par Eva Tapiero publié le 19 novembre 2021
De l’imaginaire collectif aux illustrations populaires, lorsqu’on parle de préhistoire, c’est rarement pour raconter une période lumineuse ou égalitaire. L’homme armé de pieu et habillé de peaux de bête est présent partout. La femme, oubliée ou reléguée à des tâches considérées comme inférieures. Cet effacement des femmes dans les sociétés préhistoriques a-t-elle été une réalité ? Rencontre avec Marylène Patou-Mathis, directrice de recherche au CNRS, rattachée au Muséum national d’histoire naturelle (MNHN).
D’où vient l’absence des femmes quand on parle de la préhistoire ?
Je crois qu’il faut toujours se remettre dans le contexte de l’apparition d’une discipline. Le développement de la préhistoire, en tant que discipline scientifique, intervient au XIXe siècle, et sa consécration vers 1860. Il faut noter aussi que c’est en Europe, et en Europe occidentale. Tout ça est très important parce que, à ce moment-là, c’est une société fondée sur le patriarcat, avec notamment un code napoléonien qui minimise la femme.