En cette année 2017, The Australian & New Zealand Journal of Psychiatry(publié sous l’égide du Royal Australian and New Zealand College of Psychiatrists) fête son cinquantième anniversaire. Comme le précise le Pr. Gin S. Malhi (son éditeur actuel) dans un éditorial sur le jubilé de cette célèbre revue de l’hémisphère austral, il s’agit donc là d’un « enfant des années 1960 », puisque son premier numéro est paru en mars 1967. En relisant les premiers numéros, l’auteur constate l’importance alors accordée au lithium et aux thématiques sexuelles : « inceste, lesbianisme dans la communauté Maorie, transexualisme, travestisme. » Si certains de ces écrits ont certes mal vieilli, comme un « article risqué » (en français dans le texte australien) sur la « folie masturbatoire » ou sur des manies diverses où presque tout « pouvait faire l’objet d’une nouvelle manie » (many-a-mania), d’autres sujets demeurent en revanche « remarquablement d’actualité », comme ces articles de 1968 sur « les facteurs culturels en psychiatrie », «l’interaction entre psychiatrie et questions juridiques », ou le « diagnostic différentiel entre démences et autres formes de modifications cognitives. »
Depuis des décades, la psychiatrie s'est construite sur l'analyse subjective d'un patient par un thérapeute. Au regard de la complexité du cerveau, le diagnostic se révèle parfois incertain. L'arrivée de l'intelligence artificielle (IA) renouvelle la façon d'appréhender cette discipline pour constituer une nouvelle science médicale appelée par l'université du MIT "la psychiatrie informatique". Cette méthode use de la puissance des données et de leur analyse par l'IA pour détecter les comportements inhabituels et les relier à une pathologie psychiatrique.