Saluant, dans une tribune au « Monde », le souhait d’Emmanuel Macron de voir s’organiser dans les hôpitaux et les maisons de retraite des visites entre les personnes en fin de vie et leurs proches, un collectif de personnalités, parmi lesquelles Marcel Gauchet, Boris Cyrulnik, Tareq Oubrou, se dit attentif à la mise en place d’une mesure essentielle pour rendre le deuil possible.
Tribune. Nous voulons ici remercier le président de la République d’avoir rendu à chacun la possibilité de l’ultime présence, en disant ces mots, lundi 13 avril : « Je souhaite aussi que les hôpitaux et les maisons de retraite puissent permettre d’organiser pour les plus proches, avec les bonnes protections, la visite aux malades en fin de vie afin de pouvoir leur dire adieu. »
Après les mesures de mobilisation médicale, les mesures de soutien économique, le président a secouru le caractère fondamental de toutes les sociétés humaines ; l’accompagnement de la mort, la possibilité du dernier adieu. La condition même de notre humanité.
La solitude des instants suspendus de la fin d’une vie ne relève pas uniquement de l’intime : le lien qui relie tous les êtres, c’est celui d’une commune humanité, faite du partage de ces moments cruciaux : une présence, un regard, une caresse d’un des vôtres au point de bascule vers la mort, cette inconnue.