Dans «Female pleasure», la réalisatrice Barbara Miller met à l'honneur le combat de cinq militantes féministes à travers le monde.Photo Jason Ashwood
Dans le documentaire «Female pleasure», qui sort ce mercredi en France, la réalisatrice suisse Barbara Miller a suivi cinq militantes féministes d'horizons différents qui luttent pour libérer le corps des femmes des stigmates qui lui sont associés.
Dans une rivière japonaise, l’artiste Rokudenashiko vogue, hilare et fière, dans un drôle de canoë. De son vrai nom Megumi Igarashi, cette quadragénaire est partie en croisade contre le tabou qui entoure les organes génitaux féminins dans son pays. Alors, c’est dans une embarcation en forme de vulve, réalisée à partir d’un moulage de son propre sexe, qu’elle a choisi de ramer, à contre-courant d’une société capable de vénérer le phallus, symbole de fertilité, mais ne peut supporter de prononcer le mot «manko», qui signifie vulve.
Ainsi, à Kawasaki, se tient chaque printemps le «Kanamara Matsuri», ou «fête du pénis de fer», au cours de laquelle paradent des vits de toutes tailles et de toutes formes. Mais Rokudenashiko, elle, est poursuivie en justice pour «obscénité»en raison de ses créations autour de la vulve. Dans le documentaire Female Pleasure, qui sort en France ce mercredi (1), la réalisatrice suisse Barbara Miller a choisi de conter l’histoire de Rokudenashiko et de quatre autres femmes qui, comme elle, militent pour défaire le corps féminin des stigmates qui lui sont associés.
Pendant deux ans, la documentariste a suivi les combats de l’Allemande Doris Wagner, ex-sœur abusée par un prêtre catholique lorsqu’elle était au couvent ; de l’Américaine Deborah Feldman, qui a fui la communauté juive ultra-orthodoxe du quartier new-yorkais de Williamsburg (Etats-Unis) dans laquelle elle a grandi et été mariée de force ; de la Somalienne Leyla Hussein, excisée à l’âge de 7 ans et qui milite contre les mutilations génitales féminines ; ainsi que de l’Indienne Vithika Yadav, qui a créé une plateforme d’éducation sexuelle baptisée «Love matters» pour promouvoir davantage d’égalité dans les rapports hommes-femmes et lutter contre les agressions sexuelles.