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samedi 19 janvier 2013
A quoi ressemblait la femme parfaite en 1912 ?
Le Monde.fr |
En décembre 1912, Elsie Scheel, 24 ans, était présentée comme la femme idéale. Elle avait été sélectionnée parmi quelque 400 étudiantes de l'université Cornell, à Ithaca, dans l'Etat de New York. La jeune femme, suffragette convaincue, passionnée d'horticulture et d'automobile, affirmait adorer les beefsteaks et ne jamais boire ni thé ni café. Selon The New York Times, elle était même "l'exemple le plus proche de la perfection physique en termes de féminité". Elsie Scheel avait les cheveux clairs et les yeux bleus et pesait près de 78 kilos (171 pounds) pour 1 m 74 environ (5 ft 7). Le journal The Star affirmait à l'époque qu'elle avait sensiblement les mêmes mensurations que la Vénus de Milo.
Plus d'un siècle est passé et force est de constater que les canons de beauté – du moins ceux promus par les magazines, films et autres émissions télévisées – ont bien évolué. C'est en effet une tout autre image de la perfection féminine qui a pris le pas aujourd'hui. En janvier 2010, la blogueuse Kate Harding avait soumis Elsie Scheel au "test" de l'indice de masse corporelle : "Son IMC serait de 26,8, la plaçant dans la catégorie tant redoutée des personnes en surpoids." Et d'ajouter que dans un magasin contemporain – celui retenu ici étant Banana Republic– la femme parfaite de 1912 s'habillerait sans doute en 42-44.
En octobre 2012, l'actrice américaine Mila Kunis a été sacrée "femme vivante la plus sexy au monde" par le magazine Esquire, tandis queFHM accordait son titre annuel à la chanteuse Britannique Tulisa Contostavlos. Deux jeunes filles aux mensurations plutôt éloignées de celles d'Elsie Scheel. L'an dernier, l'artiste italienne Anna Utopia Giordano a détourné une série de Vénus fameuses de l'histoire de l'art, en remodelant leurs formes selon les canons actuels : la taille et les jambes sont amaigries, la poitrine gonflée. De quoi rappeller à quel point l'idéal féminin est une notion subjective...
Mal-être recommandé
17 janvier 2013
Théâtre. Aux Bouffes du Nord, Guillaume Vincent met en scène ses deux premiers textes : «Rendez-vous gare de l’Est», sur la dépression et «La nuit tombe…», sur les conflits relationnels.
Chahutés par différentes critiques, les analystes sont en train de modifier leurs pratiques.
Elle est comme une vieille dame qui aurait vécu le meilleur… Et le pire. D'abord adulée, notamment dans notre pays, ainsi qu'en Argentine, où elle s'est imposée dès le début du siècle dernier comme «la» méthode psychothérapeutique par excellence, elle a accusé ensuite de nombreux coups: qualifiée «d'escroquerie» par Lacan lui-même, vilipendée par les psychiatres cognitivistes dans Le Livre noir de la psychanalyse (Les Arènes, 2005), avant d'être traitée d'«affabulation freudienne» par le philosophe Michel Onfray, la psychanalyse est tombée de son piédestal. Mais sans doute ne faut-il pas l'enterrer trop vite. Ce pur produit du siècle dernier serait, si l'on en croit ses adeptes, en train de faire peau neuve.
«Nous devons désormais adapter notre pratique au XXIe siècle», résume Valérie Blanco, qui appartient à une nouvelle génération de psychanalystes lacaniens et a publié Dits de divan(L'Harmattan). Cette prise de conscience sur le terrain, c'est-à-dire dans la pratique même de leur métier, de nombreux confrères de Valérie Blanco la confirment. «Nous nous réunissons par petits groupes de praticiens pour évoquer toutes les évolutions que nous constatons dans notre pratique… Et celles que nous devons apporter», témoigne Jean-Michel Hirt, membre de l'APF (Association psychanalytique de France) qui incarne le courant freudien.
Quand les troubles narcissiques remplacent la culpabilité
Pourquoi une telle remise en cause? Elle est d'abord imposée par les patients eux-mêmes, dont les pathologies changent. «Nous voyons beaucoup moins de névroses classiques, observe Jean-Michel Hirt. Les patients contrits de culpabilité et d'obsessions se raréfient. Par contre, les troubles narcissiques et les addictions se multiplient.» Une mutation qui confronte les psychanalystes à de nouveaux mécanismes de défense de la part des analysants: «Là où il y avait du refoulement, il y a désormais du clivage et du déni, constate le psychanalyste. Heureusement, comme elle est une méthode dynamique, la psychanalyse sait s'adapter.»
Tisseron: «Il faut débarrasser la psychanalyse de ses scories»
INTERVIEW - Serge Tisseron, psychiatre et psychanalyste, considère que lanalysant n'est plus obligé de passer par la souffrance. Il vient de publier Fragments d'une psychanalyse empathique (Éd. Albin Michel).
LE FIGARO . - Dans votre dernier livre, vous osez raconter votre propre analyse avec Didier Anzieu. Pourquoi avoir attendu aujourd'hui pour le faire?
Serge TISSERON.- J'ai suivi cette analyse différente, et d'une certaine manière atypique, entre 1985 et 1995. Il est vrai que j'aurais pu en parler avant, mais ç'aurait pu être mal accueilli, car la crise de la psychanalyse n'était pas encore perceptible. Aujourd'hui, on voit bien que celle-ci ne peut plus continuer de la même façon. De nouvelles méthodes thérapeutiques montrent qu'on peut être aidé sans souffrir autant que dans une psychanalyse classique. Certes, une analyse n'est jamais facile, mais il est inutile de la compliquer par une attitude froide et distante. Et à l'ère d'Internet, le désir d'échanges est beaucoup plus grand. Enfin, j'ai écrit ce livre pour confirmer aux analysants que demander une psychanalyse «autrement» est parfaitement légitime. D'autant plus que la froideur de l'analyste qui s'est installée en France n'est pas une règle universelle.
Dans un Buenos Aires rongé par la corruption des puissants, une enquête menée tambour battant par Pablo Rouviot, un psychanalyste aux méthodes peu orthodoxes. Meurtre, passions, secrets, drames familiaux et politique se mêlent dans ce thriller sulfureux d'un nouveau genre.
Réforme de l’hôpital : les médecins regagnent du terrain
13 janvier 2013
«Libération» dévoile les grands traits d’un rapport commandé par Marisol Touraine.
Par ERIC FAVEREAU
Ça y est, la réforme de l’hôpital entre dans sa dernière phase. La mission d’Edouard Couty sur les hôpitaux arrive à son terme. Lancée en grande pompe en septembre par la ministre de la Santé, c’est à la fin de ce mois que le texte sera formellement présenté à Marisol Touraine, avant d’éventuels changements législatifs. Mais on en connaît aujourd’hui les grandes lignes, que Libération dévoile.
Disparition. Elève de Sartre puis de Lacan, le philosophe, psychanalyste et éditeur amoureux des mots est mort hier, le jour de ses 89 ans.
Par ROBERT MAGGIORI
Jean-Bertrand Pontalis, en février 2008 à Paris. (Photo Olivier Roller. Divergence)
Longtemps on n’a pas su qui était «Jibé». Ni pourquoi il rendait inidentifiable son prénom - un peu comme J.M. Coetzee, J.-M.G. Le Clézio ou G.K. Chesterton. Coquetterie ? Plutôt désir de se cacher, de se mettre en arrière, à la place du souffleur, du montreur d’ombres, du régisseur, du passeur. Et, bien sûr, du psychanalyste, dont le rôle est d’écouter plutôt que de se dire.
Dans l’Enfant des limbes, «Jibé» - Jean-Bertrand Pontalis - raconte qu’après son mariage, à 21 ans, il ne savait toujours pas quoi faire«plus tard», qu’il désirait être acteur, journaliste, instituteur ou, suivant les conseils de sa mère qui avait un ami travaillant dans les transports, camionneur. Il sera, un temps, speaker à la radio, et eût pu le demeurer sans les appels de… Spinoza, de Merleau-Ponty et de Sartre - dont il avait été l’élève au lycée Pasteur et qui, pour ses premiers pas sur les terrains philosophiques, sera d’une certaine manière son Virgile.
Dévotion. Il avait déjà commencé à écrire dans les Temps moderneslorsque, en 1948, il est reçu à l’agrégation de philosophie. Le voilà professeur, statut plus conforme à celui de la famille bourgeoise dont il est issu : il enseignera aux lycées d’Alexandrie, de Nice et d’Orléans, avant d’entrer au CNRS.
Mais il aimait trop les mots pour se contenter de simplement les proférer devant un jeune auditoire qui, parfois, les prenait avec dévotion. La parole n’est parole que si, inlassablement, elle se donne et s’accueille. C’est sans doute ce qui le poussa à vouloir «apprendre en écoutant», à devenir psychanalyste.
L’ombre de Sartre l’avait déjà quelque peu paralysé : en entreprenant une analyse didactique, il se met entre les mains d’un autre «monstre sacré» qui risquait de le phagocyter : Jacques Lacan. Lacan ne le «mangera» pas : il en fera son élève préféré, et «Jibé» ne regrettera jamais d’avoir choisi d’être psychanalyste : «J’aimerais n’avoir jamais écrit une ligne qui ne me soit venue de ce que les patients m’ont permis de deviner.»
Il se sépare de Lacan en 1964, lorsqu’il fonde avec Jean Laplanche, Daniel Lagache, Wladimir Granoff et Didier Anzieu l’Association psychanalytique de France (APF), membre de l’International Psychoanalytical Association (IPA). Auparavant, Pontalis avait appartenu, entre 1953 et 1963, à la Société Française de psychanalyse (SFP), et, durant ces années, entrepris avec Laplanche la rédaction du Vocabulaire de la psychanalyse, qui sortira en 1967 (PUF), sera traduit dans une vingtaine de langues, et deviendra ce que le «Lalande» était aux philosophes, le «Gaffiot» aux latinistes et le «Bailly» aux hellénistes, c’est-à-dire un ouvrage de référence obligée qui, dans le cas de la psychanalyse, avait l’énorme avantage de mettre au point toute la conceptualité freudienne. Le nom de Pontalis, au prénom caché, sera désormais attaché à cette «somme» (ce qui finira par l’agacer quelque peu).
Son autre œuvre, aussi féconde mais toujours «dans l’ombre», sera celle d’éditeur : déjà fondateur de la Nouvelle Revue de psychanalyse, il crée chez Gallimard, outre «L’un et l’autre», la collection «Connaissance de l’inconscient», qui aura un rôle décisif dans la diffusion de la pensée des plus grands auteurs de l’histoire de la psychanalyse : Bruno Bettelheim, Georg Groddeck, Melanie Klein, Ludwig Binswanger, Robert Stoller, Donald W. Winnicot…
La place de Jean-Bertrand Pontalis dans la psychanalyse est donc «historique» : il en a précisé le langage et fait entendre la langue de ceux qui la pratiquaient, y compris, bien sûr, la sienne propre, celle de ses textes théoriques.
Sagesse. Les dernières années, de son amour des mots, il a témoigné dans de courts ouvrages littéraires. La même écoute s’y manifeste. La même prédilection pour les «ouvertures»,«les allées buissonnières et les débords»(En marge des jours, En marge des nuits, Fenêtres…). Les portes font clôture en effet, emmurent les «sales petits secrets»,empêchent les voix de faire chœur, quand les fenêtres filtrent, établissent entre le dedans et le dehors, l’œil et le paysage, la voix et l’écoute, l’accueil et la donation, un entre-deux plus ambigu, plus intrigant et intéressant.
Comme la psychanalyse, la littérature lui a semblé être un moyen de séjourner dans ce «royaume intermédiaire». Non pour y capter ni y figer les mots, mais pour les accueillir comme on les accueille en séance : avec une «attention flottante». Dès lors ils pourront porter des souvenirs de lectures, des mots d’enfants («Les rêves, c’est quand ça reste dans la tête, les cauchemars, c’est quand ça vient dans la chambre»), des odeurs et des vieilles peurs, des lambeaux de phrases qui, entendues du divan, reviennent dans les récits encore nimbées de souffrance, lourdes de désir et de vie, des noms qu’on n’a su prononcer, des silences qu’on n’a pu briser. Il voulait ainsi distribuer à ses lecteurs quelques grains de cette sagesse acquise par les longs exercices d’écoute de ses patients, l’écoute de ce qui rend la vie impossible à porter, la recherche de ce qui, usant les souffrances, arrive à la faire porter malgré tout.
Jean-Bertrand Pontalis est né le 15 janvier 1924. Il est mort hier, un 15 janvier. On ne sait comment il aurait interprété cette coïncidence, ni quels termes il eût choisis pour le faire, de psychanalyse ou de littérature.
Le psychanalyste Jean-Bertrand Pontalis est mort
Par Elisabeth Roudinesco
LE MONDE |
Né à Paris le 15 janvier 1924, Jean-Bertrand Lefèvre-Pontalis, surnommé "Jibé", est mort à Paris, mardi 15 janvier. Issu de la grande bourgeoisie, petit-fils du sénateur Antonin Lefèvre-Pontalis et petit-neveu de l'industriel Louis Renault, il n'aimait guère qu'on lui rappelât sa généalogie, dont il faisait pourtant état dans ses récits autobiographiques.
L’île de France compte aujourd’hui plus de 13. 000 détenus, soit 20% de la population carcérale française qui constitue un véritable territoire de santé, notamment psychiatrique.3,8% des personnes détenues souffrent de schizophrénie. 17,9 % présentent un état dépressif majeur, 12% sont victimes d’une anxiété généralisée, les cas de suicide sont multipliés par onze en prison. Un tiers de la population carcérale présente un problème de consommation d’alcool ou de toxiques. Quel est le rôle du médecin en prison ? Quelles sont les difficultés de la prise en charge médicale des détenus ? Comment mieux soigner les maladies psychiatriques en prison ?
Dr Magali Bodon- Bruzel, Chef de Pôle SMPR de Fresnes-UHSA de Villejuif Expert auprès de la Cour d’appel de Paris.
Frédérique Ardon, Cadre supérieure du Service médico-psychologique régional (SMPR) : à l’hôpital Paul Guiraud Villejuif.
Touraine brosse sa stratégie de santé, un « comité des sages » aux manettes
Parcours du patient, décloisonnement, prévention, travail en équipes pluriprofessionnelles, ... Marisol Touraine a esquissé, ce mercredi en conseil des ministres, les grands axes de la « stratégie nationale de santé » du gouvernement, promise par Jean-Marc Ayrault dans sa déclaration de politique générale. Mais sans détailler les mesures qu’elles comptaient mettre en œuvre ni leur calendrier d’application.
"Une des deux lycéennes du Puy-en-Velay en fugue depuis le 4 décembre a été récupérée samedi soir par sa famille dans la zone de construction de l’aéroport de Notre-Dame-des-Landes où elle avait rejoint les opposants à ce projet. Après avoir été examinée au service des urgences dans la nuit de samedi à dimanche, elle a également été vue par un pédopsychiatre à la demande du parquet. Elle est en bonne santé et va très bien, selon la même source".
La "pulsion adolescente" qui pousse les jeunes à s'engager dans la vie, à défendre des idées, est réduite à du passage à l'acte, quasi délinquant. Et dans ce cas de figure, apparentée à un dérèglement mental, une sorte de bouffée délirante puisqu'un pédo-psychiatre a été sommé d'examiner la jeune fille, bien que ce soit elle qui ait appelé ses parents pour leur indiquer où elle se trouvait.
Aujourd'hui, tout écart d'un ado signale une déviance. Loin des jeunes d'hier, adultes d'aujourd'hui qui rappellent avec délectation les sottises qu'ils ont commises alors présentés comme des faits d'armes.
Les psychanalystes soussignés déplorent l’utilisation insistante qui est faite du savoir psychanalytique afin de cautionner, dans le débat qui agite la nation, certaines des thèses opposées au projet de loi.
En conséquence, ils se trouvent contraints de déclarer :
Certains sont portés sur la boisson, tels des navires en perdition sur des flots éthyliques. Pour les uns, le voyage est long, bien trop long, et aucun havre de paix à l'horizon pour une halte salvatrice. Pour d'autres, la traversée est plus courte, le barreur ayant radicalement changé de cap.
Internet sait être cette main secourable. Il est celui à qui se confier sans craindre le regard de l'autre et sait administrer les "premiers soins" à qui requiert son aide. Accoudés à ce comptoir virtuel, plusieurs contributeurs d'un forum évoquent leurs affres avec l'alcool :"A vous qui avez résisté à ce poison, avez-vous réussi seul ou avec l'aide d'un médecin approprié ?", demande une femme "de plus en plus désespérée". L'une lui livre spontanément son expérience : "Seule, effectivement, je ne peux pas, alors je fréquente des groupes de parole, où l'on me comprend et où l'on ne me juge pas." Un autre, qui a opté pour l'abstinence, lui explique que "la seule solution pour briser ce cercle infernal, c'est la détermination à ne pas commencer à prendre le premier verre". Et lui conseille de lire les témoignages sur le forum "Arrêter l'alcool" du site Atoute.org (bit.ly/RJSibn).
Les patients, agents perturbateurs du système de santé
Invitée par la société de conseil Nile, Claude Rambaud, présidente du LIEN et successeur de ChristianSaout à la tête du Collectifinterassociatif sur la Santé (CISS) a tracé les défis de 2013 pour les patients : renforcer l’éducation à la santé et améliorer leur représentation politique.
« SUR LE PAPIER, depuis les lois de 2002 (relative au droit des malades) et 2004 (relative à la politique de santé publique), il y a tout sur la démocratie sanitaire. Mais dans les commissions où siègent 40 personnes, nous, représentants des usagers, sommes parfois un seul, face à des sachants aux allocutions très formatées ». Le ton est moins provocateur que celui de son prédécesseur ChristianSaout mais la détermination est la même et ne se drape pas de belle parole. Pour défendre la démocratie sanitaire, Claude Rambaud ne ménage personne, ni institutions, ni corps médical. Des usagers oubliés.
La démocratie sanitaire doit se comprendre d’abord comme la possibilité pour le patient de participer aux décisions médicales qui le concernent. Claude Rambaud choisit l’exemple très polémique des réunions de concertation pluridisciplinaire (RCP) en cancérologie. « Pourquoi les patients qui le souhaitent n’assisteraient pas à la RCP alors qu’on fixe une échéance sur leur vie ? » demande-t-elle. « Cela empêcherait la parole libre des professionnels », répond dans la salle un médecin. Le désaccord semble irréductible.
La démocratie sanitaire s’entend aussi comme l’implication des usagers dans les décisions politiques qui pèsent sur le système de santé. Mais ils sont souvent les grands oubliés. « Une commission a été créée au ministère avec les professionnels sur la pertinence des soins. Le LIEN (qui défend les victimes d’infections nosocomiales et d’accidents médicaux) a dû prendre le train en marche pour se prononcer sur les recommandations de la Haute Autorité de Santé. Or nous avons d’autres idées », témoigne Claude Rambaud.
Pour Alain-Michel Ceretti, fondateur du LIEN, c’est l’ensemble de la sphère médico-économique qui exclut les usagers. Ses cibles : l’avenant 8 et la convention, « signés dans la consanguinité », selon les termes de sa consœur, l’Union nationale des caisses d’assurance-maladie, ou encore le Haut conseil de la santé publique. La composition du futur observatoire des pratiques tarifaires est attendue au tournant.
Savoir et moyens pour tous.
Pour que la démocratie sanitaire prenne tout son sens, Claude Rambaud plaide d’abord en faveur d’une éducation à la santé qui ne soit pas verticale. Le savoir ne doit plus être l’apanage des « sachants ». L’expertise et le ressenti des patients doivent être reconnus et devraient s’intégrer, estime-t-elle, à l’enseignement des pathologies. « Il y a trop peu de modules universitaires sur la relation soignants-soignés », déplore-t-elle.
En échange, les citoyens ne devraient plus être démunis face à la santé. L’école, mais aussi les collectivités locales et les associations devraient être des courroies de transmissions.
L’autre enjeu majeur réside dans les moyens mis à disposition des usagers et de leurs représentants qui doivent être mieux formés...Mais le système repose essentiellement sur le bénévolat. La dernière loi de finances prévoit une enveloppe de 5 millions d’euros qui devrait être reversée par l’agence régionale de santé d’Ile-de-France, à la direction nationale du CISS. « C’est peu. Nous fonctionnons déjà a minima. Dans les régions, les CISS sont censés toucher 30 000 euros des ARS : c’est le salaire d’une demi-secrétaire. La démocratie sanitaire ne sera effective que si nous avons les moyens », dénonce Claude Rambaud.
Dans son jardin, la présidente du CISS est consciente des efforts attendus : rationalisation des (trop) nombreuses associations et développement des compétences dans les régions. « Le CISS s’est mis en marche en 2005 : c’est un volcan pré-éruptif composé de 40 associations stars. Nous essayons de mieux nous organiser tout en respectant les individualités », conclut-elle, en guise de feuille de route.
› COLLINE GARRÉ
Abonnés 14/01/2013
Psychanalyse des addictions
(2e édition revue et augmentée)
A paraître
Auteur(s) :
Gérard Pirlot
Date de parution :
23/01/2013
Le terme d’addiction recouvre les conduites de
toxicomanie, d’alcoolisme, de tabagisme et toutes celles qui entraînent une
dépendance avec ou sans toxiques (troubles du comportement alimentaire,
addictions sexuelles, au travail, au sport, aux jeux, etc.). Cette notion
permet de fournir ainsi un modèle d’interprétation de pathologies
dissemblables, par l’individuation de dimensions psychopathologiques communes.
L’ouvrage montre combien la question des « passions
addictives », qui s’enracine dans l’œuvre de Freud, légitime une approche
psychanalytique et psychosomatique en phase avec l’approche neurobiologique
actuelle. Elle permet de mieux saisir les conflits, souffrances et drames
cachés sous-jacents à ces conduites de dépendance, et de mettre à jour les
enjeux psychiques et psychosomatiques à l’œuvre dans leurs prises en charge thérapeutiques.
Cette deuxième édition, notablement augmentée, introduit de nouveaux thèmes
psychopathologiques, comme ceux sur l’adolescence, et développe les travaux
psychanalytiques fondateurs ainsi que d’autres plus récents sur le sujet, tant
dans le domaine de la métapsychologie que celui de la neurobiologie.
Gérard PIRLOT est professeur de psychopathologie
psychanalytique à l’université de Toulouse II, psychanalyste, membre de la
Société Psychanalytique de Paris, ancien psychiatre des Hôpitaux, et directeur
du Laboratoire Cliniques Psychopathologique et Interculturelle (LCPI, Toulouse
II, EA 4591).