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Dans «L’avenir de la planète commence dans notre assiette», l’Américain raconte le combat qu’il a mené contre lui-même pour que son alimentation soit en adéquation avec ses principes écologiques.
Il est arrivé à notre rendez-vous sans faire un bruit, dans sa fine doudoune verte, son jean et ses baskets, comme flottant dans un autre espace-temps. Avec ses lunettes rondes et sa barbe soigneusement taillée, il a des airs de geek new-yorkais ou parisien. A la fois là et pas là. Pigeant immédiatement ce que vous voulez dire même si ses silences vous poussent à bafouiller. Jonathan Safran Foer est un drôle de phénomène. Il parle comme il écrit, avec des démonstrations par l’absurde, des litanies obsédantes. Son dernier livre, L’avenir de la planète commence dans notre assiette (L’Olivier), mélange l’intime et le global, la viande et la mort, la littérature et l’essai. «Personne ne peut lire la prose lucide et pleine de compassion de Safran Foer et se précipiter sur un cheeseburger», a écrit The Guardian. C’est vrai. Par des petites phrases chocs («si les vaches étaient un pays, elles occuperaient la troisième place dans les émissions de gaz à effet de serre», «je suis celui qui met ses enfants en danger», etc.), il finit par vous faire flipper. C’est le but.