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mercredi 11 juillet 2012

Ces gains de productivité que la Sécu attend des médecins


Comme chaque année en début d’été, l'Assurance maladie planche sur des axes d’économies à proposer pour le prochain PLFSS. Elle doit réunir jeudi le conseil de l’Uncam pour discuter de son «ordonnance» pour influer sur le prochain PLFSS. Et elle a consigné ses pistes pour limiter le coût de certaines dépenses de santé dans un rapport qui pointe les gains de productivité possible dans les pratiques médicales. Un exemple : le coût moyen d’une prothèse de genou en France atteint 1780 euros contre 1495 euros en Allemagne qui utilise plus les prothèses dites «cimentées», 25% moins chères que les autres. La Sécu pointe également la chirurgie ambulatoire qui est «moins développée en France que dans d’autres pays» : 67% seulement contre 80% en Suède et 85% au Royaume-Uni. Elle évoque aussi des pistes d'économies pour le dépistage du cancer colorectal par coloscopie, dont le ciblage pourrait être amélioré, selon elle. Comme il y a quelques semaines, elle estime aussi que le dépistage du cancer de la prostate par dosage du taux de PSA est trop fréquent, alors même que la HAS ne le recommande pas. Autre possibilité d'économies : le diabète, qui concerne 3 millions de personnes en 2011. Une projection tendancielle amènerait les dépenses directement liées au diabète à 11,3 milliards d'euros en 2017 (+70% par rapport à 2010). Le rapport regrette que « les complications graves du diabète sont encore fréquentes» en raison de traitements pas toujours bien adaptés : leur «optimisation» est «un des éléments qui permet» de retarder les complications, relève-t-il.



L'assurance-maladie pointe de nombreux gaspillages dans les actes médicaux

10.07.2012
Par Laetitia Clavreul
De nombreuses marges de manoeuvre existent pour améliorer les soins tout en réduisant les dépenses. C'est ce que plaide l'assurance-maladie dans son constat annuel des dysfonctionnements du système de santé. Il sera débattu jeudi 12 juillet par le conseil de l'Union nationale des caisses d'assurance maladie, en vue de proposer des pistes d'économies pour le budget de la Sécurité sociale 2013.
  • Prothèses du genou Chaque année, 80 000 personnes sont concernées, un chiffre en hausse de 50 % en dix ans. La France utilise moins de prothèses cimentées que la Suède, or il a été démontré que les risques de révision sont plus faibles avec ces prothèses, en outre 25 % moins chères. D'autre part, le prix payé aux fournisseurs par les établissements français est plus élevé que celui payé par les Allemands. Quant à la rééducation post-opératoire, elle est souvent prescrite en établissement de soins, pour un coût de 5 000 euros, à des patients qui pourraient être suivis par un kiné en ville, pour 860 euros.
  • Cancer du colon Le taux de dépistage de ce cancer qui peut être guéri s'il est détecté tôt n'atteint que 34 % de la population cible. 8 % des patients bénéficient en revanche de coloscopies, un acte réalisé deux fois plus qu'en Allemagne, et qui présente un risque. Les coloscopies ne devraient donc être prescrites qu'après un dépistage. La chirurgie, elle, reste pratiquée dans des établissements sous les seuils d'activité garantissant la qualité des soins, et où le séjour est plus long et plus coûteux.
  • Cancer de la prostate Ce cancer est dépisté massivement aujourd'hui. Or, le dépistage systématique par dosage du PSA n'est pas recommandé, car il ne semble pas réduire la mortalité. Il induit par ailleurs des examens de confirmation (biopsies) et des traitements dont les effets secondaires sont nombreux (troubles urinaires, sexuels et digestifs), sans apporter la preuve d'un bénéfice.
  • Diabète Le suivi médical est moins souvent réalisé en France que dans d'autres pays, et les complications graves sont encore fréquentes. On dénombre 9 000 diabétiques amputés, 12 000 hospitalisés pour infarctus du myocarde et près de 3 000 nouveaux cas d'insuffisance rénale.
  • Varices Les opérations débouchent dans 36 % des cas sur un arrêt de travail de 26 jours, alors que 16 jours sont préconisés. La norme pourrait même être réduite à 7 jours avec des méthodes dites non invasives (laser, etc.), très peu utilisées en France.
Autant de gaspillages qui pourront inspirer le gouvernement, mais ne permettront des économies qu'à moyen ou long terme.

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