A Paris, en octobre 2017.
Photo Edouard Caupeuil
La proposition de loi de Jean-Louis Touraine ne s’adresse qu’à des malades qui sont à l’agonie, elle ne prend pas en compte tous ceux qui ne veulent pas arriver à ce stade.
En France, il n’existe toujours pas de loi sur l’aide médicale active à mourir. Les Français la réclament pourtant. Ils ont compris que mourir nécessitait parfois une aide médicale active, qu’on l’appelle «euthanasie» ou «suicide assisté». Or, la proposition de loi Touraine prolonge l’esprit des lois en place de 2005 à aujourd’hui, de Leonetti à Claeys-Leonetti. Elle ne comble en rien les vides laissés par les lois actuelles, voire les amplifie. Elle n’empêchera pas les passages de frontières pour trouver hors de l’Hexagone l’humanité et la dignité nécessaires à la quiétude de la mort choisie. Que manque-t-il à la France ? Certains diront que l’influence persistante du catholicisme explique les blocages politiques, d’autres, que la médecine est trop timorée. Les deux sont sans doute vraies. Mais nous n’en sommes plus là et l’heure est aux façons de surmonter ces différents blocages. Les lois ont en cela un rôle important à jouer. En matière de fin de vie, elles ont le pouvoir de calmer les tensions que leur absence provoque, en laissant le citoyen libre de penser sa mort. Car c’est bien de cela qu’il s’agit.