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Articles, témoignages, infos sur la psychiatrie, la psychanalyse, la clinique, etc.

mardi 15 décembre 2020

Francis Wolff : “C’est d’abord par honte que j’irai me faire vacciner”

publié le 

Et vous, allez-vous vous faire vacciner contre le Covid-19 ? Si la vaccination n’est pas rendue obligatoire, chacun sera bientôt amené à se poser la question – qui polarise déjà le débat public. Comment y répondre ? Difficile, pour qui n’est pas infectiologue… Il nous faut pourtant décider, sans avoir forcément toutes les cartes en main et toutes les informations en tête. Nous avons demandé à des philosophes s’ils comptaient eux-mêmes se faire vacciner, et pourquoi.

C’est aujourd’hui au tour de Francis Wolff de prendre la parole. Le philosophe ira se faire vacciner mais explique que, au-delà des raisons objectives, ses motifs sont aussi subjectifs : « C’est peut-être étrange, mais c’est d’abord la honte qui me motive. La honte de vivre dans le pays qui se vante d’avoir produit les Lumières contre les superstitions et d’avoir inventé la vaccination avec Pasteur, qui a un des meilleurs systèmes de santé, et qui est pourtant le pays le plus méfiant par rapport à la vaccination. »

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«La mixité à l’école, c’est comme la vinaigrette : si on ne secoue pas, ça ne se mélange pas»

Par Marlène Thomas — 15 décembre 2020 

Des lycéennes à Saint-Germain-des-Prés, à Paris, dans les années 70.

Des lycéennes à Saint-Germain-des-Prés, à Paris, dans les années 70. Photo AKG-Images. Paul Almasy 

Longtemps les filles ont eu droit à une instruction différente et séparée. Pour passer le bac, elles ont dû, au lendemain de la Grande Guerre, forcer la porte des établissements de garçons, bien avant la loi de 1975. L’historienne Geneviève Pezeu revient sur cette «révolution silencieuse» pas encore achevée.

Il est désormais habituel de voir filles et garçons se mêler en classe ou à la sortie de l’école. Si la mixité scolaire est devenue la règle depuis la loi Haby de 1975, le système éducatif français s’est longtemps construit sur la séparation des sexes. Agrégée d’histoire et docteure en sciences de l’éducation, Geneviève Pezeu revient sur cette «révolution silencieuse du XXe siècle» dans l’ouvrage Des filles chez les garçons. L’apprentissage de la mixité (éd. Vendémiaire). La présidente de l’Association nationale des études féministes (Anef) s’est particulièrement penchée sur le secondaire. Guidées par l’envie d’accéder aux études supérieures, des Françaises ont réussi à intégrer des établissements de garçons dès les années 10, à la veille de la Première Guerre mondiale. Dans une relative indifférence, la mixité s’est installée à pas de loup et près de 60 % des établissements publics du secondaire accueillaient des jeunes filles à la fin des années 30 bien qu’en très petits effectifs. A travers archives et témoignages, Geneviève Pezeu, ancienne enseignante, retrace l’histoire méconnue de ces pionnières.

Pourquoi certaines femmes ont voulu très tôt intégrer les établissements secondaires de garçons ?

Cette révolution s’est installée en douceur et en silence. Avant la Première Guerre mondiale, on relève quelques tentatives. En 1911, Marie Curie aurait notamment voulu que sa fille fasse sa première et sa terminale au lycée de garçons Lakanal, à Sceaux. Ce qui lui a été refusé. C’est surtout après la Grande Guerre que les filles ont forcé la porte des établissements de garçons.

La deuxième vague de Covid-19 vue de l’hôpital Bichat : « Ils sont totalement à plat dans leur lit, c’est frappant »



La deuxième vague au jour le jour | Episode 5. Il est 11 heures passées, une douce lumière d’hiver éclaire la chambre de Colette dont la fenêtre s’ouvre sur le Sacré-Cœur. Allongée sous un drap jaune pâle, mardi 8 décembre, la vieille dame a les yeux clos, et ses lèvres ne laissent plus échapper qu’un murmure. Penchée près de son oreille, Julie Pacharro, kiné au service gériatrie de l’hôpital Bichat, l’encourage gentiment :« Allez, on va aller dans le fauteuil, on ne va pas rester au lit toute la journée. Vous êtes d’accord ? », l’interroge-t-elle. Mais Colette est fatiguée : « Dodo, dodo », répète-t-elle en se tournant sur le côté.

Testée positive au Covid-19, Colette est hospitalisée depuis plus d’une semaine déjà. A son chevet, les soignants en blouse et charlotte bleues, le visage barré par un masque et des lunettes, discutent de son retour à l’établissement d’hébergement pour personnes âgées dépendantes (Ephad). Avec la fatigue liée à la maladie et la perte de repère due à l’hospitalisation, les progrès dont l’équipe se félicitait la semaine dernière, sont au point mort. Comme elle, bon nombre de patients âgés peinent à se remettre, même en l’absence de symptômes respiratoires. « Ils sont totalement à plat dans leur lit, c’est frappant », constate Agathe Raynaud-Simon, chef du service.

Une kinésithérapeute mobilise une patiente atteinte du Covid-19 sous le regard des médecins, au service de gériatrie de l’hôpital Bichat à Paris, le 8 décembre.

Le bullshit ne passera pas !

Denis Moreau publié le  

Les bullshit jobs, ou « jobs à la con », ce sont tous ces emplois qui ne servent à rien ou presque, et n’ont aucun sens aux yeux de ceux qui les exercent. L’expression, devenue fameuse, est née sous la plume de l’anthropologue britannique David Graeberdisparu au mois de septembre. La lecture de cette enquête aussi fouillée qu’engagée – Graeber était anarchiste – a enthousiasmé le philosophe Denis Moreau, spécialiste de Descartes et enseignant à l’université de Nantes. Elle l’a aussi amené à s’interroger sur la nature de son propre métier, universitaire.

Le métier d’enseignant-chercheur serait-il devenu un « job à la con » ? Si cette activité emplit toujours Denis Moreau de joie dans sa composante pédagogique et scientifique, elle a également perdu de sa valeur du fait d’une invasion de tâches superflues : commissions et conseils en tous genres, plan quinquennaux, rapports d’évaluation, d’auto-évaluation, référentiels de compétences, etc. Autant de « foutaises » qui font dire à cet universitaire rationaliste et catholique qu’une vigilance particulière s’impose à l’avenir. Sa résolution pour 2021 sera donc de « redoubler d’efforts pour bien enseigner, bien chercher, et lutter autant que possible pour ne pas [me] laisser bullshitiser. » Le combat ne fait que commencer !

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Qu’est-ce que le discordianisme, ou la religion de l’absurde ?

Le discordianisme est une religion ou une parodie de religion qui remet en cause les règles et discours dominants. Pratiquée très librement par ses adeptes, elle leur sert de moyen pour porter un regard critique sur les religions, la leur comprise. Rencontre avec deux discordiens. 

Par Fanny Guyomard  Publié le 05 décembre 2020

En cette fraîche soirée d’automne, une odeur de frites et de grillades embaume la rue Sainte-Anne, dans le centre-ville de Rennes. Happée par les effluves d’un kebab, Madeleine*, 21 ans, s’approche, à la recherche d’un plat bien particulier. Elle devra le manger avant minuit, selon les principes de sa religion.

« Un hot-dog, ketchup, moutarde ! », commande la jeune femme.« Avec du pain à hot-dog », précise-t-elle avec un clin d’œil, avant de conclure, tout sourire : « C’est un acte de foi, et en même temps c’est bon ! »

Sa religion, c’est le discordianisme. « A mi-chemin entre religion et non-religion, une parodie de religion ou une religion déguisée en parodie », résume Madeleine. Née dans les années 1950 aux Etats-Unis, cette pensée s’oppose aux religions qui veulent ordonner le monde et fuient la notion de désordre. « Nous, on reconnaît le flou, le hasard, le désordre et la difficulté à l’appréhender. On vénère Eris[déesse grecque de la discorde], personnification du chaos, qui regroupe à la fois l’ordre et le désordre », explique la petite brune. Eris peut être perçue comme une métaphore par les plus athées des discordiens, ou comme une réelle divinité par les plus croyants.

Santé mentale : l’épidémie de Covid avive les maux de la psychiatrie

par Claire Mayer  Publié le 14/12/2020 

Malgré un second confinement allégé, le moral des français est en chute libre. Les derniers éléments de l’étude de Santé publique France pointe du doigt une forte hausse des états dépressifs. Les familles s’inquiètent des conséquences sur l’équilibre des patients, tandis que les soignants des hôpitaux de Charles Perrens et Cadillac, en Gironde, dénoncent le manque de moyens. Les psychiatres tirent la sonnette d’alarme sur un effet boomerang une fois la crise passée. 

Selon les dernières données de l’étude « CoviPrev » menée par Santé publique France qui suit « l’évolution des comportements (gestes barrières, confinement) et de la santé mentale en population générale (bien-être, troubles), ainsi que leurs principaux déterminants », le moral des français est en berne. A la date du 12 novembre, selon cette longue étude lancée le 23 mars dernier, les états dépressifs sont de l’ordre de 21% en population générale, soit deux fois plus que fin septembre. 

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lundi 14 décembre 2020

En image, le quotidien oublié des familles face à la maladie mentale

  • Caroline Frühauf

En image, le quotidien oublié des familles face à la maladie mentale

Critique 

En suivant le quotidien des aidants, le documentaire de Bruno Timsit montre avec justesse les questionnements et les difficultés des familles et proches de personnes atteintes de troubles psychiques sévères, et parvient aussi à mettre en lumière des initiatives pour les soutenir.


En France, plus de deux millions de personnes vivent avec un trouble psychique sévère. Chaque jour, elles sont aidées par leurs familles et leurs proches, qui restent souvent dans l’ombre. Le documentaire de Bruno Timsit suit le quotidien de ces aidants, rythmé par la maladie.

Quand ils surgissent, les troubles psychiques sévères bouleversent la vie du malade et de son entourage : « J’ai pris un train de marchandises en pleine face »,confie Florence, dont le fils a été diagnostiqué bipolaire à 25 ans, alors qu’il n’avait aucun antécédent. Pour Sofian, 30 ans, les symptômes de la schizophrénie se sont précipités après son renvoi du collège, où il était victime de harcèlement. Les périodes de dépression et les crises s’enchaînent, sans que sa mère, Malika, ne comprenne la situation.

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Grandir avec un père schizophrène

 VICE

JULIA GUERRE-CANON  8.12.20

Quand je pense à mon père, je suis évidemment triste, mais j'ai compris que je n'y pouvais rien, et qu'il ne s'agit pas pour lui de se « reprendre en main ».


JULIA, SUR LA VOITURE DE SON PÈRE. IMAGE PUBLIÉE AVEC L'AUTORISATION DE L'AUTEUR

Cannettes de bières sur le siège passager et moi sur la banquette arrière ; pas de ceinture, pas de radio, juste le moteur de la Mustang qui vrombit. C'est parti pour une descente de huit heures en direction des Landes. « À nous la belle vie ! », qu'il disait mon père. Si on m'avait dit que la belle vie c'était de le voir embarqué par les flics sur la plage au mois d’aout car ce dernier avait trouvé drôle d'insulter les MNS (maitres-nageurs sauveteurs) de SS parce que « ça rime ! », je peux vous dire que j’aurais peut-être réfléchi à deux fois avant de m'assoir et de fermer la portière.  Lire la suite ...


Lawrence Côté-Collins plonge au coeur de la schizophrénie avec « Billy »

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Article rédigé par Frédéric Bouchard.

11 décembre 2020

QUEBEC

En 2008, Lawrence Côté-Collins fait la rencontre de Billy Poulin, un acteur et réalisateur à l’époque coqueluche du Mouvement Kino. En 2011, le jeune homme ne va pas très bien. Il quitte Montréal pour retourner aux études à Matane. Schizophrène non diagnostiqué, il commet un an plus tard un homicide involontaire et un meurtre au deuxième degré lors d’une crise psychotique qui tourne mal.

Lawrence Côté-Collins plonge au coeur de la schizophrénie avec « Billy »

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Justice 21 : Un tueur invoque l'autisme. La communauté autiste est scandalisée

Dans le procès d'Alek Minassian, tueur de masse à Toronto (Canada), la défense plaide l'irresponsabilité du fait de son diagnostic d'autisme. La communauté autiste critique la vision de l'autisme présentée par les experts et dans les media.

washingtonpost.com Traduction de "A killer being tried on murder charges is blaming autism. The autism community is outraged." - Amanda Coletta - 2 décembre 2020

washington-post

Mais Alek Minassian, 28 ans, a plaidé non coupable. Sa défense : il ne peut pas être déclaré pénalement responsable de 10 chefs d'accusation de meurtre au premier degré et de 16 chefs d'accusation de tentative de meurtre, car il a été diagnostiqué à l'âge de 5 ans comme souffrant de troubles du spectre autistique.

Cet argument, inhabituel dans un tribunal canadien, suscite l'indignation de la communauté autiste. Les militants l'ont dénoncé comme " scandaleux " ; ils avertissent qu'il pourrait susciter des craintes infondées au sujet d'une population déjà vulnérable et incomprise.

"Nous allons observer de près car nos enfants et même les adultes autistes sont stigmatisés", a déclaré Dermot Cleary, le président d'Autisme Canada. "Cela n'aide pas. ... C'est tout simplement horriblement mal."

Le procès, qui a débuté le mois dernier sur Zoom et qui est limité aux juges, dépend de l'état d'esprit de Minassian au moment de l'attaque du 23 avril 2018. Il a tué 10 personnes et en a blessé d'autres, laissant une traînée de carnage de plusieurs kilomètres dans le pire massacre de la ville.

En vertu du droit canadien, les accusés peuvent être déclarés non responsables pénalement s'ils prouvent qu'il est plus probable qu'improbable qu'ils souffraient d'un "trouble mental" au moment de leur action qui les rendait "incapables d'apprécier la nature et la qualité de l'acte ... ou de savoir qu'il était mauvais".

De telles constatations sont rares ici et ne constitueraient pas un acquittement, mais Minassian pourrait être envoyé dans un hôpital pour y être soigné plutôt qu'en prison.

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Covid-19 et santé mentale : "l'épidémie a servi de révélateur"

Publié le 

Pour la psychiatre Rachel Bocher et la pédospychiatre Marie-Rose Moro, "il n'y a pas de santé sans santé mentale".

Pour la psychiatre Rachel Bocher et la pédospychiatre Marie-Rose Moro, "il n'y a pas de santé sans santé mentale". 
© Photo, CC Pixabay / Josh Clifford

Le 3 décembre 2020, des professionnels de la santé mentale lançaient un cri d'alarme. D'eux d'entre-eux, la psychiatre Rachel Bocher et la pédopsychiatre Marie-Rose Moro, expliquent les raisons de leur inquiétude et proposent des solutions. 

Le 3 décembre dernier, c’est un cri d’alerte qu’ont lancé des professionnels de la santé mentale. Quatre psychiatres, Serge HefezMarie-Rose MoroRachel Bocher, Marion Leboyer et la philosophe et psychanalyste Cynthia Fleury, demandent des mesures politiques concrètes pour éviter"la troisième vague psychiatrique" du coronavirus.

"Ce que nous disons, c’est qu’il n’y a pas de santé sans santé mentale", précise le Dr Rachel Bocher, chef de service en psychiatrie au CHU de Nantes. "Or, la santé mentale est l’oubliée de la crise du Covid. Il y a les patients qui vont moins bien à cause de la crise, mais l’isolement social, la peur de la maladie, de la mort, du chômage, de la solitude, ont aussi des conséquences sur des populations en détresse psychologique aggravée. Et ce n’est pas pris en compte. Ce qu’on demande aux pouvoirs publics, c’est d’agir vite et d’agir ensemble."

Un "Matignon" de la santé mentale

Il y a eu le "Ségur" de la santé. Les professionnels de la psychiatrie demandent un "Matignon" de la santé mentale.

"Nous attendons des actes, à court terme. Nous constatons une augmentation de 20 % des consultations pour anxiété et des problèmes d’addictologie accrus. Certaines personnes présentent des troubles qui s’apparentent à un syndrome post-traumatique. Plus pour ce deuxième confinement que pour le premier. C’est un effet de la répétition qui génère plus d’angoisse", indique Rachel Bocher.

"Les inégalités psychosociales s’accroissent et pèsent sur la souffrance morale de nombreuses personnes. Les précaires, les jeunes et les femmes étant en première ligne. Nous voyons à nos consultations des gens qu’on n’avait jamais vus. Qui ont un sentiment d’inutilité, des troubles du sommeil. Mon expérience me fait dire que plus ça va durer, plus les séquelles seront lourdes à gérer. Prescrire des psychotropes ne règle pas le problème. Et on voit des patients de plus en plus jeunes."

Déstigmatiser la maladie

Ce que ces lanceurs d’alerte demandent, c’est tout d’abord une campagne d’information pour déstigmatiser la maladie mentale et une plateforme pour le repérage et l’écoute des publics fragiles.

Puis des moyens pour des consultations dédiées à cette détresse due à l’environnement épidémique.

Enfin, dans les six mois, ils souhaitent une mission pluridisciplinaire avec un pilotage interministériel pour réorganiser la prise en charge psychiatrique avec tous les acteurs.

Certaines personnes présentent des troubles qui s’apparentent à un syndrome post-traumatique. Plus pour ce deuxième confinement

 Rachel Bocher, chef de service en psychiatrie au CHU de Nantes lieu

"Avant le Covid, la psychiatrie était au bord de l’implosion. L’épidémie a servi de révélateur, poursuit Rachel Bocher. Nous voulons un projet de loi, avec financement par la Sécu, pour une meilleure visibilité du parcours de soins, un accès à des soins de proximité qui passeraient par les généralistes, un soutien à la prévention et à la recherche."

Réinventer la pyschiatrie

Parmi les pistes de réflexion : confier aux psychologues le suivi de psychothérapies pour libérer les psychiatres libéraux, organiser une prise en charge globale, avec les soignants, mais aussi l’école, les éducateurs, les travailleurs sociaux, les généralistes, les professions paramédicales… 

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Confinement à Nice : « Des centaines de personnes sont en souffrance psychologique », affirment les psychiatres de l’hôpital Sainte-Marie

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minutes

Michel Bernouin (avec Fabien Binacchi)  Publié le 13/12/20

EPIDEMIE  L’hôpital Sainte-Marie propose des consultations psychiatriques gratuites dans ses locaux du boulevard Delfino

Les docteurs Anne-Laure Côte et Michela Giugiario-Gorla, psychiatres au Centre Hospitalier Sainte-Marie.
Les docteurs Anne-Laure Côte et Michela Giugiario-Gorla, psychiatres au Centre Hospitalier Sainte-Marie. — Centre hospitalier Sainte-Marie
  • Une équipe de psychiatres niçois reçoit gratuitement et sur rendez-vous les personnes fragilisées par les confinements.
  • « Nous observons une vague d’hospitalisations et les urgences psychiatriques sont saturées », expliquent les docteures Anne-Laure Côte et Michela Giugiario-Gorla.

Face aux difficultés psychologiques liées à l’épidémie de Covid-19 et aux mesures de confinement, l’hôpital psychiatrique Sainte-Marie de Nice a ouvert un accueil « tout public » boulevard Delfino. Une équipe y reçoit gratuitement. Mis en place « lors du premier confinement », et alors que les responsables observaient « une vague d’hospitalisations » et la « saturation des urgences psychiatriques », « cette consultation de soutien psychologique a un rôle préventif », explique le Dr Michela Giugiario-Gorla, médecin chef du pôle de psychiatrie générale au CH Sainte-Marie.

Les signes de mal-être liés à la pandémie et à ses conséquences sont identifiés et peuvent concerner, a priori, tout le monde. « La souffrance peut se manifester par une aggravation de l’état de personnes déjà suivies en psychiatrie, mais aussi dans la population générale chez des gens qui d’un coup se retrouvent en détresse », avance Anne-Laure Côte, médecin psychiatre.

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Hôpital : les dégâts collatéraux de la première vague en chiffres

Par Anaïs Moran et Clara Dealberto, infographie — 13 décembre 2020

Au printemps, les déprogrammations d’opérations se sont multipliées et les délais se sont allongés pour faire face à l’urgence du Covid. En collaboration avec la Fédération hospitalière française, «Libération» révèle l’état des lieux de la baisse d'activité lors de la première vague, véritable bombe à retardement sanitaire.

Pendant que la première vague de Covid sévissait, jusqu’où se sont entassés les retards à l’hôpital ? Jamais le gouvernement n’a fait état de manière précise de la déprogrammation et de la baisse de l’activité engendrée par la crise sanitaire. En collaboration avec la Fédération hospitalière de France (FHF), Libération publie des données exclusives. Extraites de dizaines de millions d’enregistrements issus du Programme de médicalisation des systèmes d’information (le PMSI, qui permet de coder les activités médicales), elles recouvrent l’ensemble des établissements de santé - hôpitaux publics, hôpitaux privés non lucratifs et cliniques privées commerciales - jusqu’au 30 août. Il n’est pas encore possible d’avoir un panorama pour cet automne : «Il est trop tôt pour connaître la réalité de septembre et de la seconde vague car les données ne sont pas toutes remontées dans le PMSI»,explique Cécile Chevance, responsable du pôle finances et data de la FHF.