Incluse par l’OMS au rang des médicaments essentiels[1], la méthadone constitue depuis une cinquantaine d’années un traitement de substitution aux opiacés. Or si ce traitement de la dépendance aux opiacés est bien éprouvé, la plupart des établissements pénitentiaires aux États-Unis refusent à leurs « usagers » toxicomanes qui recevaient ce médicament avant leur incarcération la poursuite de ce protocole thérapeutique en prison. Cet arrêt est parfois progressif, mais le plus souvent brutal, déplorent les auteurs d’une étude récente publiée par The Lancet. Comme on peut le pressentir, cet arrêt du traitement de substitution peut susciter une résurgence des problèmes de sevrage et rend les intéressés « plus sensibles à une rechute de leur toxicomanie après leur libération. »
SOPHIE BOULANGER (CGT) ET ALAIN GAUTIER (CFDT), lanceurs d'alerte
Photo : Laurence MAURIAUCOURT