Le trouble psychique reste méconnu
LE MONDE ECONOMIE | Par Léonor Lumineau
J'étais submergée par l'angoisse. Je ne mangeais plus, ne dormais plus, je voulais toujours en faire plus dans mon entreprise, je restais plus tard que les autres", raconte calmement Valérie, 46 ans. Après vingt ans de vie professionnelle sans encombre, elle a fini par faire un burn-out. Depuis, elle a obtenu une reconnaissance de la qualité de travailleur handicapé (RQTH) pour ses troubles anxieux.
Car, depuis 2005, la loi pour l'égalité des droits et des chances des personnes handicapées reconnaît les troubles psychiques - schizophrénie, bipolarité, angoisse, dépression, troubles obsessionnels compulsifs - comme pouvant causer un handicap.
Selon l'Organisation mondiale de la santé, ces maladies qui affectent la personnalité touchent une personne sur quatre dans le monde à une période sa vie. Les progrès des traitements leur permettent désormais de mener une vie professionnelle.
Mais, dans le monde du travail, le sujet est tabou. La grande majorité des malades psychiques sont au chômage. "C'est le handicap le plus redouté des entreprises car le plus difficile à gérer", indique François Atger, directeur de la communication de l'Association de gestion du fonds pour l'insertion professionnelle des personnes handicapées.