Ces incitations douces destinées à faire adopter un comportement recherché sans le contraindre, aussi appelé « nudging », est-il efficace pour encourager à prendre les escaliers plutôt que l’ascenseur au boulot ?
Dix mille pas et plus. « Je prendrais bien les escaliers, mais je ne sais pas où ils sont. » « Mon médecin m’a recommandé de monter à pied, mais je prends presque systématiquement l’ascenseur »… Au siège du Monde (9 étages), il est souvent plus évident d’emprunter les ascenseurs pour gagner son bureau, la cafète ou une réunion à l’étage en dessous que de chercher une des cages d’escaliers. Les privilégier fait pourtant partie des moyens d’intégrer de l’activité physique dans son quotidien – peut-il aider à adopter ce bon réflexe pour la santé ? Popularisée par l’économiste américain Richard Thaler, coauteur d’un best-seller sur le sujet en 2008 et récompensé cette année par le prix Nobel d’économie, cette approche est de plus en plus en vogue. En santé publique, elle est utilisée avec un certain succès pour lutter contre le tabac et l’alcool ou favoriser un régime alimentaire plus sain, estimaient des universitaires britanniques dans le British Medical Journal, en 2011. Ils citaient, par exemple, une étude qui a montré qu’en indiquant sur les chariots de supermarché une zone pour mettre les fruits et légumes, l’achat de ces aliments est multiplié par deux. Les auteurs concluent cependant que la faiblesse des preuves scientifiques disponibles ne permet pas de considérer le nudging comme une stratégie probante pour la santé publique.