Évoquant « les dangers d’une compréhension limitée de l’histoire de la psychiatrie », The British Journal of Psychiatry propose un éditorial plaidant pour une meilleure inclusion de l’histoire de cette discipline dans la formation des nouveaux spécialistes.
Les auteurs estiment que les jeunes psychiatres sont « plus disposés à s’engager avec les questions historiques ou éthiques » quand elles sont présentées « dans le cadre d’une approche interdisciplinaire ». Intégrée à la reconnaissance des troubles cliniques, cette approche est qualifiée « d’humaniste » par les éditorialistes, ou plus précisément devrait s’apparenter à l’enseignement d’une « humanité médicale » (medical humanities).
Les auteurs évoquent la conception du Pr Robert Houston[1] selon laquelle deux écueils opposés menacent une perspective historique en psychiatrie : le risque de « passéisme positif » accréditant (de manière fallacieuse) un âge d’or où « tout aurait été bon », dans le sillage du « traitement moral holistique des asiles du début du 18ème siècle » où la médecine (moins technicienne) se rattachait encore aux sciences humaines ; et à l’inverse le risque de « passéisme négatif » accréditant au contraire l’idée (tout aussi fausse) que, dans le passé de la psychiatrie, « tout aurait été mauvais, bizarre, confus, non scientifique et ne s’appuyant sur aucune preuve, même en accord avec la science de l’époque ».