François Setrin, mouvallois de 59 ans, a travaillé durant 40 ans comme infirmier psychiatrique à l’EPSM de Saint-André. Il en a tiré un livre, « La folie était mon métier ». Par Bérangère Barret|
Il écrit « depuis toujours ». Alors c’est tout naturellement qu’à la fin de sa carrière, après 40 ans de plongée dans cet à-côté de la vie qu’est la folie, François Setrin a décidé de « raconter son métier ». « J’ai eu envie, avec ce livre, de faire comprendre que la folie est dans l’humain. » Avec au passage quelques pics ciblés vers certains psychiatres (ou certains types de psychiatres), et certains ex-collègues aussi. Et une multitude d’anecdotes.
42 % des chefs d'établissements, directeurs des ressources humaines (DRH) et directeurs des affaires médicales (DAM) souhaitent se mobiliser en priorité sur la qualité de vie au travail, 30 % sur l'optimisation de l'organisation et 28 % sur l'accompagnement du changement lié aux groupements hospitaliers de territoire (GHT). C'est ce que révèle la seconde édition du sondage Obea* pour la Fédération hospitalière de France (FHF).
Isabelle Lolivier, rédactrice en chef de la revue Santé mentale
Michel Nicolas, directeur des soins, centre hospitalier Saint-Cyr-au-Mont d’Or
Reportage audio/vidéo/photo : Frères humains qui à coté de nous vivez…
Sylvie Legoupi arpente les couloirs d’une unité psychiatrique où les soignants déploient avec empathie leurs savoirs faire et leur savoir être. Ses photographies sont autant de visions de la porosité des mondes entre ceux qui se fissurent et ceux qui ont conscience qu’ils pourraient aussi, un jour, se fissurer. Elle saisit les moments de joie et de complicité qui tissent et entretiennent la relation, sans éluder l’enfermement de la souffrance psychique. Et lorsque les soignants parlent, c’est pour rappeler une évidence parfois occultée par les critères de rentabilité : malgré les contraintes institutionnelles et la difficulté à supporter la psychose, il faut toujours penser le patient comme un possible soi-même.
Un secteur peine à être innovant dans les nouvelles technologies : la psychiatrie. Mais l'heure est au changement... Le point avec le docteur Erick Gokalsing, président de Réunipsy qui s'apprête à recevoir plusieurs experts dans le cadre des 10e journées de psychiatrie et de psychologie clinique prévues les 13 et 14 octobre prochains à Saint-Gilles.
La Réunion est labellisée French Tech depuis plus d'un an sur la thématique de l'e-santé. Une réussite sur bien des plans : visibilité, projets, mise en réseau, financements, formations et ouverture... Si le numérique concerne de plus en plus la dématérialisation des données (dossier patient, etc), les nouvelles technologies ont du mal à pénétrer le monde de la santé mentale dans notre île. Mais les regards devraient évoluer à la fin de la semaine.
Dans le cadre de la Journée mondiale de la santé mentale, célébrée le 10 octobre de chaque année, le directeur de l’hôpital Défilé de Beudet, le Dr Roger André Malary, a présenté le panorama des différents problèmes auxquels fait face l'institution qu'il dirige. Il invite les autorités centrales à améliorer les différents services de cette institution.
Publié le 2017-10-10
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L'hôpital Défilé de Beudet accueille le plus souvent des malades délaissés par leurs familles et par la société. Il dessert une centaine de malades en soins internes et une trentaine en soins externes. Ce centre hospitalier qui soigne des troubles psychiatriques et psychopathologiques dispose actuellement de pas moins de 50 employés parmi lesquels trois médecins psychiatres, une quinzaine d’auxiliaires et d'infirmières.
Selon Roger A. Malary, directeur médical, également sexologue, l'absence d'appareils sophistiqués en psychiatrie, l'absence d'un budget de fonctionnement, de faibles moyens économiques, de faibles degrés de sanitation, la faible capacité de la pharmacie en médicaments sont entre autres les différentes difficultés auxquelles fait face cette institution publique.
Impossible de la voir, de la saisir, et pourtant, elle est si présente qu’on l’en oublierait presque... Claire Parnet et Pierre Boulay ont tenté de percer les mystères de la voix grâce aux témoignages de passants et de spécialistes. Un documentaire passionnant sur cet attribut essentiel de l'identité humaine.
La voix commence avec le cri que nous poussons à la naissance et évolue avec l'âge, même si nous avons parfois du mal à l’admettre. Claire Parnet et Pierre Boulay ont tenté de déterminer ses contours. Ils ont interviewé des passants pour savoir comment ils ressentaient leur propre voix, ainsi que celles de leurs semblables. Ils ont interrogé des spécialistes : orthophonistes, anthropologues, chanteurs, comédiens de doublage... Comment la voix fonctionne-t-elle ? Pourquoi se dérobe-t-elle parfois ? Comment se déploie-t-elle ? Comment est-elle perçue par les autres ?
Les psychiatres du Journal Français de Psychiatrie alarment sur le caractère trompeur d’une évaluation de la dépression qui, trop superficielle, s’en tiendrait uniquement aux symptômes dépressifs visibles, comme l’humeur. Dans l’éditorial de ce numéro 42, intitulé Psychose maniaco-dépressive ou troubles bipolaires ?, Jean-Marc Faucher parle de la « décorrélation fréquente entre mélancolie et degré de dépression ». Cela signifie qu’un patient peut très bien avoir un comportement normal, n’avoir pas l’air déprimé, tout en étant complètement désespéré et au bord du suicide. Il est en fait « mélancolique », ce terme étant utilisé dans un contexte psychiatrique pour désigner, non un vague sentiment, mais une atteinte profonde de la personne, qui se déconsidère très gravement. « Il est bien connu (…), poursuit l’éditorialiste, qu’un suicide peut survenir dans le contexte de ce qu’on appelle une queue de mélancolie, alors qu’aucun signe dépressif ne peut plus être relevé. (…) Il est possible (…) d’être leurré par un mélancolique non déprimé (…) ».
Décliner l'approche personnalisée en psychiatrie, tout en impliquant davantage les médecins traitants dans le suivi des patients bipolaires : tel est le double défi qu'entend relever la Fondation Fondamental. Elle s'appuie pour cela sur son modèle de centres experts, développé depuis 2010, aujourd'hui évalué dans le cadre d'une étude parue dans la revue « Bipolar Disorder », à l'occasion de la Journée mondiale de la santé mentale.
Le Syndicat des psychiatres des hôpitaux (SPH) revient dans plusieurs motions récemment votées en assemblée générale sur la question de la formation initiale et continue des professionnels de la discipline. Il insiste sur "les menaces" qui pèsent sur la pédopsychiatrie et craint que la réforme actuelle de la formation n'aggrave encore la situation.
Face aux profils inédits des nouveaux combattants de l’islam, les outils psys sont déphasés. Le psychanalyste Fethi Benslama forge le concept de «psychomachie», état d’exception subjective alliant violence et geste épique. Pouvant mener jusqu’au sacrifice
De nouvelles études affinent les contours de la contribution de notre cousin à notre patrimoine héréditaire. Mais ils demeurent encore flous.
LE MONDE SCIENCE ET TECHNO| |Par Hervé Morin
Avant de disparaître il y a 30 000 à 40 000 ans, l’homme de Neandertal a légué à nos ancêtres qui l’ont croisé en Eurasie une part de son patrimoine génétique, lors d’accouplements inter-espèces : environ 2 % de l’ADN des populations non africaines actuelles sont directement hérités d’Homo neandertalensis. De nouvelles études, publiées le 5 octobre dans The American Journal of Human Genetics et Science, tentent d’affiner notre connaissance de cet héritage.
Une nouvelle fois, c’est Svante Paabo (Institut Max-Planck d’anthropologie évolutionnaire de Leipzig) et ses collègues qui sont aux avant-postes. Pionnier de l’étude de l’ADN ancien, Paabo a été à l’origine du décryptage en 2010 du premier génome néandertalien − composite de celui de trois individus. Son équipe a aussi décrit un génome d’une néandertalienne qui avait vécu il y a 122 000 ans dans l’Altaï (Sibérie). Elle présente cette fois dans Science celui d’une néandertalienne de 50 000 ans environ, dont les ossements ont été extraits de la grotte de Vindija, en Croatie − ce qui porte à six les génomes complets de représentants de cette espèce.
Intéressant débat sur l’écriture inclusive, appelée hier écriture épicène, comme on nous le rappelle ici. Ses promoteurs ont raison de rappeler que la façon de nommer les choses n’est pas anecdotique. Les inégalités subies par les femmes sont passées aussi par la mise au pas du langage. Je ne suis pas certain qu’utiliser le point milieu soit heureux. En revanche, féminiser les fonctions (La professeure, la députée etc.) est une idée intéressante. Il faut aussi en finir avec l’insupportable, « le masculin l’emporte sur le féminin ». Pourquoi ne pas privilégier la proximité du mot à accorder? On pourrait écrire: « les électeurs et électrices sont contentes que le vote blanc soit mieux pris en compte ».
On ne prétend pas avoir trouvé le moyen de réconcilier les deux camps, mais si besoin est, on propose une petite sensibilisation aux injustices linguistiques dont sont victimes les femmes.
– Un gars peut être bon ou brave, c’est-à-dire un mec sympa. Une garce même belle, restera une garce.
– Un courtisan est un proche du roi, une courtisane est trop proche du roi.
Philippe Denormandie. , Chirurgien orthopédique, directeur relations santé MNH Group
La féminisation de la médecine est bien une réalité. Les chiffres parlent d’eux-mêmes : les femmes-médecins seront majoritaires d’ici cinq ans, représentant 70 % des étudiants sur les bancs des facultés de médecine. Les femmes exercent autant comme médecin généraliste que spécialiste, elles s’installent plus tôt que les hommes, préfèrent l’exercice en groupe et le salariat. Mais, au-delà de ces chiffres, il est indispensable de s’interroger sur l’impact de cette féminisation sur notre organisation de la santé.
Si la littérature scientifique française est assez pauvre sur le sujet, des travaux, notamment anglo-saxons, révèlent que des patients pris en charge par une femme médecin interniste auraient moins de risque de mortalité ou de ré-hospitalisation. Des échanges plus riches et plus globaux avec les patients, une meilleure qualité d’écoute, un plus grand respect des recommandations pourraient expliquer ses résultats.