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Articles, témoignages, infos sur la psychiatrie, la psychanalyse, la clinique, etc.

dimanche 15 septembre 2013

Quand la psychiatrie vient au secours des migrants

L’ethnopsychiatre Claire Mestre a acquis une expertise éminente du traitement des traumatismes liés à l’exil, lors des consultations qu’elle mène en équipe à l’hôpital Saint-André.

Claire Mestre soigne les traumatismes par la parole et la médiation artistique.

Claire Mestre soigne les traumatismes par la parole et la médiation artistique. (photo guillaume bonnaud)


Une petite fille de 5 ans qui n’arrive pas à étudier. Le cas peut paraître usuel parmi les consultations d’un pédopsychiatre. Pourtant, l’un d’eux a envoyé l’enfant et sa famille - immigrés - auprès de Claire Mestre pour que l’ethnopsychiatre cerne les raisons de ce blocage.

La spécialiste les reçoit dans son bureau spartiate de l’hôpital Saint-André, à Bordeaux. Le vacarme qui monte du cours d’Albret et l’esthétique vieillissante du CHU ne prédisposent pourtant ni à l’écoute ni au calme. Mais c’est en faisant parler ces différentes personnes qu’elle parvient à les accoucher d’une vérité enfouie : une partie de la famille a été assassinée avec la complicité de l’autre. « L’opération a pris deux ans, résume Claire Mestre, pour finalement réussir à enlever cette chape de silence qui enserrait l’enfant. »



A livre couvert

LE MONDE | Par 


| Aline Bureau

"Et toi, tu y arrives ?""tu fais comment ?""qui le faisait chez toi ?""tu en as parlé avec tes parents ?""tes enfants le prennent comment ?""tu penses à bien ajuster le plastique ?". Ce n'est pas un sujet de magazine. C'est pourtant une question de société, une douleur secrète dont on parle à mi-mots. Pas une vieille discussion qui remonte au fond des âges obscurs pleine de sang, de peau, de quart de lune, d'amour maternel et d'hommes impossibles. Rien d'archaïque ni de charnel, là-dedans. Quoique. Quoique...
J'ai 40 ans et je ne suis pas foutue de couvrir convenablement les livres de mes enfants. Ça gonfle, ça coince, ça colle. Gondole, paperolle, ras-le-bol. Enfant, je n'ai jamais couvert mes propres livres. J'avais hâte de m'y mettre un jour. De perpétuer le geste. Couvrir les livres, c'est un baptême du plastique. Une ordalie : tu couvres bien, t'es un bon parent. "Nel mezzo del cammin di nostra vita mi ritrovai per una selva oscura, che la diritta via era smarrita." Dante avait vu juste : au milieu du chemin de ma vie, je me retrouve paumée, la voie n'est pas droite. Le papier plastique ondule furieusement du côté de l'Enfer. Chez d'autres, il a l'aplat lumineux du paradis.
J'AI RATÉ L'ÉPREUVE
Année après année, j'ai raté l'épreuve. Quelque chose clochait là-dedans, j'y retournais immédiatement. J'ai tenté de penser que j'avais la couverture postfigurative tendance déconstructiviste. Puis, j'ai décidé qu'être une bonne mère ne devait plus se réduire à des vignettes : la purée de brocolis au Baby Cook, la natation synchronisée dès 2 mois, le gâteau marbré apporté à l'école. Je n'essaie même plus. Nous sommes nombreux dans ce cas. Beaucoup de souffrances, beaucoup d'enfance. Il suffit d'en discuter pour s'en rendre compte.

"Le latin peut l'aider à se structurer"...

A l'affût de tout ce qui bouge, de l'école à la fac, par Véronique Soulé, journaliste à Libération.

"Le latin peut l'aider à se structurer"...

Février 2013 053
Jean-Baptiste Alméras, libraire parisien, a eu une super idée: publier, sans commentaire, les appréciations portées sur ses bulletins scolaires de la maternelle jusqu'en terminale. Le récit d'une incompréhension de 15 ans entre un élève qui s'ennuie à l'école et des profs qui lui demandent "efforts" et "régularité"
"Aime beaucoup à s'amuser", "Il est déjà en classe de neige !", "Sensible mais véritablegirouette""Peut mieux faire, très dispersé", "J.B. est presque sage !""S'amuse à nouveau. Infantile", "Oublie souvent son cahier. Ne fait rien. Un peu fantaisiste", "Attention ! On attend mieux"... 

Le rire malpropre de l'homme

LE MONDE | 29.07.2013
Par Sandrine Cabut
"On peut rire de tout, mais pas avec n'importe qui", prétendait l'humoriste Pierre Desproges. Quoique. Certains n'ont visiblement pas le choix, comme en témoigne le cas de Marcel, raconté par le neurologue Patrick Verstichel dans son ouvrage paru en mai Les Sens trompés (Belin, 160 p., 25 €). Depuis quelques semaines, cet homme a délaissé toutes ses activités de loisir et passe son temps à rire, quels que soient le sujet et ses interlocuteurs.
"L'examen se révèle particulièrement difficile, se rappelle le docteur Verstichel. A chaque question, le patient réagit comme s'il s'agissait d'une plaisanterie. Quand on lui demande son lieu de naissance, il est pris d'un fou rire, les larmes lui montent aux yeux, il étouffe pratiquement sous les hoquets, incapable bien sûr de répondre." Sa réaction sera identique quand le médecin lui annoncera qu'une intervention chirurgicale est nécessaire pour évacuer la volumineuse masse logée dans son cerveau. Le rire pathologique de Marcel était dû à un abcès dans le lobe frontal droit, consécutif à une simple infection dentaire.
Selon le docteur Verstichel, il existe un centre coordinateur du rire (au niveau du tronc cérébral), relié à diverses zones du cerveau intervenant dans les circuits émotionnels et moteurs. "Pour déclencher le rire, il faut une stimulation extérieure (...), précise-t-il. Les informations nerveuses créées par ces stimulations sont acheminées par les voies sensorielles jusqu'aux lobes frontaux. (...) Le lobe frontal droit est le plus sensible à l'humour, au paradoxe et à la métaphore, bien plus que son homologue gauche. Il joue un rôle de filtre, c'est-à-dire ajuste la réponse appropriée."
TUMEUR BÉNIGNE
Dans le cas de Marcel, l'abcès du lobe frontal droit a perturbé son rôle naturel de filtre inhibiteur. "Dès lors, toute situation et toute stimulation étaient considérées comme irrésistiblement drôles, et activaient la chaîne nerveuse de déclenchement du rire", conclut le neurologue.
De nombreuses pathologies atteignant le lobe frontal ou d'autres zones cérébrales profondes impliquées dans le circuit du rire peuvent s'accompagner d'hilarité anormale. Ainsi, un fou rire annonce parfois le début d'une attaque cérébrale... mais il est rarement diagnostiqué comme tel.
Tout aussi trompeuses sont les crises d'hilarité chez les nourrissons. Ces démonstrations spectaculaires de bonne humeur font en général le ravissement des parents. Mais, dans de rares cas, il peut en fait s'agir de véritables crises d'épilepsie dites "gélastiques", dues à une tumeur bénigne, l'hamartome hypothalamique.
Dans un registre proche, la propension maniaque aux plaisanteries et autres blagues de mauvais goût peut parfois témoigner d'une atteinte neurologique, au niveau du lobe frontal. Ce phénomène d'humour pathologique a été baptisé "witzelsucht". En 2005, des Taïwanais ont même décrit le cas d'un homme de 56 ans qui, après une hémorragie cérébrale, a développé ce goût immodéré pour les blagues à deux sous, associé à une hypersexualité. Tout un programme.

Le courant continu stimule les neurones

LE MONDE SCIENCE ET TECHNO | 

Des neurones.
Des neurones. | D.R.

 Une pile de neuf volts, deux électrodes : la neurostimulation peut commencer. Paulo Boggio, chercheur en neurosciences cognitives à l'université Mackenzie de Sao Paulo, module le courant, ne dépasse jamais les deux milliampères. La charge électrique vient chatouiller le crâne du sujet, la sensation est suave. Pourtant, le dispositif paraît rudimentaire, voire grossier. Le sujet porte de part et d'autre de la tête deux éponges découpées en carrés, accrochées à l'aide de bandes élastiques. Elles enveloppent deux fils électriques, ce sont en fait les électrodes. Imbibées de sérum physiologique, elles laissent passer le courant.

Recherches en psychanalyse


Recherches en psychanalyse est une revue semestrielle, fondée en 2004, émanant de l’Université Denis Diderot, Sorbonne Paris Cité.
Elle présente des contributions de recherches originales tant sur le plan théorico-clinique que sur celui, interdisciplinaire, des interactions de la psychanalyse avec d’autres champs du savoir et de la culture – sciences humaines, sciences exactes et médecine.

104 pages

Corps contemporain, corps politique ?

À PROPOS DE SURVEILLER ET JOUIR, ANTHROPOLOGIE POLITIQUE DU SEXE DE GAYLE RUBIN

Laurie Laufer

L'impasse du féminin : un héritage paternel ?

Mi-Kyung Yi

Derrière le feu

Nelly Lavilluniere et Pierre Bialès

L'instrumentalisation par la preuve du corps du réfugié

Élise Pestre

Les chemins d'endurance

DOULEURS PHYSIQUES ET PSYCHIQUES. QUEL RÔLE DANS LA PSYCHOGÉNÈSE ?

Monique Dechaud-Ferbus







Éléments pour une histoire de l’électricité et du cerveau en psychiatrie.

Annales Médico-psychologiques, revue psychiatrique
Available online 3 May 2013
Communication

Éléments pour une histoire de l’électricité et du cerveau en psychiatrie. Naissance et développement de la stimulation et de l’enregistrement électrique en neurophysiologie (Partie I)

Résumé

Dans la première partie de cet article, nous proposons d’analyser la naissance et le développement de l’électricité en neurophysiologie et en psychiatrie suivant deux perspectives, selon que l’on s’adresse à la stimulation cérébrale ou à l’enregistrement des activités électriques cérébrales. Nous proposerons ensuite d’associer à ces deux perspectives, deux paradigmes scientifiques différents de la neurophysiologie clinique : la stimulation au paradigme localisationniste et l’enregistrement au paradigme holiste.

Texte intégral ici

samedi 14 septembre 2013

Soins sans consentement : le Sénat adopte la proposition de loi Robiliard

 13/09/2013

Les sénateurs ont adopté ce vendredi en première lecture la proposition de loi des députés (socialistes) DenysRobiliard et Bruno Le Roux, qui modifie la loi du 5 juillet 2011 relative aux soins sans consentement en psychiatrie.
Le gouvernement avait engagé la procédure accélérée : deux dispositions concernant les unités pour malades difficiles et les irresponsables pénaux risquaient d’être automatiquement abrogées au 1er octobre 2013, sur décision du Conseil constitutionnel.
Cette PPL entérine un retour au droit commun pour les malades en UMDen abrogeant le statut légal de ces unités de soins intensifs. Elle maintient en revanche le régime dérogatoire pour certains irresponsables pénaux ayant commis des faits graves (passibles d’au moins 5 ans de prison pour les atteintes aux personnes, 10 pour les atteintes aux biens).

La lutte contre les sites Internet des anti-IVG s’organise

 13/09/2013

Pour contrer l’influence des sites anti-avortement, le Haut Conseil à l’égalité entre les femmes et les hommes (HCE/fh) recommande la création « d’un site Internetinstitutionnel dédié » à destination des femmes et des professionnels. LeHCE/fh a remis à la ministre des Droits des femmes son rapport ce vendredi.
Najat Vallaud-Belkacem, l’avait regretté en janvier dernier : « SurInternet, les associations comme le Planning familial ont perdu du terrain. La question qui se pose est celle du référencement » des sites sur le sujet. Elle avait alors cité l’exemple du site www.ivg.net.

La mortalité infantile a baissé de moitié dans le monde depuis 1990

13/09/2013

Selon un rapport publié parl’UNICEFl’OMS, la Banque mondiale et les Nations unies, le nombre de décès chez les enfants de moins de 5 ans est passé dans le monde de 12 millions en 1990 à 6,6 millions en 2012. Si des millions de vies ont été sauvées, l’UNICEF, par la voix d’Anthony Lake, son directeur exécutif, estime que « nous pouvons faire encore mieux. La plupart de ces décès peuvent être évités au moyen de mesures simples ».

Hôtel-Dieu : des consultations sans rendez-vous dès octobre, promet l’AP-HP

13/09/2013


L’Assistance publique-Hôpitaux de Paris (AP-HP) a annoncé jeudi qu’elle allait ouvrir à partir d’octobre un centre de consultations qui doit progressivement remplacer les urgences de l’Hôtel-Dieu.
« Nous commençons en octobre les consultations sans rendez-vous, en renforçant l’offre de soins au centre de Paris », a déclaré Mireille Faugère. Selon la directrice générale de l’AP-HP, « c’est la première pierre du nouvel Hôtel-Dieu ».

Les infirmières anglaises en manque de compassion

13|09|2013


Des infirmières sanctionnées pour avoir manqué de compassion à l’égard des patients ? Une solution radicale à ­laquelle songe sérieusement le Nursing and Midwifery Council (NMC), l’ordre infirmier britannique. À la faveur d’une révision générale du code de déontologie de la profession, prévue pour cet automne, la sollicitude pourrait devenir l’une des valeurs requises pour exercer.Encore secouée par un important scandale sanitaire, la profession infirmière cherche à promouvoir par tous les moyens la bientraitance des patients.

La solidarité mise à mal


Les professionnels de santé doivent s'ériger en protecteurs de notre système de prise en charge, fondé sur la solidarité. Par Vincent Kaufmann, chargé de mission à la Fondation ­hospitalière Sainte-Marie.


Parmi tous les professionnels de santé œuvrant chaque jour auprès de nos concitoyens, j’ai une pensée particulière pour ceux qui exercent en Ehpad. Au sein d’établissements globalement peu dotés en effectifs, leur mission auprès d’une population vulnérable demande investissement, qualité d’écoute et empathie.

«La domination, c’est la mise à l’épreuve»

PAR SYLVAIN BOURMEAU ET ANASTASIA VÉCRIN DESSIN YANN LEGENDRE 


Depuis les années 70, Luc Boltanski élabore une œuvre sociologique ambitieuse, aujourd’hui l’une des plus lues et discutées au plan mondial.

Invité à ouvrir, début septembre à Nantes, le congrès de l’Association française de sociologie, vous avez remis à l’honneur la notion de domination. Pourquoi ?
Ce n’est pas moi qui ai choisi le thème, mais cela m’a intéressé d’apporter une contribution à la réflexion commune sur une notion qui a joué, dans l’histoire de la sociologie, un rôle à la fois périphérique (les sociologues qui l’ont explorée ont toujours été minoritaires) et central, depuis Marx et Max Weber, jusqu’à Bourdieu et au-delà. Le concept de domination a été très utilisé dans les années 70 - lorsque j’ai commencé à pratiquer la sociologie -, souvent en relation avec l’idée de violence. Soit la violence physique, exercée sur les corps dans le cas d’un pouvoir autoritaire, soit symbolique, celle dont parlait Bourdieu, prolongeant des idées déjà présentes dans l’Ecole de Francfort.
Cette violence symbolique se confond alors avec l’ordre des choses, se rendant ainsi plus acceptable par ceux qui la subissent.

Les grandes manœuvres dans les établissements psychiatriques de la région ?

PUBLIÉ LE 

Performance et bien-être au travail sont-ils compatibles? Démarche d’AQVT, lutte contre les RPS et qualité du service public

Le mal-être des agents touche le secteur public comme il touche le secteur privé. Un fléau à plusieurs visages qu’il est difficile de cerner et de combattre. Nombreux sont les organismes publics qui, depuis plusieurs années, mettent en place des outils pour identifier et hiérarchiser les causes du sur-stress des agents et ainsi lutter efficacement contre les Risques Psycho-Sociaux, tout en impliquant les différents services.

Deux syndicats interpellent la direction de Pôle Emploi après le suicide d'un cadre

12 SEPTEMBRE 2013

Deux syndicats de Pôle emploi, la CFE-CGC et le SNU, ont indiqué jeudi à l’AFP avoir interpellé leur direction après le suicide lundi d’un cadre,«le troisième en sept mois», réclamant des «décisions» face à la«souffrance» des salariés.
Lundi, l’ancien directeur territorial du Rhône, «âgé de 55 ans», s’est jeté sous un TGV à Mâcon «alors qu’il se rendait à Paris sur son lieu de travail», a-t-on appris de sources syndicales.
Selon ces sources, ce père de famille avait été muté en juin à la direction générale à Paris et regagnait son domicile le week-end. Il travaillait pour l’opérateur public «depuis 25 ans».

Test de grossesse : vers la fin du monopole des pharmacies ?

Le Monde.fr |  Par 
Faut-il autoriser la vente des tests de grossesse et des tests d'ovulation en dehors des officines pharmaceutiques, qui en détiennent le monopole ? Deux ministres, Benoît Hamon et Najat Vallaud-Belkacem, se sont prononcés en début de semaine en faveur d'un amendement en ce sens déposé par Patricia Schillinger, sénatrice PS du Haut-Rhin, dans le cadre du projet de loi relatif à la consommation examiné au Sénat. Une prise de position qui a immédiatement suscité la colère des syndicats de pharmaciens. Derrière les arguments de santé publique avancés par les deux camps, un marché évalué l'année dernière en France à près de 37 millions d'euros.
Benoît Hamon, le ministre chargé de la consommation, a annoncé mardi 11 septembre sur RMC que le gouvernement allait émettre un "avis favorable", estimant qu'une telle mesure pourrait permettre de "faire baisser considérablement les tarifs" de ces tests. Najat Vallaud-Belkacem, la ministre des droits des femmes et porte-parole du gouvernement, lui a emboîté le pas mercredi. "Toutes les femmes n'ont pas accès à ces dispositifs en raison de leur coût", écrit la ministre sur son blog. Pour elle, une ouverture de la distribution des tests de grossesse, couplée à une diffusion dans les notices et sur les boîtes de messages d'information pour les femmes enceintes, représenterait "une avancée pour notre santé publique".

Une baisse inédite de la consommation de médicaments

Le Monde.fr | Par 
Baisse historique de la consommation de médicaments.
Baisse historique de la consommation de médicaments. | AFP/JEAN-PIERRE MULLER
Le rapport annuel des comptes nationaux de la santé, publié aujourd'hui par la Direction de la recherche, des études, de l'évaluation et des statistiques (Drees), relève pour la première fois une diminution de la consommation de médicaments en valeur (-0,9 %).
La Drees l'explique par une baisse des prix, particulièrement des génériques, ainsi qu'un tassement, en volume, de la consommation, imputé à la fois à une diminution des prescriptions et à un changement des comportements individuels (dû aux campagnes de prévention). Pourtant, les Français consomment encore en moyenne 22 % de médicaments de plus que leurs voisins européens.

Un littéraire dans la mêlée scientifique

LE MONDE SCIENCE ET TECHNO | 

Provocation ou authentique proposition ? Peu importe, au fond, tant ce texte incisif est riche d'arguments, de pistes et de ce qu'il faut de subversion pour résoudre un épineux problème de nos démocraties : comment débattre et décider au sujet des controverses technoscientifiques (les OGM, les ondes, les nanotechnologies...) ?
Yves Citton, professeur de littérature à l'université de Grenoble-III, apporte une réponse originale qui réconcilie les deux cultures, littéraire et scientifique... tout en ravivant la querelle ancienne entre ces deux approches !
Avant de développer sa proposition, il souligne les défauts des formes actuelles de résolution de ces conflits : les débats ou forums citoyens. Ces procédures sont perçues comme des validations de décisions déjà prises. Elles reposent sur les préjugés tenaces que le public est ignorant et qu'il a d'abord besoin d'être éclairé par une information experte. Elles font croire que le débat peut se réduire à de purs arguments scientifiques en en excluant les questions de finalités, d'intérêts divers, de responsabilités...
Yves Citton insiste aussi sur une autre caractéristique, que sa méthode corrige. Ces débats citoyens enferment la discussion dans ce qu'il appelle la philosophie analytique, c'est-à-dire un prototype d'argumentation rationnelle qui codifie l'enchaînement logique des arguments jusqu'à arriver à une solution.

Les effets saisissants de Georg Baselitz

LE MONDE | Par 
"BDM GRUPPE" (2012, bronze patiné) de Georg Baselitz, est un groupe monumental composé de trois figures hautes de 3 mètres.
"BDM GRUPPE" (2012, bronze patiné) de Georg Baselitz, est un groupe monumental composé de trois figures hautes de 3 mètres. | JOCHEN LITTKEMANN COURTESY GALERIE THADDAEUS
On a beau savoir depuis longtemps – il est né en 1938 et actif depuis plus d'un demi-siècle et a bénéficié de rétrospectives prestigieuses – que Georg Baselitz est un des plus grands artistes vivants, on n'en reste pas moins stupéfait de la force créatrice que manifestent les bronzes, toiles et dessins qu'il expose à Paris cet automne, tous travaux de 2012 et 2013.
Les bronzes, d'abord : ils sont tirés à partir des sculptures que Baselitz taille dans des billes de bois de plusieurs mètres de haut. A la hache, à la scie, à la gouge, il en fait surgir des corps, qui portent comme des cicatrices les traces des lames qui les ont dégrossis.
Récemment, l'artiste a eu une idée nouvelle : découper des disques plats dans le tronc, les évider et obtenir ainsi des cerceaux irréguliers. Il les enfile autour de l'axe qui tient lieu de colonne vertébrale, et ils deviennent ainsi les côtes d'une cage thoracique. L'effet est d'autant plus saisissant qu'il est très simple.

Des cours de théâtre pour les futurs médecins de Montpellier

LE MONDE | Par 
| Alan Cleaver/CC BY 2.0
High-tech, protocole, gestion des risques ou biomarqueurs sont les mots de la médecine moderne. Le doyen de la faculté de médecine de Montpellier, Jacques Bringer, les prononce avec une certaine inquiétude :"Nous ne pouvons pas ne pas voir le risque que nous prenons. Des étudiants compétents, experts sur les technologies, mais qui ne sont plus familiarisés avec les autres marqueurs : la présence, le niveau de la voix, le choix des mots."
Autrement dit, la formation des médecins à la relation humaine peut se perdre dans le caractère de plus en plus technique de la médecine. Alors, pour réintroduire cette dimension, l'université de Montpellier a choisi cette année une voie originale : l'introduction, dans le cursus de 4e année, de cours de théâtre. "C'est l'année où les étudiants sont déjà en stage hospitalier, mais sans avoir encore la responsabilité des annonces faites aux malades ou aux familles", explique le professeur Marc Ychou, cancérologue montpelliérain à l'origine de ce projet. Deux ans plus tard, au moment de l'internat, ils seront confrontés aux situations d'annonce.