Sommeil, thalamus et schizophrénie
Fruit d’une collaboration entre des équipes du Wisconsin (États-Unis) et de Rome (Italie), et portant sur 49 schizophrènes, sur 20 sujets non schizophrènes recevant des médicaments psychotropes, et sur 44 sujets-témoins (avec l’exploitation d’EEG en haute résolution à 256 canaux), une étude s’intéresse au déficit des fuseaux du sommeil (ces trains d’ondes de 12 à 15 Hz dans les tracés EEG) chez les schizophrènes.
Ayant déjà mis en évidence en 2007 ces déficits durant certaines phases du sommeil non paradoxal [1], les auteurs établissent, dans cette nouvelle recherche, qu’ils concernent en fait toute la durée du sommeil, sans être corrélés à des différences de tracés entre patients et sujets sains, ni imputables à un éventuel effet latéral des médicaments psychotropes comme les neuroleptiques. Cette anomalie EEG observée chez les schizophrènes paraît refléter un dysfonctionnement d’ordre thalamo-réticulaire et thalamo-cortical. Mais d’autres recherches sont attendues pour établir si ces déficits affectent aussi des schizophrènes encore sans traitement (medication-naive) et pour confirmer leur présence probable dès le début de la maladie.
Reposant alors sur d’autres techniques combinées à l’EEG à haute résolution (comme la stimulation magnétique trans-crânienne et l’imagerie fonctionnelle en résonance magnétique), ces travaux permettraient aussi de préciser quels facteurs peuvent bloquer ou activer sélectivement certains récepteurs (nicotiniques, GABAergiques, ou de l’acide N-méthyl-D-aspartique) localisés sur les neurones thalamo-réticulaires, et considérés comme défectueux dans la schizophrénie. Si ce déficit en fuseaux se révèle spécifique de la schizophrénie, ce phénomène pourrait représenter, estiment les auteurs, un « marqueur biologique » (ou plus précisément para-clinique) de cette maladie, jusque-là diagnostiquée sur des critères essentiellement cliniques.
Publié le 21/02/2011
[1] http://ajp.psychiatryonline.org/cgi/content/abstract/164/3/483
Dr Alain Cohen
Fruit d’une collaboration entre des équipes du Wisconsin (États-Unis) et de Rome (Italie), et portant sur 49 schizophrènes, sur 20 sujets non schizophrènes recevant des médicaments psychotropes, et sur 44 sujets-témoins (avec l’exploitation d’EEG en haute résolution à 256 canaux), une étude s’intéresse au déficit des fuseaux du sommeil (ces trains d’ondes de 12 à 15 Hz dans les tracés EEG) chez les schizophrènes.
Ayant déjà mis en évidence en 2007 ces déficits durant certaines phases du sommeil non paradoxal [1], les auteurs établissent, dans cette nouvelle recherche, qu’ils concernent en fait toute la durée du sommeil, sans être corrélés à des différences de tracés entre patients et sujets sains, ni imputables à un éventuel effet latéral des médicaments psychotropes comme les neuroleptiques. Cette anomalie EEG observée chez les schizophrènes paraît refléter un dysfonctionnement d’ordre thalamo-réticulaire et thalamo-cortical. Mais d’autres recherches sont attendues pour établir si ces déficits affectent aussi des schizophrènes encore sans traitement (medication-naive) et pour confirmer leur présence probable dès le début de la maladie.
Reposant alors sur d’autres techniques combinées à l’EEG à haute résolution (comme la stimulation magnétique trans-crânienne et l’imagerie fonctionnelle en résonance magnétique), ces travaux permettraient aussi de préciser quels facteurs peuvent bloquer ou activer sélectivement certains récepteurs (nicotiniques, GABAergiques, ou de l’acide N-méthyl-D-aspartique) localisés sur les neurones thalamo-réticulaires, et considérés comme défectueux dans la schizophrénie. Si ce déficit en fuseaux se révèle spécifique de la schizophrénie, ce phénomène pourrait représenter, estiment les auteurs, un « marqueur biologique » (ou plus précisément para-clinique) de cette maladie, jusque-là diagnostiquée sur des critères essentiellement cliniques.
Publié le 21/02/2011
[1] http://ajp.psychiatryonline.org/cgi/content/abstract/164/3/483
Dr Alain Cohen