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Articles, témoignages, infos sur la psychiatrie, la psychanalyse, la clinique, etc.

dimanche 2 janvier 2011

Nouvelles Psychanalytiques

Colloque de Cerisy : Le langage, l’inconscient, le réel

Du 18 au 22 mai 2011 - Organisé par : Espace analytique et l’Ecole de Psychanalyse des Forums du Champ lacanien




Commission d’organisation : Bernard Toboul, Alain Vanier et Vannina Micheli Retchman pour Espace analytique

Colette Soler, Marc Strauss et Sylvana Clastres pour l’EPFCL.

JEUDI

Matin :
Président : Bernard Nominé.
Christian Hoffmann : "Lorsque le réel mord sur sur la métapsychologie"
Bernard Toboul : Le principe de jouissance.
Colette Soler : « L’énigme du savoir réel »

Après-midi :
Président : Anita Izcovich
Elizabete Thamer : De l’impossible logique à l’ICSR.
André Michels : L’inconscient : de l’irrationnel au réel.
Paul-Laurent Assoun : De la réalité au réel : l’envers inconscient du semblant

Vendredi.
Matin
:
Président : Danièle Eleb
Patricia Dahan : La lettre et lalangue.
Jacques Adam : De lalangue et des arts.
Bernard Baas : « Poétique » de la psychanalyse.

Après midi :
Président : Catherine Vanier
Vannina Micheli Retchman : L’anorexique, l’objet a et le réel.
Marc Strauss : Une fin réelle ?
Michel Bousseyroux : L’ICSR : effets et conséquences sur la cure.

Samedi.
Matin
:
Président : Guy Sapriel
Patrick Landmann : Au-delà du roc de la castration
Sol Aparicio : L’heur de vivre avec son symptôme.
Jean-Richard Freymann : La clinique psychanalytique entre science et religion.

Après-midi :
Président : Claude Leger
Roland Chemama : Qu’est ce que peut « faire pièce » au discours capitaliste ?
Sidi Askofaré : Pouvoir de l’inconscient, politique de la psychanalyse.
Alain Vanier : Politique de la psychanalyse ?

Dimanche matin.
Discussion générale et débat clôture.
(Vannina Micheli Retchman, Bernard Toboul, Colette Soler, Alain Vanier, Sylvana Clastres et Marc Strauss)





A quoi reconnait-on une psychose ? Le séminaire 2010-2011 de Pierre-Henri Castel disponibles en mp3

http://pierrehenri.castel.free.fr/

Pierre-Henri Castel : “Le séminaire de cette année reviendra notamment sur Schreber, à partir de ma traduction des Paradoxes of Delusion : Schreber, Wittgenstein, and the Schizophrenic Mind, de Louis Sass, à paraître en janvier 2011. Comme les années précédentes, l’accent sera mis sur les critères, les enjeux psychanalytiques étant éclairés à partir de réflexions épistémologiques et historiques sur la notion de « psychose ». Le séminaire partira d'une analyse d'une nouvelle de Henry James, "The Altar of the Dead", qui aborde la question de la mélancolie.”

> à télécharger sur archive.org


La France condamnée pour manque de soins envers une détenue

La Cour européenne des droits de l'homme (CEDH) a condamné, mardi 21 décembre, la France pour ne pas avoir permis à une détenue malade et anorexique de 48 ans d'être soignée dans un structure adaptée, en aménageant sa peine. Virginie Raffray Taddei, actuellement en détention à Roanne, a déposé à plusieurs reprises ces dernières années des demandes de suspension de peine et/ou de libération conditionnelle pour raisons médicales.

Les expertises ont mis en doute certaines des pathologies alléguées par Mme Raffray. Mais elles ont attesté qu'elle souffrait d'un asthme grave, d'une insuffisance respiratoire chronique, d'anorexie et du syndrome de Münchhausen, une forme d'hypocondrie extrême où le malade en vient à essayer de provoquer les symptômes des maladies dont il dit souffrir.

Après une grève de la faim en juillet 2008, la détenue est devenue anorexique. Elle pesait 34 kg pour 1,65 m selon un examen réalisé en mars 2009. Cette année-là, plusieurs expertises médicales ont préconisé une prise en charge de la patiente dans une structure adaptée. La justice française a pourtant rejeté les demandes de suspension de peine de Virginie Raffray. "La seule condition de la nécessité de soins ne suffit pas à ouvrir au condamné un droit à la libération conditionnelle, mesure qui exige de ce dernier qu'il manifeste 'des efforts sérieux de réadaptation sociale'", a expliqué la cour d'appel de Lyon, qui a jugé insuffisants les efforts de Mme Raffray, notamment pour indemniser les victimes de ses délits. Les autorités ont à plusieurs reprises fait valoir que Mme Raffrey instrumentalisait ses maladies pour pouvoir sortir de prison.

Mais pour la CEDH, "l'absence de prise en compte par les autorités nationales de la nécessité d'un suivi spécialisé dans une structure adaptée", le fait qu'elle ait au contraire été transférée à deux reprises, et la durée de la procédure, constituent une violation de l'article 3 de la Convention de sauvegarde des droits de l'homme, qui proscrit les "peines ou traitements inhumains". L'arrêt de la Cour, susceptible d'appel, n'a pas accordé de dommages à la requérante, qui n'en avait pas demandé.
ÉTATS-UNIS • Les villes se mobilisent pour reloger les sans-abri

Un plan ambitieux vise à installer 100 000 sans-abri dans des logements pérennes d'ici à mi-2013. Cette campagne s'appuie sur un vaste réseau d'associations et mise sur la coopération des municipalités.


En 6 mois la campagne "100 000 Toits" est présente presque partout aux États-Unis.

C'est l'histoire d'un plan pour qu'il n'y ait plus de SDF aux Etats-Unis. Non pas une vague "guerre au problème des sans-abri", mais une action méthodique pour éliminer un énorme problème social. Chaque jour, approximativement 700 000 personnes passent la nuit dehors dans tout le pays. Parmi elles, 120 000 sont des sans-abri "chroniques". Elles vivent souvent dans la rue depuis plusieurs années et souffrent de toxicomanie, handicaps mentaux et maladies graves comme le diabète, le cancer et des affections du cœur. Sans aide directe, beaucoup resteront à la rue jusqu'à la fin de leurs jours.

Devant cette situation, une initiative baptisée 100 000 Homes Campaign [Campagne pour 100 000 toits] s'est donnée pour objectif de placer 100 000 sans-abri chroniques dans des logements pérennes d'ici à mi-2013, en ciblant ceux qui sont le plus en danger de mort. En matière d'aide sociale, c'est l'équivalent de la course de la NASA pour envoyer l'homme sur la Lune. Cette campagne n'atteindra peut-être pas son but, mais elle est en train de changer la façon dont les villes abordent un problème souvent considéré plus comme une nuisance que comme une urgence de santé publique.

Cette campagne a été lancée en juillet dernier par une association new-yorkaise appelée Common Ground, avec l'aide de vingt autres organisations spécialisées dans l'aide aux sans-abri, les anciens combattants, les personnes atteintes de troubles mentaux, le logement et les soins de santé. Elles ont déjà été rejointes par 64 municipalités. Pour l'instant, 6 816 personnes ont trouvé un toit, et les organisateurs affirment que les choses s'accélèrent. New York, Denver, Wichita, Kansas et Norfolk, par exemple, ont fait baisser le nombre de personnes vivant dans la rue de 25 % à 64 %. Elles sont parvenues à ce résultat en orientant les sans-abri vers des logements où ils bénéficient de services de soutien – entre 85 % et 90 % d'entre eux en ont fait leur domicile.

"Aucun système n'avait jamais été expressément mis en place pour sortir les gens de la rue et leur donner un toit", explique Rosanne Haggerty, fondatrice de Common Ground. L'association a aidé 20 villes américaines, dont New York, La Nouvelle-Orléans et Denver, à diminuer leur population de SDF. "Le problème n'est pas si difficile que ça à régler, mais il manquait le tissu conjonctif." Le principal rôle de la campagne est d'aider les villes à apprendre comment créer ce tissu.

Mme Haggerty a elle-même dû en faire l'apprentissage à la fin des années 1990 lorsque Common Ground a ouvert le Times Square Hotel, qui était alors la plus grande résidence du pays, et qu'elle a vu que cela ne faisait pas baisser le nombre de sans-abri autour de Times Square. Alors, en 2003, elle a lancé un programme appelé Street to Home [De la rue à un toit] et recruté une diplômée de West Point, Becky Kanis, qui avait passé neuf ans dans l'armée. Ensemble, elles sont allées trouver chacune des 55 personnes qui vivaient dans la rue près de Times Square pour les convaincre d'accepter un hébergement.

Elles voulaient savoir comment les gens vivaient dans la rue, et elles ont été choquées lorsqu'elles ont vu comment ils y mouraient, souvent entre  40 et 60 ans. Common Ground a également appris que la population des sans-abri se composait de plusieurs sous-groupes. L'association a maintenant interrogé 14 000 sans-abri chroniques et déterminé que 20 % sont des anciens combattants, 10 % sont âgés de plus de 60 ans, 4 % sont séropositifs, 47 % sont atteints d'une maladie mentale et 5 % restent dans la rue parce qu'ils ont des animaux et n'arrivent pas à trouver de logement qui les accepte.

De nouvelles municipalités rejoignant la campagne chaque mois, Common Ground a défini une marche à suivre type. Une organisation locale joue le rôle de coordinatrice et rassemble les soutiens des politiques, des entreprises, des ONG, des fondations et des bénévoles. L'une des premières choses à faire est de recruter des bénévoles locaux et de les envoyer dans la rue évaluer la vulnérabilité des sans-abri, ce qu'ils font entre 4 heures et 6 heures du matin trois jours d'affilée.

On pourrait penser qu'il est difficile de trouver des gens disposés à sortir avant l'aube pour aller poser à des étrangers des questions personnelles concernant leur santé. Pas du tout. A Phoenix, 175 personnes se sont présentées. A San Diego, 250. A Omaha, 75. Et, à Chicago, plus de 150 dont le maire, Richard Daley. A Phoenix, une fois les interrogatoires terminés, les organisateurs ont demandé aux bénévoles s'ils souhaitaient donner de l'argent – à coups de 1 000 dollars – pour aider les sans-abri à emménager et à se meubler. En dix minutes, ils ont réuni 50 000 dollars. "Ce n'était pas une assemblée de philanthropes", raconte Becky Kanis. "C'était juste des bénévoles."

"Nous pensons que cette campagne va beaucoup plus loin que l'aide aux sans-abri", ajoute Rosanne Haggerty. "Nous nous inquiétons tous pour des gens près de chez nous qui ont du mal à s'en sortir actuellement. C'est une façon de faire avec nos voisins une chose qui aide les plus vulnérables d'entre nous de façon spectaculaire. Et je crois que le sentiment de pouvoir changer les habitudes est quelque chose que beaucoup de monde recherche en ce moment."


Entretiens annuels : passage obligé, méthodes contestées

LEMONDE.FR Avec AFP

27.12.10

Au retour des vacances de Noël, de nombreux employés devront passer leur entretien annuel. Cet échange entre un salarié et son supérieur pour faire le point sur l'année écoulée, est devenu une pratique quasi généraliséé dans les entreprises. Mais ses méthodes d'évaluation sont parfois contestées, notamment pour leurs effets sur le stress.

Conséquence : les recours de salariés ou syndicats sont fréquents. Ainsi au tribunal de grande instance de Toulouse le 6 janvier, la CGT d'Airbus va demander la suppression des critères comportementaux et d'adhésion à des valeurs, telles que "agir avec courage" ou "promouvoir l'innovation". "Depuis l'application de ces critères à l'ensemble des cadres il y a un an, nous constatons leurs effets pervers — copinage, individualisme — et la désagrégation de l'entreprise", affirme le délégué CGT Xavier Petrachi.

A Grenoble doit être jugé prochainement le recours du comité d'hygiène, de sécurité et de conditions de travail (CHSCT) de Hewlett-Packard CCF, qui dénonce l'application de quotas classant les salariés par catégories (des surperformants aux insuffisants). Déjà en 2002, la révélation de quotas chez HP et IBM avait fait grand bruit. "Depuis la crise économique, dans plusieurs sociétés les quotas des notes les plus basses ont augmenté, pour freiner les augmentations de salaires", remarque Guy Benoist, du syndicat CFTC chez d'HP.

UNE PRATIQUE DE PLUS EN PLUS COURANTE


L'évaluation a gagné quasiment toutes les entreprises et les administrations. Depuis les années 1990-2000, sous l'influence des pratiques américaines, "cela n'est plus une discussion de fin d'année entre deux portes, l'entretien est un élément essentiel d'un bon management (…) même si tout ne doit pas reposer sur ce moment-là", considère Michel Yahiel, de l'Association nationale des directeurs des ressources humaines.

Des deux côtés, il y a une demande. Selon l'avocat en droit social Pascal Lagoutte, "malgré la passion égalitaire en France, les salariés aspirent à ce que soit pris en compte leur talent personnel, ce qui passe par l'évaluation".

Côté employeurs, elle sert à mesurer l'atteinte d'objectifs, à gérer des carrières, et surtout à fixer la part salariale variable, dans un contexte d'individualisation des rémunérations. De plus, les fiches d'évaluation peuvent être utilisées en cas de plan social pour licencier ceux considérés comme les moins compétents.

LES SYNDICATS CONTESTENT LES MÉTHODES EMPLOYÉES


Or les syndicats contestent non pas le principe de l'évaluation, mais les méthodes employées. "Si c'est le travail fourni qui est évalué, c'est bien normal. Mais il y a de plus en plus de subjectif, correspondant à des théories à la mode mais n'ayant pas fait leur preuve", estime Bernard Salengro du syndicat CFE-CGC, qui pense que cela accentue le stress au travail.

"Depuis trois quatre ans, la 'performance' est recherchée, et non plus la compétence. Les entreprises distinguent les meilleurs salariés par leur attitude dans l'atteinte, voire le dépassement de résultats", observe Pascal Huard de l'Isast, cabinet spécialisé en santé au travail. Isast mène des expertises pour des CHSCT, en mesurant l'impact des évaluations, avec des indicateurs comme les troubles du sommeil ou d'alimentation avant et après entretien.

PREMIÈRES ACTIONS EN JUSTICE

Les premières actions en justice sur le terrain de la santé des salariés n'ont cependant pas toujours été un succès. En 2008, le dispositif de Wolters-Kluwer, un groupe d'édition, a été déclaré illicite au motif notamment que "la multiplication de critères comportementaux" impliquait une "insécurité", préjudiciable à la "santé mentale".

Mais en octobre, le TGI de Versailles a jugé que le stress généré par l'évaluation chez General Electric Medical Systems n'était pas nécessairement supérieur au stress d'autres rendez-vous professionnels. Le CHSCT a fait appel.


samedi 25 décembre 2010

Espace analytique vous souhaite d'excellentes fêtes de fin d'année.

Vous trouverez ci-joint le programme des journées de printemps.

Journées d’études

19 mars - 20 mars 2011

Faculté de Médecine - Amphi Binet

45 rue des Saints-Pères

75006 Paris

LES PSYCHOSES

Comité d’organisation :

AGUERRE, Arlette COSTECALDE, Marielle DAVID, Patrick LANDMAN, Gorana MANENTI, Gérard POMMIER, Eduardo PRADO DE OLIVEIRA, Dominique TOURRÈS-GOBERT


Renseignements :


Centre Octave et Maud Mannoni

12 rue de Bourgogne, 75007 Paris

Tél. : 01 47 05 23 09

 espace.analytique@wanadoo.fr

 www.espace-analytique.org


Toulouse : levée du mouvement de grève dans un hôpital psychiatrique
23.12.2010

Des personnels infirmiers en psychiatrie de l'hôpital Marchant de Toulouse, qui campaient depuis 66 jours devant leur établissement pour réclamer des créations de postes de soignants, ont levé jeudi leur mouvement après avoir obtenu pour partie satisfaction.
L'Agence régionale de santé (ARS) avait débloqué vendredi une enveloppe exceptionnelle de 423.000 euros, mais les infirmiers grévistes du seul syndicat SUD avaient continué à se relayer pour dormir devant l'hôpital car selon eux "l'affectation des ces ressources n'était pas encore définie selon notre priorité d'augmentation du personnel soignant".

Après une assemblée générale jeudi, les personnels grévistes qui "assuraient la continuité des soins" ont décidé "devant l'affaiblissement de la mobilisation pendant la période des fêtes" de lever leur mouvement, a indiqué Cyril Moulin, infirmier en psychiatrie de SUD-Santé.
"On est contents car la lutte paie. Maintenant on fait reposer les troupes mais on se réserve la possibilité de remonter la tente à la rentrée car nous n'avons aucune certitude quant à l'utilisation de cet argent", a-t-il ajouté.

Une intersyndicale SUD-CGT-FO-CFDT avait décidé le 18 octobre d'installer un campement devant l'entrée de l'hôpital Marchant pour réclamer des créations de postes. Seuls les infirmiers du syndicat SUD avaient par la suite prolongé le mouvement.

Jean-Paul Fauré, 67 jours dans l'attente
Aide-soignant à l'hôpital Marchant depuis près de vingt ans, Jean-Paul Fauré a été en première ligne de la grève engagée le 18 octobre par une partie du personnel pour dénoncer le manque de soignants au sein de l'établissement psychiatrique.

Très tôt, la vie lui a appris à attendre. Jean-Paul Fauré n'a que 16 ans lorsque son existence bascule puis s'immobilise à la suite d'un accident de mobylette dans son Comminges natal. Percuté par une moto le 10 août 1976, il est hospitalisé à Rangueil, la jambe droite broyée, le corps meurtri. Victime d'une infection nosocomiale, il frôle l'amputation, cumule les opérations et compte le temps qui passe jusqu'à sa sortie de l'hôpital, un an plus tard. Envolé son projet de devenir pompier à Paris, aux vestiaires son maillot d'avant-centre… Habitué à « garder le moral » et à rebondir, il joue finalement gardien dans son club, quitte Boulogne-sur-Gesse pour la Ville rose où il rejoindra plus tard le Toulouse Fontaine pour monter l'École des gardiens. Durant dix ans, il multiplie les expériences, travaille dans le bar de ses parents, place Saint-Etienne, intègre l'enseigne Midica pour laquelle, ironie du sort, il vend l'été sur le parking de l'ancien Mammouth des tentes et du matériel de jardin avant de rejoindre le service des expéditions. En parallèle, Jean-Paul Fauré « le DJ » fait tourner sa disco mobile dans les balloches du Comminges d'abord puis dans les mariages et les séminaires. Les trois-huit à l'hôpital Marchant qu'il rejoint en 1986 comme agent de service intérieur avant de suivre la formation d'aide-soignant, auront raison de Police et ZZ Top. Après vingt ans aux platines, il vient d'en passer presque autant auprès de ses patients.

Mais à 49 ans, Jean-Paul Fauré ne perd pas patience facilement. Aux côtés d'une partie du personnel de Marchant depuis le 18 octobre, le secrétaire de Sud Santé-Sociaux a gardé la sienne pour dénoncer le manque d'effectifs soignants dont souffre l'établissement psychiatrique. Un mal chronique qui a poussé un noyau dur de fonctionnaires à engager un véritable bras de fer avec la direction de l'hôpital et leur instance de tutelle, l'Agence régionale de santé. Sous la tente qu'ils ont dressée il y a 67 jours, les grévistes n'ont eu de cesse de demander le recrutement d'une cinquantaine d'aides-soignants et d'infirmiers. Raccordés à un chantier voisin depuis que la direction leur a coupé l'électricité, ils ont fait de leur abri sommaire occupé 24 heures/24 un lieu de rassemblement et d'échanges autour de leur hôpital « géré comme une entreprise » et de leurs patients de plus en plus « cachetonnés » pour pallier l'absence de personnel. Une réalité que vit quotidiennement Jean-Paul Fauré auprès de ses vingt-deux malades du pavillon de suite, dernière étape avant la sortie. « La maladie mentale est mal perçue à l'extérieur mais elle est plus dure à vivre encore pour les patients. Dans tous les services, le personnel est au minimum. C'est la qualité de soin qui est en jeu. En psychiatrie, il faut passer du temps avec les patients pour gagner leur confiance, les rassurer et les aider à s'exprimer. La confiance, ce n'est que de l'humain. Si l'on n'est pas assez nombreux, comment prendre le temps de faire un baby-foot, une partie de ping-pong ou toute autre activité qui leur permet de se poser ? Lorsqu'on amène des patients à l'extérieur, on sous-entend que c'est pour le plaisir du personnel. L'hôpital n'est plus géré par des médecins mais par des gens sortis d'écoles de commerce qui sont là pour faire des économies ! Le soin a laissé la place à l'enfermement ». Dans leur combat, les grévistes ont avancé mais sont encore « loin du compte ». Après plus de deux mois lutte, ils ont pourtant obtenu une enveloppe annuelle supplémentaire de 423 610 euros. Alors que le personnel a voté hier après-midi la levée du piquet de grève, Jean-Paul Fauré laisse poindre sa déception et promet de rester vigilant. « Si cette somme n'est pas transformée en postes de soignants, nous remonterons la tente ».



TV5MONDE
A Marseille, des exclus tournent un film pour ne plus être des "Lambdas"


De Jordane BERTRAND (AFP)

MARSEILLE — Scénario, repérages, premiers ou seconds rôles: pendant un an, Annick, Pascal et Mickael, en situation d'exclusion, ont puisé dans leur vie pour nourrir "Hopecity", une comédie grinçante dont le tournage, encadré par des professionnels, vient de s'achever à Marseille.

Lancé en 2009 au sein de la Boutique Solidarité de Marseille, structure de la Fondation Abbé Pierre qui accueille en journée des personnes en difficultés, un atelier d'écriture de scénario a réussi à mobiliser un groupe de fidèles: une femme et trois hommes qui, malgré un quotidien douloureux, se sont pris au jeu de l'écriture fictionnelle.

Les séances, animées par deux bénévoles de l'association, Léa Jamet, réalisatrice, et Théo Trifard, comédien, font rapidement émerger un thème: la misère, mais avec un ton décalé. Au ban de la société, on n'en est pas moins doté d'humour, tel est le message qui ressort de cette expérience, explique Léa Jamet.

Après un an de travail, le scénario du moyen métrage est achevé: à Hopecity, une ville imaginaire, la société est divisée en deux clans, les Nantis et les Lambdas. Les premiers, minoritaires, ne supportent ni la vue ni la présence des seconds et mettent en place un plan d'éradication...

"Lorsqu'on nous a demandé de quoi on voulait parler, j'ai dit +la misère, et les gens qui se cachent à cause de leur misère+", explique Annick Sylvestre, 55 ans, ancienne aide-soignante qui survit dans un hôtel meublé et n'a pour tout travail que deux heures de ménage hebdomadaires.

Pascal Ludman, la soixantaine, vit dans un foyer. Il a participé à l'écriture, mais refusé d'apparaître à l'image. Mickael Rabia, 35 ans, squatteur, fait l'acteur mais s'implique aussi comme script et accessoiriste.

Quant à Jehemi Boumediene, 40 ans, dont quinze passés dans la rue, il est décédé cinq mois après le début du projet. C'est néanmoins grâce à lui que des lieux de tournage ont été repérés à Marseille, dont un tunnel désaffecté où plusieurs scènes ont été filmées.

"Chacun a écrit son rôle et construit l'histoire globale", raconte Théo Trifard, qui tenait à la fiction "pour que chacun ait la liberté de choisir son personnage".

Le concours bénévole d'une cinquantaine de techniciens et acteurs professionnels ou en formation, ainsi que les rabais accordés par des sociétés de location de matériel, ont permis de tourner en deux semaines "un vrai film" qui sera achevé en mars 2011.

"On s'y est tous mis, et finalement, il n'y avait plus les exclus et les autres, mais une équipe sur un tournage", se réjouit Jérôme Olivier, directeur de la photo. "Des hommes et des femmes autour d'un projet", résume le comédien Christophe Grégoire, un habitué du Festival d'Avignon, qui a fait répéter les textes.

Théo Trifard se réjouit: "Grâce à ces soutiens, on fait un film de 500.000 euros avec 50.000 euros", accordés par la Fondation Abbé Pierre dans le cadre d'un programme de lutte contre l'exclusion. Le comédien et producteur commence à démarcher télévisions et festivals.

"Je suis fière. Cela m'a fait beaucoup de bien de montrer de ma vie personnelle, ça m'a fait oublier mes mauvaises expériences", résume Annick - qui joue Madeleine, une "lambda" à la rue après avoir perdu son emploi - et dont tous soulignent "l'émotion" du jeu malgré des difficultés à s'exprimer et à se déplacer.

"Cela a amélioré grandement la communication entre eux et avec les autres", se félicite Léa Jamet, qui parle d'"une expérience valorisante qui aura des conséquences au-delà du tournage".
Copyright © 2010 AFP.





Actualité Lens

Un réveillon de Noël festif pour Le cheval bleu à Bully-les-Mines
24.12.2010

Depuis 2004, l'association Le cheval bleu, créée par des médecins psychiatres, propose aux personnes en situation de précarité et de souffrance psychique, ... des lieux et des actions destinées à consolider l'insertion sociale, à restaurer une perception positive de soi-même, à faciliter l'expression et le partage mais aussi à lutter contre toute forme d'exclusion et d'isolement. C'est encore plus vrai au moment des fêtes de fin d'année.

L'une des actions du Cheval bleu sera donc d'organiser le réveillon de Noël au foyer Jules-Ferry à Bully-les-Mines. Rencontre avec Éric Fermentel, animateur d'un atelier artistique.

- Pourriez-vous présenter un peu plus l'association ?

« Elle est présidée par le Docteur Louvrier. Nous aidons les personnes adultes isolées nécessitant une aide spécifique à faire l'expérience de moments de partage et d'expression selon différents pôles existant au sein de l'association. Nous avons donc les pôles de la violence familiale, le service d'accueil médico-social pour adultes handicapés, les ateliers occupationnels, une équipe mobile d'infirmiers en psychiatrie, etc. ».

- Quelles sont les actions que vous avez réalisées récemment ?

« Nous avons participé au Téléthon, à une expo-vente sur Hénin-Beaumont organisée par l'association Farandoles, au marché de Noël de Bully-les-Mines avec une vente d'objets réalisés au sein des ateliers que propose l'association ».

- Et les prochaines ?


« Ce sera ce soir pour le réveillon de Noël. Ce repas festif et chaleureux sera une réponse de solidarité pour rompre avec la solitude des personnes en situation de précarité. Ces personnes participent elles-mêmes aux différentes étapes du projet et sont ainsi placées au coeur de l'organisation, en totale autonomie avec notamment la venue du père Noël ou encore celle d'un magicien. C'est la Fondation de France qui soutient financièrement ce réveillon de la solidarité. C'est également ouvert aux proches et aux associations locales. Il faut savoir accepter de réveillonner avec des personnes qui sont dans la solitude. » •

Association Le cheval bleu, 29/31, rue Roger-Salengro à Bully-les-Mines, Tél : 03 21 45 37 61,
site internet : http://www.lechevalbleu.fr


La revue "Prescrire", lanceur d'alerte insuffisamment écouté

Le directeur de la rédaction est un homme modeste. Il trouve Prescrire "un peu lent à réagir à l'actualité". Dans le numéro de décembre, pas un mot sur le Mediator. "En revanche, nous essayons d'anticiper", poursuit Bruno Toussaint. Là, on le soupçonne d'excès de modestie : treize ans d'avance - le premier gros dossier sur le Mediator date de 1997 -, c'est plus que de l'anticipation.

C'est en feuilletant la revue Prescrire qu'Irène Frachon a commencé à s'interroger sur le lien entre le Mediator et les attaques de valves cardiaques. La pneumologue de Brest qui a dévoilé le scandale avait lu un article, datant de juin 2006, sur les effets indésirables du produit. Rétrospectivement, une question s'impose : pourquoi Prescrire savait-il ce qu'apparemment les autorités sanitaires ne savaient pas ?

Prescrire, mensuel à destination des professionnels de la santé, n'est pas une publication de son époque. Sa maquette mériterait la palme de la ringardise. La publicité est proscrite. Aucun article n'est signé. Se prémunir contre toute influence, fuir l'éventuel conflit d'intérêts, telle est la ligne éditoriale. Avoir eu raison des années avant les autorités sanitaires, tel est le résultat.

En 1997, la toxicité du Mediator n'est pas encore établie. Mais la revue conclut son dossier en affirmant que le produit n'apporte rien et que mieux vaut le retirer du marché, ses effets n'étant pas connus. Une des multiples notes, au pied de l'article, est particulièrement intéressante : en 1995, la direction générale de la santé a pris un arrêté interdisant l'utilisation d'anorexigènes dans les préparations magistrales (effectuées dans les pharmacies). Sur la liste des produits prohibés figure le benfluorex. C'est-à-dire le Mediator, qui n'est que le nom commercial du benfluorex. Voilà donc une molécule interdite de commercialisation, sauf si elle est produite, mise en boîte et vendue par le laboratoire Servier. Premier mystère. Une plongée dans les archives de Prescrire, et les signaux d'alarme virent ensuite au rouge.

En 2005, le directeur de -l'Agence française de sécurité sanitaire des produits de santé (Afssaps) exerce son droit de réponse. Dans un éditorial, l'agence a été mise en cause pour avoir maintenu sur le marché quatre médicaments, dont le Mediator. Ce produit, l'Afssaps s'en préoccupe, affirme en substance Jean Marimbert : les données ont été actualisées, une commission va à nouveau se pencher sur la question. La méthode (sans cesse commander de nouvelles études, éventuellement au laboratoire Servier) est à l'opposé de celle de Prescrire.

Dans les locaux de la rédaction, boulevard Voltaire, à Paris, des cellules de veille et de documentation nourrissent le travail des enquêteurs. Chaque rédacteur discute du sujet qu'il traite avec un référent, vérifie ses données avant de les soumettre à des lecteurs internes et externes (parfois une trentaine de personnes), puis à un autre rédacteur, et enfin à la direction. Pour les gros dossiers, le processus peut prendre jusqu'à neuf mois.

Le mensuel emploie 90 salariés, dont beaucoup, médecins ou pharmaciens en exercice, à temps partiel. Il a été créé en 1981 par un couple, Gilles et Danielle Bardelay - lui était médecin, elle pharmacienne - parti en retraite depuis trois ans. Son financement provient exclusivement de ses lecteurs, qui paient l'abonnement 257 euros par an. Avant l'affaire du Mediator, le nombre d'abonnés était de 29 000. A-t-il augmenté depuis ? La direction de la rédaction n'en a aucune idée - c'est dire si ses préoccupations sont loin d'être commerciales.

Dans le milieu de la santé, les rédacteurs de Prescrire sont considérés ou comme des "ayatollahs" hostiles à l'industrie, ou comme des résistants. Deux approches autour d'une question philosophique : à qui doit profiter le doute ?

Bruno Toussaint, le directeur de la rédaction, estime que, "pour les autorités sanitaires, quand il y a doute, il ne s'agit pas de mettre les patients à l'abri, mais de préserver les firmes pharmaceutiques".
Marie-Pierre Subtil 


Trop d'antidépresseurs inadaptés en France
23.12.10

Si l'on en croit les commentateurs, journalistes et professionnels de la santé, l'affaire du Mediator ne date pas d'hier. Les responsables politiques en auraient même été informés dès 1998. Aujourd'hui, la crainte exprimée par tous, ministre de la santé compris, c'est de voir cette affaire de médicament antidiabétique dégénérer et mettre à mal l'ensemble de la politique du médicament en France. Sur ce plan, certains commentaires commencent à évoquer le Prozac qui, à l'instar du Mediator, serait parfois prescrit comme "coupe-faim", donc hors indications. Mais si l'analogie Mediator/Prozac mérite réflexion, c'est moins pour cet usage inapproprié qu'en raison d'alertes qui, depuis des années, se multiplient concernant les antidépresseurs en général.

Inutile de revenir sur les conditions douteuses de mise sur le marché du plus connu d'entre eux, le Prozac. Inutile également d'insister sur ces études qui, publiées en 2008, montrent que les antidépresseurs ne sont guère supérieurs au placebo. Inutile surtout de rappeler l'"épidémie" de dépressions qui, entre 1980 et 1991, aurait soi-disant frappé 1 million de personnes en France. Toujours est-il qu'en 1995 et en 2006, peut-être intrigué par une telle "épidémie", le ministère de la santé a commandité des rapports sur la prescription-consommation de médicaments psychotropes en général, et d'antidépresseurs en particulier.

Rédigé par le psychiatre Edouard Zarifian, le premier rapport établit formellement une surconsommation d'antidépresseurs, évoquant à ce sujet "l'hypothèse (de) propriétés pharmacologiques méconnues (qui joueraient) un rôle dans la fidélisation des consommateurs". Quant à l'efficacité de ces médicaments pour la prévention du suicide, il note que "le taux de suicide augmente régulièrement (et que) la consommation d'antidépresseurs augmente également".

Établi en 2006 par un pharmacologue, Bernard Bégaud, et une psychiatre, Hélène Verdoux, le second rapport conclut : "L'analyse des prescriptions (de psychotropes) montre qu'il n'en est pas fait un bon usage en France" ; et, concernant les antidépresseurs, il souligne que, le plus souvent, leur prescription n'est pas adaptée et qu'elle instaure une dépendance préjudiciable. Ce dernier rapport n'a pas suscité davantage de réactions que le premier. Pire, deux ans plus tard, une responsable de l'Agence française de sécurité sanitaire et des produits de santé (Afssaps) déclare : "Il n'y a pas d'études sur l'utilisation (de ces antidépresseurs) en France ou sur un éventuel mésusage."

"SURMÉDICALISATION DU MAL-ÊTRE"


Durant l'été 2008 pourtant, une quinzaine de médecins lancent une campagne contre les antidépresseurs, estimant "urgent d'alerter l'opinion et les pouvoirs publics sur les dangers de cette surmédicalisation du mal-être". Pour toute réponse, le ministère de la santé s'emploie, l'été suivant, à supprimer du code de la santé publique l'obligation faite aux établissements de soin de "tenir compte des aspects psychologiques" des patients accueillis...

Mais, au mois de juillet 2010, en Vendée, un fait divers dramatique relance une nouvelle fois le débat sur le seul traitement médicamenteux de la souffrance psychique. Après s'être autoprescrit de la sertraline, un antidépresseur vendu sous le nom de Deroxat, un médecin généraliste tue femme et enfants et se donne la mort.

A cette occasion, on découvre qu'en 2001, aux Etats-Unis, une cour de justice a condamné le laboratoire SmithKline Beecham, propriétaire du Deroxat, à verser 6,4 millions de dollars aux proches des victimes d'un homme qui, consommant cet antidépresseur, avait tué toute sa famille avant de se suicider. David Healy, professeur de psychiatrie et de neuropsychopharmacologie à l'université de Cardiff, rappelle les risques encourus par la consommation de cette classe d'antidépresseurs : "En prenant ces traitements, beaucoup de gens deviennent hostiles, agressifs, suicidaires, perdent leurs inhibitions."

Le 20 décembre, interrogé au sujet du Mediator, le professeur Bernard Debré déclarait : "Ignorer, pour un politique, c'est une faute. Un ministre doit être responsable de son administration, quelle qu'elle soit. Il doit donc être au courant. S'il n'est pas au courant, c'est qu'il y a une faille dans la transmission." Face aux prescriptions démesurées d'antidépresseurs et aux risques redoutables qu'elles impliquent, tout le monde semble frappé par la passion de l'ignorance : pouvoirs publics, prescripteurs, consommateurs. Peut-on espérer comme effet secondaire de l'affaire du Mediator qu'elle mette un terme à cet aveuglement collectif ?

Pascal-Henri Keller, professeur de psychopathologie à l'université de Poitiers. Auteur de "Lettre ouverte aux déprimés" (Pascal, 2008).
 
Article paru dans l'édition du 24.12.10



Equanil : intérêt "faible", intoxications, mais 503 000 prescriptions par an
23.12.10 

C'est un cas d'école : un médicament posant de graves problèmes en cas d'absorption massive. Cela a amené l'Agence française de sécurité sanitaire des produits de santé (Afssaps) à restreindre ses indications, mais il est toujours sur le marché. Commercialisé sous le nom d'Equanil par Sanofi-Aventis, le méprobamate a un service médical rendu jugé "faible" et fait l'objet d'un suivi national de pharmacovigilance.

Cet anxiolytique apparaît sur le marché français en 1956. Il a été largement utilisé pour traiter l'anxiété, mais aussi les difficultés à s'endormir, les contractures musculaires douloureuses et comme aide au sevrage chez les personnes alcoolo-dépendantes. En novembre, la commission de la transparence de la Haute Autorité de santé a rappelé que ce produit a été donné, hors des indications de l'autorisation de mise sur le marché, pour la maladie d'Alzheimer et les épisodes dépressifs.

Or les intoxications au méprobamate ne sont ni rares ni bénignes. Elles peuvent aller jusqu'au coma profond avec défaillance cardiaque en cas d'ingestion d'une dose importante. "Cela fait vingt ans que nous disons qu'il faut retirer l'Equanil du marché", s'emporte un médecin d'un centre régional de pharmacovigilance, qui ne souhaite pas être identifié.

"UNE HISTOIRE FRANÇAISE"

Depuis sa mise sur le marché, Sanofi-Aventis a rapporté 308 cas d'intoxication au méprobamate, parmi lesquels 100 surdosages, dont au moins 86 sont intentionnels et 77 ont entraîné des comas. L'Afssaps parle de "problème majeur" et a saisi les centres antipoison en 2004.

Pour Hélène Verdoux, professeur de psychiatrie à l'université Bordeaux-II, le méprobamate et sa famille représentent "des attentats à la santé publique" et "font partie des produits les plus dangereux, alors qu'il existe des alternatives (les benzodiazépines) ayant un profil bénéfice-risque plus favorable. On se demande pourquoi ils sont encore sur le marché."

En décembre 2000, l'Agence a entrepris une réévaluation des spécialités contenant du méprobamate. Elle a restreint, en février 2006, l'indication de l'Equanil en comprimés et de ses génériques à "l'aide au sevrage chez le sujet alcoolo-dépendant lorsque le bénéfice-risque des benzodiazépines ne paraît pas favorable". En 2009, Sanofi-Aventis a notablement diminué le nombre de comprimés par boîte. La notice du produit a été modifiée et les professionnels de santé ont été informés des changements par le laboratoire.

Selon des données de 2010, il y a eu, en un an, quelque 503 000 prescriptions d'Equanil en France, la forme injectable n'en représentant que 1 000. Président de la commission du médicament à l'Assistance publique-Hôpitaux de Paris et exerçant depuis de nombreuses années diverses fonctions dans des commissions de l'Afssaps, le professeur Jean-François Bergmann reconnaît les difficultés à faire disparaître le méprobamate du marché : "C'est une histoire française. Les autres pays d'Europe ne veulent pas de ce médicament. Le jour où sortira l'affaire de l'Equanil, les uns et les autres seront aussi mal à l'aise qu'avec le Mediator."

Sollicité par Le Monde, Sanofi Aventis n'a pas souhaité faire de commentaire.
Paul Benkimoun 


Psychiatrie : deux visions opposées
20/12/2010

Deux Sevres  |  Thouars

Décidément, la psychiatrie fait couler beaucoup d'encre. Après les critiques de Gaby Richon, ancien chef du service (NR du 14 décembre), le directeur Maurice Birée lui répond. Et le collectif de défense de l'offre de soins apporte à son tour sa pierre à l'édifice, partageant l'analyse... de Gaby Richon.

Pour Maurice Birée, « trois ans après son départ du centre hospitalier Nord Deux-Sèvres, le Dr Gaby Richon, continue à s'exprimer sur la psychiatrie hospitalière comme si, depuis trois ans, rien n'avait évolué. Et pourtant, les équipes en place ont continué à prendre en charge les patients, mais sans doute différemment ! Ainsi, la fermeture temporaire d'une unité d'admission s'explique non pas du fait d'un manque de personnel mais de nouvelles pratiques médicales permettant une meilleure prise en charge du malade et de réduire de ce fait les durées de séjour. Ainsi, la réflexion sur le bassin thérapeutique se poursuit dans le cadre du projet de pôle aquatique avec les partenaires thouarsais (communauté de communes) et avec les kinésithérapeutes (projet AMAT). Avec une équipe médicale désormais solidement reconstituée et des équipes soignantes bien remotivées, le temps de la réflexion collective et constructive est arrivé pour élaborer un projet médical, soignant et immobilier de psychiatrie. »

Situation dégradée '' selon le collectif

On s'en doute, le collectif ne partage absolument pas cette vision : « Après avoir dit aux Thouarsais opposés au site unique qu'ils ne l'intéressaient pas (NR du 30 novembre), le directeur du centre hospitalier Nord Deux-Sèvres (CHNDS) vient maintenant leur dire que pour compenser l'éventuel départ des services à Faye-l'Abbesse, il allait loger la psychiatrie dans les locaux laissés vacants. Pour être crédible, la direction de l'hôpital aurait dû maintenir les effectifs de psychiatres et d'infirmiers, améliorer les conditions hôtelières et les équipements nécessaires à son développement. Aujourd'hui, comme pour d'autres services rattachés au site de Thouars, la situation de la psychiatrie est nettement dégradée et conforme à l'analyse que vient d'en faire le Docteur Richon, ancien chef du service. Le rattachement du secteur de Parthenay au Nord Deux Sèvres, pourtant inscrit dans le schéma régional d'organisation sanitaire 2 (SROS) puis dans le SROS3 n'a toujours pas été abordé. La psychiatrie mérite mieux que de vagues promesses non chiffrées, incompatibles avec un plan de financement du plateau technique unique qui hypothèque gravement l'avenir du CHNDS ».


Les Européens : heureux ou dépressifs ?
Par Pierre Jougla
24 décembre 2010 

La santé mentale reste encore un sujet largement tabou dans nos sociétés. Or cette question touche un grand nombre de citoyens : selon certains sondages les problèmes de fragilité mentale auraient concerné pas moins d’un Français sur deux au cours de leur vie. Autre chiffre fourni par la Direction de la Recherche, des Etudes, de l’Evaluation et des Statistiques (France), les secteurs de psychiatrie générale avaient suivi, en 2000, 1 150 000 patients, soit 62 % de plus qu’en 1989.

Un sujet capital auquel s’est intéressée la Commission Européenne et plus précisément la Direction Générale de la Santé et des Consommateurs (terrain réalisé en face-à-face du 26 février au 17 mars 2010, auprès d’un échantillon de 26 800 citoyens de l’Union Européenne). Délits d’Opinion et Euros du Village se sont penchés sur ces résultats.

Un verre à moitié plein…

Les Européens ont tout d’abord été interrogés sur la fréquence des émotions positives qu’ils ont ressenties au cours du mois précédant l’enquête : une majorité se disent heureux (61%), calmes et sereins (59%), pleins de joie de vivre (59%) et d’énergie (51%) la plupart du temps voire tout le temps. Les Finlandais et les Néerlandais se montrent les plus positifs (ils l’étaient déjà en 2006) sur ces dimensions. Les Français se démarquent peu si ce n’est qu’ils se disent plus volontiers heureux tout le temps (19%, pour 12% en moyenne).

…ou à moitié vide ?

Pour autant, ces émotions (bonheur, calme et sérénité, joie de vivre et énergie) ne sont ressenties que quelquefois par environ un tiers des Européens, rarement par environ un dixième et jamais par moins de 5%.

En outre, les Européens sont moins nombreux à dire ressentir ces émotions la plupart du temps voire tout le temps qu’en 2006 : -4 points sur le bonheur, la joie de vivre et l’énergie. Ces émotions sont aujourd’hui davantage ressenties de temps en temps.

Interrogés ensuite sur les émotions négatives qu’ils ont ressenties au moins quelques fois au cours du moins précédant l’enquête, les Européens confirment un constat inquiétant : un quart (25%) disent s’être sentis tellement malheureux que plus rien n’arrivait à leur remonter le moral. Un tiers (33%) disent s’être sentis démoralisés et déprimés, une majorité épuisés ou particulièrement tendus (respectivement 52% et 56%) et près des trois quarts (73%) fatigués. Entre un cinquième et un tiers des répondants disent aussi avoir parfois ressenti ces émotions négatives, toutes en hausse d’un à cinq points en 4 ans.

Les Grecs et les Italiens sont proportionnellement plus nombreux à exprimer des émotions négatives.

Sending out an SOS

15% des Européens ont cherché l’aide d’un professionnel pour un problème psychologique ou émotionnel au cours de l’année précédant l’enquête. La plupart d’entre eux se sont adressés à leur médecin généraliste (11%, en hausse de deux points), mais d’autres recours sont sollicités, notamment un(e) pharmacien(ne) (3%), un(e) psychologue (2%), un(e) psychiatre ou un(e) assistant(e) social(e) (1%).

C’est en Roumanie qu’on se tourne le plus vers un professionnel : 35% (+5 points), tandis qu’en Bulgarie (6%, -10 points), ou en Grèce (7%, -6 points) cette pratique redevient marginale.

Qu’on le voie comme une bonne chose (acception d’une difficulté et recherche d’assistance) ou une mauvaise (signe d’une plus grande détresse personnelle à l’échelle du pays), reste que le recours à un professionnel croît fortement et atteint de forts taux au Portugal (21%, +5 points), en Belgique (18%, +6 points), ainsi qu’en Espagne et en Lettonie (17%, +7 points). La France est aussi au dessus de la moyenne européenne : 17%, en hausse de 3 points en quatre ans.

Concurremment, 7% des Européens ont pris des antidépresseurs au cours de l’année précédant l’enquête. Localement, c’est le cas d’un Portugais sur 6 (15%) et d’un Lituanien, Maltais ou Français sur 10 (11% en Lituanie, 10% en France et à Malte).

A l’échelle Européenne, on notera que la consommation d’antidépresseurs est plus importante parmi les femmes, les personnes vivants seuls, les chômeurs, les retraités, et les plus faibles revenus.

Les premières causes de la prise d’antidépresseurs sont la dépression (51%) et l’anxiété (47%). Mais 16% les utilisent pour combattre des douleurs chroniques, et 8% pour améliorer leurs performance (surtout dans les pays qui sont devenus de nouveaux membres de l’UE en mai 2004 ou janvier 2007 : 16%, pour 5% dans les pays de l’Europe des Quinze).

Mens sana vs Corpore sano ?

Si les émotions que ressentent les Européens ne dressent pas un portrait particulièrement reluisant de la santé mentale du vieux continent, les problèmes d’ordre physique semblent davantage les handicaper au quotidien. 46% disent en effet avoir parfois accompli moins de choses qu’ils le souhaitaient au cours du mois précédant l’enquête à cause d’un problème émotionnel (dépression, angoisse), pour 58% à cause d’un problème de santé physique. De là à dire que les Européens somatisent…

Retrouvez les Euros du Village sur : http://www.eurosduvillage.eu

La mesure de la délinquance juvénile
Par CORINNE BENSIMON

Sociologue, Laurent Mucchielli, est directeur de recherches au CNRS. Auteur, avec Véronique Le Goaziou, de la Violence des jeunes en question (Champs social Ed., 2009), il anime un site d’analyse sur la délinquance et la justice (1).

«Je me suis toujours intéressé aux phénomènes de déviance. Après mon entrée au CNRS, en 1997, j’ai travaillé notamment sur la délinquance juvénile, interpellé par la distance croissante entre les résultats de recherche et les discours dominants.

«1997 est l’année où Jospin, Premier ministre, fait de la sécurité sa priorité, avec le chômage. La pensée sécuritaire s’impose : "Les jeunes sont de plus en plus violents ; autrefois, c’était les garçons, à présent, c’est aussi les filles ; autrefois seulement les villes, à présent aussi les campagnes. C’est la faute aux parents, à l’école, à la justice, laxistes." Ce discours décadentiste trahit une société en panne de projet. Mais quelle est sa part de vérité sur la délinquance ?

«Pour le savoir, j’ai compilé, avec Véronique Le Goaziou, trois types de données. Historiques, d’abord. Remontant aux années 60, nous découvrons que les "blousons noirs" suscitent des discours dénonçant une violence "nouvelle" de jeunes agissant en bande, auteurs de viols collectifs. En 2001, on dira pourtant que les "tournantes" sont inédites… (1)

«Ensuite, sur les chiffres, nous ne nous sommes pas contentés des statistiques de police qui comptent seulement les procès-verbaux. Nous avons étudié les enquêtes anonymes réalisées auprès d’échantillons représentatifs de la population, demandant aux gens s’ils avaient été victimes ou auteurs de violences, vols, etc.

«A notre surprise, ces enquêtes révèlent une stabilité des actes de délinquance, alors que les procès-verbaux dressés par la police à l’encontre des mineurs ont été multipliés par 2,5 au cours des trente dernières années.

«Conclusion ? Ce qui a évolué, ce n’est pas la délinquance mais le code pénal (durci) et le recours (croissant) à la procédure judiciaire pour des faits - insultes, bagarres, dégradations - gérés auparavant par les parents, voisins, enseignants, etc. Ce ne sont pas les jeunes qui ont changé mais les adultes et l’environnement social marqué par un délitement des solidarités de proximité (équipes d’enseignants, familles, etc.).

«A présent, je travaille sur l’évaluation des politiques de sécurité, par exemple la vidéosurveillance.»

(1) www.laurent-mucchielli.org


vendredi 24 décembre 2010

Société
La solitude, un mal discret partagé par 4 millions de Français
22/12/2010

Témoignage

Grande cause nationale 2011, la solitude touche un Français sur dix, selon la Fondation de France. Micheline, 65 ans, s'est confiée à Libération.fr.

Par ANGELA BOLIS


«Pouvez-vous imaginer ce que ça fait, de ne voir absolument personne pendant un mois?» Micheline Pierre, 65 ans, semble ne pas y croire elle-même. C’était pendant les grandes vacances. Comme elle se déplace difficilement, elle sort très peu du 12e étage de sa «tour» de Colombes (Hauts-de-Seine). L’épicier, qui envoie d’habitude ses enfants pour lui livrer de la nourriture, était fermé. Pendant trois semaines, elle n’a pas mangé.

Voilà dix ans qu’elle s’est peu à peu laissée envahir par cette solitude. Avant, elle était «très famille», avait un mari, deux enfants, un travail dans un cabinet de notaire. Puis elle a divorcé, a pris sa retraite, ses parents et son frère sont morts, ses enfants sont partis en Ecosse et dans le Sud de la France. Tous ses liens ont fini par s’étioler. «Quand j’ai eu des problèmes d’argent, je suis descendue d’un étage… Mes collègues et mes amis ont lâché le contact.»

Il y a quelques mois, Micheline est passée au JT de TF1. Elle a alors reçu une quinzaine de lettres de ses anciennes relations, qui n’avaient pas donné de nouvelles depuis dix ans. «Comme je suis passée à la télé, ils ont dû penser que j’étais devenue riche, fréquentable… Mais le lendemain, tout redevient aussi vide.»

Le plus insupportable, pour Micheline, est cette indifférence ordinaire qu’elle ressent dans l’ascenseur, dans la rue, dans les commerces. «Quand je sors, les voisins me disent à peine bonjour, pas un sourire. Je prend le taxi, mais ils ne discutent plus, ils écoutent la radio. A la banque, on me demande ma carte d’identité… ou on parle à des machines.»

«L’esprit de Noël»

Lorsqu’elle s’est cassée le bras, elle est restée près de deux heures par terre devant chez elle. Les voisins ont fini par l’entendre et appeler les secours, mais ils ne sont pas monté la voir. «La solitude, il faut vraiment y passer pour comprendre ce que c’est: pas de coup de fil, personne qui sonne à la porte, plus personne qui vous regarde. Je comprend que certains en arrivent au suicide.»

« A Noël, je suis tellement dégoûtée que je me mets dans mon lit, devant la télé. Quand ça ne va vraiment pas, je prends un antidépresseur et je dors, beaucoup.» Depuis dix ans, les fêtes de fin d’année sont particulièrement difficiles à traverser. Pour Micheline, les gens ont perdu «l’esprit de fête de Noël». Elle se souvient de ses réveillons avec toute sa famille et sa belle-famille, parfois même le prêtre, qui venait chez elle en compagnie de vieilles dames seules. Du sapin, de la crèche, de la dinde. «A l’époque, ça aurait été une honte si je n’avais pas invité ma mère à Noël ou si je l’avais mise en maison de retraite. Aujourd’hui, les gens ne peuvent plus se passer de foie gras… Mais de leur famille, si!»

Cette année, les choses ont changé. Ce 24 décembre, Micheline fête le réveillon avec les bénévoles de la société Saint-Vincent de Paul. «Et pas seulement des personnes âgées: il y a des gens de 40, 50 ans qui sont seuls aussi!», s’étonne-t-elle.

L’association porte, avec 24 autres, la «grande cause nationale» de l’année 2011. Son président, Bruno Dardelet, entend «sensibiliser la France à plus de fraternité. Nous avons perdu le lien social. Alors qu’il suffit d’un geste, d’un sourire, de quelques mots pour donner un peu de bien-être à une personne seule.»


Écrire sans stress
Avec un machin de ce genre dans la main ?

Rédigé par Clément S
23 décembre 2010


Mesurer le stress lorsque l'on écrit et parvenir à le réduire n'a rien d'un exercice de science-fiction. À l'université de technologie de Deft, ces notions sont devenues une réalité. Une réalité prototypesque, mais une réalité.


Un étudiant de l'établissement situé aux Pays-Bas vient de décrocher son doctorat pour ses recherches sur un stylo. En cette époque de tablette tactile et autres épopées numériques, l'étudiant s'est dit que durant la classe, les élèves ne tripotent leur stylo qu'au moment où ils sont anxieux. Bilan des courses, il a créé un modèle en mesure de quantifier le taux de stress, par un système d'électro-aimants situés à l'intérieur.

Ce qui permet de mesurer le taux de stress, comme l'ont montré les expériences. Concrètement, la bestiole détecte les mouvements rapides associés à une certaine tension que l'on évacue, et la plume devient alors plus difficile à manier. Ce qui inciterait alors les utilisateurs à écrire de façon plus détendue, pour retrouver une écriture plus fluide.

Cependant, les résultats ne sont pour le moment pas des plus convaincants : seuls 5 % des utilisateurs qui ont été informés de leur taux de stress directement ont eu une baisse de leur rythme cardiaque - contre aucune réaction pour ceux qui n'avaient pas l'information. Cependant, les utilisateurs étaient conscients de ce qu'ils étaient surveillés, en quelque sorte, et ont assuré qu'ils ne se sentaient pas du tout moins stressés.

Le gadget n'est pour le moment pas mis en vente.
Plus d'informations sur le site de l'université

L'hôpital Psychiatrique reçoit trois malades par jour
23/12/10

Luanda - L'hôpital psychiatrique de Luanda reçoit, ces derniers temps, dans les services d'urgence, une moyenne de deux à trois malades par jour, en majorité jeunes, avec des tendances suicidaires.

Se confiant à l'Angop, en marge des célébrations du 22 décembre (Journée nationale du Malade Mental, le chef des services d'urgence et d'assistance médicale de l'hôpital, Jaime Sampaio, a indiqué que la plupart des cas sont motivés par des questions de la passion.

Le médecin a fait cas de conflit amoureux, des problèmes conjugaux, des relations non correspondant aux attentes et des cas d'adultère comme les principales raisons pour les tentatives de suicide, surtout pratiquée par des personnes de 17 à 45 ans.

Selon lui, les problèmes issus de l'usage abusif de boissons alcooliques et d'autres d'abus d'alcool, les problèmes sociaux tels que le manque d'emploi, conflits familiaux, le manque d'affection sont d'autres facteurs qui conduisent les gens, surtout les jeunes, à opter pour le suicide.

"Nous assistons avec une grande tristesse, les familles à apporter leurs proches pour tentative de suicide, ainsi que des cas dont les patients arrivent à la psychiatrie en provenance d'autres services hospitaliers avec des blessures physiques et psychiques, pour tentative de suicide, une moyenne de deux à trois cas par jour", a-t-il déploré.

Le spécialiste a indiqué les psychoses symptomatiques, causées par le paludisme et les séquelles de la méningite, ainsi que l'épilepsie, maladie célébrale caractérisée par des syncopes convulsives, traumatismes cérébraux, dépressions, stress et l'utilisation excessive d'alcool et d'autres drogues comme d'autres pathologies majeures présentées par les patients arrivant à l'hôpital.

Jaime Sampaio a exhorté la population, notamment les jeunes, à avoir un comportement décent durant les fêtes de fin d'année et à éviter les excès, en vue de prévenir les éventuels cas d'accidents, de changement de leur cadre psychique, agressions physiques, désordre public, entre autres anomalies causées par la consommation excessive de boissons alcooliques.

"En cette période des fêtes, je conseille les jeunes à réfléchir sur les conséquences de l'excès, à être plus modérés dans leurs actions, à donner plus de valeur à la vie, à avoir plus d'amour pour les autres et à être dignes de vivre dans une société qui se veut pacifique, juste et bonne pour tout le monde", a souligné le responsable.

Sur l'activité de la Journée du Malade Mental, la date à laquelle l'hôpital fait coïncider avec la fête de Noël pour les patients hospitalisés dans cet établissement, le médecin a déclaré que cette habitude de célébrer l'anniversaire remontait de 15 ans.


jeudi 23 décembre 2010

Camarades du “Figaro”, encore un effort pour la féminisation des noms de fonction
Retraçant le parcours de feu Jacqueline de Romilly, qui fut une figure de proue du féminisme en devenant la première femme à forcer les portes de nombreuses institutions jalousement gardées par les mâles, Le Figaro du 20 décembre ne sait plus à quel saint se vouer en matière de féminisation des noms de fonction : s’il la présente comme “ambassadrice” de la Grèce antique (alors qu’il aurait pu choisir plus classiquement ambassadeur), il la voit, en revanche, “auteur” (et non pas auteure ou autrice) de nombreux ouvrages, ce qui donne cette jolie phrase assez acrobatique : “Deuxième femme élue sous la Coupole, l’auteur de L’Enseignement en détresse se rattrapa en étant la première à y siéger effectivement, assidue aux séances de rentrée, aux élections et à la commission du dictionnaire.”

L’auteur, substantif masculin, se voit doté d’une épithète et d’un participe au féminin (première et assidue), au mépris du purisme grammatical mais grâce à une belle syllepse de genre doublée d’une ellipse de femme (après première).

Nous ne savons pas ce que l’intéressée en aurait pensé, elle qui était plutôt conservatrice en matière grammaticale et orthographique, mais à cette occasion Le Figaro aurait pu franchir le pas et se mettre à la… auteure.
Vivrons-nous jusqu'à cent ans ?

Un article de Population et sociétés, revue de l'Institut national d'études démographiques, revient sur l'évolution de l'espérance de vie.

On sait que, lors du conflit sur les retraites, Nicolas Sarkozy n'a pas hésité à dire: "Les lycéens d’aujourd’hui, il y en aura un sur deux qui vivra jusqu’à 100 ans". L'argument ne vaut guère, mais sa prémisse n'était pas non plus de bonne facture.

Les deux auteurs de l'article, Jacques Vallin et France Meslé, le concluent en effet ainsi : «Il est très probable que l’espérance de vie dépasse un jour 100 ans, mais il est déraisonnable d’affirmer que ce sera précisément le cas de telle ou telle génération déjà née».
Psychologie et Méditation
L'écoute guérit : pour un nouvel espace thérapeutique

Aujourd'hui la méditation est reconnue comme un outil thérapeutique à part entière. Encore faut-il engager une réflexion solide sur la rencontre entre la psychologie occidentale et la vision contemplative développée par la méditation bouddhiste. Comment ces deux approches peuvent-elles se rejoindre pour guérir la souffrance ? Un pont entre la présence ouverte et une écoute authentique est bénéfique à tout travail avec l’esprit humain. Parce que l’écoute guérit, la méditation alliée à la psychologie offre un nouvel espace thérapeutique, hors de tout dogmatisme théorique ou inscription religieuse.

Un sujet distribué. Lacan, Bouddha, Varela

Un incroyable article, d'une grande finesse de compréhension et d'analyse des enjeux qui sont les nôtres dans le dialogue de la Psychanalyse et du Bouddhisme, nous a été adressé par Marie-Anne Paveau. Madame Paveau, professeur en sciences du langage à l'université Paris XIII, a assisté au colloque du 27 novembre, dont elle rend compte ici avec une profondeur dont les membres de Jeunes&Psy ne peuvent que s'inspirer ! En la remerciant, car les pistes nouvelles qu'elle ouvre prolongent notre réflexion et mèneront à de futurs travaux.

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Neurosciences et Psychanalyse - Plasticité et Homéostasie - L'émergence de la singularité - François ANSERMET, Pierre MAGISTRETTI - 58mn

A voir et écouter ici
CŒUR - L’amour rend vraiment aveugle (Slate.fr)

La sagesse populaire ne l’entendait (ou ne le voyait) sûrement pas sous cet angle. Une anecdote danoise, racontée par le blog scientifique Globule et Télescope du site Slate.fr, vient pourtant confirmer que l’amour rend aveugle… au sens propre. Un Danois de 66 ans s’est en effet rendu compte que quand il ”a un orgasme en faisant l’amour, il devient subitement aveugle de l’œil gauche, tout en continuant à y voir de l’autre côté. La cécité disparaît spontanément au bout de quelques minutes”.

D’abord fort intrigués par ce symptôme inhabituel, les médecins finissent par trouver d’où vient l’aveuglement de l’homme, une cause guère poétique : c’est le cholestérol qui lui bouche les carotides, surtout du côté gauche. L’amour rend donc bien aveugle, mais seulement quand on mange trop gras.




L’angoisse atomique
article paru dans Politique hebdo N° 70, jeudi 15 mars 1973.
Il y a des images qu'on oublie pas : celles d'Hiroshima mon amour, celles du documentaire de P. Watkins, La bombe (The Wargame), qui nous montrait ce que serait Londres quelques minutes après une attaque nucléaire : villes rasées, immeubles en ruines, monceaux de corps alignés le long des rues, méconnaissables, cadavres calcinés; blessés hurlant, avec les cheveux et la peau qui s'enflamment…

Ce n'est pas par hasard si les premiers contingents de la nouvelle gauche anglaise et américaine se sont formés lors de ces manifestations contre les armes nucléaires et, si des thèmes aussi rebattus que “la pollution “, l'”environnement” sont aussi parlants, même aux jeunes les plus dépolitisés, ou si tant d'autres jeunes, aux Etats-Unis, depuis l'épopée de Ginsberg et la beat-generation quittent le confort de l'American Way of life, tournent le dos à la civilisation et prétendent créer - comme dans les classiques de science-fiction d'Asimov - une nouvelle “fondation”, c'est à dire un nouveau monde, par-delà la peur, la souffrance inutile et la cruauté. [...]

Cette angoisse de la mort atomique qui a ébranlé l'Amérique nouvelle - depuis le poème de Gregory Corso, écrit en calligramme en forme de bombe, jusqu'à l'orage électrique de Hair - ne touche pas seulement la jeunesse des pays capitalistes. La jeunesse soviétique présente les signes d'une même angoisse. L'affaire des fusées de Cuba, qui faillit déclencher un conflit entre l'URSS et les Etats-Unis fut l'une des causes de la chute spectaculaire de popularité de Khrouchtchev et - comme les poètes beatnicks - les poètes soviétiques ont aussi parlé. Voznessensky (1), par exemple écrit ” Je ne suis pas pessimiste. Mais lorsque, couché sur l'herbe, j'embrasse une fille, je ne peux m'empêcher de penser que l'herbe est empoisonnée par les retombées atomiques ” et il raconte qu'en 1962, au moment de l'affaire des fusées, beaucoup de filles russes qui n'avaient jamais fait l'amour ne voulaient plus attendre car elle pensaient que c'était “leur dernière chance “. Il écrira même un poème sur Marylin Monroe qui reprend le même thème : elle se suicide parce que la menace d'une guerre nucléaire rend la vie invivable et absurde.

Aujourd'hui, il semble que cette peur tende à se généraliser: ce ne sont plus seulement les jeunes, les poètes beatnicks américains ou les anti-conformistes soviétiques qui l'expriment : elle est là, tapie dans l'ombre, prête à surgir dès qu'on parle de construire une centrale nucléaire. Le fantôme de la Bombe crève les écrans de cinéma et s'identifie, dans la société moderne, à l'image même de l'Apocalypse.

En dehors du livre de Franco Fornari, “Psychanalyse de la situation atomique“  (2), psychanalyste militant qui, joignant l'acte à l'écrit, fut l'un des protagonistes de la campagne anti Bombe-H en Italie, et de quelques études partielles, nous ne possédions encore aucune étude complète et documentée de cette angoisse atomique et de la peur des centrales nucléaires. aussi faut-il souligner l'intérêt du livre que Colette Guedeney et Gérard Mendel ont consacré à ce sujet (3).

Ce travail est né d'une rencontre entre deux psychanalystes. Colette Guedeney a travaillé six ans dans le service de Radio-Protection d'un “pays de la communauté européenne” et Gérard Mendel est l'un de ceux qui ont le plus fait pour décrire la sociogénèse, c'est à dire pour confronter la psychanalyse aux phénomènes collectifs. - sociaux et politiques - comme en témoignent ses précédents ouvrages, notamment La révolte contre le père, la Crise des générations et l'Anthropologie différentielle (4). Le projet des deux auteurs est vaste : il s'agit de comprendre les liens étroits qui unissent les fantasmes liés à la bombe atomique et les représentations archaïques de l'inconscient. [...]

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GIZMODO

La boite à musique ruban de Moebius

05 déc 2010

Vi est une jolie jeune femme. Elle est mathématicienne. (Oui, on peut être jolie et mathématicienne. Je n’y croyais plus.) Elle aime tout ce qui fait du bruit et forcément quand elle a reçu un kit pour fabriquer soi-même sa boite à musique, elle a été un peu au-delà du manuel et s’est fabriquée un ruban de Moebius musical.

Pour ceux qui l’ignorent, le ruban de Moebius est une boucle avec un demi-tour. Ce ruban a la particularité de n’avoir qu’une seule face. En utilisant un  ruban de boite à musique on peut ainsi comprendre phoniquement le fonctionnement du ruban. Tout d’abord le morceau est lu à l’endroit, après un tour complet, la musique reprend au début mais à l’envers, avant de reprendre à l’endroit. Si c’est encore un peu confus, la vidéo vous aidera à mieux comprendre.

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La guérison psychique, même sur le tard
Par Pascale Senk
13/12/2010

L'âge n'est plus un obstacle à l'entrée en thérapie. Les plus de 50 ans sont de plus en plus nombreux à franchir le pas.

C'est à l'aube de ses 62 ans qu'Hélène a éprouvé «une intense sensation de vide». «Un vertige, autant à l'intérieur qu'à l'extérieur de moi, décrit-elle. En quelques mois, j'étais partie à la retraite, j'avais rompu avec mon compagnon, et mes deux parents sont décédés à quelques semaines l'un de l'autre. Ne voulant pas peser sur mes enfants, je ne savais plus à quoi me raccrocher .» Orientée par une amie, Hélène a commencé une psychothérapie analytique sous forme d'entretiens hebdomadaires d'une heure. Un an après, elle mesure les apports de ces séances : «La thérapie m'a permis de régler une succession très difficile et de trouver enfin ma place dans ma famille. Mais elle m'a apporté bien plus : moi qui ne cessais de dire “c'est trop tard” dès qu'une opportunité se présentait, je m'étonne de découvrir encore des choses nouvelles sur moi, et sur la vie.»

Il semble donc bien loin ce temps où Freud* n'hésitait pas à déclarer : «L'âge des malades entre en ligne de compte lorsqu'on veut établir leur aptitude à être traités par la psychanalyse. En effet, les personnes ayant atteint ou passé la cinquantaine ne disposent plus de la plasticité des processus psychiques sur laquelle s'appuie la thérapeutique - les vieilles gens ne sont plus éducables et, en outre, la quantité de matériaux à déchiffrer augmente indéfiniment la durée du traitement.»

Aujourd'hui, peu d'aventures semblent impossibles aux baby-boomers. Et la psychothérapie est une de celles qui les attirent de plus en plus, ainsi que l'observent les professionnels de la psyché. Beaucoup l'affirment : leur clientèle vieillit sensiblement et il est désormais fréquent de voir arriver pour une demande de première prise en charge hommes et femmes de 55, 60… voire 70 ans.

Pour Gonzague Masquelier, psychothérapeute et directeur de l'École parisienne de Gestalt, plusieurs facteurs expliquent l'arrivée en nombre des quinquas et plus dans les cabinets de psy : «Les médias ont répandu l'idée qu'une psychothérapie n'est plus réservée aux personnes souffrant de pathologies lourdes, mais permet aussi de développer du mieux-être ; autre facteur, économique cette fois-ci : les seniors peuvent généralement se permettre la dépense de 60-70 euros par semaine nécessaire au processus.»

Nouveau départ

Un élément déterminant concerne aussi l'offre thérapeutique. Il y a trente ans, la psychanalyse détenait le monopole du marché et rechignait à accueillir des patients de plus de quarante ans car les années à passer sur le divan s'annonçaient nombreuses. Aujourd'hui, de nombreuses thérapies brèves sont arrivées à maturité et permettent à tout un chacun d'entreprendre un travail sur soi qui n'excédera pas deux ou trois ans. La démarche s'entreprend le plus souvent à la faveur d'une crise familiale ou de couple. «J'accueille des maris et femmes qui, après des décennies de vie bien organisée chacun de leur côté, se retrouvent à la retraite à devoir cohabiter des journées entières et ont du mal à s'y retrouver», explique Éric Trappeniers, directeur de l'Institut d'études de la famille à Toulouse. Mais ce psychothérapeute familial observe aussi la demande d'enfants de plus de 40-50 ans d'entreprendre des séances avec leurs parents âgés. «Le fait de devenir eux-mêmes parents, voire grands-parents, réveille des non-dits ou des rancœurs dont ils veulent désormais se débarrasser.»

Ainsi, dans le cas de Pascale, 57 ans, c'est l'anorexie de sa fille aînée qui a fait déclic : «Le personnel soignant de l'hôpital où elle était prise en charge m'a suggéré de me faire aider. Aujourd'hui, j'ai l'impression d'être morte à 50 ans, puis née une seconde fois grâce à la thérapie. Je vis à présent avec une intensité que je ne soupçonnais pas auparavant.»

Cette possibilité d'une nouvelle intensité de vie attire particulièrement les post-quinquas : l'évidence de pouvoir vivre encore vingt ou trente ans motive même ceux qui auparavant n'auraient pas osé franchir le pas. La psychothérapie moteur d'un nouveau départ ? «II est évident que le processus psychothérapeutique permet d'éveiller à un certain nombre d'éléments dormants, constate Éric Trappeniers : une envie de chanter ou de faire du piano refoulée depuis des décennies, la capacité à assumer son passé, et surtout l'urgence de trouver du sens pour le temps à venir. »

Gonzague Masquelier confie avoir ainsi accompagné une femme de 74 ans pendant quelques années. «Elle voulait réfléchir à sa vie. Toujours vierge à cet âge, elle n'avait jamais pu laisser s'épanouir de nombreuses facettes de sa personnalité. Un jour, je l'ai vu arriver à sa séance avec un grand sourire…, elle avait rencontré un homme et franchi le pas !» Et pour ce psychothérapeute, tel est bien le message délivré par la plupart de ces patients sur le tard : «Tout est toujours possible !»

* «La Technique psychanalytique», Sigmund Freud (1904), Paris, PUF, 1953.


«Ils veulent donner plus de vie aux années devant eux»
Claudine Badey-Rodriguez (DR).

INTERVIEW - Claudine Badey-Rodriguez est psychothérapeute et auteur de J'ai décidé de bien vieillir (Éd. Albin Michel).

LE FIGARO. - Quelle est selon vous la principale motivation de ceux qui entreprennent tardivement une psychothérapie ?

Claudine BADEY-RODRIGUEZ. - Le besoin de faire la paix avec soi. Ils ont vécu plusieurs décennies avec des troubles anxieux, des sentiments dépressifs ou un manque de confiance en eux. Ils s'en sont accommodés tant bien que mal, se sont dit qu'ils n'avaient pas le temps de s'en occuper, ont fait passer leur famille ou leur carrière avant leur mieux-être et un jour, ils arrivent dans nos cabinets en disant : «Stop ! J'ai assez vécu avec mes souffrances ! Je ne veux plus supporter tout cela.» Ils espèrent aussi profiter pleinement des trente ou quarante ans qui, selon les statistiques, leur restent. Ils veulent donner plus de vie aux années devant eux.
 

Quels éléments déclencheurs les confortent dans cette décision ?

Ce peut être soit une crise de couple ou un problème de santé, de travail… Mais je crois surtout que c'est l'avancée en âge, paradoxalement, qui donne les forces de se remettre en question. À partir de 50 ans, on peut se dire «maintenant, basta, j'ai le courage d'affronter les vieux démons du passé».

Des démons toujours actifs quel que soit l'âge ?


Oui, car le temps en matière de guérison psychique n'est pas un allié. Il ne peut arranger que quelques
difficultés de surface. S'il y a eu des traumatismes vécus dans la petite enfance, ceux-ci sont installés depuis cette période et provoquent des blocages et des mémoires émotionnelles dysfonctionnelles. Les dernières études ont prouvé que ces chocs affectifs sont réellement inscrits biologiquement et neurologiquement en nous. Il a même été considéré que les traumatismes non résolus favoriseraient la maladie d'Alzheimer, certains délires des personnes atteintes n'étant en fait que des reviviscences de ces expériences refoulées…

L'âge du patient implique-t-il de votre part une manière particulière de travailler ?

Il est certain que plus le patient est âgé, plus il est nécessaire de procéder dans un premier temps à un étayage rigoureux. Il faut d'abord travailler à renforcer les ressources dont il dispose pour bien asseoir sa structure intérieure, comme une maison dont on refait les poutres. À ceux qui arrivent depuis peu en thérapie, je demande souvent de me raconter dans un premier temps leurs réussites professionnelles ou amoureuses, de me parler des relations qui ont compté dans leur vie ou représentent toujours des appuis solides… Le but est d'éviter l'un des pièges de l'âge : la tentation du bilan négatif, de considérer toutes les années passées comme un gâchis, une source de remords et de regrets, parce que là on n'avance pas.

Pensez-vous que la psychothérapie aide à mieux vieillir ?

Impossible pour moi de dire le contraire ! Mais, outre la psychothérapie qui permet généralement d'en finir avec des troubles les plus gênants, je pense que des ateliers d'un week-end autour de thématiques telles que «Cultiver son optimisme» ou «Savoir construire des relations à tout âge» constituent une formule très adaptée aux seniors. Je me déplace beaucoup en province et constate que ce public en est très demandeur, car cela va vraiment dans le sens du développement des ressources de chacun. Ce sont des portes d'entrée au travail sur soi, mais plus légères. Et parfois cela amène à des déclics profonds qui donneront envie d'aller plus loin.