C'est un titre qui ne pouvait que titiller le chroniqueur de la science improbable. Parue le 18 février dans Psychological Science, l'étude s'intitule : « Génie du mal ? Comment la malhonnêteté peut mener à une plus grande créativité ». Ses auteurs, Francesca Gino (université Harvard) et Scott Wiltermuth (université de Californie du Sud), font partie de ces chercheurs passionnés par « les comportements non éthiques ».Ce qui est bien naturel quand on sait que, chaque année, lesdits comportements coûtent à la société des milliers de milliards de dollars.
Gino et Wiltermuth ne se demandent pas pourquoi on viole si souvent les limites posées par la loi et la morale (la phrase précédente répond à la question), mais s'il existe un lien entre malhonnêteté et créativité. Si son mépris des règles a conduit le banquier Bernard Madoff à élaborer un ingénieux système de Ponzi pour plumer ses clients en toute impunité pendant des décennies. Ou si Lex – le mal prénommé – Luthor tire de son immoralité les stratagèmes diaboliques qu'il invente pour terrasser son ennemi juré, l'exaspérément gentil Superman. Résumons-le ainsi : le génie vient-il aussi du mal ?