Les discussions actuelles au Sénat concernant la mise en place des Groupements Hospitaliers de Territoire et le retrait de l'amendement des groupes socialiste et communistes de la possibilité d'un GHT propre à la psychiatrie font craindre la fonte inexorable des moyens dédiés à la psychiatrie, enfants et adultes, sous couvert d'une pseudo-assimilation de la psychiatrie dans le système de santé global.
Cette abrasion de la spécificité des problèmes de santé mentale est sous-tendue par l'idée qu'il suffit de fondre les budgets de la psychiatrie dans le domaine général pour faire disparaître l'asile. Il se trouve que depuis 30 ans, les expériences de gestion des services de psychiatrie dans les Centres Hospitaliers Généraux ont fait la preuve de l'inadéquation de celle-ci. Les administrations se trouvent confrontés à une communauté médicale majoritairement composée par les services de médecine, chirurgie, obstétrique. Ces services sont en position de plus en plus difficile avec la rémunération liée à l'activité, qui n'est pas compatible avec l'ensemble des problèmes auxquels sont confrontés ces services.
Au lieu de poser le problème d'une inadéquation de ce type de financement, il est plus simple et humain de puiser dans le budget des services de psychiatrie, dont le financement est différent. Les services de psychiatrie ont un financement annuel, qui répond à la contrainte de répondre aux exigence de la politique de santé mentale. On voit ainsi des Hôpitaux dont le budget donné par l'Etat est de plus de 21 millions d'euros ne jamais faire apparaître la ventilation de ce budget sans que cela inquiète qui que ce soit. La tranquillité est obtenue dans la présentation d'un budget à l'équilibre, sacro-sainte garantie qui permet à cette gouvernance de persister et on le voit d'acquérir finalement des lettres de noblesse avec la généralisation de ce système sur une échelle nationale.