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Articles, témoignages, infos sur la psychiatrie, la psychanalyse, la clinique, etc.

mardi 1 septembre 2020

« La volonté de contrôler l’usage de l’allocation de rentrée scolaire s’appuie avant tout sur l’ignorance »

Pourquoi tant d’attention portée à l’argent de celles et ceux qui n’en ont pas ?, s’interroge la sociologue Anne Bory dans sa chronique au « Monde ».
Publié le 30 août 2020
Carte blanche. L’approche de la rentrée scolaire s’est accompagnée cette année encore de l’un de ses marronniers éditoriaux et politiques : l’allocation de rentrée scolaire et ses usages supposés déviants. Afin d’éviter qu’elle finance autre chose que des fournitures scolaires et des vêtements, plusieurs voix – dont celles de 40 députés ayant déposé un projet de loi en ce sens il y a quelques mois – se sont ainsi élevées pour évoquer la nécessité d’un contrôle accru de l’utilisation de cette prestation sociale, par un versement en nature ou sous forme de bons d’achat ciblés.
Dans Où va l’argent des pauvres (Payot, 352 pages, 21 euros), le sociologue Denis Colombi pose une question simple. Pour y répondre, il use des diverses approches de la sociologie de la pauvreté, qui s’intéresse à la fois à sa définition sociale, à la façon dont la société l’appréhende, et au quotidien de celles et ceux qui sont touchés. Les sociologues ne se contentent pas, en effet, de seuils de revenus pour délimiter la pauvreté, mais la définissent relationnellement : on est pauvre parce qu’on est le pauvre de quelqu’un, par rapport à quelqu’un.

Rentrée scolaire : l’école confrontée au risque d’explosion des inégalités

Les établissements scolaires s’apprêtent à accueillir de nouveau tous les enfants, pour la première fois depuis six mois. Avec un défi de taille : évaluer la difficulté scolaire et résorber les inégalités causées par la crise sanitaire.
Par  Publié le 31 août 2020
Dans une cour d’école à Strasbourg (Bas-Rhin), le 14 mai.
Le ministre de l’éducation nationale le sait. Cette « rentrée sous Covid-19 » pose de manière accrue la question des inégalités scolaires, qu’il faudra détecter et tenter de résorber. Dans un entretien avec le Journal du dimanche (JDD), dimanche 30 août, Jean-Michel Blanquer a ainsi rappelé l’importance des « évaluations de début d’année », qui existent depuis 2017 en CP, CE1, 6e et 2de.
« Nous sommes capables aujourd’hui d’avoir une photographie du parcours de l’enfant au début et au milieu du CP, puis au début du CE1 », a-t-il détaillé, assurant que ces tests permettraient de « mesurer l’impact du confinement ». Et de préciser les mesures prises pour réduire les écarts de niveaux : 1 688 postes créés dans les écoles primaires et la montée en charge du dispositif « Devoirs faits » ; 1,5 million d’heures supplémentaires dans le second degré pour renforcer l’aide personnalisée.

Nantes. Grève à la clinique du Parc

 Bertrand GUILLOT   Publié le 



Nantes. Grève à la clinique du Parc - Nantes.maville.com

Depuis ce lundi matin, une quinzaine de salariés du site psychiatrique privé ont cessé le travail. Le mouvement social revendique une hausse des salaires et l’amélioration des conditions de travail.

Contre le trafic de cannabis, la France loupe encore le coche de la légalisation

Par Jonathan Bouchet-Petersen — 
(Photo by Miguel MEDINA / AFP)
(Photo by Miguel MEDINA / AFP) Photo Miguel Medina. AFP

Avec la création d'une amende forfaitaire pour les consommateurs de stupéfiants, le gouvernement revendique une réponse répressive plus rapide, loin du pragmatisme que le sujet exige.

Consommation de drogue : la généralisation de l’amende de 200 euros est entrée en vigueur

Si elle est réglée sous quinze jours, l’amende sera minorée à 150 euros. Au-delà de quarante-cinq jours, le contrevenant devra payer 450 euros.
Le Monde avec AFP Publié le 31 août 2020

A New York, en 2019.
Une nouvelle amende de 200 euros pour usage de stupéfiants sera généralisée à l’ensemble du territoire, mardi 1er septembre. Cette amende forfaitaire – qui doit s’appliquer à toutes les drogues mais qui vise en particulier les consommateurs de cannabis – est testée depuis juin dans plusieurs villes, dont Reims (Marne), Créteil ou Rennes.

lundi 31 août 2020

Féminismes : 12 livres pour (re)découvrir le MLF


Les Inrockuptibles - LNEImedia
[Le MLF a 50 ans] L’histoire du mouvement de libération des femmes est souvent mal connue. Voici quelques ouvrages pour remédier à cet oubli.

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psychanalyse-et-politique-ed-des-femmes-v1.jpg
MLF-psychanalyse et politique, 1968-2018, 50 ans de libération des femmes
Volume I – Les premières années, éditions des femmes (2018) et Volume II – La plus longue des révolutions, éditions des femmes (2019)
Ces deux gros volumes racontent 50 ans de féminismes, vus par le groupe Psychanalyse et Politique, dont Antoinette Fouque, décédée en 2014 a été la figure la plus célèbre.
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Perturbation, ma sœur, Naissance d'un mouvement de femmes, de Cathy Bernheim, Edition du félin (2010)
Cathy Bernheim faisait partie des neuf femmes qui, le 26 août 1970, ont déposé une gerbe de fleurs à la femme du soldat inconnu, marquant ainsi les débuts médiatiques du MLF. Elle rédige ici ses mémoires et livre sa vision du mouvement.
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Si je veux, quand je veux, Contraception et avortement dans la société française (1956-1979), Bibia Pavard, PUR (2012)






L'appareil reproducteur féminin est capable de sélectionner les meilleurs spermatozoïdes

SLATE   Repéré sur CNN  par Mathieu Barrère — 

Seuls les plus susceptibles de donner la vie sont conservés.


Il s'agit d'un tri chimique, dicté par les sécrétions reproductives de la femme. | Dainis Graveris via Unsplash
Il s'agit d'un tri chimique, dicté par les sécrétions reproductives de la femme. | Dainis Graveris via Unsplash

Dans la course à la conception, certains pensent que c'est la force et la rapidité de l'éjaculation qui détermine quel spermatozoïde arrive le premier sur la ligne d'arrivée. Mais la science commence à apprendre que divers produits chimiques présents dans l'appareil reproducteur féminin peuvent faciliter, ou saboter, les chances de victoire des spermatozoïdes, rapporte CNN.

Une question de survie

Le mouvement de nage, la vitesse et la viabilité du spermatozoïde sont affectées par le niveau de compatibilité génétique entre la glaire cervicale de la femme et le sperme de l'homme, révèle une nouvelle étude publiée le 19 août dans les Actes de la revue de la Royal Society B.
Une étude antérieure de la mêmes équipe avait révélé qu'un phénomène similaire se produisait dans le liquide folliculaire d'une femme. Il s'agit d'un tri chimique, dicté par les sécrétions reproductives de la femme, qui aide les spermatozoïdes les plus susceptibles de donner la vie.

Psychologue tuée à Annecy : un parterre de fleurs à la mesure du sentiment de « brutale injustice »

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Par Vincent BOUVET-GERBETTAZ   30 août 2020

Rue Carnot, les hommages des Annéciens se sont succédé, samedi, au pied de la plaque de Morgane Nauwelaers, la jeune psychologue assassinée le mercredi 26 août par un Chambérien de 75 ans.

Marqués par l’horreur du drame, de nombreux passants de tous âges se sont succédé au fil de la journée de samedi au pied de l’immeuble où exerçait la psychologue, pour déposer des fleurs et se recueillir. Photo Le DL /V.B-G.

“Morgane, tu es un peu moi, un peu nous… La famille de la psychiatrie est profondément triste de ton départ si violent, nous n’oublierons pas”, peut-on lire sur un papier kraft enveloppant deux roses blanches. Le mot signé d’un cœur, écrit par une infirmière en psychiatrie, traduit la vive émotion qui bouleverse plus qu’une profession, qu’une montée d’immeuble, une ville.

Rue Carnot, au pied du numéro 68, les bouquets de fleurs se comptent désormais par dizaines, livrés à la pluie qui ajoute au sentiment de tristesse bien palpable au pied de l’immeuble où s’est noué le drame. Samedi 29 août, les hommages des Annéciens se sont succédé au pied de la plaque de la psychologue sauvagement abattue d’un coup de fusil dans son cabinet, mercredi, par un homme de 75 ans qu’elle s’apprêtait à signaler à la justice pour des faits de nature sexuelle commis sur mineure de 15 ans dans le cadre familial.

L’épopée de l’œil, une ode à la diversité du vivant

La lumière a été un puissant moteur de l’évolution animale. La saga du système visuel, qui a débuté il y a 800 millions d’années, révèle la formidable inventivité de la nature. Les différentes mutations chez les animaux sont autant de bijoux moléculaires et cellulaires.
Par  Publié le 31 août 2020

Araignée sauteuse (« Jotus auripes ») mâle, en Australie.
« Je n’ai jamais pu y penser sans chanceler », avouait Charles Darwin. Qu’est-ce qui pouvait donc bien causer un tel vertige chez l’inventeur de la théorie de l’évolution des espèces ? Une question le hantait : comment l’œil des vertébrés pouvait-il être d’une telle « perfection » ? Un organe aussi sophistiqué défiait sa fameuse théorie. Dans son grand œuvre, L’Origine des espèces (1859), long cantique à la gloire du vivant, le génial naturaliste confie parfois ses doutes. « Il semble absurde au possible, je le reconnais, de supposer que la sélection naturelle ait pu former l’œil avec toutes [ses] inimitables dispositions. » Cet embarras, les créationnistes l’exploiteront à l’envi pour discréditer la thèse du savant.
« Darwin s’est-il mis le doigt dans l’œil ? », s’interroge à son tour, faussement ingénu, Jean Deutsch, professeur émérite de génétique et de zoologie à l’université Paris-VI, dans son lumineux ouvrage, La Méduse qui fait de l’œil et autres merveilles de l’évolution (Seuil, 2017). Fabuleuse diversité des systèmes visuels ! L’ouvrage en livre un brillant aperçu : yeux à facettes des insectes ; yeux-miroirs de la coquille Saint-Jacques (ce mollusque sans tête est pourvu de centaines d’yeux qui étincellent au soleil) ; œil en trou d’épingle du nautile ; troisième œil du lézard ; yeux des méduses, calmars, araignées, caméléons ; yeux télescopiques de la crevette-mante (ou squille), cette incroyable créature ; sans oublier, bien sûr, les yeux-caméras des vertébrés les plus familiers à nos yeux… Autant de dispositifs « inimitables » forgés par l’évolution, autant d’inventions improbables et pourtant bien réelles. « La lumière a été la principale force sélective sur Terre », estime Russell Fernald, biologiste à l’université Stanford, en Californie. Grâce à leurs yeux de plus en plus performants, les animaux ont pu, explique-t-il, développer des comportements de plus en plus efficients (Curr Opin Neurobiol., 2000).

Covid-19, comment sortir de la défiance ?

 Philosophie magazine : les grands philosophes, la préparation au bac philo, la pensée contemporaine

Martin Legros publié le  


Jean Castex et Sarah El-Haïry, secrétaire d’État à l’éducation, visitent une “colonie de vacances apprenante” à Mondoville, près de Toulouse, le 18 août dernier. © J.-M. Haedrich/Sipa

Alors que les premières auditions de la Haute Cour sur la gestion de la crise du Covid-19 vont commencer en septembre et que la Commission d’enquête parlementaire poursuit ses travaux, l’historien Nicolas Bauquet, auteur d’un rapport remarqué sur « L’action publique face à la crise du Covid », voit dans la défiance mutuelle entre l’État et la société le point noir de cette crise. Il en appelle à un nouveau mode de gouvernement, qui ne serait plus centré sur la norme – interdire ou autoriser –, mais sur le partage de l’information.
  • Dans son rapport pour l’Institut Montaigne, l’historien Nicolas Bauquet, qui a interrogé une cinquantaine d’acteurs de la crise, maires, chefs d’entreprises ou hauts fonctionnaires, part du constat qu’il existe aujourd’hui en France une défiance très profonde entre l’État et la société. Alors même qu’il a perdu une partie de ses capacités d’action, l’État continue à décider de tout de manière hypercentralisée, tandis que la société nourrit en retour une suspicion systématique vis-à-vis de l’État.
  • Dans un entretien qu’il nous a accordé, Bauquet propose une voie de sortieAu lieu de s’enfermer dans ce qu’il appelle « le piège de la verticalité », en décidant de tout de manière autoritaire sans faire confiance à ceux qui, dans la société, pourraient agir de façon beaucoup plus efficace, l’État devrait mettre en place, via le numérique notamment, une « politique de la donnée » : elle consiste, selon lui, à « agréger tous les acteurs autour d’une connaissance partagée qui permet de mettre en mouvement la société autour d’objectifs communs ».

Les cellules embryonnaires se parlent pour s’organiser

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31.08.2020, par Laure Cailloce

Comme nous, les cellules embryonnaires communiquent pour prendre des décisions et ainsi passer de l’œuf fécondé à un embryon à la forme bien définie. Des chercheurs viennent de mettre en évidence la diversité de leurs échanges, entre cris de longue portée pour les unes et chuchotements de courte portée pour les autres.
Comment se forme un animal à partir d’un simple œuf fécondé ? Le problème agite les biologistes depuis des siècles déjà. Il est d’autant plus ardu qu’il implique un double processus : en même temps que les cellules se différencient en cellules de muscle, de peau... , etc., elles s’organisent dans l’espace de manière à constituer un embryon à la forme bien définie. Mais comment les cellules des embryons s’y prennent-elles pour produire la forme larvaire caractéristique de l’espèce considérée ?
 

Les cellules embryonnaires ne peuvent décider toute seules du destin qui les attend. Elles doivent communiquer entre elles pour produire la forme larvaire caractéristique de leur espèce.
« Depuis un siècle déjà, on sait que les cellules embryonnaires doivent communiquer entre elles pour arriver à un tel résultat, explique Patrick Lemaire, embryologiste au Centre de recherche en biologie cellulaire de Montpellier1Elles ne peuvent décider toutes seules du destin qui les attend… Et ce, même chez les ascidies, des organismes marins où l’embryogenèse précoce est si reproductible d’un individu à l’autre – on peut nommer une cellule et la retrouver exactement au même endroit chez tous les individus ! – que l’on avait initialement pensé que chaque cellule héritait d’une portion précise de l’œuf qui, contenant toutes les instructions pour le devenir de la cellule, l’affranchissait du besoin de se concerter avec ses voisines. »
Mais les cellules embryonnaires se parlent-elles de la même manière dans toutes les espèces ? C’est la vaste question à laquelle l’étude que le biologiste cosigne cet été dans Science2apporte un développement inattendu.

Les signaux chimiques : les mieux connus

Les signaux les plus étudiés pour la communication cellulaire sont les signaux chimiques, très bien conservés au cours de l’évolution. Chez les vertébrés, ces petites protéines sécrétées par les cellules voyagent sur des distances pouvant atteindre jusqu’à sept diamètres cellulaires – une communication adaptée au comportement très dynamique des cellules embryonnaires de ces animaux, promptes à migrer et à changer de place entre voisines. « Les signaux qu’elles échangent, qu’on pourrait caractériser de cris, ont une longue portée, explique Patrick Lemaire. Dans cette communication à distance, c’est la concentration locale de la protéine qui va permettre aux cellules qui reçoivent le message de choisir leur destin – c’est-à-dire quel type de cellule elles vont devenir, pour former quel type de tissu. »
De l'œuf fécondé à la larve : le développement embryonnaire d'une ascidie blanche (P. Mammillata, ci-dessus sous sa forme adulte)