LE MONDE | | Par Marion Biremon
« Je n’ai pas peur de la mort », répète Alex, 21 ans, qui a tenu à garder l’anonymat. Sa voix est grave, posée, et laisse entendre un léger accent russe. Assis à l’envers sur une chaise, la joue posée sur son avant-bras, il commente deux dessins scotchés sur le mur devant lui, ceux qu’il a créés pendant l’atelier d’art du projet Papillon, un programme de thérapie intensive pour des jeunes victimes d’actes terroristes. L’un de ses tableaux est vert, recouvert de jets de peintures de couleurs vives : « La vie », dit-il. L’autre est noir, tâché de rouge : « La mort. »Alex avait moins de 10 ans quand son école de Beslan, en Ossétie du Nord, est devenue le théâtre d’une prise d’otages meurtrière, du 1er au 3 septembre 2004.