La femme qui ne connaît (presque) pas la peur
C'est une femme américaine de 46 ans et on n'en saura guère plus sur elle. Dans les différents articles scientifiques qui lui ont été consacrés jusqu'à aujourd'hui, les auteurs l'appellent SM. Et si elle passionne les spécialistes des neurosciences, c'est parce que, tout comme les Vikings d'Astérix et les Normands, elle ne connaît pas la peur. Cette personne est victime d'une pathologie génétique rare, la maladie d'Urbach-Wiethe, qui se manifeste essentiellement par des symptômes dermatologiques, un épaississement de la peau et des muqueuses. Mais, dans certains cas comme celui de SM, des calcifications se produisent dans le cerveau, notamment au niveau des amygdales (à ne pas confondre avec les amygdales situées dans la gorge). Or, ces deux petites structures en forme d'amandes sont en quelque sorte notre système d'alarme : elles repèrent, parmi toutes les informations sensorielles qui nous parviennent, tout ce qui pourrait nous mettre en danger. C'est ce centre de la peur qui, en raison de sa maladie, est désactivé chez SM.