Ce jeudi matin, l'intersyndicale Sud-CGT-CFDT du centre hospitalier spécialisé Guillaume-Régnier reconduira son mouvement de grève lancé mardi matin. Leur cible : le manque de places dans cet établissement qui, en 2011, a reçu 21 226 patients et enregistré 483 796 journées d'hospitalisation. Un élément clé des soins psychiatriques.
« Nous connaissons effectivement un phénomène de suroccupation des lits depuis le mois de janvier, reconnaît Anaïs Jehanno, directrice adjointe. Cela est notamment dû à un incendie qui s'est déclaré, en avril 2011, dans un de nos bâtiments et qui nous a privés de 20 lits. » Autre cause : « L'automne et l'hiver sont toujours marqués par une hausse des admissions dans notre centre hospitalier. On note, par exemple, une très forte hausse des personnes en dépressions. » Peut-être un des effets secondaires de la crise, de la morosité ambiante et d'un temps qui plombe le moral.
« D'ailleurs, cette situation n'est pas propre à Guillaume-Régnier, ajoute la directrice adjointe. Lorsque, par manque de place, on essaie de contacter d'autres établissements de la région, eux aussi affichent complets et sont confrontés à des problèmes de suroccupation. »
Un équilibre délicat
Des facteurs extérieurs qui, ajoutés à la perte des 20 lits, placent le centre hospitalier dans un équilibre délicat. « Bien évidemment que nous déplorons cette situation qui pénalise la qualité des soins et l'accueil des patients. Mais ce n'est pas la direction de l'hôpital qui avait pour volonté de créer cette situation. Nous travaillons pour trouver des solutions à court et à moyen terme. »
« On ne peut pas refuser des patients »
Au passage, Anaïs Jehanno tient à préciser un point. « Contrairement à des chiffres donnés par l'intersyndicale, nous comptons exactement 616 lits de psychiatrie adultes et nous avons une véritable mission de service public. C'est-à-dire que nous sommes dans l'obligation d'accueillir tous les patients et nous n'avons pas le droit d'en refuser. » Un lien direct avec l'action de l'intersyndicale. « Ils sont dans leur rôle et ils ont déposé un préavis de grève reconductible. Ils font part de leur mécontentement, ralentissent l'activité, mais ne bloquent pas les admissions. »
Alors quelles solutions pour enrayer le manque de lits ? « Des discussions sont menées actuellement avec le directeur de l'agence régionale de santé. Plusieurs hypothèses sont étudiées en attendant de récupérer notre capacité de 20 lits à la fin de cette année. Mais une solution concrète devrait être présentée d'ici la fin de la semaine. »
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