Par Camille Stromboni Publié le 4 aout 2022
En Vendée, pour espérer une prise en charge, les patients doivent désormais passer par le 15 de 23 heures à 8 h 30. Objectif, préserver les urgences, en souffrance face au manque de soignants et à l’afflux de malades, particulièrement pendant l’été.
« Les journées se suivent mais ne se ressemblent vraiment pas » aux urgences, glisse Jordan Gendre, praticien hospitalier de 38 ans, le regard encore alerte malgré l’heure avancée. Les nuits encore moins, dans ces services hospitaliers qui accueillent des patients 24 h/24. C’est bien ce qui fait le sel du métier, pour les urgentistes de La Roche-sur-Yon installés autour d’une tarte aux fraises ce samedi 30 juillet, au sous-sol du Centre hospitalier départemental (CHD), à quelques pas de la salle du SAMU. Il est 2 h 30 du matin. Enfin, ils ont quelques minutes pour souffler et avaler un semblant de repas après un violent rush durant lequel tout s’est accéléré.
« Faut que les touristes aillent se coucher maintenant », lâche en riant un infirmier. Réflexion faite, ce ne sont que de « locaux » dont ce dernier s’est occupé ces dernières heures avec la structure mobile d’urgence et de réanimation (SMUR). Accident de moto, tentative de suicide médicamenteuse, hémorragie interne après un malaise… Tout semble s’être concentré autour de minuit, alors que la salle de régulation du SAMU, qui reçoit les appels au 15 et au 116 117 (médecine générale), était déjà en effervescence pour répondre aux nombreux appels estivaux de ce département touristique.