Lors d'un colloque organisé au Sénat sur l'accès aux soins des plus démunis, de nombreux intervenants se sont succédé pour dénoncer, y compris à l'hôpital, les multiples obstacles mis en place dans le parcours de soins.
"Les urgentistes sont à mi-chemin entre l'hôpital et la ville, entre l'ambulatoire et l'hôpital", a commencé Enrique Casalino, président de la collégiale des chefs de service des urgences de l'AP-HP, lors d'un colloque organisé le 30 septembre dernier au Sénat, à l'occasion de la remise du rapport d'Aline Archimbaud sur l'accès aux soins des plus démunis (lire ci-contre). À ce titre, ils ont un point de vue privilégié sur les dysfonctionnements de la prise en charge hospitalière et sur l'accès aux soins. Premier écueil : la proximité ne semble pas être l'apanage des centres hospitaliers. "Que valorise-t-on ? Les missions de proximité ? Les greffes cardiaques ? Aujourd'hui, la population doit s'adapter à l'hôpital, et non l'inverse", a déploré le Dr Enrique Casalino. Deuxième problème : la complexité administrative, en particulier à l'accueil. "On ne peut pas rentrer à l'hôpital sans rendez-vous. L'accueil est un véritable mille-feuilles." Une fois passée la barrière de l'accueil, encore faut-il pouvoir se repérer au sein de l'organigramme hospitalier : "Les structures hospitalières ont des missions basées sur des disciplines médicales. Un patient ne peut se retrouver dans pareil dédale. L'hôpital devrait être plus transversal, les parcours de soins devraient être plus évidents."