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Articles, témoignages, infos sur la psychiatrie, la psychanalyse, la clinique, etc.

dimanche 4 septembre 2016

EXIL EN MÈRE

Par Elisabeth Franck-Dumas — 30 août 2016

Mi-docu, mi-fiction, les deux réalisatrices d’«Olmo et la Mouette» filment un couple d’acteurs dans l’intimité d’une grossesse vécue entre joie et doute.

Mais qu’est-ce qu’elle fabrique, la femme enceinte ? Des yeux, des oreilles ? Des pensées, des doutes ? Elle mouline, s’angoisse, s’essouffle. Revient en arrière, se projette en avant. Tout ça l’air de rien, parfois même sans bouger. C’est un rôle qu’elle joue, ou plutôt une foule de rôles, enfilés comme autant de costumes empruntés aux autres, jusqu’à trouver le sien.
Cocon. Tout cela ne pourrait être plus joliment montré, et dit, que dans Olmo et la Mouette, coréalisé par la Brésilienne Petra Costa et la Danoise Lea Glob, drôle d’objet se tenant entre documentaire et fiction. Il suit la grossesse d’une comédienne parisienne, Olivia (Olivia Corsini) et de son compagnon acteur Serge (Serge Nicolaï, assez enceint lui aussi), grossesse qui tombe pile au mauvais bon moment, car il n’y en a jamais de vraiment bon ni mauvais, alors que leur troupe répète et doit partir pour New York jouer la Mouette. Le film s’ouvre sur les mots d’Olivia, dits en voix off sur un mode confessionnel : «Parfois, je me dis que presque par hasard je pourrais sombrer dans la folie.» Suit un plan qui remonte dans une cage d’escalier en angoissante contre-plongée : on s’imagine alors qu’elle pourrait s’y jeter. Mais non. Si les volées de marches signent son enfermement, c’est qu’Olivia se découvre un hématome à l’utérus, et ne doit plus bouger. Son appartement se transforme en cocon, matrice, monde aussi clos que le théâtre, ce dernier partageant avec le ventre maternel la caractéristique de tenir ses habitants à l’abri de l’extérieur.

Itinéraire d’un psychiatre humaniste

LE MONDE DES LIVRES | Par Elisabeth Roudinesco
Mon combat pour une psychiatrie humaine, de Pierre Delion avec Patrick Coupechoux, Albin Michel, 274 p., 19,50 €.
Pierre Delion, né en 1950, a eu la bonne idée de retracer son itinéraire, avec l’aide de son ami Patrick Coupechoux, dans un bel ouvrage qui permet au lecteur de saisir, sur le vif, ce que fut en France, pendant une quarantaine d’années, l’approche des pathologies de l’enfance et de l’adolescence : anorexie, autisme, schizophrénie, toxicomanie, délinquance, etc. Issu d’un milieu modeste – ses parents tenaient une quincaillerie à Tuffé (Sarthe) –, Delion eut très tôt la volonté d’être médecin. C’est le curé du village qui propose à son père de l’inscrire au collège Sainte-Croix du Mans, tenu par des jésuites. A leur contact, il reçoit un enseignement aussi laïc que celui délivré par l’école républicaine.
Après s’être orienté vers la psychiatrie, il découvre au CHU d’Angers la terrible réalité de l’asile : « Les salles avec quinze patients attachés à leurs lits, les arriérés, les délirants, les schizophrènes, les autistes qui se tapent la tête ­contre le radiateur : la cour des miracles. »Cependant, comme tous les psychiatres de sa génération, il croise l’aventure de la psychothérapie institutionnelle dont il deviendra l’un des meilleurs représentants. Issu de la Résistance, ce courant dit « désaliéniste » met en avant une thérapeutique plurielle de la folie qui vise à abolir l’enfermement en proposant une triple prise en charge des patients : sociale, psychique, biologique.

LA MÉCANIQUE DES FLUX

19 août 2016

Aux frontières de l’Europe, des hommes et des femmes, déterminés, se battent pour surmonter les barrières que l’UE leur oppose.
La Cimade est partenaire et soutien le film La Mécanique des flux. Un documentaire de Nathalie Loubeyre au cinéma le 31 août 2016.
Aux frontières de l’Europe, des hommes et des femmes, déterminés, se battent pour surmonter les barrières que l’UE leur oppose. Avec pour seules armes la force de leurs rêves et leur vitalité, ils affrontent une violence qui ne dit pas son nom, décidant ainsi de leurs vies, envers et contre tout. Un autre regard, à la fois proche, sensible et cinématographique, sur cette réalité.

samedi 3 septembre 2016

L'antispécisme, une idéologie décriée

28/08/2016

Les antispécistes se positionnent parfois dans le prolongement du combat contre le sexisme et le racisme.

Pour Francis Wolff, professeur émérite au département de philosophie de l'École normale supérieure (1), « les races n'existent pas mais les espèces si ». Selon lui, l'égalitarisme doit s'arrêter à l'homme et ne pas être étendu à toutes les espèces animales. « Proclamer l'égalité des êtres humains a un sens politique et moral, mais proclamer l'égalité du loup et de l'agneau, du chien et de ses puces, n'a aucun sens. La notion de « droits des animaux » est donc contradictoire. »

« Contrat affectif »

Le philosophe Peter Singer, qui a popularisé l'antispécisme, appelait à s'abstenir d'utiliser les produits issus des animaux et à libérer les animaux domestiques. Il estimait également que la vie d'un jeune chien avait plus de valeur que celle d'un vieillard.

Trop de MDPH tue la MDPH

 03/09/2016

Des centaines de parents n’ont pas pris le chemin de l’école jeudi. Ils n’ont pas affiché un sourire forcé face à leurs rejetons traînant des pieds à l’idée de rencontrer leur institutrice et leurs nouveaux amis. Ils ne se sont pas couchés, rassurés d’avoir passés cette première journée sans trop d’embûches. Leurs enfants n’iront pas à l’école. Ou seulement quelques heures par semaine. Leurs enfants sont atteints d’un handicap qui les empêche de voir s’ouvrir les portes des établissements scolaires. Dans certains cas, «l’inclusion » dans le monde scolaire est tout simplement refusée par les directions des écoles, n’hésitant pas,  sous de faux arguments, à violer la loi. Dans d’autres, la demande d’Assistante de vie scolaire (AVS) n’a pas encore abouti. Ou la Maison départementale des personnes handicapées (MDPH) n’a pas encore eu le temps de statuer sur les aménagements à mettre en place.

Pourquoi les adolescents nous obligent à penser les cultures, les langues et les effets des discriminations ?


Adolescence 2013/3

parMarie Rose Moro
Maison des Adolescents de Cochin - Maison de Solenn
97, bd. de Port-Royal
75679 Paris Cedex 14, France
CASITA, Maison des Adolescents
Hôpital Avicenne 125, rue de Stalingrad
93009 Bobigny Cedex, France
Univ. Paris Descartes, Sorbonne Paris Cité
INSERM, U669
92774 Boulogne-Billancourt Cedex, France
marie-rose.moro.at.cch.aphp.fr

Mal-être chez les infirmiers, Hollande interpellé

02.09.2016
Cet été, cinq infirmiers se sont suicidés. Une série de drames qui a vivement ému la profession. Mais dont les politiques ne semblent pas avoir pris conscience. Face à ce silence, la coordination nationale infirmière a adressé, vendredi 2 septembre, une lettre ouverte à François Hollande. « Vous n’avez peut-être pas encore été informé de l’été tragique que vient de vivre le monde de la santé », présume Nathalie Depoire, qui énumère, les dates et lieux où sont survenus ces suicides. Une méconnaissance qu’elle imagine « car malgré nos nombreuses sollicitations, notre (et votre) ministre de la santé, Madame Marisol Touraine n’a fait qu’une seule déclaration à ce sujet, très récemment, sous la pression médiatique ».

vendredi 2 septembre 2016

Hôpital : à l'AP-HP, la réforme du temps de travail entre dans le dur

Anne Bayle-Iniguez
01.09.2016
La réforme du temps de travail à l'Assistance publique - Hôpitaux de Paris (AP-HP) entre dans sa phase finale ce jeudi 1er septembre avec l'application des dernières mesures négociéesdans la douleur entre le directeur Martin Hirsch et les syndicats représentatifs des 75 000 agents (non-médecins) du CHU francilien.
Comme pour un hôpital français sur deux, l’objectif du directeur général de l'AP-HP était de réviser les 35 heures, une organisation souvent synonyme de cumul de RTT non prises, de manque de personnel et de recours coûteux à l’intérim.
Après la suppression de plusieurs jours de congés spécifiques à l'institution, déjà effective depuis le 1er avril, deux nouvelles mesures entrent en application ce jeudi.
Désormais, les personnels n'auront plus la possibilité de travailler 7 h 50 par jour, une organisation de travail supprimée par la réforme. Par ailleurs, le principe de grande équipe (alternance programmée des horaires continus de matin et d'après-midi) est généralisé à l'ensemble des 39 hôpitaux de l'AP-HP.

Si « Le Généraliste » était paru en 1912 À quels signes extérieurs voit-on qu'une femme est vierge ?

Alain Létot
01.09.2016
Existe-t-il un signe extérieur de la virginité ? Il en existe même deux, à entendre notre distingué confrère, le Dr Félix Chavernac. Un oculiste avisé reconnaît de loin un cataracté à son attitude, la tête penchée vers le sol, fuyant la lumière ; il le distingue de l’amaurotique qui, au contraire, relève la tête, cherchant la clarté. De même, le chirurgien reconnaît un coxalgique, « rien qu’en l’entendant marcher », suivant l’expression imagée de Marjolin ; le médecin signale à distance un ataxique qui s’annonce par sa démarche saccadée, etc. Pourquoi ne reconnaîtrait-on pas la virginité ?
Parallélisme podalique
Le Dr Chavernac est prudent toutefois : si, après une pratique cinquantenaire, il croit pouvoir, à première vue, faire un diagnostic, qu’il sait délicat entre tous, il s’empresse d’ajouter, « pour la tranquillité du genre humain » que son signe n’est ni constant ni infaillible. Mais ce signe, quel est-il ? C’est le parallélisme podalique : « Le sacrifice consommé, nous dit-il, se traduit immédiatement à l’extérieur par un écart très prononcé de la pointe des pieds, c’est-à-dire par la disparition rapide du parallélisme podalique ».

LA DICTÉE, ESSENCE D’UNE NATION


Par Natalie Levisalles — 31 août 2016

Paysages éternels, familles idéalisées, hygiénisme approximatif : depuis deux siècles, le contenu des textes proposés à nos «chères têtes blondes» dessine le portrait d’une France immuable.

En nous montrant ces textes dictés aux écoliers entre 1836 et 2015, les deux auteurs dela Dictée (Laure de Chantal, agrégée de lettres, et Xavier Mauduit, agrégé d’histoire) nous plongent dans l’histoire de la France des deux derniers siècles. Ou plutôt dans ce qu’on nous en a raconté : le roman national.
La première chose qui fascine, c’est l’uniformité du style, du milieu du XIXe à aujourd’hui. Comme s’il existait un «style dictée», remarquablement homogène : lisse, vieillot, gourmé, gentiment mais pesamment moralisateur, utilisant le vocabulaire de l’idéalisation et de la paix, tendant à décrire un bonheur fade et sans aspérités et des malheurs soigneusement tenus à distance. Ce qui frappe aussi, c’est à quel point le monde de la dictée est celui d’une France éternelle, immuable, qui semble arrêtée quelque part au milieu du XXe siècle. Mais pas dans les années 40. Autant on peut lire de nombreuses pages patriotiques, héroïques sur la guerre de 14-18 - «Camarades, nous savons que vous souffrez d’une grande peine parce que vous êtes séparés de nous» (adressé aux écoliers d’Alsace-Lorraine, Certificat d’études 1912) -, autant on ne trouve pas grand-chose sur la Seconde Guerre mondiale.
«Il était bien joli ce chemin de Provence. Il se promenait entre deux murailles de pierres cuites par le soleil.» Le paysage est omniprésent dans la dictée, il a une beauté tranquille et un peu ennuyeuse. On voit beaucoup de campagne, très peu de ville, on s’aventure rarement hors des frontières, dans les colonies parfois. Les dictées ont le même parfum que les cartes de géographie et de leçons de choses Deyrolle qui ont été accrochées dans les salles de classes jusque dans les années 70. Ou 80 ?

Mission civilisatrice 

La famille des dictées est du même tonneau. Une famille idéale où le père est sévère mais juste et la mère un infatigable et bienveillant grillon du foyer qui s’éveille «toujours la première, bien avant le jour en hiver» et descend «dans la rue pour acheter le pain» (1965). L’image de la petite fille est à l’avenant. «Je frotte le parquet, dit-elle, je passe l’aspirateur, j’encaustique les meubles. Je suis bien contente de venir en aide à maman» (1963). Ou bien : «La meilleure amie des jeunes filles, c’est l’aiguille. La lecture, la musique vous laissent souvent une impression charmante… mais ce n’est qu’une impression» (1946). Même les secousses de l’adolescence sont passées à la machine à euphémiser. «L’adolescence fut pour Caroline une période difficile… Mais la personnalité qu’elle s’était ainsi forgée faisait d’elle une amie généreuse et chaleureuse» (Bled, 2015).

Ni Foucault 2.0 ni Debord 2.0

11.06.2016
La Suite dans les idées

Entre surveillance et spectacle, la mutation numérique transforme en profondeur nos sociétés et redistribue les cartes du pouvoir : le juriste américain Bernard Harcourt analyse cette évolution à travers son ressort, le désir, et ouvre la voie d'une critique par la désobéissance.
Michel Foucault et Guy Debord mis en réseaux sociaux
Michel Foucault et Guy Debord mis en réseaux sociaux Crédits : Sylvain Bourmeau
Surveillance ou spectacle ? Quel terme, quel concept décrit le mieux la situation dans laquelle se trouvent désormais nos sociétés numérisées. C'est la question que pose, et à laquelle répond par une analyse brillante, nourrie d'une impressionnante collection de faits saisissants, le juriste critique Bernard Harcourt dans Exposed, un essai décisif sur le désir et la désobéissance à l'ère numérique.
Exposed

Un jeune se suicide tous les trois jours en Suisse

PréventionUne nouvelle campagne de sensibilisation au suicide chez les jeunes a vu le jour. Bien qu'en baisse, les chiffres restent alarmants.

Le suicide est la seconde cause de mortalité chez les 15-29 ans, selon Stop Suicide. L'association lance jeudi en Suisse romande la 11e édition de sa campagne de prévention du suicide des jeunes.
Jusqu'au 10 octobre, elle fait passer le message «Là pour toi» par le biais d'affiches, flyers, réseaux sociaux et événements. Cette campagne «originale et positive» est née l'an dernier pour les 15 ans de Stop Suicide. Au vu de son succès auprès des jeunes, l'association a conservé le slogan cette année, explique-t-elle jeudi dans un communiqué.

Rentrée 2016 : « L’angoisse des adultes est ce qui inquiète le plus les enfants »


LE MONDE  | Propos recueillis par Claire Ané

Marie-Rose Moro, pédopsychiatre et psychanalyste, dirige la Maison de Solenn-Maison des adolescents de Cochin.
Marie-Rose Moro, pédopsychiatre et psychanalyste, dirige la Maison de Solenn-Maison des adolescents de Cochin. DIDIER GOUPY
Marie-Rose Moro, pédopsychiatre et psychanalyste, dirige la Maison de Solenn-Maison des adolescents de l’hôpital Cochin. Elle publie Osons être parents, le 14 septembre, aux éditions Bayard Culture.
Comment parler aux enfants du risque terroriste ? Faut expliquer la présence de soldats armés dans les rues ?
Marie-Rose Moro : Oui, bien sûr, il faut dire aux enfants pourquoi les soldats sont devant l’école. Il faut le dire une fois simplement, et sans dramatiser ni exagérer. Leur présence est la preuve que les adultes savent protéger les enfants. Le plus difficile est de ne pas projeter nos propres angoisses.
Ma fille de 9 ans a été très affectée par l’exercice de sécurité dans l’école, où ils devaient se cacher sous les tables au cas où un méchant vienne. Comment la protéger des crises d’angoisse ?
Pour les enfants de classe élémentaire, parfois on pense qu’ils comprennent les choses comme les grands, mais en fait ils ont aussi des scénarios dans la tête, parfois plus effrayants encore que la réalité. A cet âge-là, il faut vraiment leur expliquer concrètement et simplement ces exercices, et s’intéresser aux peurs qu’ils ont. Ce sont ces peurs-là qui sont les plus inquiétantes. Il faut les aborder tranquillement, à un moment où l’enfant est rassuré et en confiance.
Mais comment ne pas transmettre à nos enfants notre propre angoisse concernant les risques d’attentat dans les écoles ?
L’angoisse des adultes est ce qui inquiète le plus les enfants de cet âge-là. Il est donc nécessaire de commencer par trouver soi-même des manières de se rassurer. Ensuite, on peut parler aux enfants. Si on leur parle simplement, cela leur fera du bien et apaisera leurs inquiétudes. Cela augmentera leur confiance dans la capacité des adultes à les protéger. C’est cela l’essentiel, à cet âge : on ne peut pas attendre d’enfants aussi jeunes qu’ils apprennent à se protéger tout seuls.

D’Homo Sapiens… au transhumain : Qu’est-ce qu’être humains ? Le sommes-nous encore ?

Par Hubert Guillaud 01/07/2016

Le bestseller mondial de Yuval HarariSapiens : une brève histoire de l’humanité, qui en 500 pages embrasse pas moins que toute l’histoire de l’humanité est effectivement un livre à la fois fascinant et accessible. Sur la scène des conférences USI, où il le résume en 40 minutes, le frêle Yuval Harari l’est tout autant.
Pourquoi sommes-nous devenus l’espèce dominante de la vie sur terre ? Comment avons-nous conquis le monde ? Il y a 100 000 ans, la terre était très différente de ce qu’elle est aujourd’hui. Les humains aussi. Homo Sapiens vivait en Afrique de l’Est. Il existait 5 autres espèces humaines. C’est quelque chose que nous avons du mal à appréhender, parce que nous ne connaissons qu’une seule espèce humaine depuis longtemps. Or, chez tous les animaux, il existe plusieurs espèces. Il y a plusieurs espèces d’ours par exemple, selon les endroits du monde où ils vivent. Mais il n’y a plus plusieurs espèces d’hommes.
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Comment l’imagination a-t-elle développé notre capacité à coopérer ?

Il y a 100 000 ans, les différentes espèces humaines étaient petites en nombre et leur impact sur l’écosystème était minime, pas plus signifiant que celui des abeilles, des piverts ou des méduses aujourd’hui. Nous n’étions qu’un animal parmi d’autres. Aujourd’hui, nous sommes la seule espèce, car nos ancêtres en quittant l’Afrique de l’Est ont provoqué la disparition de toutes les autres espèces d’hominidés. « Nous nous sommes débarrassés de tous les autres », affirme-t-il très rapidement, alors que les hypothèses sur la disparition de Néandertal notamment semblent encore un peu plus ouvertes. Avec 7 milliards d’individus, nous sommes l’un des animaux le plus importants de la planète en nombre. Nous pesons 300 millions de tonnes. Les animaux domestiques, les esclaves de nos besoins, comptent pour 700 millions de tonnes. Les animaux sauvages pour 100 millions. Quand on regarde National Geographic, le monde semble encore rempli d’animaux sauvages, mais en vérité, ils ne sont plus là. Ils représentent moins de 10 % de la population totale des grands animaux et leur survie dépend entièrement de nos décisions et de nos désirs.

Comment sommes-nous passés de grands singes sans signification à des dieux sur terre ? Ce n’est pas une métaphore, insiste Harari, c’est un fait. Nous avons les capacités qui étaient l’apanage des dieux dans la mythologie. Nous savons créer la vie, créer des animaux. Depuis 4 milliards d’années, la vie a évolué selon les principes de la sélection naturelle. Mais désormais, il y a un nouveau principe, celui de la conception intelligente. Nous sommes capables de créer des formes de vie. Nous sommes devenus des dieux.

Avec son roman "Lettre morte", la romancière Nathalie Garance vole au-dessus d'un nid de coucou

 
S.P.A.B
Avant que vous ne sachiez plus où donner de la tête en cette période de "rentrée littéraire", Info-Chalon.com vous conseille la lecture d'un excellent roman, édité par une maison d'édition locale, et paru en juillet : "Lettre morte", de Nathalie Garance.
Vol au-dessus d’un nid de coucou. Les moins de vingt ans ne connaissent sans doute ni le roman de Ken Kesey (1), ni le film qu’en a tiré Milos Forman en 1975 (2). Ils préfèrent pour la plupart débusquer des Pikachu derrière un fourré, une statue de Lamartine ou, avant que certains ne s’en émeuvent à juste titre, sur une plaque commémorative d’Auschwitz (3)… C’est bien dommage.

jeudi 1 septembre 2016

L’hôpital expérimente le qi gong pour soulager des effets secondaires du cancer

LE MONDE  | Par Juliette Harau
Nathalie, opérée récemment d’une tumeur, pratique quotidiennement le qi gong dans un parc près de chez elle.
Nathalie, opérée récemment d’une tumeur, pratique quotidiennement le qi gong dans un parc près de chez elle. Karim El Hadj / Le Monde
Sereine, imprégnée, Nathalie répète avec soin les gestes qu’elle a appris. Balayer l’air d’un mouvement large, prendre une grande inspiration, genoux légèrement pliés, regard vers l’horizon. Greffière, originaire de Choisy-le-Roi (Val-de-Marne), en proche banlieue parisienne, Nathalie a subi des traitements très lourds – plusieurs chimiothérapies, une radiothérapie et une curiethérapie – qui ont eu raison de sa tumeur. Parallèlement, elle s’est appuyée sur une gymnastique de santé chinoise, le qi gong, suivant les conseils du Pr Liu Bingkai, diplômé en médecine traditionnelle chinoise de l’université de Nankin, qui mène des essais cliniques à l’hôpital universitaire de la Pitié-Salpêtrière, à Paris.
« Je ne peux pas dire si mon état aurait été différent si je n’avais pas pratiqué le qi gong, je n’ai pas de point de comparaison. Mais ça me fait du bien », dit Nathalie. A plusieurs niveaux, son traitement lui a paru moins douloureux que prévu : « A part la perte de cheveux, je n’ai eu presque aucun des effets secondaires habituels – vomissements, maux de tête, ongles noircis… Les patients à côté desquels je recevais ma chimiothérapie me paraissaient dans un état plus pénible que le mien. »
Nathalie s’était vu prescrire une kyrielle de médicaments pour affronter les différents protocoles. « J’étais une pharmacie ambulante, se souvient-elle, alors que je ne suis pas très médicaments. » Mais exception faite d’un épisode particulièrement critique du traitement, pendant lequel elle recevait des injections pour augmenter son taux de globules blancs, les boîtes d’antidouleur sont restées intactes. En revanche, chaque jour pendant deux heures, cette mère de trois enfants se rendait dans un parc pour effectuer les mouvements de qi gong qui devaient lui procurer du mieux-être.