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Articles, témoignages, infos sur la psychiatrie, la psychanalyse, la clinique, etc.

jeudi 18 avril 2024

SFD 2024 – Chirurgie bariatrique : recommandations 2024 de la HAS

  • Caroline Guignot   
  • 10 avr. 2024

    En février 2024, la HAS a publié ses recommandations de bonnes pratiques sur la chirurgie bariatrique dans le cadre de la prise en charge de 2e et 3niveaux de l’adulte ayant une obésité. De nombreuses nouveautés sont venues compléter ce texte dont l’ancienne version datait de 2009. Elles ont été présentées au cours du congrès 2024 de la Société francophone du diabète (SFD, 19 au 22 mars 2024, Toulouse) par la Pre Judith Aron-Wisnewsky (diabétologue, endocrinologue, nutritionniste, hôpital Pitié Salpêtrière, Paris), chargée de projet sur la rédaction du texte. « C’est un traitement qui permet d’atteindre des objectifs pondéraux intéressants et d’obtenir une amélioration de la qualité de vie, de la survie et des comorbidités », a-t-elle résumé. Le texte décrit le suivi, l’accompagnement et l’éducation thérapeutique dont les patients opérés doivent bénéficier. « Après l’intervention, il est primordial de rechercher précocement les reprises de poids pour mieux les gérer et prévenir les échecs. »

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    Une activité physique contre la dépression : oui, mais laquelle ?

    Caroline Guignot    12 avr. 2024

    À retenir

    • Selon un revue systématique et méta-analyse en réseau, l'exercice physique seul ou en combinaison avec d'autres traitements comme la thérapie cognitivo-comportementale (TCC est efficace dans la prise en charge de la dépression). 
    • La marche ou le jogging, le yoga et la musculation étaient parmi les types d’exercices les plus efficaces contre la dépression. Les données sur la danse étaient encourageantes mais plus incertaines. L’intérêt de certains types d’activité différait selon l’âge ou le sexe des participants. L'intensité et la fréquence de l’exercice semblaient influencer l’efficacité de l’activité.
    • Les auteurs suggèrent que les recommandations relatives à la prise en charge de la dépression proposent plus spécifiquement les exercices à envisager en en précisant les modalités selon le profil des patients.



    Aux Pays-Bas, la maire d'Amsterdam est favorable à la régulation de certaines drogues dures

    Julien Morceli  Publié 

    Plusieurs pays tentent de réguler le marché des drogues pour combattre le narcotrafic. Au Canada, la Colombie britannique a assoupli sa réglementation en 2023. Aux Pays-Bas, la maire d'Amsterdam souhaite autoriser la délivrance de certaines substances en pharmacie.

    De la cocaïne. Image d'illustration. (JONATHAN RAA / NURPHOTO)

    Une proposition choc. Le cannabis est déjà autorisé aux Pays-Bas depuis 2019, mais la maire d’Amsterdam veut aller encore plus loin. Dans un entretien accordé mardi 16 avril à l'AFP, Femke Halsema suggère d’autoriser la délivrance de certaines drogues dures comme la cocaïne ou la MDMA auprès de pharmaciens ou de médecins. "On pourrait imaginer que la cocaïne puisse être obtenue auprès de pharmaciens ou via un modèle médical", avance ainsi Femke Halsema, qui tient depuis 2018 les rênes de la ville connue mondialement pour ses coffeeshops et son effervescence commerciale et touristique.

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    La situation serait «très grave» au Centre neuchâtelois de psychiatrie

    watcon

    17.04.2024

    SUISSE

    21 médecins et psychologues, actifs ou démissionnaires, alertent les autorités sur les lacunes des soins dans l'institution.

    Un collectif de 21 médecins et psychologues, employés ou démissionnaires, très inquiets, alerte les autorités de carences en matière de soins au sein du Centre neuchâtelois de psychiatrie (CNP). Ce dernier dément en affirmant que l'hôpital est «fonctionnel».

    Le collectif estime, dans un article, paru mercredi dans Arcinfo, que «les patients séjournant au CNP ne sont plus correctement soignés, voire qu’ils sont en danger». Les unités hospitalières adultes du site de Préfargier sont les principales concernées, précise l'enquête du quotidien neuchâtelois. 

    Le site principal du Centre neuchâtelois de psychiatrie à Préfargier.
    Le site principal du Centre neuchâtelois de psychiatrie à Préfargier.image: cnp

     

    Prévention du suicide : le 3114, un numéro pour sauver des vies 7 jours sur 7

    Écrit par Claire Chevalier    Publié le 

    Vingt ans que les professionnels le réclamaient. Il existe enfin. Un service de prévention du suicide national par téléphone, ouvert en permanence. Au bout du fil des infirmiers, psychologues formés et supervisés par un médecin psychiatre. Car face à une personne qui a des idées suicidaires, il est possible d'agir.

    Pour les professionnels, c'est l'aboutissement d'une demande et d'une évidence scientifique ancienne. Empêcher les passages à l'acte par une présence téléphonique compétente et formée.

    Le 3114, c'est 24 heures sur 24, 7 jours sur 7

    "Quelle que soit la souffrance ressentie, le 3114 est ouvert tout le temps. Il n'y a pas de question idiote, la prévention du suicide, c'est l'affaire de tous, on peut faire quelque chose".

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    Découvrez le documentaire 'L'homme aux mille visages" de Sonia Kronlund

    Publié le 

    LE MERCREDI 17 AVRIL 2024 À 12H45

    Sonia Kronlund utilise une carte du monde en relief pour mener son enquête

    Sonia Kronlund, productrice des "Pieds Sur terre", nous plonge dans une enquête haletante et nous emmène sur les traces d'un imposteur aux multiples identités. Elle porte les témoignages de nombreuses femmes qu'il a trompées.

    Avec les codes du thriller et l'aide d'un détective privé, Sonia Kronlund cherche à retrouver un homme : Alexandre, Ricardo ou Daniel. Il se dit chirurgien ou ingénieur, argentin ou encore brésilien.

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    Addictions : existe-t-il des urgences en médecine générale ?

    Aude Lecrubier   15 avril 2024

    Existe-t-il des urgences « addiction » en médecine générale ? Cette question, qui a fait l’objet d’une session lors du dernier congrès de médecine générale (CMGF), a rapidement trouvé une réponse.

    Peu nombreux sont les appels pour délirium tremens ou overdose au cabinet de médecine générale hors contexte particulier.

    « Les véritables urgences liées à des problèmes d’addiction sont en général vues directement aux urgences », a commenté le Dr Julien Azuar (médecin généraliste spécialiste en addictologie (PH hôpital Fernand Widal, Paris) pour Medscape édition française.

    Il n’en reste pas moins que les urgences en addictologie sont une réalité à ne pas méconnaitre et que le rôle du médecin généraliste est essentiel dans le repérage des addictions.

    A travers des cas cliniques interactifs, les intervenants, le Dr Philippe Binder (généraliste, Poitiers), le Dr Julien Azuar et le chercheur Marc Besnier (chercheur en addictologie au CHU de Poitiers) ont abordé les questions du delirium tremens, de l’overdose, ou encore de l’addiction pendant la grossesse.

    Le délirium tremens : une urgence absolue

    Les orateurs ont rappelé que le délirium tremens est la forme la plus grave du sevrage d’alcool, qu’elle peut évoluer vers un trouble du rythme cardiaque ou un état de mal épileptique. Il s’agit d’une urgence addictologique associée à un risque vital quasiment immédiat.

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    Des thérapeutiques alternatives aux dérives sectaires

    Caroline Guignot  8 avril 2024

    Comment différencier les pratiques non conventionnelles médicamenteuses et non médicamenteuses  dont certaines ont une efficacité reconnue, à l'instar de la médecine intégrative en oncologie – de traitements farfelus, lorgnant dangereusement vers une dérive sectaire ? Une session dédiée du  Congrès français de médecine générale  (CMGF, 21-23 mars 2024, Paris) [1], réunissant plusieurs experts dont le Pr Ivan Krakowski, oncologue et ancien président de l'AFSOS (Association francophone des soins oncologiques de support)a tenté d'apporter des réponses.

    Des périodes de vulnérabilité

    Certaines catégories de patients ont plus volontiers tendance à recourir aux soins non conventionnels : les personnes atteintes de cancer sont particulièrement vulnérables mais l’expérience révèle aussi que ceux souffrant de pathologie chronique y sont exposés, lassés de leurs traitements quotidiens, parfois lourds et difficiles à supporter.

    La périnatalité est aussi une période de vulnérabilité des parents, que ce soit via des pratiques alimentaires rigoristes à risque ou les soins prodigués (ostéopathie du nouveau-né). Ces soins, s’ils peuvent être complémentaires de la prise en charge de référence, peuvent aussi être inefficaces ou présenter des risques pour le patient. Il peut aussi s’agir de dérives thérapeutiques “farfelues” que le patient décide parfois de privilégier sur sa prise en charge conventionnelle, pour s’engager exclusivement dans cette alternative, généralement coûteuse.

    Cela va souvent de paire avec une défiance grandissante envers la médecine, avec le recours à des radicalités alimentaires. Dans le pire des cas, ces soins sont offerts dans un contexte d’emprise. L’individu s’isole pour rejoindre un courant de type sectaire.

    Conserver un dialogue bienveillant et ouvert

    Pour limiter ces risques, « il faut écouter les craintes, les désirs et les attentes des patients en consultation » a insisté le Dr Pierre de Bremont d’Ars, généraliste (Malakoff) et représentant du Collectif No Fakemed. Il faut une écoute bienveillante car ces pseudothérapeutes exploitent justement les failles et les faiblesses que délivrent les patients au cours de leurs rencontres. Cela veut dire qu’il faut garder le contact et ne pas être dans le jugement.

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    Pour ou contre ? Santé, écologie et libertés individuelles : l’interdiction à vie de l’achat de cigarettes fait débat à «Libé»

    par Marie-Eve Lacasse et Quentin Girard   publié le 17 avril 2024

    Au Royaume-Uni, un projet de loi veut prohiber la vente de cigarettes pour toutes les générations nées à partir de 2009. Une démarche salutaire ou délétère ?

    En comité de rédaction ce mercredi 17 avril, l’évocation d’une loi au Royaume-Uni qui vise à interdire l’achat de tabac par les personnes nées à partir de 2009 a immédiatement suscité un vif débat entre ceux qui y voient un progrès en termes de santé publique et les défenseurs des libertés individuelles. Besoin s’est fait sentir de mettre à plat ces positions entre les pour et les contre.

    Pour : fumer n’implique pas que soi

    Il y a une forme de joie dans le fait de pouvoir, librement, se détruire. Ce n’est pas tellement le passage à l’acte qui importe, mais le fait de savoir que l’on peut le faire. Consommer des substances potentiellement létales en toute conscience est un jeu et une jouissance. Combien de fois frôlons-nous la mort, à toute vitesse ou en se consumant à petit feu, comme avec la cigarette ? Se détruire les yeux grands ouverts procure un frisson érotique, celui de tirer sur un cercueil de velours à chaque volute.

    Si ce geste ne concernait que nous-mêmes, il va de soi que la liberté de s’abîmer ne devrait concerner aucun gouvernement, au risque de sombrer dans la dictature sanitaire. Mais il se trouve que la cigarette n’implique pas que soi, et qu’il est temps de sortir du confort de l’insouciance. Les objets sont une assemblée, comme l’a théorisé le philosophe Bruno Latour. C’est-à-dire qu’ils convoquent, tous, des expertises, des valeurs et des compétences. Ils entraînent aussi, parfois, des catastrophes, des morts, des souffrances, des dépenses inutiles, des désastres écologiques. C’est ainsi pour tous ces plaisirs obscurs, alcool, clope ou drogue. Sniffer un rail de coke quand on sait qu’il a été transporté dans le ventre d’une «mule» au péril de sa vie, avant d’être éjecté dans les toilettes d’un hôtel d’aéroport avant d’atterrir dans vos narines, n’a rien de glamour ni de transgressif.

    Consultations médicales : le reste à charge des assurés va doubler à partir du 15 mai

    12 avr. 2023

    Le reste à charge que doivent payer les assurés chez le médecin va passer de 1 à 2 euros dès le 15 mai, selon une information confirmée ce mardi 16 avril par l’Assurance-maladie. La mesure doit rapporter 800 millions d’euros par an à la Sécurité sociale.

    par LIBERATION et AFP

    publié le 16 avril 2024 à 22h10

    Le reste à charge des assurés lors des consultations médicales et les examens de radiologie et de biologie va bientôt passer à deux euros. Ce doublement de la participation forfaitaire avait d’abord été annoncé aux alentours de juin, mais ce sera finalement pour le 15 mai, car l’exécutif a décidé d’accélérer, selon une information transmise à l’AFP par l’Assurance-maladie, ce mardi 16 avril. Face à la dégradation des comptes de la Sécurité sociale, le gouvernement a en effet décidé en janvier de faire payer un peu plus les patients sur leur consommation de soins, en augmentant la part non remboursée par l’Assurance-maladie et les complémentaires santé.

    De grandes différences entre les systèmes de santé allemand et français

    Serge Cannasse   11 avr. 2024

    Le financement du système de santé français est de plus en plus problématique, du fait du vieillissement de la population, de la transition environnementale et des incertitudes économiques. Il réclame des décisions politiques, qui peuvent utilement être éclairées par des comparaisons internationales, comme le soulignent les deux auteures d’un rapport sur les dépenses de santé en France et en Allemagne, rédigé pour le Haut Conseil du financement de la protection sociale.

    La part de leur PIB (produit intérieur brut) consacrée à la santé est comparable. Elle est la plus élevée au monde après celle des États-Unis (en 2022, 12,7 % en Allemagne, 12,1 % en France). Mais les différences organisationnelles sont importantes. Par exemple, en Allemagne, les dépenses de santé sont organisées par un Comité fédéral mixte, composé de représentants des caisses d’assurance maladie, des hôpitaux, des médecins, des psychothérapeutes et des dentistes. Il permet des revenus élevés aux praticiens de ville, liés à des volumes d’activité importants, avec des durées de consultation plus courtes qu’en France (8 minutes versus 16 pour les généralistes en moyenne). Il autorise également un suivi efficace de la qualité des soins de ville.

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    Covid-19 : quatre ans après, les complotistes face à la justice

    Quentin Haroche


    Un journaliste et deux médecins ont comparu pour diffamation ce vendredi pour avoir tenus des propos complotistes et diffamatoires à l’encontre du Pr Karine Lacombe.

    Il y a quatre ans, la pandémie de Covid-19, comme tout évènement inattendu et catastrophique qu’il se doit, avait donné lieu à diverses théories du complot. Des théories qui avaient notamment été relayées par un long métrage qui avait fait, certains s’en souviennent, grand bruit. Diffusé sur internet le 11 novembre 2020 en pleine deuxième vague de la pandémie, « Hold-Up », réalisé par le journaliste Pierre Barnérias, avait eu un écho important et avait été visionné par des millions d’internautes. Pendant près de trois heures, le long métrage égrenait une litanie de fausses informations sur la Covid-19, jusqu’à la théorie la plus délirante de toutes, qui veut que le SARS-Cov-2 ait été créé de toutes pièces par les élites mondialistes.

    Un film complotiste visionné plusieurs millions de fois

    Quatre ans après la diffusion de ce film, Pierre Barnérias s’est retrouvé devant ses juges. Il comparaissait en effet ce vendredi devant le tribunal judiciaire de Paris pour diffamation. A ses côtés parmi les prévenus, on trouvait le Pr Christian Perronne et le Dr Martine Wonner, tous deux connus pour avoir, durant la pandémie de Covid-19, défendu le traitement par hydroxychloroquine du Pr Didier Raoult et diffusé des fausses informations sur les vaccins. Les deux médecins avaient en effet « témoigné » il y a quatre ans dans le film Hold-Up.

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    La stupéfiante histoire des opiacés

    Dr Roseline Peluchon

    10 Avril 2024


    Le congrès du CMGF est aussi l’opportunité d’étoffer sa culture. Pour preuve, cette présentation de Simon Absil, relatant l’histoire des opiacés de leur origine à nos jours, également publiée dans Ethica Clinica de mars 2023. 

    En 2020, le CDC (Centers for Disease Control and Prevention) annonçait 92 000 décès par overdose aux Etats-Unis, dont 75 % étaient imputables aux opiacés. Mais cette « épidémie » n’a pas commencé au XXIème siècle, et l’on retrouve déjà le terme « stupéfiant » dans l’Encyclopédie en 1858. Pour beaucoup, l’évocation de l’opium rappelle les artistes et poètes des XIXème et XXème siècles. L’histoire a commencé bien plus tôt.

    L’un des plus vieux médicaments 

    L’opium a une place très particulière dans l’histoire de la pharmacie, puisque c’est sans doute l’un des plus vieux médicaments encore en usage. Sur des tablettes d’argile datant de plus de 4 000 ans avant Jésus-Christ en Mésopotamie, est mentionnée, en écriture cunéiforme « hul gil », la plante de joie, qui est le Papaver Somniferum (Pavot à opium). Il semble qu’il ne soit pas alors utilisé comme médicament mais plutôt pour ses propriétés psychotropes, essentiellement dans les domaines religieux et spirituels. 

    Au niveau médical, c’est à partir de l’Égypte antique et du fameux papyrus d’Ebers, décrivant la médecine égyptienne en 1550 avant J.C., que l’opium est conseillé pour un usage médical, pour calmer les pleurs des enfants, comme collyre ou dans le traitement des abcès mammaires. Il est utilisé aussi dans d’autres circonstances, notamment à la guerre, lors des rapports sexuels et lors des cérémonies funéraires (on a retrouvé des graines dans des tombes de l’Égypte antique). 

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    mercredi 17 avril 2024

    Marie-France Hirigoyen, une psy à l’écoute des blessures invisibles

    Par    Publié le 16 avril 2024

    Ce jour ensoleillé de mars, assise sur son canapé, mains jointes sur les genoux, Marie-France Hirigoyen laisse s’installer le silence. Elle a davantage l’habitude d’écouter que de se raconter. A une vingtaine de minutes de son appartement du 5arrondissement de Paris, de l’autre côté du parc du Luxembourg, elle reçoit chaque année, depuis quarante-cinq ans, des centaines de patients dans son cabinet de psychiatre, psychanalyste, victimologue et thérapeute familiale systémique.

    Des milliers d’heures consacrées à écouter les petites et grandes souffrances d’hommes et de femmes abîmés par des violences invisibles, des violences sans coups ni blessures physiques, des violences ordinaires ou massives. Elle a préféré recevoir chez elle, dans cet intérieur immaculé et lumineux, parce qu’elle passe « trop de temps » dans son cabinet, ce précieux poste d’observation des dysfonctionnements de notre société. « Je n’invente rien, je ne suis pas théoricienne, explique-t-elle. Je décris ce que je perçois à travers ce que j’entends. »

    Dans le huis clos de son bureau, on lui confie ce qu’on ne dit à personne, ni à ses amis, ni à ses collègues, ni à sa famille. On s’exprime sans censure et on raconte l’inaudible. Marie-France Hirigoyen, elle, écoute. Et elle prend des notes. D’années en années, ses consultations ont nourri ses livres, des essais qui ont marqué le débat public sur les violences psychologiques et qui ont participé à leur reconnaissance juridique.

    Droitier ou gaucher ? Une étude souligne le rôle d’une protéine du cerveau de l’embryon

    Par    Publié le 10 avril 2024 

    Les tubulines, ces protéines formant le squelette de nos cellules, pourraient moduler différemment l’asymétrie droite-gauche du cerveau en développement… et orienter ainsi notre préférence individuelle pour une de nos deux mains.

    Un enfant dessine de la main gauche, à Genève, le 11 mai 2020. 

    Une personne sur dix environ est gauchère, une qualité dont l’origine ne cesse d’intriguer. L’étude publiée le 2 avril dans la revue Nature Communications ne prétend pas résoudre l’énigme, mais livre une piste sur la part possiblement génétique de la « gaucherie ». Le mot désigne aussi bien le fait d’être gaucher que le manque d’aisance ou la maladresse, un amalgame qui témoigne du préjugé ayant longtemps frappé les gauchers, même si cette image négative n’a heureusement plus cours. Les exemples de génies gauchers, tels Leonard de Vinci ou Albert Einstein, ont contribué à la dissiper.

    150 ans de l’impressionnisme : la reconstitution de l’exposition fondatrice, en réalité virtuelle

    Lundi 15 avril 2024

    Avec les avatars des pionniers de l’impressionnisme, une expérience en réalité virtuelle permet de découvrir pour la première fois leur exposition historique. - Excurio - GEDEON Experiences - musée d'Orsay

    Après une longue enquête, la première exposition indépendante des impressionnistes a pu être recréée numériquement en 3D pour une expérience immersive. Cette reconstitution est inédite, 150 ans après la naissance du mouvement pictural qui a révolutionné l'histoire de l'art.

    Avec

    Stéphane Millière Producteur

    C'est le 15 avril 1874 à Paris que débuta à 20 heures la première exposition indépendante des pionniers de l'impressionnisme : Renoir, Degas, Monet, Sisley, Cézanne, Pissarro et Berthe Morisot.

    150 ans jour pour jour après cet événement majeur dans l'histoire de l'art, le musée d’Orsay rassemble pour la première fois les œuvres emblématiques qui avaient été accrochées pendant quatre semaines dans les anciens ateliers du photographe Nadar, au 35 boulevard des Capucines, tout près de l’opéra Garnier.

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    Cinq livres jeunesse sur la bipolarité à hauteur d’enfant

    Par    Publié le 13 avril 2024 

    « Mon papa tellement », « Calme et tempête », « Ma mère à deux vitesses »… Des albums sensibles qui portent les questionnements d’enfants sur une maladie encore méconnue.

    Mon papa tellement

    « Mon papa tellement », d’Emmanuelle Babin, illustré par Ptit Shou. 

    C’est un petit lapin qui adore passer du temps avec son papa, mais qui ne comprend pas pourquoi, parfois, celui-ci s’énerve un peu fort, est très triste ou passe ses journées dans son lit. Ce petit lapin, à qui on parle de maladie, de temps nécessaire, se demande ce qu’il a bien pu faire pour que son papa soit dans cet état ou ce qu’il devrait faire pour qu’il se sente mieux.

    Le mari de l’autrice, Emmanuelle Babin, « tombe malade » à la naissance de leur premier fils, il y a huit ans. Il est ensuite diagnostiqué bipolaire. « J’avais peur que mon enfant se sente ignoré ou coupable. J’ai fabriqué ce livre quand il était tout petit avec des montages photo », dit la conseillère en communication, dont le compagnon s’est depuis stabilisé, et qui a eu un deuxième enfant. Emmanuelle Babin a décidé d’autoéditer ce livre en 2023, grâce à une plate-forme de financement participatif et avec l’aide d’une pédopsychiatre pour trouver les bons mots. Un livre à mettre dans toutes les écoles maternelles, pour permettre aux tout-petits de mieux comprendre la souffrance psychique. Une histoire sans drame, pleine d’émotions et, surtout, résolument optimiste.

    « Mon papa tellement », d’Emmanuelle Babin, illustré par Ptit Shou (autoédité, 2023, 274 p.,  disponible sur le site Matribu-communication.fr). A partir de 3 ans

    Calme et tempête

    « Calme et tempête », de Maeva Rubli. 

    Deux garçons se rencontrent dans la cour de récréation. Une scène banale qui marque le début de nombreuses amitiés enfantines… mais la banalité, ni l’un ni l’autre ne savent ce que c’est. Tous deux vivent des situations familiales complexes auxquelles ils font face avec la même astuce : une boîte secrète dans laquelle ils tentent d’enfermer l’objet de leur tourment. Pour Nino, c’est la tempête qui finit toujours par s’emparer de son père drôle et fantasque. Enée, lui, cherche à canaliser le vide écrasant qui règne à la maison quand le sourire de sa mère s’efface brusquement. Leur rencontre leur permettra de créer un équilibre entre vide et tempête… Deux histoires qui se lisent en miroir dans un album tête-bêche.