À 95 ans, le Belge Christian de Duve, prix Nobel de médecine, fait le choix de mourir
Le médecin et chimiste belge Christian de Duve, prix Nobel de médecine en 1974, est décédé samedi. À 95 ans, il a choisi le moment de sa disparition. L’euthanasie est autorisée en Belgique sous certaines conditions depuis 2002. « Ce que je viens de vous dire, c’est pour publier plus tard, quand je serai mort. Car je suis tout proche de la mort, le suis au bout du rouleau », confiait-il au journal belge « Le Soir » le 8 avril dernier. Le quotidien qui publie ce lundi l’interview posthume de celui qui était alors le dernier prix Nobel belge encore en vie témoigne : « L’homme qui réfléchit au sens de notre univers depuis désormais 30 ans nous annonce, avec une impressionnante sérénité et l’œil malicieux, qu’il a décidé que sa vie devait s’arrêter. » La décision, explique-t-il, avait été prise bien avant mais c’est un malaise survenu dans la nuit du 1er avril où il a passé plusieurs heures sur le sol, chez lui, sans pouvoir se relever qu’il interprète comme un signal. Ce sera l’euthanasie. Mais il devra survivre jusqu’en mai, jusqu’au retour des États-Unis de son fils Thierry, historien et philosophe de l’art. Ces 3 autres enfants sont prévenus – Anne, Françoise et Alain. Ce mois à attendre, à « survivre », il le mettra à profit pour prévenir ses amis, ses anciens collègues à l’Université catholique de Louvain (UCL), à la direction de l’Institut international de pathologie cellulaire qu’il a fondé en 1974 (Aujourd’hui Institut de Duve), aux États-Unis et faire ses adieux. « La mort, ce serait beaucoup dire qu’elle ne m’effraye pas, mais je n’ai pas peur de l’après car je ne crois pas. Lorsque je disparaîtrai, je disparaîtrai, il ne restera rien », confiait-il le 8 avril.