par Pierre Delion, psychiatre publié le 14 avril 2021
Le projet gouvernemental de réorganisation du secteur, fondé sur les neurosciences, est une régression scandaleuse. Son coût risque d’être exorbitant et sa vision contribuera à exclure une approche humaine de la souffrance psychique.
Il n’est pas un jour sans annonces catastrophiques concernant la psychiatrie en France. Ces concernent les conditions dans lesquelles les patients sont traités et à vrai dire trop souvent maltraités. Elles concernent également les soignants-psychiatres, psychologues, infirmiers et autres, qui sont débordés, démotivés, découragés et ont envie de quitter l’hôpital public ou même de changer de métier. Les très nombreux administratifs de la psychiatrie commencent à se trouver eux-mêmes en difficulté pour répondre aux questions cruciales que pose la déshumanisation de la psychiatrie. En effet, chaque jour les plaintes affluent, le nombre des contentions augmente, les listes d’attente s’allongent et les soignants démissionnent, ce qui contribue à noircir davantage le tableau général de la psychiatrie.