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Articles, témoignages, infos sur la psychiatrie, la psychanalyse, la clinique, etc.

vendredi 27 août 2021

Covid-19 : « Sur la question des libertés, nous confondons le principe et la réalité »

La défense de la liberté est au cœur des manifestations contre la politique sanitaire de l’exécutif. Evoquer un tel principe ne doit cependant pas se faire indépendamment d’un débat clair et argumenté, explique le sociologue Jean-Claude Kaufmann, dans une tribune au « Monde ».

Manifestation contre le passe sanitaire mis en place pour lutter contre l’épidémie de Covid-19, le 7 août 2021 à Bayonne (Pyrénées-Atlantiques).

Tribune. Dans de nombreux pays, et particulièrement en France avec les nouvelles manifestations du samedi, des oppositionnels se regroupent autour d’un slogan clair et mobilisateur : la défense de la liberté, supposée menacée par la montée d’un autoritarisme étatique, voire, pour certains, d’une dictature sanitaire. « J’ai le droit de ne pas me faire vacciner, c’est ma liberté ! »

Face à cette importante minorité ancrée dans ses convictions, médecins, scientifiques, journalistes ou politiques, malgré la solidité quasi irréfutable des arguments en faveur du vaccin, non seulement ne parviennent pas à convaincre ceux qui ne veulent rien entendre, mais de plus sont eux-mêmes envahis par un malaise qui rend parfois leurs propos hésitants. Car il n’est jamais aisé de prendre position contre la liberté individuelle dans une société qui l’inscrit comme un principe fondateur.

Déni de grossesse


 


Elselijn Kingma, propos recueillis par Octave Larmagnac-Matheron publié le  

© Meyer / Tendance Floue


La philosophie s’intéresse très peu à la naissance, et encore moins à la gestation. Elselijn Kingma a choisi d’en faire son objet d’étude. À la croisée des sciences, de la phénoménologie et de sa propre expérience, sa pensée définit le fœtus comme partie biologique de la mère. 

La naissance est la grande oubliée de la tradition philosophique occidentale, plus préoccupée par le départ vers l’au-delà que par l’entrée ici-bas, ainsi que l’affirme Hannah Arendt dans Condition de l’homme moderne(1958). Et si cet oubli, que la philosophe s’efforce de corriger, en cachait un autre qui s’enfonce dans l’ombre au moment même où la « natalité » entre dans la lumière : l’oubli de la grossesse ? De femme enceinte, il n’est jamais question ou presque. L’instant de la naissance oblitère les neuf mois qui le précèdent, le préparent et le rendent possible. La naissance est en effet « le miracle qui sauve le monde, le domaine des affaires humaines, de la ruine normale, “naturelle”, écrit Arendt. C’est la naissance d’hommes nouveaux, le fait qu’ils commencent à nouveau, l’action dont ils sont capables par droit de naissance. » Au sens littéral, la natalité est surnaturelle : inaugurant un nouveau commencement, elle rompt avec l’ordre naturel. Beau discours, qui n’est certainement pas sans vérité. Pourtant, la naissance n’est pas seulement placée sous le signe de la rupture. Elle ne sort pas de nulle part, pas plus qu’elle ne tombe du ciel : elle prolonge précisément le processus biologique de la grossesse. Sans intérêt, pour Arendt, qui perpétue le rejet de la philosophie pour les réalités de la zôè, de la vie un peu trop nue et un peu trop animale. 

Les choses sont en train de changer. Au Royaume-Uni, la philosophe d’origine néerlandaise Elselijn Kingma dirige au King’s College de Londres le programme de recherche Bump, « Better Understanding the Metaphysics of Pregnancy » [« Mieux comprendre la métaphysique de la grossesse »] – l’acronyme évoque le ventre rond des femmes enceintes. Après avoir obtenu un doctorat en 2008 dans cette même institution, elle a publié plusieurs articles où elle élabore une vision singulière du fœtus comme partie biologique du corps maternel : « Individualité biologique, grossesse et reproduction (chez les mammifères) », « Étiez-vous une partie de votre mère ? » ou encore « Neuf mois ». Son travail novateur, qui puise dans la philosophie de la biologie plus que dans la phénoménologie du corps féminin, a été récompensé en novembre dernier par le prix Philip-Leverhulme. Elle a accepté de nous présenter son travail à l’aune de sa propre et dernière grossesse. Sa quatrième. Les enfants font d’ailleurs partie de la discussion : l’un d’eux s’endort sur les genoux de Kingma, un autre demande de l’aide pour ses devoirs. L’ordinaire de la vie d’une mère côtoie la sophistication de la réflexion, par écrans interposés. 

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Timothée Adolphe et son guide Jeffrey Lami, deux athlètes unis dans l’échec et la victoire

Par     Publié le 13 août 2021




Coup de feu. Timothée Adolphe s’élance, ce 11 novembre 2019, aux Mondiaux d’athlétisme, en finale du 400 m, à Dubaï. Les foulées sont lentes, hésitantes. « Je suis à l’ouest : pas de jus, pas de jambes », bouillonne le sportif. L’athlète sent le recordman du monde brésilien Daniel Mendes da Silva le dépasser sur le couloir de gauche. Il pense à son fils de 3 mois. A ses parents qui ont fait le déplacement. Rien n’y fait. « Je me mets en mode survie. Je veux juste finir la course. » 

Mais Timothée Adolphe ne court pas seul. Aveugle, il concourt avec son guide, Jeffrey Lami. Voyant qu’ils sont à la peine, ce dernier pourrait le pousser à accélérer, le brusquer. Mais « Jeff » choisit de lui laisser le temps. Le temps de reprendre confiance. Une stratégie gagnante : dans les 30 derniers mètres, le duo fait une remontée exceptionnelle. Comme un seul homme, ils dépassent le quatrième binôme, puis le troisième. Avant de franchir la ligne d’arrivée, quatre centièmes de secondes avant le rival ­brésilien. Les deux acolytes explosents’étreignent. Ils sont champions du monde handisport en catégorie T11, celle des déficients visuels, avec un chrono de 50’91”.

Jeux paralympiques. Cette nageuse a survécu à une bombe utilisée lors du suicide de ses parents

Publié le 






Alors qu’elle était âgée de 14 mois, Haven Shepherd a eu le bas des jambes arraché par une bombe utilisée par ses parents vietnamiens pour se suicider. Adoptée par une famille américaine, celle qui a aujourd’hui 18 ans dispute ses premiers Jeux paralympiques à Tokyo en natation. « Quitter Tokyo avec la tête haute, ça a plus de valeur pour moi qu’une médaille d’or », a-t-elle expliqué.

Haven Shepherd, une nageuse de 18 ans de nationalité américaine, prendra part au 100 mètres brasse et 200 mètres quatre nages individuel des Jeux paralympiques de Tokyo. L’athlète est amputée des deux jambes après avoir été grièvement blessée dans la tentative de suicide de ses parents au Vietnam alors qu’elle était âgée de 14 mois, raconte People. Ils sont tous les deux décédés.

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jeudi 26 août 2021

Santé mentale : 3 grands évènements à la rentrée 2021

 

Rentrée 2021 intense pour la santé mentale en France... Trois grands rendez-vous sont au programme en septembre et octobre : des assises nationales, un sommet mondial et des semaines dédiées.

Assises nationales de la santé mentale : 27 et 28 septembre

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Sommet mondial sur la santé mentale : 5 et 6 octobre

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32e Semaines d'information sur la santé mentale : 4 au 17 octobre

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Peut-on éteindre Internet ?

Annabelle Laurent  29 octobre 2017

Oubliez les discours sur la digital detox : les personnages du roman « Une toile large comme le monde » (éditions Zoé) veulent éteindre Internet, littéralement.

Peut-on éteindre Internet ?

Peut-on éteindre Internet ? « Oui, en activant son mode avion » pour quelques heures de déconnexion n’est pas une réponse valide. Pour arrêter réellement Internet, il faudrait couper les 428 câbles sous-marins qui, posés au fond des océans, acheminent messages, mails et vidéos d’un bout à l’autre de la planète (ainsi que cet article, de nous jusqu’à vous). Ces câbles, tout le monde les oublie. Or, « Internet n’est pas un esprit, il a besoin d’un corps », et ce corps est loin d’être inattaquable : c’est ce que rappelle un captivant roman suisse paru fin août. Une toile large comme le monde, écrit par Aude Seigne, croise les existences de plusieurs personnages résolus à provoquer « La Panne », un grand ralentissement dans la course effrénée au toujours plus – et mieux – connecté.

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Internet : voyage au bout du réseau

LE 25/08/2021

Quand le réseau Internet fut-il inventé ? Etait-ce une invention d'usage public ou était-elle réservée à des fins militaires et scientifiques ? Quels sont les codes qui régissent son utilisation ? Dans quelle mesure Internet a-t-il révolutionné nos moyens de communication ?

Ordinateurs portables sur fond rose
Ordinateurs portables sur fond rose Crédits :  Westend - Getty

En 1969, deux ordinateurs distants l’un de l’autre échangeaient  pour la première fois des données. Derrière ce premier échange permis par le réseau ARPANET se dessine la genèse d’une révolution, celle de la naissance d’internet : le réseau des réseaux. 

Vingt ans plus tard, advenait une révolution dans la révolution, avec la création du Web. A partir de cette date, le monde a rapidement adopté ce nouveau mode de communication et c’est un bouleversement informationnel, économique, culturel, politique, industriel qui s’est enclenché.

Très tôt, l’écriture sur Internet va se diversifier. On va s’approprier le clavier pour en faire son propre usage… L’appropriation de la communication entre humains avec des machines est une activité un petit peu souterraine, puisqu’au départ les réseaux étaient utilisés à des fins militaires et scientifiques. Cette usage social et humain vient nourrir et donner une raison d’être au réseau. (Camille Paloque-Bergès)

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mercredi 25 août 2021

Dans le Nord, la « vie de château » pour onze seniors

Par   Publié le 16 août 2021 



« Je suis à Versailles ici ! », s’est esbaudie Jacqueline Dewaele en découvrant le monumental escalier, les murs aux boiseries sculptées, les immenses cheminées tapissées de faïence de Delft, la fresque géante du grand salon et sa chambre de 40 m2. L’ancienne institutrice de 83 ans vit depuis avril 2019 dans le plus grand hôtel particulier du boulevard Watteau, au cœur du quartier le plus bourgeois de Valenciennes (Nord). « Maison de famille pour personne âgées », lit-on sur la haute façade en briques rouges.

Dans le salon au rez-de-chaussée de la Maison Delame, à Valenciennes dans le Nord, le 6 juillet 2021.

Code de la justice pénale des mineurs : une réforme pour mettre fin à la «machine à récidive»

par Chloé Pilorget-Rezzouk  publié le 24 août 2021 

Le code de justice pénale qui entrera en vigueur fin septembre prévoit un jugement en deux temps et en douze mois maximum pour les mineurs. Un délai qui inquiète les juridictions déjà débordées.

«Délocaliser [son] ministère» le temps d’une journée, pour présenter aux professionnels du secteur le code de la justice pénale des mineurs (CJPM). C’était l’objectif d’Eric Dupond-Moretti en visite mardi au tribunal judiciaire de Marseille, le troisième du pays. Une visite prévue de longue date, mais qui survient alors que la ville traverse «une période extrêmement compliquée», de l’aveu de sa procureure Dominique Laurens, après une série noire de règlements de compte sur fond de trafic de drogue. «Cent personnes seront dédiées à cette réforme fondamentale», a fait savoir le garde des Sceaux dans la Provencealors que le CJPM entrera en vigueur le 30 septembre. Et sonnera la fin de l’ordonnance du 2 février 1945 sur «l’enfance délinquante», devenue inintelligible et obsolète à force de modifications.

Nadia, l'Afghane qui devint homme pour survivre aux talibans, fait sortir des femmes du pays

Par Anelise Borges







Les nouvelles inquiétantes en provenance d'Afghanistan affectent profondément Nadia, réfugiée depuis plusieurs années en Espagne. Elle a écrit un livre : "Cachée sous mon turban" raconte sa vie sous les talibans. Aujourd'hui, elle tente de faire sortir ses proches de l'enfer.

Elle avait 11 ans quand les talibans ont pris le pouvoir. Une bombe sur leur maison a tué son frère, et a défiguré l'adolescente. Face au régime imposé par les talibans aux femmes, Nadia a fait un choix incroyable et périlleux.

"Les talibans disaient que les femmes ne pouvaient pas travailler, ne pouvaient pas étudier, ne pouvaient pas quitter leur maison, raconte Nadia Ghulam. Je ne savais pas quoi faire. Mon frère était mort. Mon père était devenu fou, atteint d'une maladie mentale. Alors j'ai décidé de porter des vêtements d'homme pendant une journée. Je me suis dit que ce ne serait que pour un jour, demain les choses changeraient. Je redeviendrai Nadia et je continuerai ma vie d'avant. Pendant 10 ans, j'ai dû vivre comme un homme, travailler comme un homme... J'ai perdu mon identité. J'ai perdu une partie de mon enfance, toute mon adolescence..."

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Madeleine Riffaud, ultra-résistante

par Quentin Girard et photo Albert Facelly

publié le 26 août 2021
L’une des dernières résistantes vivantes, qui fut aussi journaliste anticolonialiste, a toujours du répondant, de l’aplomb et le goût des plaisirs. 

Une minute suffit pour comprendre pourquoi Madeleine Riffaud a été résistante. Et pourquoi elle a été capable de tuer un officier allemand, à Paris, de deux balles dans la tête, le 20 juillet 1944, outrée par l’annonce du massacre d’Oradour-sur-Glane (Haute-Vienne) et par la mort d’un proche résistant.

A 97 ans, elle les a eus lundi, elle accueille sans s’en laisser conter dans son appartement du IIIe arrondissement où de jolis oiseaux chantonnent dans une cage. Elle n’en sort presque plus, faute d’ascenseur. Madeleine Riffaud râle parce qu’elle n’a pas envie d’être photographiée. Contre nous aussi : encore un jeune blanc-bec qui passe sa vie derrière un bureau, au lieu de parcourir le monde, comme elle l’a fait. D’un mot, elle vous rhabille pour la semaine. D’un geste, elle prend le contrôle de la pièce, malgré sa petite taille. Le caractère est bien trempé.

mardi 24 août 2021

Jean-Luc Nancy, philosophe de la communauté

LE 21/12/2018

Portrait de Jean-Luc Nancy, philosophe du sensible mais surtout philosophe du politique, la pensée de la communauté servant de fil conducteur dans toute son oeuvre car pour lui, vivre ensemble, c'est "être avec", se savoir exister dans une communication avec les autres.

Jean-Luc Nancy en 2010
Jean-Luc Nancy en 2010 Crédits :  Jean-Marc ZAORSKI/Gamma-Rapho - Getty

Le philosophe Jean-Luc Nancy est mort ce lundi 23 août, à l'âge de 81 ans.  En 2018, il était au micro d'Adèle van Reeth dans "profession philosophe", il y retraçait son parcours et dépliait sa pensée de la communauté.

Les Chemins de la philosophie du vendredi vous emmènent chaque semaine à la rencontre de ceux qui ont fait de la philosophie leur métier. La philosophie est-elle une vocation ? Comment viennent les idées ? Comment se fabrique un concept ? À quoi ressemble l'atelier du  philosophe ? Et quel rôle le philosophe doit-il jouer dans la cité ? Aujourd'hui, c'est Jean-Luc Nancy, professeur émérite de philosophie à l’Université des Sciences humaines de Strasbourg, qui fait son autoportrait.

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Josephine Baker au Panthéon, avec Laurent Kupferman et Alice Babi

LE 24/08/2021

Dimanche dernier "Le Parisien" annonçait la décision d'Emmanuel Macron de faire entrer au Panthéon Joséphine Baker. 

Photo d'archives prise le 19 août 1961 : Joséphine Baker reçoit la Légion d'honneur et la Croix de guerre avec palme dans son château des Milandes.
Photo d'archives prise le 19 août 1961 : Joséphine Baker reçoit la Légion d'honneur et la Croix de guerre avec palme dans son château des Milandes. Crédits :  AFP

Un article du Parisien - confirmé depuis par l’Elysée - a révélé hier que Joséphine Baker fera son entrée au Panthéon le 30 novembre prochain, date d’anniversaire de son mariage avec Jean Lion en 1937 qui lui permit d’accéder à la nationalité française. 

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Au voleur !

À PROPOS DE LA SÉRIE

"Tu ne voleras point". L’injonction est forte mais la tentation est grande. Qui sont les voleurs et pourquoi volent-ils ? Par nécessité, par envie, par rébellion, "la propriété c’est le vol". Pour la beauté du geste, le goût du risque ou le frisson. De Robin des bois à Arsène Lupin, de Cartouche à Georges Randal en passant par Alexandre Marius Jacob, les figures hautes en couleur ne manquent pas. Voleurs occasionnels ou professionnels, pickpockets aux doigts agiles, kleptomanes, ou cambrioleurs, quels sont leurs discours, leurs éthiques et leurs tactiques ? Que ressentent-ils avant, pendant et après leur passage à l’acte ? 

TOUS LES ÉPISODES 
LE 08/04/2019

Anciens braqueurs ou braqueuses repentis, ils nous racontent leurs motivations, leur éthique, le récit de leur premier braquage.

LE 09/04/2019

"J’ai préféré être voleur que volé. Le droit de vivre ne se mendie pas, il se prend" déclarait avec panache Alexandre Marius Jacob, voleur et anarchiste,...

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A Bordeaux, les dessous indignes du centre de rétention

par Pauline Achard et Eva Fonteneau, correspondante à Bordeaux

publié le 23 août 2021 à 16h29
Droits bafoués, soins qui laissent à désirer, mutilations et suicides… Médecins, avocats, magistrats et retenus dénoncent les conditions d’enfermement inadmissibles dans le lieu de privation de liberté situé dans les sous-sols de l’hôtel de police de la ville.

«Je ne suis pas un criminel.» Marius (1) vient de Roumanie et habite depuis deux ans dans une maison près de Poitiers avec sa femme et ses quatre enfants. Il travaille dans la mécanique. Il n’a jamais fait de prison. Pourtant, cela fait sept jours qu’il dort enfermé dans les sous-sols de l’hôtel de police de Bordeaux, avec treize autres retenus. En situation irrégulière, il risque l’expulsion.

Au rez-de-chaussée, la vie du commissariat bordelais suit son cours. Il faut emprunter une porte blindée, d’interminables couloirs et des escaliers exigus pour se rendre dans les profondeurs du bâtiment, vers le plus petit centre de rétention administrative (CRA) de France. C’est dans ce lieu de privation de liberté, sorte de zone grise avant une décision de justice, que Libération est entré en mai, au début de son enquête. Des migrants y sont retenus, jusqu’à quatre-vingt-dix jours, car ils n’ont pas de papiers.