap considérable dans la vie quotidienne de cet ingénieur technique.
Les médecins néerlandais décident d’inclure ce patient atteint de TOC extrêmement sévère dans un programme de stimulation cérébrale profonde (SCP), un traitement habituellement utilisé pour des pathologies neurologiques (maladie de Parkinson) mais proposé depuis peu dans des maladies psychiatriques. Cette technique consiste à implanter des électrodes dans certaines régions du cerveau pour ensuite leur appliquer une stimulation électrique à haute fréquence.
Il est décidé de stimuler le noyau accumbens, une région impliquée dans le TOC. Deux électrodes sont implantées chirurgicalement dans le noyau accumbens dans chaque hémisphère cérébral et reliées sous la peau par une extension à deux stimulateurs implantés dans le creux situé sous chaque clavicule.

mercredi 21 mai 2014

Deux-Sèvres - Niort - Santé Hôpital psy : une infirmière témoigne

20/05/2014

Dans un court récit, Christiane Alibar fait découvrir au quotidien un métier largement méconnu. “ Il est temps de nous connaître, nous infirmiers. ”
Le soir quand j'arrive chez moi, il faut bien une demi-heure pour réaliser que ne suis plus sur mon lieu de travail. Le temps d'entrer dans ma deuxième vie. « Une autre vie » est le titre d'un livre de Christiane Alibar. Cette infirmière psychiatrique travaille à l'hôpital de Niort depuis 2000.
A 54 ans, elle y témoigne de son métier au quotidien, largement méconnu du grand public. Quelle image en avons-nous, sinon celle de gros malabars à blouse blanche prompts à vous passer la camisole ?



Communiqué du Comité d’Action Syndical de la Psychiatrie : le secret médical et la Suisse

Le Monde Blogs , par Michel DAVID
Comité d’Action Syndical de la Psychiatrie 
Syndicat des psychiatres salariés CFE-CGC (SPS CFE-CGC), Syndicat National des Psychiatres Privés (SNPP), Syndicat des Psychiatres Français (SPF), Syndicat des Psychiatres des Hôpitaux (SPH), Union Syndicale de la Psychiatrie (USP). 
Invités permanents
AFFEP Association Française Fédérative des Etudiants en Psychiatrie
ASPMP : Association des Secteurs de Psychiatrie en Milieu Pénitentiaire
Communiqué 14 avril 2014
 Les psychiatres français ont appris avec stupeur le projet de loi suisse qui prévoit d’abolir le secret professionnel des soignants à l’égard des personnes détenues afin de permettre de prévenir leurs éventuels comportements dangereux.
 Les arguments aussi bien légaux qu’éthiques pour garantir le secret médical, une des modalités du secret professionnel, sont régulièrement avancés comme étant une garantie de la confiance accordée à tous les patients quelle que soit leur condition.
 Malheureusement la rationalité de ces arguments se heurtant à l’aveuglement sécuritaire d’un pouvoir politique apeuré, il convient d’en appeler à des arguments plus pragmatiques. Les dirigeants politiques aimeraient pouvoir prendre des décisions concernant certaines personnes condamnées en étant assurés de leurs intentions exemptes de tout comportement répréhensible et en s’appuyant sur les confidences livrées aux soignants.

mardi 20 mai 2014

Les souffrances du jeune Werther dans les tabloïds américains


Aussi mystérieuses et marquantes qu’elles puissent être, les séries de suicides sont peu étudiées dans la littérature médicale. En réalité, l’épidémiologie se heurtait au problème statistique de l’identification des suicides liés entre eux. L’étude des épidémies de suicide est donc un domaine récent. On a pu, par exemple, préciser que les suicides en série, ou « par imitation » sont plus fréquents parmi les adolescents et les jeunes adultes. L’un des enjeux est aujourd’hui d’identifier les vecteurs de contagion à l’œuvre lorsqu’une épidémie de suicide survient.
L’effet néfaste des médias sur le taux de suicide global est un phénomène déjà largement connu. Il existe même des recommandations éditées à l’intention des journalistes sur la façon de traiter les cas de suicide (1). Dans le Lancet,MS Gould et coll. présentent une étude cas-témoins astucieuse destinée à étudier l’effet des médias dans le déclenchement des épidémies d’autolyses parmi les adolescents et jeunes adultes américains.

Comment résoudre l’équation malade mental : sujet dangereux ?

Publié le 07/05/2014




Chaque fait divers funeste impliquant un forcené (en particulier les meurtres de masse comme ceux survenant périodiquement aux États-Unis) renforce la « croyance en une dangerosité » systématique des malades mentaux, déplorent les auteurs d’une tribune publiée dans The Australian & New Zealand Journal of Psychiatry.
Pour certains, un « défaut de traitements alimenterait une hausse de cette conviction » sur le danger des sujets atteints d’affections psychiatriques. Quelques arguments sont avancés à l’appui de cette thèse : la plupart des passages à l’acte violents sont associés à une absence de traitement ; inversement, l’observance d’un traitement efficace « diminue les épisodes de violence ». L’agressivité de certains malades mentaux représente une cause importante de leur stigmatisation, généralisée de surcroît à la plupart d’entre eux par le public ; et à l’inverse, une réponse thérapeutique aux comportements violents permet de réduire cette stigmatisation, préjudiciable à tous les patients.

Beaucoup trop de psychotropes pour les patients Alzheimer en institution

Publié le 14/05/2014

Les 171 656 patients de la Banque Nationale Alzheimer (BNA) 2012 ont été inclus dans cette étude transversale. Au total, 40,1 % avaient reçu au moins un psychotrope. Résider en institution multiplie par 1,5 la prescription d’anxiolytiques (OR [odds ratio] = 1,55 ; intervalle de confiance à 95 % [IC95] de 1,45 à 1,66 ; p < 0,001] ; d'hypnotiques (OR = 1,55 ; IC95 de 1,43 à 1,69 ; p < 0,001) et par plus de deux fois celle d’un antipsychotique (OR = 2,21; IC95 de 2,04-2,39 ; p < 0,001]. La prescription d'au moins 2 psychotropes est également significativement plus fréquente en EHPAD chez les malades Alzheimer.
Pourtant, les recommandations de la HAS ne sont pas favorables à la prescription de médicaments psychotropes chez les patients âgés en EHPAD, quelle que soit la sévérité de la démence.
Dr Emmanuel Cuzin
RÉFÉRENCES
Jacquin A et coll. : Prescription de psychotropes chez les patients institutionnalisés ayant une maladie d’Alzheimer ou un syndrome apparenté. Journées de Neurologie de Langue Française (Strasbourg) : 1-4 avril 2014.

Un antidépresseur utilisé avec succès dans l’Alzheimer expérimental

19/05/2014

« Les antidépresseurs paraissent réduire significativement la production d’amyloïde-beta et c’est encourageant. Cependant, même s’ils sont généralement bien tolérés, ils comportent des risques et des effets secondaires. Il faudra donc attendre de prouver définitivement qu’ils aident à ralentir ou arrêter le développement de la maladie d’Alzheimer. Il reste encore beaucoup de travail à faire », prévient le Pr John Cirrito (Université de Washington à St Louis) qui a co-dirigé, avec le Pr Yvette Sheline (Université de Pennsylvanie), l’étude publiée dans Science Translational Medicine.

Le volet médical du plan stratégique 2015-2019 de l'AP-HP met l'accent sur la "parcimonie" du soin

La CME de l'AP-HP vient de finaliser le projet médical 2015-2019 du futur plan stratégique. Le texte, qui sera acté début juin, pousse à l'efficience par la qualité en augmentant le transfert d'activité vers l'ambulatoire. Une expertise censée repérer les lits en excès est annoncée dans chaque service en 2015 pour les fermer ou les réorienter.
En complément entre autres du livre vert "Une AP-HP unie, ouverte, innovante" mis en concertation publique début avril et du rapport Uzansur le plan Cancer 3 (lire ci-contre), la Commission médicale d'établissement (CME) de l'Assistance publique-hôpitaux de Paris (AP-HP) vient de finaliser une ébauche du futur projet médical du projet stratégique 2015-2019 du CHU francilien. Ce document compte une petite vingtaine de pages et sera, après échanges ces jours-ci avec la direction générale et le directoire, soumis à l'aval final de la CME le 10 juin*. Avec douze impératifs à satisfaire (décrisper les coopérations avec les hôpitaux franciliens et les médecins de ville, maîtriser les rivalités internes, rééquilibrer centre et périphérie, préserver une capacité d'investissement...), le projet médical entend clairement bannir tout hospitalo-centrisme pour une "parcimonie" du soin : éviter les hospitalisations inutiles, choisir systématiquement la solution hospitalière la moins coûteuse en préservant la qualité des soins et sortir du "modèle absurde" d'augmentation continue de l'activité.

Le projet européen Duque identifie 7 manières d'améliorer la qualité et la sécurité des soins

La plus value des stratégies d'amélioration de la qualité et de la sécurité des soins mises en place dans les établissements de santé a été scrutée dans le cadre du projet européen Duque. En substance, ce projet a abouti à un guide opérationnel fournissant 7 façons d'améliorer la qualité et la sécurité des soins dans les établissements de santé.
Sept pays européens parmi lesquels la France viennent de clore un projet de recherche baptisé Duque (pour Deepening our understanding of quality improvement in Europe, soit en français, mieux comprendre la qualité des soins en Europe). Son objectif : explorer les impacts des stratégies d'amélioration de la qualité et de la sécurité des soins mis en place dans les établissements de santé en Europe depuis une dizaine d'années. Pour cela, un protocole approfondi a été établi pour prendre en considération toutes les composantes des systèmes. 

Deux types de résultats découlent de cette recherche : scientifique d'une part et opérationnel d'autre part, indique Anne Depaigne-Loth, coordinatrice du projet Duque pour la Haute Autorité de santé (HAS), co-pilote de l'étude en France avec la Fédération des organismes régionaux et territoriaux pour l'amélioration des pratiques et des organisations (Forap).

lundi 19 mai 2014

L'amendement « anti-fessée » sorti de la loi famille

Le Monde.fr 
La fin des fessées, ce n'est pas encore pour cette fois. L'écologiste François-Michel Lambert, qui avait déposé un amendement interdisant les punitions corporelles à la proposition de loi sur la famille, l'a retiré lundi 19 mai au soir après l'engagement du gouvernement de « reprendre la discussion lors d'une prochaine proposition de loi ».

«Loi famille» : n'oubliez pas les violences conjugales

19 MAI 2014
Ce lundi 19 mai, l’Assemblée nationale débat en première lecture de la proposition de loi «relative à l’autorité parentale et à l’intérêt de l’enfant». Une proposition dangereuse car elle réclame non seulement une égalité de façon formelle mais prévoit de généraliser les sanctions, sans tenir compte des violences faites aux femmes et aux enfants.
Non seulement cette proposition ne pose pas la question de la PMA et de l’égalité des droits pour toutes les femmes, mais elle suit une logique parfaitement connue des associations de défense des droits des femmes impliquées au quotidien auprès des victimes de violences, qui restent très insuffisamment protégées dès qu’il s’agit de l’exercice de l’autorité parentale.

Les Français ont le sentiment d'une médecine à deux vitesses

AFP

La France propose une médecine à deux vitesses, les patients fortunés ayant plus de possibilité de mieux se soigner, révèle lundi un sondage Ipsos sur l’égalité d’accès aux soins, réalisé pour la Fédération hospitalière de France (FHF). Seules 42% des personnes interrogées estiment que tous les patients sont traités de manière équitable.
Aux yeux de 92% d’entre elles, «ceux qui ont de l’argent ont plus de possibilités de se faire bien soigner», et 74% pensent que «les innovations et les meilleures traitements ne sont pas proposés à tous les patients», selon ce sondage réalisé pour la FHF qui représente 1 000 hôpitaux et environ 3 800 établissements médico-sociaux.

Emir à l'hôpital: «Renoncer aux riches patients serait contre-productif»

AFP

Le patron de l’Assistance Publique-Hôpitaux de Paris (AP-HP) Martin Hirsch «assume» le fait de «gagner de l’argent» avec les riches patients étrangers, des soins qui pourraient rapporter selon lui 8 millions d’euros en 2014, indique-t-il dans une interview à paraître dimanche dans le JDD.

« Mademoiselle, vous semblez souffrir d’un trouble de l’anxiété généralisée »

Léa Scherer, étudiante

Qu’il s’agisse du boulot ou de son petit ami, Léa en est sûre, c’est forcément le pire qui va se produire. La jeune femme, cernée par les pensées négatives, est atteinte d’un TAG selon son psychiatre.


Nuages noirs sur la Baltique, nord-est de l’Allemagne, mai 2014 (Bernd Wuestneck/AP/SIPA)
A première vue, l’acronyme fait sourire, puis laisse perplexe. Personnellement, lorsque l’on me parlait de TAG, je pensais street art et graff’.
Imaginez ma réaction lorsque mon psychiatre a posé son diagnostic, après plusieurs mois de psychothérapie.
« Mademoiselle, vous semblez souffrir de ce que l’on appelle, en psychiatrie, le TAG, le trouble de l’anxiété généralisée. »
J’étais circonspecte. Voire même un peu moqueuse. Après tout, qui n’a pas connu d’état anxieux au cours de son existence ?


« Le taux d’hospitalisation des patients est divisé par deux »

LE MONDE SCIENCE ET TECHNO 
Par 
Le docteur Yann Hodé, psychiatre au centre hospitalier de Rouffach (Haut-Rhin) et chercheur, est à l'initiative du développement du programme Profamille en France.
Pourquoi intervenir auprès des familles de schizophrènes ?
Rappelons d’abord que cette maladie mentale, qui apparaît le plus souvent entre 15 et 25 ans, touche 1 % de la population et se caractérise par plusieurs types de manifestations. Il y a des périodes de crise, avec une forte anxiété, associée à des idées bizarres ou des hallucinations. En dehors de leurs crises, ces patients ont de grandes difficultés à s’organiser dans le quotidien, avec une sorte d’apragmatisme et de « paresse » pathologique. Ils peuvent être négligents dans leur hygiène corporelle, vivre à un rythme très décalé…

Schizophrénie : à l’école des familles

LE MONDE SCIENCE ET TECHNO | Par 
Hôpital Sainte-Anne, Paris. Dans une vaste salle de réunion, une quinzaine de personnes ont pris place autour de la table. Des femmes surtout. Dâges et dhorizons divers, elles ont en commun d’avoir un proche (enfant, frère, sœur...) atteint de schizophrénie.
Depuis le mois d’octobre, le groupe se retrouve tous les quinze jours pour une session de quatre heures, animée par Dominique Willard, psychologue dans cet hôpital psychiatrique de la capitale.
Une séance intensive de travail, mais également une parenthèse dans un quotidien souvent lourd. Un moment fort de partage d’expériences et d’émotions, surtout. Ici, les larmes peuvent couler sans retenue, suivies d’éclats de rire. Il y a des moments de tension, des silences éloquents. De jolies phrases aussi. « Il faut se fabriquer une armoire à souvenirs délicieux », raconte ainsi Julie (tous les prénoms ont été changés) au moment d’un exercice sur l’imagerie mentale, pour illustrer le fait qu’à chaque fois qu’elle est dans un « bel endroit », elle s’efforce de garder l’image en mémoire.
Né au Québec à la fin des années 1980, désormais pratiqué dans une cinquantaine de centres en France, Profamille est un programme très structuré de psycho-éducation destiné aux familles de schizophrènes. Le principe : apprendre à ces parents, souvent en première ligne pour s’occuper de leur proche, à décrypter les troubles si déroutants de la schizophrénie ; leur donner des clés pour mieux communiquer avec lui, et pour se préserver eux-mêmes.

Intervention de Jean Oury dans le cadre de la mission Santé mentale et psychiatrie en 2013

A voir ici ...

Jean OURY en 2010 : "Une peste managériale nous oppresse"

Interview à voir ici ...

A revoir : "La moindre des choses" tourné à la clinique La Borde par Nicolas Philibert

A voir ici ...
Entretien réalisé en août 2012. Le Psychiatre et psychanalyste Jean Oury, père de la « psychiatrie institutionnelle » et fondateur de la clinique de La Borde en 1953, est décédé le 16 mai à son domicile de Cour-Cheverny.

La Croix : En 1953, vous avez créé « La Borde », une clinique psychiatrique où la singularité du malade est au cœur du soin. Qu’est-ce qui a provoqué votre engagement ?
Jean Oury : Je ne peux pas dire que j’ai décidé qu’il y ait La Borde. C’est arrivé par une série de rencontres. En 1947, après mon internat, je me suis retrouvé à l’hôpital de Saint-Alban, en Lozère. Cet hôpital avait connu une profonde transformation sous l’influence du psychiatre François Tosquelles, réfugié catalan. Pour soigner les malades, Tosquelles pensait qu’il fallait d’abord soigner l’hôpital. Sans cela, le milieu hospitalier lui-même devient nocif.
Qu’est-ce que cela implique pour un hôpital comme La Borde ?
J. O. : Soigner l’hôpital, cela veut dire soigner les relations et, d’abord, soigner l’accueil. Quand les gens arrivent dans un état catastrophique, la façon dont on va les accueillir modifie beaucoup de choses. Il faut aussi s’intéresser à la vie quotidienne : le lever, les repas, les activités… Les schizophrènes sont dans un état très limite, très dissocié comme on dit. Ce n’est pas dans un bureau que le contact peut s’établir avec eux, mais de biais, en passant… Soigner l’hôpital, c’est organiser les choses pour éviter l’impassible, la monotonie. Le « club » est pour cela un instrument essentiel. C’est une structure collective, gérée par les pensionnaires, qui organise les sorties, les activités, les services.

Les maladies mentales de plus en plus fréquentes à Gaza

15 mai 2014

Ville de Gaza - Abu Ashraf, Gazaoui de 47 ans, passe la majeure partie de son temps dans sa petite chambre sans aucune distraction, et ne la quitte que pour se rendre aux toilettes. Il reste assis sur son lit des heures durant, à fumer, sans désir de voir ni de parler à quiconque.
Al -Monitor s’est rendu chez lui pour l’interviewer. Sa femme a tenté de le convaincre de sortir de la pièce et de venir discuter, mais il a refusé. « Il est plus à l’aise dans sa chambre, allons le voir, » s’est-elle excusée.
Abu Ashraf, qui semblait nerveux et perturbé, a travaillé pendant des années comme entrepreneur dans une entreprise de construction israélienne. Après la deuxième Intifada, le gouvernement israélien a décidé d’empêcher les travailleurs d’entrer en Israël, et comme Abu Ashraf n’a pas pu trouver d’emploi à temps plein dans la bande de Gaza, il est devenu dépressif.
« Il est comme ça depuis des années » », a précisé sa femme. « Même s’il a essayé de travailler dans la bande de Gaza, depuis l’imposition du blocus israélien en 2007, il n’a jamais pu trouver d’emploi stable du fait de l’interdiction d’importer du ciment imposée par l’occupation israélienne. »
Elle a dit qu’elle a essayé de l’emmener à la clinique pour recevoir un traitement psychologique, mais il a refusé, et son problème est devenu chronique.
Selon Fadel Abu Hein, directeur du Centre communautaire de Formation à la Gestion de Crise dans la bande de Gaza, près de 60% des habitants de Gaza souffrent de maladies psychologiques et ont besoin de traitements. Il explique que la détérioration de la situation politique et économique est une cause directe du développement des maladies mentales.


Dans la tête d’une personne atteinte de schizophrénie

Publié le 

La schizophrénie est un trouble psychotique caractérisé par la présence de certains symptômes comme des idées délirantes, un discours ou un comportement désorganisé et des hallucinations.
Les hallucinations peuvent être auditives, visuelles, olfactives, gustatives ou tactiles, mais les hallucinations auditives sont les plus courantes. Ces hallucinations, qui sont une distorsion ou une exagération de la perception, sont perçues généralement comme des voix familières ou étrangères, et sont souvent distinctes des propres pensées de la personne. Il arrive également que plusieurs voix parlent entre elles ou commentent les pensées ou le comportement de la personne (selon l’American Psychiatric Association).
Récemment, des chercheurs et praticiens se sont inspirés de témoignages de différentes personnes atteintes de schizophrénie pour tenter de reproduire leurs hallucinations auditives. Le résultat est un peu exagéré (les hallucinations ne sont pas toujours aussi effrayantes), mais voici à quoi ressemblerait une expérience d’hallucination auditive :