Articles, témoignages, infos sur la psychiatrie, la psychanalyse, la clinique, etc.
samedi 19 août 2017
Les tourments sur le divan de la scène
La société au miroir des séries (2/3). Des « Soprano » à « In Treatment », des personnages complexes exposent leurs conflits intérieurs à leur psy. Avec eux émerge l’antihéros comme figure centrale, qui trouve un écho favorable dans une société en proie au doute.
LE MONDE | | Par Martine Delahaye
Ce mardi de novembre 2015, rue de la Fontaine-au-Roi, à Paris, un homme sonne à la porte du cabinet d’un psychanalyste. Nous sommes à deux pas du Bataclan, dix jours après les attentats du 13 novembre. Noé Chibane fait partie des premiers membres des forces d’élite qui sont entrés dans la salle de concerts, la nuit du drame, découvrant le carnage provoqué par les terroristes, peut-être encore présents sur les lieux.
Frappe aérienne en Irak, attentat au Bataclan ; les patients viennent consulter pour un choc post-traumatique
Noé vient consulter exactement comme l’ont fait, avant lui, le pilote israélien Yadin, après avoir largué une bombe sur Ramallah, et Alex, un pilote de chasse américain, après sa « frappe chirurgicale » en Irak. L’Israélien, l’Américain et le Parisien auront tous trois à faire face à un contrecoup traumatique.
Tout part de l’imagination d’Hagai Levi (The Affair), qui crée pour la télévision israélienne, en 2005, la série BeTipul : un huis clos entre un psychothérapeute d’une cinquantaine d’années et un patient, chaque jour différent, du lundi au jeudi, avant que l’on retrouve ce psy face à l’oreille attentive de sa propre analyste, le vendredi. Le spectateur est invité, semaine après semaine, à assister par effraction aux séances des quatre mêmes patients, puis à entendre le récit qu’en fait le psy à sa référente en fin de semaine.
Les enfants de l’inconscient
La vérité si je mens 5|6. Comment affronte-t-on la vérité dans l’exercice de son métier ? Nous avons demandé à six personnalités d’y réfléchir. Cette semaine, le psychanalyste Sylvain Missonnier.
LE MONDE IDEES | | Par Sylvain Missonnier (membre de la Société psychanalytique de Paris, professeur de psychologie clinique à l’université Paris-Descartes-Sorbonne Paris Cité)
Pour le psychanalyste que je suis, le chemin inédit pour faire affleurer sa vérité inconsciente est celui de la règle fondamentale de l’association libre. Je vais me prêter au jeu, en espérant stimuler les propres associations du lecteur.
Tout commence avec le film en noir et blanc de Benjamin Christensen, La Sorcellerie à travers les âges (1922). L’éducation religieuse que j’ai reçue proposait son comptant d’allégeance à la « Vérité » lumineuse et prête à porter. Pour l’adolescent que j’étais, ce film fut une prise de conscience décisive : la « Vérité » religieuse dogmatique, fer de lance inquisiteur du pouvoir terrestre, est une stratégie implacablement destructrice des vérités individuelles animistes.
vendredi 18 août 2017
Des médecins chinois sont parvenus à traiter la toxicomanie par la réalité virtuelle !
par Yohan Demeure
Une expérience menée par des médecins chinois afin de traiter la toxicomanie semble avoir donné satisfaction. Les résultats surpassent même les méthodes classiques habituellement utilisées. Les chercheurs ont créé un traitement à base de réalité virtuelle !
La réalité virtuelle n’en finit plus de convaincre le monde médical, surtout en ce qui concerne les maux psychologiques. Tout le monde sait que l’addiction aux drogues a une part de psychologie et c’est en partant de ce principe que des médecins de la province de Zhejiang (sud de Shanghai) ont essayé d’utiliser la réalité virtuelle comme traitement sur des patients qui ont une addiction à la méthamphétamine.
Hellblade : Senua's Sacrifice, le jeu vidéo qui simule la maladie mentale
MATTHEW GAULT 14 2017
Ce n'est pas toujours marrant. D'ailleurs, c'est le but.
Cependant que j'écartais les hallucinations en abattant mon épée dans les hordes d'immondes familiers du dieu-corbeau Valravn, j'entendis un murmure familier.
"Quand l'ombre parle, tout change, souffla la voix. Le pays natal devient contrée lointaine, les êtres aimés des étrangers. Comprendre que sa maison n'a jamais réellement existé donne du sens à l'exil."
Les mirages, les chuchotements obscurs et leurs conseils étranges sont des éléments essentiels du jeu vidéo Hellblade : Senua's Sacrifice. Dans son univers, l'ombre est une métaphore de la maladie mentale. Je le sais parce que la campagne de promotion du jeu le dit. Ninja Theory, le développeur de Hellblade, a toujours affiché sa volonté d'utiliser les jeux vidéo pour mettre en scène les troubles psychologiques.
Aller chez le psy après 60 ans
Par Isabelle Gravillon
• Les psys, c’est pour les gens dérangés, pas pour moi
"Me voyant particulièrement malheureux après la mort de mon chien, ma fille m’a conseillé de prendre rendez- vous chez un psy. Sur le moment, je l’ai envoyée balader! Pour moi, ce mot rimait avec Le Vinatier, l’hôpital psychiatrique de ma ville de Lyon. J’ai trouvé ça absurde et surtout disproportionné", raconte Paul, 72 ans. "Même si le personnage du psy est aujourd’hui largement popularisé et présent dans de nombreux films et romans, beaucoup de gens continuent d’en avoir une représentation très marquée par ce qu’ils ont connu dans leur jeunesse: ainsi, ils l’associent fréquemment à l’image stigmatisante de l’asile, lieu dévolu aux fous, aux relégués", confirme Patrick Avrane, psychanalyste.
La fin du travail, le nerf de la guerre
Retours sur le futur (5/5). Des auteurs ont tenté d’anticiper la société à venir. En 1997, Jeremy Rifkin théorisait ce qui allait inspirer la gauche française lors de nombreux débats politiques : « La fin du travail ».
Le Monde | | Par Philippe Escande
Michel Rocard ne s’y était pas trompé : ce livre est « effrayant ». Dans la préface de l’édition française, il écrit qu’il est sidéré par l’ampleur du défi lancé par l’auteur : La Fin du travail (Jeremy Rifkin, La Découverte, 1997. Publication originale : The End of Work, 1995). Depuis plus de cinq mille ans, l’homme courbe l’échine sous le poids de ses obligations, et voilà que Jeremy Rifkin, spécialiste de prospective, annonce sa libération.
LANCÉ LE SIÈCLE DERNIER, LE DÉBAT A REFAIT SURFACE EN FRANCE LORS DE LA CAMPAGNE PRÉSIDENTIELLE DE 2017
Dans cet essai « torrentiel, déconcertant et parfois agaçant » – toujours selon Rocard –, l’auteur prédit que la technologie va progressivement faire disparaître la force de travail humaine et qu’il convient de s’y préparer en investissant massivement dans l’économie sociale. Il faut anticiper le chômage et l’extension de la misère, et aviver l’espoir de l’avènement d’une société moins marchande et plus solidaire.
Les professions médicales et soignantes ont-elles (encore) un genre ?
- HOSPIMEDIA
Alors que la médecine compte de plus en plus de femmes dans ses rangs, à l'inverse, certaines professions paramédicales, historiquement féminines, forment désormais des hommes. La preuve de plus d'égalité entre hommes et femmes dans les professions de santé ? Pas tout à fait. En témoigne le vocabulaire utilisé pour nommer ces métiers...
Des infirmières qui accueillent de plus en plus d'infirmiers dans leurs rangs. Des facultés de médecine où les étudiantes sont de plus en plus nombreuses. Les évolutions récentes au sein des professions de santé bouleversent les codes. Reflètent-elles une plus grande égalité entre hommes et femmes pour autant ? "A priori seulement, indique le Dr Marie-José Del Volgo, directrice de recherches en psychopathologie à l'université d'Aix-Marseille (Bouches-du-Rhône) et praticien hospitalier à l'Assistance publique-hôpitaux de Marseille (AP-HM). Dans les faits c'est plus compliqué..."
Visite chez André Labelle, artiste connu dans l'art brut
17/08/2017
Qui ne connaît André Labelle, artiste d'art brut que nous pouvons qualifier de graphiste – poète et dont les œuvres sont exposées au musée d'Art brut d'Amsterdam, entre autres. André Labelle est un ancien jardinier de la ville de Villeneuve-sur-Lot qui habite Pujols depuis quelques années. Il n'a pas fait d'école d'art, il n'a pas de maître, ne sait pas vraiment dessiner- c'est lui-même qui le dit !- il a juste ce qu'il appelle des «visions» qu'il transcrit sur toutes sortes de supports comme sur du carton, du bois, des gros cailloux, des objets au rebut auxquels il redonne une deuxième vie en les transformant en œuvres d'art brut.
Le généraliste conserve un rôle clé dans le parcours de soins des malades dépressifs
17.08.2017
D’où viennent les quelque 200 000 malades hospitalisés chaque année en France pour un épisode dépressif ? Selon les statisticiens, la grande majorité a vu auparavant un médecin généraliste. Une récente enquête de l’Institut de Recherche et Documentation en Economie de la santé (IRDES) montre en effet que c’est le praticien le plus souvent consulté dans ce type de parcours. 86 % des patients « primo-hospitalisés » ont ainsi vu au moins un généraliste dans les six mois précédant l’hospitalisation et pour 58 % d’entre eux, cela a été même le seul médecin consulté.
Nihilisme, salafisme, géopolitique : les multiples ressorts de la radicalisation djihadiste
Une étude sociologique menée directement auprès de djihadistes permet de mettre diverses théories à l’épreuve du terrain.
OLIVIER BONHOMME
Comment devient-on djihadiste ? Depuis les attentats de janvier 2015 à Paris, beaucoup a été écrit sur ces Français qui ont décidé de partir en Syrie ou sur d’autres théâtres de combats, ou de frapper sur le territoire national au nom d’un islam radical.
Les chercheurs sont divisés sur les ressorts de leur engagement. Plusieurs théories s’affrontent. Certains mettent en cause une lecture salafiste de l’islam, d’autres une révolte générationnelle nihiliste, d’autres encore des facteurs psychologiques ou géopolitiques.
Une étude sociologique menée directement auprès de djihadistes, sous la direction de Xavier Crettiez, professeur à Sciences Po Saint-Germain-en-Laye, et de Romain Sèze, chercheur à l’Institut national des hautes études de la sécurité et de la justice (Inhesj), apporte un éclairage inédit, car puisé auprès des acteurs eux-mêmes, sur les trajectoires qui peuvent conduire à un tel engagement ; elle permet de mettre ces théories à l’épreuve du terrain.
A Paris, le libraire militant, le mois d’août et les migrants
Une librairie du 11e arrondissement de la capitale héberge, la nuit, des familles de migrants, entre des étagères de livres.
Tout le mois d’août, les nuits se ressemblent dans la petite librairie du 38 de la rue Keller, dans le 11e arrondissement de Paris. Ça commence toujours par un coup de fil tardif au propriétaire, Michel Sitbon, qui répond « oui » à chaque fois. Ensuite, une voiture s’arrête et descend des migrants, naufragés de la nuit ; des enfants qui dorment debout ; des mères aux yeux noircis par la fatigue, des pères au bord des larmes, aussi. Puis, des matelas sont descendus de la mezzanine et installés serrés sur le sol entre les étagères de livres.
Michel Sitbon passe le mois d’août dans la capitale, avec l’idée de « ne pas laisser place aux mauvais coups de l’été ». Cet écrivain-éditeur se souvient de celui de 1996 : « Là, en plein cœur de l’été, l’église Saint-Bernard a été évacuée ». Cette année, il est allé faire un tour un soir du côté du centre humanitaire, porte de La Chapelle, et y a croisé une infinie détresse. « En voyant sur les trottoirs les familles sans toit ni lit, j’ai décidé d’en héberger », explique cet abonné des combats compliqués
jeudi 17 août 2017
Contre les violences gynécologiques, la lutte prend corps
Par Catherine Mallaval et Anaïs Moran —
En France, le premier frottis n’est recommandé qu’à partir de 25 ans.
Photo Tim Kubach. PlainPicture
En France, le premier frottis n’est recommandé qu’à partir de 25 ans.
Photo Tim Kubach. PlainPicture
Après la dénonciation par la secrétaire d’Etat Marlène Schiappa du nombre d’épisiotomies pratiquées en France, la polémique enfle. Accouchements violents, examens traumatisants, mépris, manque de dialogue… La parole des femmes se libère et les praticiens font face à une volée de critiques.
Pourquoi l'accouchement à domicile est devenu une pratique controversée
Par Aurore Coulaud —
Si pendant longtemps les françaises ont accouché chez elles à l'aide de matrones, un virage vers le tout hospitalier s'est opéré au XXe siècle sous la houlette de l'Etat, diabolisant dans le même temps cette pratique.
Prisons : un quart des détenus en France relèveraient de l’hospitalisation et non de la détention
Publié le jeudi 17 août 2017 par France Inter avec, Hugo Charpentier
Selon l'Observatoire international des prisons, près de 17 000 détenus en France "présentent des troubles et maladies psychiatriques". Des cas relevant de l'hospitalisation.
mardi 15 août 2017
Un suicide agressif ? Entretien avec un psychiatre criminologue sur le drame de Sept-Sorts
16/08/2017
Qu'est-ce qui a poussé le conducteur du véhicule, un homme de 32 ans domicilié dans la ville voisine de La Ferté-sous-Jouarre, a lancer sa voiture sur la terrasse d'une pizzeria. Interview de Roland Coutanceau, psychiatre et criminologue, qui tente d'expliquer ce geste fou.
lundi 14 août 2017
Les médecins multiplient les placements forcés
SUISSE Par Marie Nicollier 17 aout 2017
Le Dr Stéphane Morandi, psychiatre et médecin cantonal
adjoint, veut faire la lumière sur l'augmentation des cas.
Schizophrénie ; la traque du syndrome métabolique est ouverte
Par Caroline Guignot 31 juil. 2017
L’espérance de vie des personnes atteintes de schizophrénie est plus faible que celle de la population générale, notamment du fait d’un risque cardiovasculaire accru. La fréquence du syndrome métabolique lié à la maladie est impliquée dans ce constat. Bien que le lien entre schizophrénie et syndrome métabolique ne soit pas encore totalement élucidé, il est évident que la prise rapide de poids liée à l’initiation du traitement antipsychotique est impliquée. Quelques travaux ont déjà décrit une prise de poids supérieure en cas de traitement par les molécules de deuxième génération par rapport à celles de première génération. Mais il reste à mieux déterminer les facteurs associés à cette prise de poids afin de proposer une approche préventive et une prise en charge adaptée. Une analyse longitudinale de la cohorte du réseau national de centres experts des troubles schizophréniques FACE-SZ vient d’être publiée ; elle se propose d’évaluer la prévalence du syndrome métabolique et de déterminer les paramètres biologiques et les facteurs prédictifs modifiables ou non modifiables associés à la prise de poids.
Infarctus du myocarde : le cœur a ses raisons parmi lesquelles… la dépression !
Aug 3, 2017/ par Deborah L.
[...] Et si les frontières entre les différentes spécialités médicales n’étaient pas aussi imperméables qu’elles le donnent à penser ? Une vision globale de la médecine serait à envisager de façon plus systématique à l’avenir ainsi que le confirme une nouvelle étude danoise qui corrobore le lien existant entre psychiatrie et cardiologie.
Il s’agit d’une grande étude s’intéressant de près à l’impact d’une dépression antérieure sur le risque de mortalité par infarctus du myocarde. Afin de mener à bien leurs recherches, les auteurs de l’étude se sont appuyés sur les registres médicaux disponibles et ont ainsi impliqué une cohorte de 170 771 patients suivis pour un infarctus (inaugural) entre juillet 1995 et février 2014.
Un fœtus sauve sa mère en se sauvant lui-même
Le Monde Blogs par Marc Gozlan 04 juillet 2017
Angioscanner (coupe sagitale) : le dos du fœtus est extériorisé à travers la zone de rupture utérine. Cliché aimablement communiqué par le Dr Charles Garabedian (hôpital Jeanne Flandre, CHRU de Lille
Angioscanner (coupe sagitale) : le dos du fœtus est extériorisé à travers la zone de rupture utérine. Cliché aimablement communiqué par le Dr Charles Garabedian (hôpital Jeanne Flandre, CHRU de Lille
C’est un cas clinique spectaculaire que rapportent des obstétriciens, néonatologistes et radiologues du CHRU de Lille dans un article publié en ligne le 3 juin 2017 dans l’European Journal of Obstetrics, Gynecology, and Reproductive Biology. Il concerne une femme qui se présente aux urgences de l’hôpital, à 36 semaines d’aménorrhée, pour d’importantes douleurs abdominales d’apparition soudaine. Agée de 31 ans, cette patiente a déjà eu une césarienne en 2013. Celle-ci avait été réalisée en urgence, à 30 semaines d’aménorrhée, devant la découverte d’anomalies du rythme cardiaque fœtal.
Cette fois, le cœur du fœtus bat tout à fait normalement. La jeune femme n’est pas en période de travail : elle n’a pas de contractions utérines. L’échographie montre un fœtus qui bouge et se présente par le siège. La quantité de liquide amniotique est normale. La patiente ne présente pas de saignement vaginal, ni d’hémorragie abdominale. Elle continue d’avoir mal malgré un traitement antalgique à la posologie maximale. La douleur remonte vers les épaules, faisant craindre une dissection aortique, c’est-à-dire une déchirure de la paroi de l’aorte. Cette pathologie vasculaire constitue une urgence chirurgicale majeure. Un angioscanner est effectué sans délai afin de visualiser le gros vaisseau. C’est alors que le radiologue pose un tout autre diagnostic. La patiente présente une rupture utérine, complication grave pour la mère et le fœtus.
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