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Articles, témoignages, infos sur la psychiatrie, la psychanalyse, la clinique, etc.

lundi 7 février 2022

En Chine, le débat sur la maltraitance des malades mentaux ravivé par des images glaçantes

Publié le 

L’Internet chinois s’est indigné après la diffusion sur les réseaux sociaux d’une vidéo montrant une femme atteinte de maladie mentale enfermée et attachée par son mari. Selon le New York Times, ce scandale met en lumière des problèmes liés à la santé mentale longtemps niés ou sous-estimés en Chine.

“La vidéo était partout sur l’Internet chinois”, écrit le New York Times : on y voit “une femme d’âge moyen, dans une masure de briques sans porte, l’air hébété, sans manteau alors que nous sommes en plein hiver. Autour de son cou, une chaîne de métal qui la retient au mur. Publiées fin janvier sur le réseau social Douyin – la version chinoise de TikTok –, les images ont choqué les internautes et soulevé de nombreuses questions : qui est cette femme ? pourquoi est-elle enchaînée ? Et “dans quelles conditions a-t-elle donné naissance aux huit enfants qui, installés dans la maison voisine, assurent qu’elle est leur mère ?”

Ce n’est pas que d’la télé ! Ce que le système Hanouna dit de la France - Stéphane Encel - critique du livre

 

« Vint le moment où la souffrance des autres ne leur suffit plus : il leur en fallut le spectacle » (Amélie Nothomb, Acide sulfurique, Albin Michel, 2005). Stéphane Encel propose de décrypter le « système Hanouna », l’infotainment dont Cyril Hanouna est aujourd’hui devenu le maître. Une position tranchée, qui a parfois la saveur du pamphlet.

Résumé : Qu’on l’aime ou qu’on le déteste, Cyril Hanouna est un phénomène médiatique à lui tout seul, un incontournable adulé tous les soirs par près d’un million de téléspectateurs. Alors que l’animateur vedette de Touche pas à mon poste ! (TPMP) sort un livre d’entretien avec l’éditorialiste politique Christophe Barbier, l’historien et essayiste Stéphane Encel s’invite là où on ne l’attend pas, pour poser un regard critique sur un homme puissant et influent qui pourrait bien jouer un rôle au cours de la prochaine campagne présidentielle.

Critique : On peut se demander ce qui a pu conduire un docteur en histoire des religions, spécialiste du judaïsme de l’Antiquité, à écrire sur Cyril Hanouna. La lecture des premières lignes nous apporte une réponse claire : l’incompréhension. « J’ai eu l’idée de ce livre après avoir regardé longtemps les rediffusions du matin de TPMP, et alors que je donnais des cours de sémiologie dans plusieurs institutions. Je citais naturellement et régulièrement Hanouna, pour évoquer la télévision, les réseaux sociaux, l’horizontalité de la société, et tout décryptage semblait me ramener, à un moment ou à un autre, à Hanouna. » 
Stéphane Encel a choisi de nous questionner, fortement intrigué par ce personnage qui le fascine et s’entoure chaque soir d’une équipe de chroniqueurs serviles, à la fois admiratifs et craintifs. Comment celui qui, surnommé « baba » par son entourage, est-il parvenu à signer le contrat du siècle – on parle de 250 millions d’euros sur cinq ans – avec Vincent Bolloré, son protecteur ? Comment cet homme issu d’un milieu éduqué et favorisé a-t-il pu devenir, en quelques années seulement, un chantre du populisme levant une armée de "fanzouzes" contre les élites, contre la gauche bobo qu’il exècre (Yann Barthès est à ce titre son plus fidèle ennemi sur TMC), contre Charlie Hebdo qu’il dénonce souvent, tour à tour porte-parole des gilets jaunes, défenseur de Didier Raoult et des antivax, en déclarant au passage ne pas s’être fait vacciné par peur, non « pas du vaccin, mais des piqûres en général » ?
Si l’anti-intellectualisme, la « voix du peuple » que paraît défendre le « système Hanouna » n’est pas nouveau – Julien Benda en parlait déjà en 1927 dans La Trahison des clercs, puis Paul Nizan cinq ans plus tard dans Les Chiens de garde –, l’étendue et la rapidité de sa propagation est assurément un fait social sans précédent, une menace que pressentait François-Henri de Virieu en 1990 : « Dans la médiacratie, le peuple resterait souverain, mais il pèserait moins par son vote que par son opinion. Et cela pourrait tout bouleverser. »
Stéphane Encel va plus loin, expliquant que dans le cas Hanouna, l’anti-intellectualisme s’est transformé en une « inculture » érigée en modèle : « Comme en classe, "l’intello", le "premier de la classe" se fait chambrer, couper, bousculer, sous les vannes de Hanouna : l’intelligence se plie sous la dérision, toujours. », ce que l’auteur appelle sèchement du « poujadisme télévisuel ».

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Vaccin anti-Covid : beaucoup d’effets secondaires sont des effets nocebo

Publié le 09/02/2022

La pandémie de Covid-19 a été la cause de plus de 5 millions de morts à travers le monde et a eu un retentissement majeur en termes de santé physique, mentale et économique. Malgré l’efficacité avérée de plusieurs vaccins, rapidement mis au point, une proportion non négligeable de la population mondiale, de l’ordre de 20 % environ, refuse la vaccination. Les raisons en sont diverses mais l’élément majeur semble être la crainte d’effets secondaires (AE ou adverses events en anglais). Selon une étude publiée en Janvier 2021, 47 % des personnes interrogées sont préoccupées par la possibilité de voir survenir des AE après vaccination contre la Covid-19. Or, plusieurs publications ont montré que la fréquence des AE était également loin d’être négligeable dans le bras placebo des essais cliniques. Ces AE sont alors appelés réponses nocebo. Elles sont liées en grande partie à l’anxiété et à la crainte de voir survenir un effet délétère post vaccinal. Avec la vaccination anti grippale, une récente méta-analyse a fait apparaître que la réponse nocebo pouvait être variée, essentiellement à type de céphalées et/ou de fatigue et qu’elle était observée dans un grand nombre de cas. Elle pourrait intervenir, de manière analogue, dans les essais vaccinaux dirigés contre la Covid-19.

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Les cadeaux font-ils vraiment le bonheur des enfants ?

7 février 2022

Auteurs

L'expérience du cadeau inscrit les enfants dans le grand jeu de la consommation. Shutterstock

Les enfants grandissent dans un environnement où la consommation est omniprésente. Dès leur plus jeune âge, ils accompagnent leurs parents dans des magasins où ils se trouvent exposés à des tentations de toutes sortes, entre jouets, friandises ou manèges.

Quand approche leur anniversaire, ou la période des fêtes de fin d’année, ils ne manquent donc jamais d’idées pour dresser la liste des cadeaux qu’ils aimeraient recevoir, trépignant d’impatience en attendant le moment de déballer leurs présents.

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Reconnaître la douleur chronique comme un phénomène de santé publique

par Un collectif de vingt députés du groupe Mouvement démocrate et démocrates apparentés  publié le 7 février 2022

Pas moins de 12 millions de Français souffrent de douleur chronique et ils seraient 70% à ne pas recevoir de traitement approprié. Un collectif de vingt députés du Modem se mobilisent afin de lancer un nouveau plan.

Depuis le début de la crise sanitaire, l’organisation de notre système de santé est au cœur de toutes les préoccupations. La pandémie a mis en lumière des questions aussi variées que le fonctionnement de notre système hospitalier, les conséquences psychologiques du confinement, ou encore la relocalisation de la production de certains médicaments. Autant de sujets qui ont su trouver un écho dans le débat public, et se traduire par des actions concrètes de la part du gouvernement.

Cependant, en marge de ces avancées, d’autres enjeux de santé publique tout aussi fondamentaux sont demeurés invisibles aux yeux de nos concitoyens. Tel est notamment le cas de la prise en charge des personnes victimes de douleur chronique.

Hôpitaux psychiatriques ou prisons psychiatriques ?

8 FÉVRIER 2022

CANADA

Article rédigé par Camille Cottais – Cheffe du pupitre Actualités

Historiquement, les hôpitaux psychiatriques ont été le lieu de nombreux abus : tortures, stérilisations forcées, lobotomisations, tentatives de changer l’orientation sexuelle ou l’identité de genre… Si ces pratiques appartiennent maintenant au passé, de nombreux témoignages éclatent pour mettre au jour la persistance d’abus et de maltraitances au sein des institutions psychiatriques.

Virgile Mougin-Filstroff, 23 ans, a été hospitalisé à l’hôpital psychiatrique (HP) pour la première fois à 14 ans. Sur Twitter, il dénonce les violences médicales qu’il a vécu, et a notamment lancé le hashtag #LaPsychophobieEnHPCest afin d’encourager d’autres personnes à témoigner.

Virgile décrit plusieurs cas de négligences de la part du personnel lors de cette hospitalisation, tels qu’une infirmière lui criant dessus alors qu’il fait une crise d’angoisse ou un patient l’ayant harcelé sexuellement sans qu’aucun.e soignant.e ne réagisse. Celui-ci l’a même plaqué contre le mur en lui disant qu’il devait accepter d’avoir des relations sexuelles avec lui. « J’ai essayé de le repousser de toutes mes forces, j’ai crié, mais je n’ai pas reçu d’aide. Il m’a harcelé tout le long de ma première hospitalisation là-bas, soit environ un mois et demi », déplore-t-il.

Virgile se réfugie alors dans la lecture. Il passe son temps à lire dans sa chambre, endroit où il se sent le plus en sécurité, avant que les soignant.e.s ne le privent de ses livres pour le forcer à sociabiliser, fermant à clé sa chambre durant la journée.

Selon Virgile, ces abus sont la norme dans les HP. « On ne prend pas soin de nous là-bas, on nous enferme, on nous violente, on nous humilie et on nous punit de ne pas rentrer dans le moule neurotypique. Nos conditions de vie étaient pitoyables, il n’y a rien de thérapeutique à ça », dénonce-t-il.

Abus du passé et abus du présent

Daves Holmes est professeur titulaire à l’Université d’Ottawa en sciences infirmières et travaille dans le milieu psychiatrique depuis 36 ans. Bien qu’on ne puisse plus parler aujourd’hui de tortures, explique-t-il, il reste toujours des vestiges de mauvais traitements dans les HP. Ces derniers peuvent se présenter sous diverses formes : négligences, utilisation de mesures restrictives et punitives, ou encore atteinte aux droits et libertés individuelles des patient.e.s.

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dimanche 6 février 2022

Suicides : le numéro national 3114 a reçu 34.000 appels en quatre mois

Par Le Figaro avec AFP   le 5 février 2022

Entre 10 et 15% de ces appels ont débouché sur une prise en charge du Samu, indique le ministère de la Santé, à l'occasion de la journée nationale de prévention du suicide ce samedi.

Le numéro national de prévention du suicide 3114 a reçu 34.000 appels depuis son lancement il y a quatre mois, sur fond de crise sanitaire, selon des chiffres communiqués vendredi 4 février à la veille de la journée nationale de prévention du suicide.


samedi 5 février 2022

CONVERGENCE DES PSYCHOLOGUES EN LUTTE

 






CONVERGENCE DES PSYCHOLOGUES EN LUTTE, Table Ronde 1


CONVERGENCE DES PSYCHOLOGUES EN LUTTE, Table Ronde 2


CONVERGENCE DES PSYCHOLOGUES EN LUTTE Table Ronde 3


CONVERGENCE DES PSYCHOLOGUES EN LUTTE Table Ronde 4


CONVERGENCE DES PSYCHOLOGUES EN LUTTE, Table ronde 5 et Conclusion




Roland Gori, Séminaire d’Epistémologie de la psychiatrie de l’ASM 13


 






Dans le cadre du séminaire « Epistémologie de la psychiatrie » coordonné par Xavier Bonnemaison, Clément Fromentin, Benjamin Weil et Paul-Loup Weil-Dubuc, l’Association de Santé Mentale 13, en partenariat avec L’Évolution Psychiatrique, l’Espace éthique de la région Ile-de-France et l’équipe « Recherches en éthique et épistémologie » reçoivent :

Roland Gori,

La Fabrique de nos servitude

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CHU de Nantes. En psychiatrie, un fonctionnement dégradé pendant les vacances


 


Philippe GAMBERT  05/02/2022

Les hôpitaux de jours et les centres d’accueil ne fermeront pas totalement durant les vacances de février, mais fonctionneront en mode dégradé.

Le personnel en psychiatrie du CHU avait manifesté à la mi-janvier pour protester contre les fermetures envisagées.

À la mi-janvier, les syndicats dénoncent une fermeture des hôpitaux de jour et des centres d’accueil thérapeutique à mi-temps du secteur psychiatrique du CHU de Nantes, durant les vacances d’hiver, du 5 au 22 février.

La raison ? Un manque de personnels et de remplaçants, alors que l’absentéisme est toujours très élevé, le Covid aggravant les choses. Une réunion extraordinaire a lieu. Plusieurs soignants, soutenus par les syndicats, en particulier la CGT et FO, expriment leur colère ou leur incompréhension. Ce face-à-face direction personnels a semble-t-il porté ses fruits puisque finalement, les fermetures d’hôpitaux de jour et de centre d’accueil du CHU de Nantes seront moins importantes qu’envisagées initialement.

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Travail social. L’art de se rendre inutile

VALSAN Nicolas

La participation est un changement de paradigme profond et radical. C’est un processus émancipateur et citoyen, une manière d’entrer en relation avec l’autre. C’est une nouvelle façon (initiée quand même depuis plus de 30 ans) d’envisager la personne, d’envisager la relation. C’est un changement de regard sur les personnes concernées. 

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vendredi 4 février 2022

Dans l'enfer des maisons de retraite

DIFFUSÉ LE 04/02/2022

À retrouver dans l'émission

LES PIEDS SUR TERRE

Alors qu'éclate le scandale Orpea, retour sur les témoignages de Dominique, dont le père a subi des mauvais traitements dans un EHPAD, et de Jérôme, qui travaillait dans une maison de retraite du groupe Orpea. Deux preuves que les faits dénoncés par Victor Castanet ne datent pas d'hier. 

Victor Castanet dénonce le rationnement pratiqué dans les EHPAD chez Orpea, malgré les tarifs élevés
Victor Castanet dénonce le rationnement pratiqué dans les EHPAD chez Orpea, malgré les tarifs élevés Crédits :  BSIP - Getty

Jérôme, quarante-cinq ans, travaille comme aide médico-psychologique dans des maisons de retraites en Île-de-France. Il a décidé de quitter le groupe Orpea au bout d’un an et demi à cause de conditions de travail déteriorées. Dominique, elle, a dû placer son père en maison de retraite dans la région de Marseille, mais après seulement trois mois, les pompiers ont conduit son père aux urgences, tuméfié. Des récits et témoignages sur les conditions de vie et de travail dans des maisons de retraite françaises.

“Ces EHPAD, ce sont des pompes à fric”

En 2015, Dominique choisit pour son père l’une des maisons de retraite des plus chères — trois mille euros par mois —  et des plus luxueuses : on y trouve des chambres individuelles, un grand jardin, et beaucoup de confort, du moins en apparence.

Au fil de ses visites, Dominique constate l’apparition de bleus sur le corps de son père, la “disparition” de certains résidents, et un turn-over important du personnel. Son père semble amaigri, et en détresse psychologique. Un jour, son père est hospitalisé et elle s’aperçoit que les pompiers ne peuvent pas rentrer facilement en cas d’urgence. De plus, elle se rend compte qu’il n’y a pas d’aide-soignant à demeure pendant la nuit, et que les résidents Alzheimer sont livrés à eux-mêmes. Ce soir-là, elle se retrouve à devoir changer son père elle-même.

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Qu'entendez-vous quand vous lisez ? Les mystères de notre voix intérieure

Par Pauline Petit  03/02/2022 

En lisant silencieusement, certains d'entre nous ont comme une petite voix qui les accompagne en pensée. Qui est-elle ? Et pourquoi d'autres ne l'entendent pas ? De la subvocalisation au monologue intérieur, ça parle dans nos têtes.

Quand vous lisez, dans votre tête, c'est plutôt une pièce de théâtre ou le grand calme ?
Quand vous lisez, dans votre tête, c'est plutôt une pièce de théâtre ou le grand calme ?Crédits :  Malte Mueller - Getty

Vous avez cliqué sur cet article et en lisez maintenant les premières lignes. Là, tout de suite, entendez-vous une petite voix dans votre tête en train de répéter les mots que vous avez sous les yeux ? Si c'est le cas, inutile de s'inquiéter : c'est commun. Certains d'entre vous seront au contraire surpris de ne rien entendre à la lecture, aucune voix ne semble lire en pensée en même temps que vous. Comment comprendre ce phénomène ?

J'entends des voix…

"Mais en fait, vous entendez tous des trucs dans vos têtes quand vous lisez et pensez ? Moi, jamais. Tout est silencieux. Je tombe des nues. Je pensais que tout le monde était dans mon cas. Enfin j’y avais jamais réfléchi", réalisait il y a quelques jours la journaliste Faïza Zerouala sur Twitter. Ce n'est pas le premier moment d'épiphanie "réseausociesque" du genre ! En échangeant, nombreux sont ceux à s'être rendu compte qu'on ne fonctionnait pas tous de la même façon à ce sujet. Certains ont une sorte de voix-off qui double leurs lectures et interprète même leurs pensées vagabondes. Les personnes sourdes et malentendantes peuvent aussi être à l'écoute de cette voix. C'est ce qu'explique par exemple le vulgarisateur scientifique "VirusScience" : né sourd, sa voix intérieure s'exprime parfois en signant. Au contraire, d'autres intègrent le sens de ce qu'ils lisent simplement en regardant le texte, à la manière d'une capture photographique - "Je vois la page et je vois les mots dans un ensemble. Je lis très vite, en quelques secondes. Enfin sauf James Joyce"témoigne ainsi une internaute



: Bernard Cerquiglini, linguiste : "Les langues ne déclinent pas, elles évoluent"

DIFFUSÉ LE 04/02/2022

À retrouver dans l'émission

LES CHEMINS DE LA PHILOSOPHIE

par Adèle Van Reeth

Être linguiste, est-ce étudier la langue ou contribuer à la façonner, ou les deux ? Si la langue évolue sans cesse, qu’est-ce qui fait son unité ? Et quel est l’impact de ses évolutions sur la société ? Rencontre avec Bernard Cerquiglini, professeur émérite de linguistique et membre de l'Oulipo.

Orthographe
Orthographe Crédits :  PhotoAlto/Anne-Sophie Bost - Getty

L'invité du jour : 

Bernard Cerquiglini, professeur émérite de linguistique à l'Université de Paris, membre de l'Oulipo, ancien recteur de l'Agence universitaire de la Francophonie

Langage crypté

La langue est le fruit d'une créativité constante et spectaculaire. Ne parlons pas de déclin, ne disons pas "les jeunes parlent mal", non, les jeunes sont bilingues, voire plurilingues. Ils parlent le français de référence et ils ont leur langue. Tous les petits groupes humains ont des langues. Rappelez-vous François Villon et sa bande de voleurs, les coquillards. Il y a des balades de Villon qu'on ne comprend pas totalement car c'était un langage crypté.      
Bernard Cerquiglini

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Avec Mémorable, testez, travaillez et améliorez votre mémoire.

En dix minutes par jour, mémorisez des sujets qui vous intéressent, et consolidez votre culture générale.

La mémoire est une gymnastique quotidienne ! Mémorable permet d'améliorer sa mémoire par le jeu. Cette application réalisée par la rédaction du Monde va plus loin que la plupart des tests de mémoire et exercices d'entraînement cérébral en ligne.

Nathalie Sarthou-Lajus : “Il faut ‘déghettoïser’ les Ehpad”


Nathalie Sarthou-Lajus, propos recueillis par Frédéric Manzini publié le 

Après la parution des Fossoyeurs (Fayard, 2022), enquête de Victor Castanet sur la maltraitance dans certains Ehpad, la question du grand âge est au cœur d’un débat politique. Avons-nous abandonné collectivement les « vieux » ? Comment aider nos aînés dépendants à vivre mieux ? La philosophie Nathalie Sarthou-Lajus, à qui l’on doit notamment Le Geste de transmettre (Bayard, 2017) et Vertige de la dépendance (Bayard, 2021), livre son analyse.

Psychiatrie qui fuit les délires... Délire de fuir ?

BILLET DE BLOG 2 FÉVR. 2022

Mathieu Bellahsen


Depuis des années la psychiatrie est tourmentée. Tourmentes politique et médiatique, tourmente des pratiques. Ces différents registres sont alimentés par un choix généralisé, celui de la perversion. Les mal-nommées « fugues » des hôpitaux de Toulouse sont le miroir de cette psychiatrie là, le reflet de cette société là. La monstruosité et l’incurie ne sont pas forcément où l’on croit.


Depuis des années la psychiatrie est tourmentée. Tourmentes politique et médiatique, tourmente des pratiques. Ces différents registres sont alimentés par un choix généralisé, celui de la perversion. Perversion des établissements et des lieux de soin, perversion des « soins » eux-mêmes, perversion des personnes qui devraient soigner ou aider à soigner. Les mal-nommées « fugues » des hôpitaux de Toulouse sont le miroir de cette psychiatrie là, le reflet de cette société là. La monstruosité et l’incurie ne sont pas forcément où l’on croit.

Agonie perverse

Depuis une semaine, « les fugues » en psychiatrie refont parler d’elles. L’image d’épinal du « schizophrène dangereux » commençait certainement à manquer. L’indignation salutaire de quatorze acteurs de la psychiatrie est un pas important mais les « fugues » des patients de Toulouse (ou d’ailleurs) sont le miroir de désertions généralisées, celui de l’abandon de la psychiatrie publique par les politiques, celui des départs massifs de soignants l’hôpital public et celui des compromissions quotidiennes. Le « on se lève, on se casse » est devenu un slogan inconsciemment partagé par soignants et patientsCertes ces départs imprévus n’ont ni les mêmes motifs ni le même traitement sociétal mais il serait utile d’en tirer quelques leçons.

Aujourd’hui, l’hôpital psychiatrique n’est pas fait pour les patients. Dans de rares cas d’expériences émancipatrices, il n’est plus fait pour eux. Pendant longtemps, l’HP était surtout fait pour les soignants et les administrations. Mais, même-là, ça s’effrite. Sauf pour les plus tordus et les plus soumis. La société de l’ordre, elle, continue de compter sur l’établissement psychiatrique pour canaliser, normaliser, domestiquer les désordres intimes et sociaux.

Pourtant, une règle organisatrice devrait aussi prévaloir en psychiatrie, celle du serment d’Hippocrate : premièrement ne pas nuire. Et cette règle a un corollaire : tout premièrement, ne pas jouir. Or la jouissance obscure et perverse explose en psychiatrie. Cette jouissance perverse des rapports de pouvoirs et de savoirs, leurs verticalités jupitériennes renforcées ces derniers temps, à tous les échelons. La perversion se nourrit de la déliaison, de la perte de sens, des clichés, de la bêtise.

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Rapport de la deuxième visite de l’établissement public de santé mentale de l’Aisne à Prémontré (Aisne)

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Rapport de la deuxième visite de l’établissement public de santé mentale de l’Aisne à Prémontré (Aisne)

Le rapport de visite a été communiqué, conformément à la loi du 30 octobre 2007, au ministère de la santé auquel un délai de quatre semaines a été fixé pour produire ses observations. A la date de publication de ce rapport, aucune observation n’a été produite.

Synthèse

L’établissement public de santé mentale départemental de l’Aisne (EPSMDA) occupe une place prépondérante dans la prise en charge des soins de psychiatrie dans le département de l’Aisne puisqu’il assure les soins des 300 000 habitants de cinq secteurs de psychiatrie adulte sur sept et toute la pédopsychiatrie. Au sein de l’établissement, la psychiatrie adulte intra hospitalière est divisée en trois pôles.


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