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Articles, témoignages, infos sur la psychiatrie, la psychanalyse, la clinique, etc.

jeudi 22 août 2019

« Les Jours » se réveillent aux urgences

Les Jours



Épisode n° 1

À l’hôpital Delafontaine de Saint-Denis, la grève n’empêche ni le travail des équipes ni l’afflux des patients. L’immersion commence.

Les pompiers font grise mine. Mathias Wargon les croise en nous faisant visiter les urgences, le 3 juillet au matin. Le chef du service sourit, leur lance un « ça va ? »machinal. Mais les pompiers sont tout déconfits. « Ça irait mieux si on n’avait pas fait cette intervention », glisse l’un d’eux au médecin, à voix basse. Ils viennent de ramener aux urgences une jeune femme de 20 ans, frappée par son compagnon. Elle n’a pas survécu. Ici, la mort se dit « Delta », pour « Delta Charlie Delta », « DCD » en alphabet radio. Elle a beau faire partie du quotidien, elle ne laisse pas insensible. Dans les secondes qui suivent, d’autres soignants joignent leur peine à celle des pompiers. La presse nous a appris le reste : Leïla, enceinte de trois mois, voulait devenir assistante sociale. Les causes exactes de son décès font l’objet d’une enquête judiciaire. C’est la première personne dont nous aurons appris la mort lors de ce reportage, et probablement la seule dont nous pourrons citer le prénom. 



« Retournez en salle d’attente, le docteur va vous appeler »

Les Jours

Au « tri », les infirmières doivent orienter les dizaines de patients qui atterrissent aux urgences chaque jour. Vite et bien. Tout l’édifice en dépend.

Les trois portes de l’IOA (« infirmière d’orientation et d’accueil ») ne restent jamais closes bien longtemps. La pièce se niche dans un recoin stratégique des urgences de l’hôpital Delafontaine, à Saint-Denis (Seine-Saint-Denis), entre l’accueil administratif, la salle d’attente et le sas par lequel circulent pompiers et ambulanciers. Dimanche 14 juillet en début d’après-midi, Yasmina Kettal s’installe derrière le petit bureau où elle s’apprête à passer sept heures et trente minutes. Debout à ses côtés, Anaïs lui donne un coup de main. Les deux infirmières doivent aller chercher un par un les patients dans la salle d’attente, écouter leur problème, puis les répartir géographiquement dans le service selon la gravité de leur état. L’IOA, qu’on appelle aussi « le tri », s’apparente à un rond-point à l’entrée des urgences, desservant tous les chemins possibles. À l’exception des cas les plus critiques, directement envoyés au déchocage, tous les patients passent par ici avant de voir un médecin. 


#jechoisislapsy : un hashtag pour mieux (re)découvrir la psychiatrie !

Accueil



L’Affep (Association française fédérative des étudiants en psychiatrie) vient de lancer le hashtag #jechoisislapsy. Pour inciter les psychiatres et les internes à partager sur la toile les raisons pour lesquelles ils ont choisi cette spé. Et bien sûr, aider les internes les plus indécis dans leurs choix !
« Quelle autre discipline se nourrit de neurosciences, médecine, pharmacologie, sciences humaines et sociales, littérature, philosophie... pour soigner bébés, enfants, ados, adultes, âgés ; sauver des vies sans la ramener, et changer des destins ? », twittait ce 21 août Thierry Baubet, psychiatre pour enfants et adolescents en Seine-Saint-Denis.
Il répondait à une belle initiative de l’Affep (Association française fédérative des étudiants en psychiatrie) qui vient en effet de lancer le hashtag #jechoisislapsy . Objectif : que les psychiatres et les internes partagent les raisons pour lesquelles ils ont choisi cette spé. Et, bien sûr, aider les internes les plus indécis dans leurs choix !

Ce que l’exil fait à l’enfance

Par Marie Cosnay, écrivaine — 
L'île grecque d'Agathonisi, où de nombreux migrants transitent depuis 2015.
L'île grecque d'Agathonisi, où de nombreux migrants transitent depuis 2015. Photo Julien Daniel. Myop

Ruser, trouver des passages, de l’argent, de bonnes personnes, accepter le pas en arrière, éviter les violences. Et après, qu’est-ce qu’on fait de la liberté ? Très engagée pour l’accueil des réfugiés, l’écrivaine Marie Cosnay rend la parole aux «mineurs isolés». Leur évasion est héroïque parce que réputée impossible.

Déploiement des assistants médicaux : l’avenant n°7 à la convention médicale parue au Journal officiel

20 août 2019

Le déploiement des assistants médicaux se trouve au coeur des grandes réformes du système de santé. Il vise à améliorer l'accès aux soins ainsi que les conditions d'exercice des médecins libéraux en renforçant la qualité de la prise en charge des patients. 
Les missions de l'assistant médical  pourront relever de trois domaines d'interventions :
  • des tâches de nature administrative : ces tâches consistent en des missions sans lien direct avec le soin, comme l'accueil du patient, la création et la gestion du dossier informatique du patient, le recueil et l'enregistrement des informations administratives et médicales, l'accompagnement de la mise en place de la télémédecine au sein du cabinet, etc. 
  • des missions en lien avec la préparation et le déroulement de la consultation : l'assistant médical pourrait aider le patient à l'habillage, au déshabillage, à la prise de constantes, à la mise à jour du dossier du patient concernant les dépistages, les vaccinations, les modes de vie, en générant si nécessaire des alertes à l'attention du médecin, délivrance de tests et kits de dépistage, préparation et aide à la réalisation d'actes techniques
  • des missions d'organisation et de coordination : les assistants médicaux peuvent remplir une mission de coordination notamment avec les autres acteurs intervenant dans la prise en charge des patients. 
  • Lire la suite ...

Mort subite du nourrisson : un test de dépistage grâce à une simple prise de sang



Par Lionel Durel,  publié le 21 août 2019

Les scientifiques pensent mettre au point sous peu un test de dépistage contre la mort subite du nourrisson grâce à une simple prise de sang.

Les jeunes parents sont souvent angoissés par la mort subite du nourrisson. En France, elle fait environ 450 victimes par an. Des médecins de l’hôpital universitaire de Strasbourg sont sur le point de mettre en place un test de dépistage facile à mettre œuvre.

Une anomalie liée au cœur


La mort subite du nourrisson est liée à une anomalie du cœur, selon les dernières recherches. Les docteur Livolsi (cardiopédiatre) et le réanimateur-pédiatre De Melo ont isolé l’existence d’un marqueur sanguin lié à ces syncopes.
Le docteur Angelo Livolsi explique :
Au niveau du cœur, c’est un peu comme voiture, vous avez un système d’axe de frein et d’accélération. Et chez certaines personnes, vous avez le frein du cœur qui est trop puissant, mais il y a d’autres cas de morts subites qui peuvent être liées à d’autres causes. Nous souhaitons valider le test sanguin à la naissance, pour dépister, suivre et éventuellement traiter les enfants à risque de mort subite d’origine vagale“.


Succès de la BD « J'peux pas, j'ai chimio »

PAR ELSA BELLANGER 
 
PUBLIÉ LE 21/08/2019




Depuis sa parution le 20 mars 2019, la maison d'édition (Marabulles) est agréablement surprise. Elle a relancé une réimpression. Il faut bien reconnaître que le sujet n'a pas réellement d'actualité. Dans la BD « J’peux pas, j’ai chimio », Alexandra Brijatoff et Camille Hoppenot nous plongent avec humour et décalage dans le quotidien d’une femme qui apprend qu’elle a un cancer. Ce récit au ton optimiste apporte des clés de compréhension au malade et à ses proches, mais aussi aux médecins.
Parler du cancer avec humour dans une bande dessinée (BD) est audacieux. C’est pourtant le pari de l’illustratrice, Alexandra Brijatoff, et de la scénariste, Camille Hoppenot, dans l’album « J’peux pas, j’ai chimio », paru aux éditions Marabout. Sur un ton résolument positif, les deux auteures, dont l’une a fait l’expérience de la maladie, racontent le parcours d’une femme apprenant, à la suite d’un examen de routine, qu’elle a un cancer.


« Alliés et nazis sous amphétamines » : pervitine et benzédrine, drogues de combat

Durant la seconde guerre mondiale, les troupes allemandes et britanniques ont été gavées de produits puissants aux nombreux effets secondaires.
Par   Publié le 20 août 2019
Des tubes de benzédrine dans les années 1940. Sa consommation permet de se retrouver dans un état d’euphorie intense et d’évacuer tout sentiment de peur.
Des tubes de benzédrine dans les années 1940. Sa consommation permet de se retrouver dans un état d’euphorie intense et d’évacuer tout sentiment de peur. THIRTEEN PRODUCTION / HISTOIRE.FR
HISTOIRE - MARDI 20 AOÛT À 20 H 40 - DOCUMENTAIRE
En temps de guerre, le soldat a plusieurs ennemis, et la fatigue en fait partie. Pour que le tankiste, l’aviateur ou le sous-marinier puisse participer aux combats avec fougue sans être victime tout d’un coup d’une faiblesse après quelques heures particulièrement éprouvantes, il existe une solution miracle : la drogue ! Depuis la sortie, en 2016, du livre à succès de Norman Ohler (L’Extase totale. Le IIIe Reich, les Allemands et la drogue, Ed. La Découverte, 2016), on savait que les troupes allemandes avaient connu des succès foudroyants grâce à l’utilisation massive de pervitine. Cette puissante méthamphétamine en provenance des usines Temmler est disponible en vente libre dès 1938 dans toutes les bonnes pharmacies du Reich.
[...] 

Agressivité hallucinante

Ce que le grand public sait moins, c’est que des troupes britanniques de choc ont également utilisé à grande échelle un produit similaire. Une puissante amphétamine nommée benzédrine, elle aussi employée avant-guerre par les civils, en inhalation. Sa consommation permet de se retrouver dans un état d’euphorie intense et d’évacuer tout sentiment de peur. Les pilotes de la Royal Air Force seront les premiers clients de la benzédrine : infatigables, le moral au beau fixe et une agressivité décuplée… idéal pour défendre le ciel du pays, puis aller bombarder le Reich.
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Ce patch frontal permet d’augmenter de 20% votre capacité de mémorisation



   

Pour améliorer leurs capacités de mémorisation, certaines personnes n’hésitent pas à faire des exercices une fois par jour. Humm, une entreprise américaine, vient de présenter un wearable accessible à tous, qui fait travailler votre mémoire tout en stimulant votre attention. Testé cliniquement, il est aujourd’hui disponible en pré-commande, comme le rapporte VentureBeat.

Un patch cliniquement testé et réutilisable

Le fonctionnement de humm est très simple. Vendus par 12, les patchs sont à placer sur le front. Il faut ensuite activer l’interrupteur situé sur le côté droit pour qu’il fonctionne. Utilisez-le pendant 15 minutes pour bénéficier de « 90 minutes d’apprentissage boosté.» Une fois placé sur votre tête, une stimulation électrique légère appelée tACS est fournie, ce qui connecte davantage de neurones entre eux et permet de traiter un plus grand nombre d’informations.
Il est conseillé d’utiliser humm maximum 2 fois par jour. Point qui a son importance, les patchs sont réutilisables, il vous dureront donc plus que 12 utilisations.

Contre le stress post-traumatique, Israël teste des thérapies à l’ecstasy

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Par AFP 22 août 2019


Cette drogue déclenche de la joie et de l'empathie, deux émotions dont les patients ont besoin afin de commencer à traiter le traumatisme en psychothérapie, selon le Dr Tsarfaty

Pilules d'ecstasy (Crédit : Willy Turner/Wikimedia Commons)
Pilules d'ecstasy (Crédit : Willy Turner/Wikimedia Commons)
Victime de violences sexuelles, Nachum Pachenick a vécu un enfer pendant vingt ans, embourbé dans les symptômes du trouble de stress post-traumatique et incapable de mener une existence sereine jusqu’à ce qu’il expérimente un traitement par la MDMA, la molécule de l’ecstasy.
« C’était une vie remplie de stress, de pressions, de nervosité, d’anxiété, de fatigue », raconte l’Israélien de 46 ans dans sa maison à Sde Boaz, un avant-poste illégal, non approuvé par le gouvernement israélien et situé au sud de Jérusalem. « C’est impossible de vivre ainsi. »

Le CBD, produit miracle ou miracle marketing ?


Barthélemy Dont   20/08/2019 

Une industrie gigantesque a vu le jour quasiment sans supervision. | Esteban Lopez via Unsplash

L'industrie de cette molécule non stupéfiante du cannabis explose, mais ses effets restent largement méconnus.

Le 4 décembre 2018, les États-Unis ont opéré une véritable révolution dans l'industrie du cannabis. Une nouvelle loi sur l'agriculture signée par Donald Trump a légalisé au niveau fédéral la production de chanvre dont la concentration en tétrahydrocannabinol (THC) n'excède pas 0,3%.
L'industrie du cannabis n'a pas tardé à s'engouffrer dans la brèche en trouvant le produit idéal: le cannabidiol (CBD), une molécule du chanvre n'ayant pas les propriétés stupéfiantes du THC mais à laquelle on prête de nombreuses vertus thérapeutiques.

Ruée vers l'or vert

Outre-Atlantique, le CBD est désormais partout. Cosmétiques, bonbons, sels de bain, chocolat, bière, produits pour chiens: à peu près tous les biens de consommation courante auxquels vous pouvez penser existent en version infusée au CBD. La croissance soudaine et massive du secteur est même comparée à une nouvelle ruée vers l'or.


Journée mondiale de prévention du suicide

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10 septembre 2019

La Journée mondiale de prévention du suicide, célébrée le 10 septembre, est organisée par l’Association internationale de prévention du suicide (IASP). L’objectif de cette journée, coparrainée par l’OMS, est de bien montrer que le suicide peut être évité.


Le parcours en BD d’un interne Védécé : « L’arrivée à l’hôpital fut une douche froide »

Sabrina Moreau
| 21.08.2019


La bande dessinée « Vie de Carabin » relate avec humour les études de médecine de son auteur anonyme, Védécé. Aujourd’hui interne, il raconte dans le tome III les difficultés rencontrées par les soignants pour s’occuper véritablement des patients, du fait de la dégradation des conditions de travail à l’hôpital.

VDC

Recherche en psychiatrie : promouvoir la parité, là aussi




Malgré tous les discours officiels sur la volonté de promouvoir la parité hommes-femmes dans tous les domaines (y compris dans la recherche médicale), et malgré l’augmentation effective du nombre de femmes médecins dans plusieurs pays (dont le Canada), « l’inégalité entre les sexes persiste dans l’exercice de la médecine universitaire. » Déplorant cette situation, une équipe canadienne (de Toronto) consacre une publication aux « différences de productivité dans la recherche » en fonction du sexe, chez les psychiatres universitaires du Canada.

Disparition de Marie Claire Boons-Grafé

Image associée

Bulletin de la SIHPP 

21 août 2019

Chers amis 
Nous venons d'apprendre la disparition de Marie Claire Boons-Grafé, figure attachante de la psychanalyse et membre de la SIHPP. Vous trouverez ci-dessous un texte dans lequel Elisabeth Roudinesco revient sur les grands moments d'une vie marquée par une aventure intellectuelle et politique hors du commun.
Bien à vous 
Henri Roudier
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Marie Claire Boons-Grafé (1925-2019)

Née le 22 août 1925 à Haine Saint-Pierre, et issue de la grande bourgeoisie belge catholique et industrielle, Marie Claire Boons-Grafé, auteure de nombreux livres et articles, était une grande dame de la psychanalyse, élégante, raffinée, non conformiste et excellente clinicienne, ouverte à toutes les aventures politiques, intellectuelles et psychanalytiques de la deuxième moitié du XX-ième siècle. Elle est morte à son domicile parisien le 13 août 2019, à l’âge de 94 ans. Elle est toujours restée membre de la SIHPP. Malgré toutes les insultes, elle n’avait jamais renié son engagement maoïste à l'Union des communistes de France marxiste-léniniste (UCF-ML, 1969-1985) aux côtés de son ami de toujours, Alain Badiou. Elle racontera cette expérience singulière dans un livre collectif (C’est terrible quand on y pense, Galilée, 1983).

Nighat Dad en première ligne pour tisser une Toile féministe

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PORTRAITFéministes ! (3/6). Cette Pakistanaise a bravé l’hostilité d’une partie de sa famille pour devenir avocate. Elle défend aujourd’hui ses compatriotes victimes de harcèlement sur Internet. Un « outil de libération » qu’elle veut contraindre à protéger les femmes.

Par    Publié le 21 août 2019

Il suffit d’évoquer la journée du 8 mars 2019 dans les rues de Lahore, deuxième ville du Pakistan et centre universitaire et culturel qui abrite la plus grande mosquée d’Asie, pour allumer des braises dans les yeux de l’avocate Nighat Dad.
« Comment vous dire ? C’était… lumineux ! Grisant, intense, joyeux. Quatre mille femmes défilaient de concert. Quatre mille Pakistanaises ! Vous imaginez ? La rue et la ville étaient à nous. Et c’était un sentiment inédit. La police nous protégeait alors que nous criions des slogans jamais entendus auparavant sur la voie publique. C’était si puissant ! Regardez. »