blogspot counter

Articles, témoignages, infos sur la psychiatrie, la psychanalyse, la clinique, etc.

vendredi 8 janvier 2021

LA TARENTELLE, DES ITALIENNES PIQUÉES AU VIF

Par Ève Beauvallet — 7 janvier 2021

Mêlant percussions et danse effrénées, ce rituel du sud de l’Italie, destiné à soigner un mal prétendument causé par le venin d’araignée, est au cœur d’une compilation d’inédits et de remix par des producteurs de musique électronique et d’un livre passionnant édités par le label Flee Project.

Séance de thérapie musicale avec un violoniste et un accordéoniste, en 1959.
Séance de thérapie musicale avec un violoniste et un accordéoniste, en 1959. Photo Flee

C’est l’histoire d’un mal mystérieux qui, jusqu’à la fin des années 70 dit-on, frappait les filles des campagnes de l’Italie méridionale, et d’un rituel magico-religieux - une danse et une musique - né pour l’exorciser. C’est l’histoire d’une araignée venimeuse galopant sur les terres cramées du Mezzogiorno et des victimes qu’elle aurait piquées, puis possédées. C’est l’histoire de tripotées d’inquisiteurs, de médecins, d’ethnologues ou de neurologues se disputant successivement, sur des siècles, l’explication de cette transe locale pratiquée jusqu’à épuisement par de malheureuses «tarentulées». Et c’est aussi l’histoire d’une métaphore à charge sexuelle, celle de la «piqûre d’araignée» (un nom masculin en italien, il ragno), l’histoire d’une éloquente catharsis, donc, inventée sur une des terres les plus pauvres du catholicisme. Aujourd’hui, on dirait presque un pitch de série Netflix, ou le résumé du prochain essai de Mona Chollet (l’autrice de Sorcières), tant les récits autour du «tarentisme» (nom de ce «mal mystérieux») et de la «tarentelle» (la pratique choréo-musicale) résonnent avec nos obsessions contemporaines, qu’elles touchent au féminisme, au post-colonialisme, à la redécouverte de spiritualités et de pratiques thérapeutiques passées sous les radars occidentaux.

«LE SUICIDE», EN CAUSE DE DÉSESPOIR

Par Geneviève Delaisi de Parseval — 6 janvier 2021

La psychanalyste Nathalie de Kernier décrypte le délitement narcissique à la base du passage à l’acte, notamment chez les personnes âgées.

L'essai de Nathalie de Kernier est loin de n'être que théorique.
L'essai de Nathalie de Kernier est loin de n'être que théorique. Photo Paula Danielse. Getty Images

«Il n’y a qu’un problème philosophique vraiment sérieux : c’est le suicide», écrivait Camus dans le Mythe de Sisyphe. Certains ont des souvenirs des ouvrages de sociologie de Durkheim et de Halbwachs datant des années 30. Pour ces lecteurs-là, et pour d’autres, ce petit livre est un must, car l’abord du sujet est radicalement différent, même si l’autrice, une des meilleures spécialistes françaises du sujet, connaît les chiffres. Nathalie de Kernier, psychanalyste, voit dans certains éléments extérieurs négatifs (échecs, séparations, deuils) autant de variables qui entrent en jeu et risquent d’empêcher la transformation nécessaire du fonctionnement psychique des sujets concernés. Autant d’événements qui exposent en effet ces sujets à une disqualification du soi, au risque de déliter leurs bases narcissiques (rappelons que le narcissisme est l’énergie psychique - positive ou négative - que nous plaçons en nous-mêmes).

À la télévision danoise, un superzizi qui sème la zizanie

Une série animée dont le héros est muni d’un appendice surdimensionné doté d’une personnalité propre fait débat au Danemark. Voici ce qu’en dit la presse du royaume.

“Un homme doté d’un pénis aussi long qu’incontrôlable a-t-il réellement quelque chose à faire dans une émission de télévision destinée aux enfants âgés de 4 à 8 ans ?” La question est posée par le journal danois Berlingske, après la diffusion sur la chaîne publique DR des premiers épisodes du dessin animé John Dillermand (diller” est un mot d’argot danois, assez innocent, signifiant “pénis” ; mand” veut dire “homme”).

jeudi 7 janvier 2021

Covid-19 : stress, couvre-feu, les conseils d'un pédiatre et d'un hypnothérapeute pour aider les jeunes à s'épanouir

 

Dans les cours de récréation, la question des religions à hauteur d’enfant

Le sujet, au cœur des débats publics avec le projet de loi « confortant les principes républicains », s’impose aussi dans les conversations d’enfants et d’adolescents. En quels termes ? Et pour dire quoi ? 

Par 

Publié le 7 janvier 2021

Lors d’un cours sur la liberté d’expression, le jour de l’hommage à Samuel Paty, à Strasbourg, le 2 novembre.
Les enseignants en conviennent : l’école sert, très souvent, de« caisse de résonance » aux débats de société. Alors qu’ont démarré, à l’Assemblée nationale, les auditions concernant le projet de loi « confortant les principes républicains », censé répondre au « séparatisme » islamiste, Le Monde leur a demandé, à eux qui ont pour mission de faire de la pédagogie sur la laïcité, ce que disent leurs élèves de la question des religions et de leur place dans la société. Réponse spontanée, largement partagée : c’est un « non-sujet ». Suivie d’une autre, plus nuancée : si on se met « à niveau d’enfant », « à leur écoute », alors le débat prend.

« Et moi, si je crois en rien, est-ce que je ne suis rien ? » Quand Alain Talleu, enseignant à Bailleul (Nord), a entendu cette question parmi ses élèves de CM1-CM2, il a mis un point d’honneur à s’en saisir. « Tu ne crois pas en l’existence du Dieu des chrétiens, ni dans le Dieu des musulmans ou des juifs, mais tu n’es pas rien pour autant : simplement, tu n’es pas un croyant. »

Il était une fois… Patrice et Didier, des « types bien », tout simplement


Par Pascale Robert-Diard    Publié le 05 avril 2013 

RÉCIT  Rencontre totalement inattendue avec deux ex-SDF fondateurs d’une association pour handicapés.

Une pochette oubliée dans le panier d’un vélo en filant à un rendez-vous. Dans la pochette, un iPad et un clavier. Dans l’iPad, des pans entiers de ma vie professionnelle et personnelle. Le tout – négligence, inconscience – non verrouillé. On est mercredi. Déclaration de perte au commissariat, signalement des quelques numéros « sensibles », récapitulation mentale de tout ce qui est peut-être entre les mains d’un inconnu. Désagréable sentiment. Passe jeudi. Arrive vendredi. Coup de téléphone d’une consœur du journal. Elle vient de recevoir un appel d’une personne qu’elle ne connaît pas et qui me cherche. Il a ma pochette.

Il a laissé un numéro de portable, il s’appelle Patrice.

C’est son copain Didier, m’explique Patrice, qui a tout retrouvé. Didier est mitron dans une boulangerie, il commence sa journée de travail à 1 heure du matin et la termine à 9 heures. Ce matin-là, comme d’habitude, il fumait une cigarette devant la porte de la boulangerie avant de rentrer dormir chez lui. Il a vu la pochette oubliée dans le vélo avec son contenu, il l’a rangée dans l’arrière-cuisine et a prévenu l’une des vendeuses. Jeudi était le jour de congé de Didier. Quand il est revenu vendredi, la pochette était toujours là et Didier s’est dit qu’il fallait faire quelque chose. Comme il n’y connaît rien, il a appelé Patrice, un as en technologie. Ils ont cherché un nom au hasard dans le carnet d’adresses et composé le numéro de téléphone.

Rendez-vous est pris cour du Louvre, devant la pyramide. Patrice m’avait dit : « Ça nous arrangerait comme endroit, on est bénévoles dans une association, et cet après-midi on emmène des handicapés au musée. » J’avais pensé qu’il n’y avait pas de hasard dans la vie.

Gare à «l'état de connexion perpétuelle»


 


Par Charles Delouche-Bertolasi — 8 janvier 2021

Journée de la presse en ligne, en novembre 2014 à Paris.

Journée de la presse en ligne, en novembre 2014 à Paris. Albert Facelly pour Libération

La pandémie a accru notre usage des objets connectés. Une étude britannique pointe l'impact de l'omniprésence en matière de stress.

«Restez connectés», «Gardez le contact», «Surfez toujours plus vite». Du fournisseur internet aux constructeurs de voitures nouvelle génération, en passant par les applications de développement personnel, la liste des arguments pour adopter un mode de vie ultraconnecté ne cesse de s’étendre au fil des années et des campagnes de pub.

Une étude publiée le 30 décembre dans la revue Human Communication Research, éditée par la prestigieuse université anglaise d’Oxford, s’est intéressée à près de 1 800 personnes et à leur manière de vivre dans ce monde omninumérique. Ses résultats démontrent un lien important entre la façon dont les personnes interrogées organisent leur vie en ligne et leur stress ressenti au quotidien.

Elle pointe en particulier le rôle joué par le phénomène d'«online vigilance», comprendre «vigilance connectée», le fait de penser constamment à Internet et aux réseaux sociaux, de guetter le moindre mail, de réagir à chaque notification ou de constamment rafraîchir son fil Instagram ou Twitter. Plus encore que la quantité de sollicitations, c’est «l’état perpétuel de connexion»qui est en cause dans le stress et «les effets négatifs» sur l’attention, soulignent les chercheurs.

Pour Valentin Flaudias, psychologue et docteur en neurosciences au CHU de Clermont-Ferrand (Puy-de-Dôme), «le fait d’être passé au numérique pour tous les aspects de la vie encourage cette hyperconnexion. Lorsqu’on est surstimulé, on est obligé d’apprendre à traiter plus d’informations en même temps. On passe moins de temps sur un cas unique, on en étudie plusieurs. Ce sont deux compétences différentes du cerveau». Le psychologue rappelle que le cerveau n’est pas immuable et qu’il s’adapte à son environnement et à son mode «automatique» imposé par cette vie connectée.

«Pour nous faire rester le plus longtemps possible sur les réseaux sociaux, ce qui est l’objectif des leaders du numérique, du marketing et des médias, la clef est de procurer des émotions, détaille-t-il. Plus on en procure, plus le cerveau doit les gérer et c’est extrêmement énergivore.»

Si nous ne nous développons plus dans une coquille, c’est grâce aux virus

6 janvier 2021

Couple tenant une image de leur échographie. Kelly Sikkema / UnsplashCC BY-SA

Alors que des microparticules de plastiques viennent d’être détectées dans des placentas humains, revenons sur la formation de cet organe aux fonctions essentielles chez les mammifères.

Les mammifères ne pondent pas d’œuf. Enfin, pas tous les mammifères puisque l’ornithorynque et les échnidés font figure d’originaux en persistant à pondre des œufs, avec un développement embryonnaire qui se réalise à l’abri d’une coquille.

Comment les mammifères que l’on appelle euthériens ou placentaires ont-ils perdu leur coquille ?

L’histoire serait vieille de plus de 150 millions d’années : les ancêtres des mammifères, qui pondaient des œufs, ont attrapé « un virus ». Le matériel génétique de ces ancêtres a intégré des séquences génétiques de virus. Les intégrations de ces séquences virales se sont reproduites et répétées au cours du temps : des protéines essentielles à la fusion cellulaire se sont ainsi incorporées au génome des mammifères. Ces séquences virales ont permis la fabrication de protéines qui ont sonné le glas de la coquille et l’avènement d’un nouvel organe : le placenta. Ces animaux sont devenus vivipares : le développement de l’embryon ne s’effectuait plus hors de l’organisme maternel, mais dans l’utérus.

Lire la suite ...


« Après quatre à cinq mois de vélo électrique, les utilisateurs voient leur capacité cardiorespiratoire améliorée »


 





Des études récentes ont démontré les effets positifs de l’utilisation du vélo à assistance électrique sur la santé, des bienfaits durables au cours du temps, explique dans sa chronique Pascale Santi, journaliste au « Monde ».

Publié le 6 janvier 2021

Une femme conduit un vélo électrique dans les rues de Paris, le 14 juin 2020.


Vous avez peut-être trouvé un vélo à assistance électrique (VAE) au pied du sapin de Noël, ou pas. Car victimes de son succès, plusieurs fabricants font face à des pénuries. Les ventes ne cessent d’augmenter, dopées par le contexte sanitaire qui pousse les Français à bouder les transports en commun. Nous l’avions déjà évoqué dans cette chronique.

Intelligence artificielle et technologies des langues : l’ordinateur passe la barrière de la langue

12 janvier @ 9 h 00 - 17 h 00

Cette journée propose un tour d’horizon des récentes avancées des technologies des langues pour des applications au cœur de notre société. Nous verrons comment est utilisée l’intelligence artificielle, en particulier les nouvelles approches exploitant les réseaux de neurones profonds, pour aider différents acteurs de la société : formateurs, journalistes, scientifiques, médecins, mais aussi le grand public.

Les inscription en présentiel sont closes.

Rejoignez-nous sur les réseaux sociaux, la journée est retransmise en direct.

https://webcast.in2p3.fr/live/gdr-tal

Lire la suite ...


Mieux diagnostiquer la schizophrénie

Par Laurianne Geffroy  30.01.2014

SLAM Schizophrénie

L’informatique pourrait bientôt aider à diagnostiquer la schizophrénie. C’est le but d’une étude menée par un psycholinguiste, un philosophe du langage et un informaticien. 

Qu’est-ce que la schizophrénie ? La question fait débat à chaque mise à jour du Manuel diagnostique et statistique des troubles mentaux, le célèbre DSM publié par la Société américaine de psychiatrie. Car, si la schizophrénie se caractérise par des épisodes associant délire, hallucination et trouble du comportement, les spécialistes ne s’accordent guère sur les signes cliniques qui permettraient de diagnostiquer avec certitude ce trouble mental qui touche 0,7 % de la population mondiale et près de 600 000 personnes en France1.

Pour en savoir plus, l’équipe du projet Slam(Schizophrénie et langage : analyse et modélisation), soutenue par la Maison des sciences de l’homme Lorraine et le CNRS, s’est intéressée aux incohérences qui apparaissent dans les conversations impliquant des patients schizophrènes. Seulement voilà, repérer et trouver le point commun entre ces différentes incohérences de langage, dans le but d’en faire des indices de diagnostic fiables, est extrêmement fastidieux. Aujourd’hui, la modélisation informatique de la parole proposée par Maxime Amblard, du Laboratoire lorrain de recherche en informatique et ses applications2, facilite cette analyse. Et ce projet a d’ores et déjà permis d’identifier une particularité de langage typique chez les schizophrènes paranoïdes3.

Les discontinuités des schizophrènes

On sait depuis près de dix ans que, dans les discussions avec les schizophrènes paranoïdes, il apparaît des discontinuités décisives. Ce sont des ruptures au cours desquelles la conversation devient apparemment incohérente. Le psycholinguiste Michel Musiol, du laboratoire Analyse et traitement informatique de la langue française4, et le philosophe du langage Manuel Rebuschi, du Laboratoire d’histoire des sciences et de philosophie-Archives Henri-Poincaré5, les ont récemment étudiées en analysant la transcription écrite de conversations entre thérapeutes et patients.

Grâce à l’approche de Maxime Amblard, qui a rejoint leur projet, l’étude a fait un nouveau bond en avant. « Je traduis la sémantique des phrases et le contexte d’une conversation en formules logiques (mathématiques), explique-t-il. Cette modélisation a permis de repérer à quel moment du discours surviennent les fameuses discontinuités, mais aussi d’identifier leur déclencheur. » Résultat : les déclencheurs sont des mots qui se révèlent ambigus selon le contexte, ou bien des mots dont la morphologie elle-même peut prêter à confusion. Les patients schizophrènes peuvent ainsi parler de quelque chose de « flou », au sujet de la mémoire d’un souvenir, puis subitement parler de « flou » au sujet de quelque chose qu’ils voient mal, ce qui aiguille la conversation dans une direction inattendue. Ou alors parler de « la voir » (sous-entendu « voir une personne ») qui va soudainement se transformer en « l’avoir » (sous-entendu « la posséder »).

Lire la suite ...


Pensions alimentaires : que change le nouveau système pour les impayés ?

Par Marlène Thomas — 5 janvier 2021

La CAF peut désormais jouer le rôle d’intermédiaire dans la gestion des pensions alimentaires (photo d'illustration).

La CAF peut désormais jouer le rôle d’intermédiaire dans la gestion des pensions alimentaires (photo d'illustration).

Photo Philippe Huguen. AFP

Les caisses d’allocations familiales et la Mutualité sociale agricole pourront servir d’intermédiaires dans leur versement, dès la séparation des couples, et recouvrir les sommes impayées.

«En finir avec cet enfer des impayés de pensions alimentaires». C’était l’objectif affiché dans les pages de Libération en août 2019 par l’ancienne secrétaire d’Etat Christelle Dubos, qui a conduit la réforme du recouvrement de ces sommes non versées. Entre 30% et 40% de ces contributions financières - versées au parent chez lequel l’enfant réside après une séparation - seraient impayées ou de manière partielle seulement. Entrée en vigueur le 1er janvier 2021 au lieu du 1er juin 2020 initialement prévu, cette réforme est l’objet du premier déplacement d’Emmanuel Macron ce mardi depuis sa contamination au Covid-19. «Elle permet à toute personne qui le souhaite de demander à la CAF d’intermédier le versement de sa pension alimentaire», indique un communiqué de l’Elysée. Cette «sécurisation» va aussi«protéger les familles monoparentales et simplifier leur quotidien en levant l’insécurité créée par la menace ou l’absence de paiement des pensions»,affirme l’Elysée.

mercredi 6 janvier 2021

Le religieux à l'école, entre contestations des élèves et autocensure des profs

Par Elsa Maudet — 6 janvier 2021

Une salle de classe du lycée de Bréquigny à Rennes, Ille-et-Vilaine, le 1er septembre 2020.

Une salle de classe du lycée de Bréquigny à Rennes, Ille-et-Vilaine, le 1er septembre 2020. Photo Damien Meyer. AFP

Une enquête de l'Ifop baptisée «Observatoire des enseignants» met en lumière la hausse des contestations des enseignements pour motif religieux.

Contestations de la laïcité, autocensure, séparatisme religieux : quelques semaines après l’assassinat de Samuel Paty, professeur d’histoire-géographie à Conflans-Sainte-Honorine (Yvelines), et six ans après l’attentat de Charlie Hebdo, l’Ifop publie ce mercredi une enquête pour l’hebdomadaire satirique et la Fondation Jean-Jaurès sur l’expérience et le ressenti des enseignants des premier et second degrés sur ces sujets (1).

Covid-19 : ces modélisateurs qui anticipent la pandémie



Eux aussi ont été en première ligne sur le front de l’épidémie. Pas dans les services hospitaliers, mais dans des bureaux, manipulant des fonctions exponentielles, des échelles logarithmiques ou des paramètres comme le désormais fameux R0 – désignant le taux de reproduction de base du virus. Eux aussi ont vu leurs rangs se diviser entre alarmistes et « rassuristes ». Eux, mais aussi souvent elles, sont les spécialistes de la modélisation, confrérie méconnue, tour à tour oiseaux de mauvais augure, qu’on n’écoute pas, ou oracle qu’on vénère, au gré des flux et reflux du Covid-19 qu’ils décrivent, voire annoncent.

« Enfin, cette discipline commence à intéresser !, apprécie Alain-Jacques Valleron, professeur émérite à Sorbonne Université et membre de l’Académie des sciences. Je suis frappé par le changement entre aujourd’hui et hier. En 1980, lorsque j’installais une petite équipe sur l’épidémiologie des maladies infectieuses, en France, c’était le désert. On s’est débrouillés, et maintenant ça sert dans l’aide à la décision. » Le chercheur peut savourer les progrès.

Toutes les vedettes actuelles du domaine en France, dont Dominique Costagliola, Grand Prix Inserm 2020, sont passées en thèse ou en post-doc dans son unité de l’hôpital Saint-Antoine : Pierre-Yves Böelle (Sorbonne Université), Simon Cauchemez (Pasteur), Vittoria Colizza (Inserm), Pascal Crépey (Ecole des hautes études en santé publique)…

Quand est-ce que sera atteinte l’immunité collective ?

 COVIDTRTACKER

Sur VaccinTracker, le taux de 60% a été choisi comme seuil d’immunité collective. Cependant, on ne peut pas aujourd’hui connaître ce taux précisément. La vidéo suivante du média Le Monde explique très bien la problématique à mon sens : 

Lire la suite et voir la vidéo ...


VaccinTracker Combien de français ont été vaccinés contre la Covid19 ?

 COVIDTRACKER

Quelle proportion des français a été vaccinée ? Combien faut-il encore vacciner de personnes avant d’atteindre l’immunité collective ? Quels sont les différents types de vaccins proposés ? Ce tracker permet de suivre la proportion de français déjà vaccinés contre la Covid19, et le nombre de personnes restant à vacciner pour atteindre l’immunité collective.

Lire la suite ...


La "poésie sauvage" des auteurs d'art brut révélée par Lucienne Peiry

Publié le 4 décembre 2020

Lucienne Peiry. [Philippe Couette, Paris - DR]

Entretien avec Lucienne Peiry, auteure de "Ecrits d'art brut. Graphomanes extravagants" aux éditions du Seuil / QWERTZ / 17 min. / lundi à 00:00

Lucienne Peiry, historienne de l’art et spécialiste d’art brut, signe "Ecrits d’art brut", un beau et grand livre richement illustré où il est question des écrits d’une trentaine d’auteur.e.s, dont chacun forme un monde à soi.

Lucienne Peiry est commissaire d’expositions remarquées et remarquables, comme "Inextricabilia, enchevêtrements magiques" en 2017; elle est également l’auteure d’un ouvrage de référence, "L’art brut". Selon elle, les artistes d’art brut sont des "autodidactes, des exclus, des excentriques, des marginaux, des solitaires… qui dans leur monde onirique deviennent des démiurges".

Avec "Ecrits d’art brut", elle a souhaité aborder cet aspect spécifique des textes, parce qu’ils sont souvent délaissés, moins accessibles au public que les sculptures ou les peintures. Or, ces écrivaines et écrivains qui travaillent à huis clos, qui écrivent une sorte de journal intime continu, n’ont pas l’intention de publier leurs textes, mais d’expérimenter et goûter le plaisir de tracer des lettres. Une œuvre qui mérite une grande attention.

Lire la suite et écouter le podcast ...