Jean-Martin Charcot, la face cachée d'un neurologue
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Figure mythique de la neurologie et de la psychiatrie, le professeur Jean-Martin Charcot (1825-1893) voit son image sensiblement écornée dans le film Augustine, d'Alice Winocour, en salles depuis le 7 novembre. Dans le rôle principal, Vincent Lindon incarne avec finesse et profondeur cette sommité médicale, pour qui fut créée la toute première chaire de neurologie du monde , en 1882, à l'hôpital de la Salpêtrière (Paris).
Mais cette oeuvre dresse le portrait sombre d'un Charcot impénétrable, mutique, aux émotions verrouillées. Un clinicien certes habité par son métier, mais débordé par ses ambitions académiques. Augustine décrit aussi sa relation ambiguë avec sa patiente éponyme (la chanteuse Soko). La parfaite incarnation de cette définition de l'hystérique selon Lacan : "Une esclave qui cherche un maître sur qui régner." Au sommet de l'échelle sociale, le mandarin va progressivement se laisser séduire par cette malade tout en bas de l'échelle, dans une société d'une froide cruauté.