Jean-Marc Ayrault a annoncé, jeudi, à Matignon la titularisation progressive de 28 000 auxiliaires de vie scolaire (AVS) qui assistent les élèves handicapés – revendication de longue date des associations de parents et des syndicats d'enseignants –, une reconnaissance officielle du métier et une "formation renforcée". Actuellement, les AVS ne peuvent pas être employés plus de six ans, privant au bout de ce délai des enfants du soutien de gens qui les connaissent bien. Le premier ministre a détaillé, jeudi, les mesures à venir :
"Les accompagnants de ces enfants aujourd'hui sont dans une situation de précarité. J'ai donc annoncé la mise en place d'un statut spécifique pour eux dans l'éducation nationale avec une formation adaptée et qui se mettra en œuvre dès la rentrée prochaine. Dès la rentrée 2014, les 28 000 assistants d'éducation qui occupent cette fonction d'auxiliaire de vie scolaire verront progressivement leur emploi transformé en contrat à durée indéterminée."
PLUS DE 200 000 ENFANTS CONCERNÉS
Le premier ministre a par ailleurs annoncé que des "dispositions transitoires" étaient prévues pour la rentrée 2013-2014. Sont potentiellement concernées par la proposition d'un contrat à durée indéterminée 28 057 personnes (travaillant pour un équivalent de 16 421 temps-pleins), au terme de six années de contrat d'assistant d'éducation. Cela devrait représenter dans un premier temps 3 000 personnes à partir de la rentrée 2014.
En juin, Pénélope Komitès, adjointe au maire du 12e arrondissement parisien, avait remis en juin un rapport à plusieurs ministres sur la professionnalisation des assistants d'enfants et jeunes handicapés dans lequel elle évaluait à 210 395 le nombre d'élèves en situation de handicap scolarisés en milieu ordinaire en 2011-2012.
Ce rapport proposait de créer une nouvelle fonction d'accompagnant des enfants handicapés, en leur assurant une formation validée par un diplôme, et un cadre d'emploi. Le rapport prônait notamment la création d'une fonction plus large d'accompagnant de jeune handicapé qui concernerait tous les lieux de vie du jeune : domicile, transport, structures de la petite enfance, établissements scolaires et universitaires, lieux de stage et d'apprentissage, lieux de loisirs.
Les mesures annoncées par le premier ministre "dénotent une ambition et des moyens dont nous ne pouvons que nous satisfaire dans un contexte difficile", a réagi dans un communiqué Jean-Louis Garcia, président de la Fédération des APAHJ (Association pour adultes et jeunes handicapés).