Un acouphène qui empêche de penser ? Une entorse qui empêche de danser ? Une laryngite qui empêche de chanter ? À chaque douleur sa mélodie, à chaque organe son refrain ! Voici un précis d’anatomie musicale à destination des hypocondriaques et des mélomanes, pour chanter les corps et faire rire ceux qui souffrent.
La série « Précis d’anatomie musicale » explore chaque jour le corps humain et délivre ses ordonnances discographiques. Dans ce premier épisode, Romain...
Romain Boulet et David Unger font chanter et danser nos corps jusqu'au plus profond de nous-mêmes en faisant carillonner nos squelettes. C'est toujours...
R. Boulet et D. Unger revêtent la blouse blanche du cardiologue inquiet pour nos maux de cœur et notre souffle court. Et pour parer à l'hypertension artérielle...
Trente ans, c'est ce que nous avons gagné en espérance de vie depuis 1900 : la totalité d'une existence au XVIIe siècle. Formidable avancée qui bouleverse tout : notre vie professionnelle, amoureuse, familiale, notre rapport au monde, à la maladie, le sens même de notre destin.
"Ce qui caractérise notre époque, écrit Robert Redeker dans son livre au titre provocant Bienheureuse vieillesse, c'est l'éclipse de la vieillesse, non comme âge ou état, comme réalité, mais comme présence dans la vie collective et dans l'imaginaire".
Nous allons, dans la mesure de nos moyens, tenter de remédier à cette situation, avec Robert Redeker et Pascal Bruckner qui publie ces jours-ci Une brève éternité : philosophie de la longévité. La vieillesse sera donc présente, non seulement du fait de l'âge canonique des trois personnes réunies dans ce studio, mais parce que ces personnes vénérables s'interrogeront sur la signification et la valeur de la scène finale de l'existence.
Un rapport esquisse une stratégie vaccinale en France et cible les personnes exposées par leur métier, âgées et précaires. Pour l’heure, aucun vaccin n’a toutefois fini son développement.
Il n’y a pas encore de vaccin contre le SARS-CoV2 – les premiers, en cours d’essais cliniques, pourraient être disponibles au quatrième trimestre de 2020 –, mais la France s’attelle d’ores et déjà à définir une stratégie vaccinale.
Un premier rapport, élaboré par une quinzaine de membres du conseil scientifique, du comité analyse, recherche et expertise (CARE) et du comité vaccin Covid-19, a été mis en ligne sur le site du ministère de la santé, vendredi 24 juillet.
Ce document définit notamment les cibles prioritaires. On y trouve en tout premier les personnes exposées de par leur métier, celles à risque du fait de leur âge ou d’une maladie chronique et les individus en grande précarité, soit près de la moitié de la population française.
Paris, le samedi 25 juillet 2020 - Les discussions autour du projet de loi de bioéthique arrivent dans la dernière ligne droite. Si l’ouverture de la procréation médicalement assistée aux couples de femmes et aux femmes seules accapare une grande partie des débats, d’autres dispositions moins exposées soulèvent également des passions. Récemment, c’est la question de l’autorisation (ou de l’interdiction) des expérimentations autour des « embryons chimériques » qui a soulevé une vive polémique.
Les termes de la polémique
Il est vrai que le mot « chimère » évoque un certain nombre de fantasmes. Entre imaginaire et science-fiction, le mot possède désormais une réalité scientifique. En 2017 notamment, des chercheurs américains, espagnols et japonais sont parvenus à implanter des cellules souches humaines dans des embryons de cochons, par la suite transférés dans l’utérus de truies porteuses. Les chercheurs ont laissé (quelques semaines) les embryons se développer, permettant ainsi d’assister à la formation d’un tissu musculaire humain.
La popularité des médecins n'a jamais été aussi forte depuis la crise sanitaire, relève une enquête* Odoxa pour le groupe NEHS, la chaire santé de Sciences Po, France Info et Le Figaro rendue publique ce mardi.
En cinq ans, les bonnes opinions à l'égard des médecins et des infirmiers se sont envolées, notamment ces derniers mois en pleine crise du Covid-19. En 2015, 13 % des Français avaient une « très bonne opinion » des médecins. Désormais, en juillet 2020, c'est 42 % de la population (57 % pendant le confinement). Du côté des infirmiers, ce chiffre atteignait 43 % en 2015 contre 50 % en juillet 2020 avec un pic à 70 % en plein confinement.
Psychologue clinicienne, docteure en psychopathologie et psychanalyse
Dans une tribune au « Monde », les coordonnateurs de la cellule d’appui psychologique au personnel du centre hospitalier de Saint-Denis, estiment que, même si la crise est passée, les soignants ont toujours besoin des équipes des services de psychiatrie.
Publié le 22 juillet 2020
Tribune. Le 16 mars, au moment du confinement, tous les regards se sont focalisés sur l’hôpital public. Déjà victime d’une situation dégradée, la crise sanitaire risquait de lui porter un coup fatal. On ne peut pas reprocher aux soignants de ne pas avoir prévenu. Ces derniers mois, des collectifs ont cherché à porter plus haut sa voix, le collectif Inter-Urgences et le collectif Inter-Hôpitaux ont soutenu la mobilisation.
La manifestation du 14 novembre 2019 a vu descendre un nombre inhabituel de soignants dans la rue et, au mois de février, plus de mille chefs de service démissionnaient de leurs fonctions administratives. L’hôpital ne peut pas guérir les maux du capitalisme. Le penseur et essayiste Ivan Illich (1926-2002) le rappelait : « reporter sur le système de soins la gestion des contradictions économiques et des tensions sociales propres au capitalisme est voué à l’échec ».
Outre les enveloppes rémunérations et investissements censées profiter à l'ensemble du monde hospitalier, quelques annonces véritablement spécifiques à la psychiatrie et santé mentale figurent dans le Ségur de la santé. Elles soulèvent cependant à ce stade plus d'interrogations que d'enthousiasme au sein de la discipline.
La psychiatrie et la santé mentale ne sont pas absentes des conclusions du Ségur de la santé, dévoilées le 21 juillet (lire notre article). Pour autant, que ce soit dans le discours du ministre des Solidarités et de la Santé, Olivier Véran, ou dans le dossier du ministère, les éléments disponibles à ce stade pour la discipline soulèvent beaucoup d'interrogations. Outre les mesures censées bénéficier à tous les hôpitaux (hausse des rémunérations, aides aux investissements, etc.), donc aux EPSM, certaines des annonces spécifiques (lire encadré) sont saluées. Pour autant, elles sont souvent trop parcellaires ou imprécises pour comprendre véritablement à ce stade les intentions de l'exécutif sur la politique qui sera menée en la matière.
"Nouvelle ambition" pour la feuille de route
Parmi les enjeux "qui sont apparus avec une acuité nouvelle" au ministère, il y a le besoin d'un "renforcement de l’offre de soutien psychiatrique et psychologique de la population". La crise sanitaire a révélé "de manière criante la vulnérabilité psychique de nombreux Français et il est indispensable d’insuffler une nouvelle ambition à la feuille de route santé mentale et psychiatrie", a déclaré Olivier Véran. Au-delà des accords sur les rémunérations, "la psychiatrie sera un pilier de notre politique d’investissement", a-t-il assuré, afin de renforcer l’offre "en fonction des besoins de santé des différents territoires".
"La psychiatrie doit surtout bénéficier d’une politique globale cohérente"
Paris, le jeudi 23 juillet 2020 – Les difficultés spécifiques de la psychiatrie en France n’ont pas été à l’ordre du jour du Ségur de la santé qui s’est achevé ce mardi par des promesses encourageantes du ministre de la Santé, Olivier Véran. Cependant, la prise en charge de la santé mentale n’a pas été totalement oubliée. Ainsi, le ministre a confirmé que la réforme du financement de la psychiatrie, déjà entérinée, serait bien engagée en 2021. Par ailleurs, la mesure 31 du Ségur s’intéresse à « l’offre de soutien psychiatrique et psychologique de la population », en se promettant de « renforcer "l’aller vers" au travers des cellules d’urgences médico-psychologiques ». Alors qu’une telle formulation devra nécessairement être clarifiée, les psychiatres et l’ensemble des intervenants en psychiatrie attendent, au-delà, l’entrée dans une nouvelle ère.
Un nouveau type de communication a été mis au jour au premier stade de développement d’un organisme d’ascidie, un animal marin : les cellules se spécialisent en fonction des contacts qu’elles ont avec leurs voisines.
Pourquoi faire simple quand on peut faire compliqué, se moquaient les célèbres Shadoks. La nature montre que, parfois, elle sait faire simple, même pour faire du compliqué.
Par exemple, pour engendrer les organismes les plus complexes à partir d’une seule cellule, petit sac mou d’une centaine de micromètres de diamètre contenant quantité de molécules. Par divisions successives de cette cellule, une enveloppe grossit, se plisse, se creuse, laissant émerger des centaines de milliers de cellules prenant des formes bien connues, dos, tête, pattes, et des fonctions spécifiques, neurones, peau, muscles.
Longtemps, les biologistes ont pensé que les plans d’attribution des positions et fonctions de toutes ces cellules étaient prélocalisés au sein de l’œuf. Mais ils ont vite réalisé que cette complexité nécessite une communication entre cellules pour se coordonner.
Des « cris », sous forme de signaux biochimiques plus ou moins concentrés, font réagir les cellules en fonction de cette concentration : sur l’axe « tête »/« queue », toutes les cellules ne réagissent pas de la même façon.
Le dernier rapport d’information sur l’organisation de la santé mentale dresse le constat d’une psychiatrie au bord de l’implosion. En effet, la psychiatrie est en souffrance! En revanche, nous réagissons vivement aux propositions faites pour la soigner. La psychiatrie publique de secteur garde toute sa pertinence et peut encore être efficiente, à condition de lui en donner les moyens.
Quels enjeux pour réformer la psychiatrie d’aujourd’hui ?
Un collectif de soignants réagit au rapport établi par deux parlementaires en septembre dernier
« On juge du degré de civilisation d’une société à la manière dont elle traite ses marges, ses fous et ses déviants »
Lucien Bonnafé, Désaliéner ? Folie(s) et société(s), 1991.
Le rapport d’information sur l’organisation de la santé mentale (Septembre 2019), présidé par M. Brahim Hammouche et réalisé par Mme. Caroline Fiat (aide-soignante de métier et député de La France Insoumise, LFI, Meurthe-et-Moselle) et Mme. Martine Wonner (médecin psychiatre et députée La République en Marche, LREM, Bas-Rhin) dresse le constat sans appel d’une psychiatrie au bord de l’implosion.
Les causes de cette crise, nous disent les rapporteurs, sont multifactorielles et largement partagées avec celles de tout le système de santé : inégale répartition des moyens, désertification médicale, difficultés d’assurer la continuité et la gradation des soins, engorgement des urgences, cloisonnement entre la ville et l’hôpital, cloisonnement entre les disciplines (le somatique et la psychiatrie). À ces éléments s’ajoute une « … organisation territoriale peu efficiente, extrêmement complexe, illisible et à bien des égards peu cohérents et peu ou mal coordonnée par la puissance publique » (p.7).
Nous, professionnels du secteur psychiatrique rejoignons pour beaucoup le constat des parlementaires: la psychiatrie est en souffrance. En revanche, nous réagissons vivement aux propositions faites pour la soigner et aux causes incriminées. Les propositions sont à l’opposé de ce qu’il faudrait faire, car OUI ! La psychiatrie publique de secteur garde toute sa place et peut encore être efficiente quand on lui donne suffisamment de moyens.
Exploités par leurs parents, des mineurs roumains volent quotidiennement dans le métro parisien. Au plus près des policiers et des magistrats des deux pays, Olivier Ballande a suivi l’enquête visant à démanteler ce réseau.
La crise du Covid-19 a creusé les difficultés en termes d’accueil et de prise en charge des jeunes patients atteints de troubles psychiques. Le problème dure depuis plusieurs années et les acteurs du domaine appellent à une refonte du système psychiatrique en France.
La pédopsychiatrie souffre. Ce n’est pas nouveau mais la crise sanitaire et sociale liée au coronavirus a encore accentué la pression sur des services exsangues. En France, et surtout à Paris, les délais d’attente pour un premier rendez-vous en pédopsychiatrie s’étendent sur de longs mois. Et en Île-de-France, Nouvelle-Aquitaine, Pays de la Loire ou encore en Auvergne-Rhône-Alpes, les urgences psychiatriques, dans l’ensemble, sont saturées.
Une situation de tension « connue depuis quelques années mais qui a empiré depuis l’été dernier, puis avec la crise sanitaire », selon le Professeur Richard Delorme, le chef de ce service de psychiatrie de l’enfant et de l’adolescent de l’hôpital Robert-Debré, qui a signé une tribune dans Le Mondepour dénoncer le manque de moyens. Son service accueille en moyenne chaque jour trois jeunes de moins de 15 ans après une tentative de suicide.
Unité de médecine pour adolescents, CHI de Poissy-Saint-Germain-en-Laye
Winnicott écrit qu’il faut beaucoup de courage pour être adolescent, mais il faut aussi du courage pour être parents d’adolescent ! Adolescents qui revendiquent leur différence, qui s’opposent, qui ne répondent pas à nos projections, mais aussi parfois adolescents violents, mutiques, tristes, douloureux. Comment nous soignants, pouvons-nous aider ces parents d’adolescents et plus largement être nous-même adultes face aux adolescents qui nous sont confiés ? Nous répondrons à cette question, en nous appuyant sur un guide rédigé par des professionnels belges de l’enfance : Manuel de survie pour parents d’ado qui pètent les plombs. Les phrases entre guillemets sont tirées de ce guide.
Les parents (les soignants) bousculés
« Ce dont j’ai besoin est ce qui me menace », écrit Philippe Jeammet. « Être adolescent implique de grandir, de chercher sa propre voie, de se séparer. Le refus, l’opposition voire l’hostilité peuvent en être la manifestation.» Il s’agit d’un temps plus ou moins long, plus ou moins « bruyant », en n’oubliant pas que ce qui est difficile pour les parents l’est aussi pour l’adolescent.
Accepter d’être désemparé
Il est utile d’accepter d’être dérouté et perdu, de ne pas avoir honte de se renseigner sur l’adolescence et de laisser traîner les livres ou revues consultés. Il n’y a pas un mode d’emploi, ni une seule manière de faire face à son enfant qui devient adolescent et il y a autant de manières de se comporter que d’adolescents et de parents. La perfection n’existe pas et les hésitations et maladresses des parents peuvent être un support pour aider l’adolescent à grandir. Il est compliqué de se démarquer et de se construire face à des parents parfaits et sans faille.
C’est une mesure qui a suscité de nombreux débats, notamment dans les pages du « Quotidien ». L’instauration d’une dérogation au secret médical dans le cadre de la lutte contre les violences conjugales a été définitivement adoptée le 21 juillet par le Parlement, suite au vote à l’unanimité du Sénat.
Inscrit dans la suite du Grenelle des violences conjugales de l’automne 2019, ce deuxième volet de mesures législatives stipule notamment qu’un médecin ou tout autre professionnel de santé est autorisé à déroger au secret professionnel lorsqu'il « estime en conscience » que les violences mettent la vie de la victime « en danger immédiat » et qu’il y a situation d’emprise.